Dynasty Warriors : Origins a pour objectif de donner un second souffle à une licence historique. Mission réussie ?
Notre test a été réalisé à partir d’une version PlayStation 5 envoyée par l’éditeur.
Les sessions de jeu Musô de Dynasty Warriors : Origins vont reprendre de plus belle. Une fois n’est pas coutume (deux non plus), les Trois Royaumes sont en guerre et c’est à vous de fourrer votre nez dans cet éternel bourbier politico-militaire. Que nous offre le Dynasty Warriors 2025 ? Parlons-en !
Dynasty Warriors : Origins, ça parle de quoi ?
Si vous lisez ce test, vous devez connaître la saga Dynasty Warriors. Le cadre historique est généralement le même, à savoir l’histoire des 3 Royaumes qui se déroule au cours du 3e siècle en Chine. Différents clans s’affrontent et vous participez aux nombreuses batailles qui ont fait la renommée de ce conflit et ses différents acteurs. Dans Dynasty Warriors : Origins, on reste ancré dans cette période. Néanmoins, on revisite ces années de l’Histoire (avec un grand H) presque sous un autre angle. Un autre angle puisque l’on ne va pas incarner directement les guerriers des différents clans mais un avatar qui a perdu la mémoire, lui permettant de participer aux affrontements au gré de ses alliances. Cette décision aide aussi la narration de l’Histoire puisqu’il est totalement spectateur des événements qui sont racontés assez simplement, mais longuement.
Ils sont donc parvenus à renouveler une formule exploitée et surexploitée ? De quelles manières ?
C’est vrai que les créateurs semblaient avoir atteint leur plafond de verre depuis bien longtemps. Néanmoins, j’ai l’impression qu’ils se sont enfin servis de leurs diverses expériences de jeu pour repousser quelque peu les limites du genre Musô qu’ils ont eux-mêmes popularisé dans les années 2000. On ressent parfois une inspiration des travaux réalisés du côté de Wo Long Fallen Dynasty, un jeu vidéo Souls-Like dans l’univers de Dynasty Warriors, dont on vous proposait un test à cette page. C’est ainsi qu’on accueille avec plaisir une variété dans les séquences de jeu, entre batailles de grands régiments et duels en 1 contre 1 contre des héros iconiques de l’univers des 3 Royaumes.
Guerre entre milliers de soldats ou entre 2 généraux, cela reste la guerre habituelle, non ?
On peut le penser. Sachant que les créateurs n’ont pas voulu non plus s’éloigner du style Musô originel. Mais, les différences entre cet épisodes et les précédents s’avèrent notables.
Par conséquent, ils ont tenté de varier le rythme en sortant des étendards de la guerre. C’est ainsi qu’il est possible de prendre quelques temps de répit. Cela se traduit par une exploration d’une carte de la Chine, à travers voies maritimes, prairies et montagnes, sur lesquelles sont représentées les différents points d’intérêts et de conflits. Cela renforce la narration, et malheureusement le studio en a profité pour intégrer des quêtes parfois inintéressantes, du moins sans aucune plus-value scénaristique ou mécanique.
Des temps de « paix » se cachent ainsi derrière ces points d’intérêt. Par exemple, il est possible d’effectuer quelque arrêts dans les villes, spécialement dans les auberges. On se retrouve alors surpris d’entretenir des conversations épistolaires qui révèlent de l’affection, du moins une certaine proximité, envers de grands généraux de guerre. Cela camoufle aussi des points de rendez-vous vers des champs de bataille qui permettront d’engranger de l’expérience, parfois de gagner de nouvelles armes ou les faire monter de niveau.
Justement, manette en mains, ressent-on une véritable différence entre les armes ?
Clairement. L’un des points forts du jeu reste la personnalisation et l’évolution des armes. Au fur et à mesure de notre progression, on débloque de nouvelles armes, notamment en venant à bout de certains ennemis. Dès que l’on obtient une arme, on bénéficie d’un petit tutoriel nous expliquant son utilité et ses compétences. Par la suite, on augmentera le niveau de l’arme après les combats.
De même, plus on se sert d’une arme (en l’équipant avant l’affrontement), plus on voit apparaitre des attaques spéciales qu’il faudra attribuer dans les menus du jeu. Elles sont classées par puissance, liée à la quantité d’énergie (points d’attaque si vous préférez) qu’elles consomment.
