Fate/EXTELLA LINK se déroule dans le même univers que son prédécesseur, Fate/EXTELLA The Umbral Star, à savoir dans l’univers totalement conceptuel de Fate/EXTRA. Dans cet univers, sûrement l’un des plus complexes de la licence Fate, ce qui reste de l’humanité s’est réfugié au sein d’un grand monde virtuel (le « Moon Cell ») géré par un super-ordinateur basé sur la Lune. Fate/EXTELLA LINK est ainsi le deuxième Beat’em All de Type-Moon vous proposant d’incarner un Master et ses Servants au sein de cet univers, mix de Science-fiction/Heroic-Fantasy sous LSD.
• Développeur / éditeur : Type-Moon / Marvelous Games
• Support de test : PC (i5 2500K – GTX 1060 6Go VRAM – 8Go RAM)
• Version du jeu utilisée : édition standard (Steam) fournie par l’éditeur
• Disponible sur : PC (Steam), PS4, Switch, Vita
Extella, Exteplula
Fate/EXTELLA LINK, à l’instar de son aîné, est un Beat’em All qui propose au joueur de combattre dans de grandes zones de combats divisées en arènes, qu’il faut conquérir en éliminant des armées et leurs chefs qui les détiennent. Rien de nouveau entre les deux opus, donc, il vous faudra ici incarner à nouveau l’un des