On pourrait penser que le principe est le même malgré le changement d’armes, à savoir poutrer le plus de soldats et foncer dans le tas. Mais ce n’est pas le cas. On ressent des différences dans le gameplay entre l’épée, la lance, les gantelets ou les chakrams par exemple. Et d’autres sont encore à débloquer ! Leur maniabilité, leur pattern principal et leur puissance sont bien différents, ce qui nous lègue un ressenti sensiblement différent manette en mains. Raison de plus pour se permettre de varier les équipements et leur personnalisation selon les batailles, ou selon les humeurs.
Dans la réalisation et le design, le jeu s’en sort-il avec les honneurs ?
Ce n’est pas encore graphiquement impressionnant mais l’honneur n’a pas été bafoué, loin de là. C’est notamment dû à des animations qui aident à renforcer l’immersion dans un champ de bataille. Même si l’IA est encore perfectible au niveau de l’ennemi, j’ai été subjugué de voir les efforts consentis dans le comportement de l’IA pour les « chargés ». On voit ainsi de véritables bataillons regroupés en position d’attaquer foncer à toute vitesse, comme s’ils suivaient une véritable tactique de guerre. Autre chose, on les aperçoit en masse, et donc bien organisé, tout en poussant des cris de guerre. C’était plutôt agréable à découvrir.
Malgré tout, il est nécessaire de nuancer les qualités, notamment dans le design. On se retrouve une nouvelle fois avec des zones couloirs du même genre qu’il y a 25 ans, avec des murs invisibles même pour de simples marches alors que le héros est capable de sauter de 15m de haut. D’un autre côté, on souligne la variété dans la construction des missions. On ne se retrouve pas qu’avec des missions de guerre totale ou à gérer tous les fronts à la fois. On s’est vu confier pour mission d’accompagner un héros du sud au nord, et sans surprise, se retrouver au milieu d’embuscades ici et là. Mais la surprise venait d’une mission qui nous demandait de trouver différents passages secrets, certains ennemis étant camouflés et on ne pouvait prédire leurs déplacements.
Ce qui peut apporter de la frustration, si on perd sur une offensive surprise de l’ennemi, nous forçant à tout recommencer…
Deux fois non. Dans Dynasty Warriors Origins, on ne recommence pas forcément la mission. Il est possible de reprendre en plein cours après un échec. Il existe désormais un concept de checkpoint et de replay. Lorsque l’on perd, vous décidez alors. Soit recommencer depuis le début, soit reprendre le combat après un événement en particulier. Cela permet alors au joueur d’adapter sa tactique pour mieux gérer les offensives ennemies. Par exemple, j’avais fait l’erreur de m’isoler et de me concentrer sur le flanc ouest de la bataille là où des généraux se cachaient. Mauvaise idée puisqu’un allié se faisait envahir et sa fuite entraîna la défaite. J’ai alors dévié ma trajectoire, après avoir utilisé le replay, pour secourir mon allié.
Bref, cette mécanique de replay est une très bonne idée.
On n’a pas encore abordé la musique ! Qu’est-ce que tu en as pensé ?
La musique représente clairement un des points forts du jeu. Elle est d’une grande qualité, accompagne les sessions de jeu efficacement, et même nos temps de pause. Je pense que ce n’est pas pour rien si la bande-son est téléchargeable à part, et gratuitement jusqu’au 30 janvier 2025. Ce sont 191 titres qui y sont disponibles, qui reprennent des thèmes des différents Dynasty Warriors.
Du coup, on en retient quoi de Dynasty Warriors : Origins ?
L’absence d’un mode coop (local comme à l’ancienne !) demeure une déception, une nouvelle fois. Il aurait été plus qu’agréable de parcourir ce Dynasty Warriors : Origins à deux et je ne cesserai jamais de penser que le genre Muso s’y accorde bien. Autrement, on ne peut que s’accorder à dire que les créateurs du jeu ont réalisé de gros progrès. On bénéficie d’une meilleure immersion dans les affrontements entre les 3 Royaumes à l’aide d’animations améliorées, de variété dans les séquences de jeu et d’une narration soignée (parfois trop longue certes) à tous les étages. Bref, le meilleur Dynasty Warriors depuis bien longtemps, et de quoi nourrir des espoirs quant au futur de la licence.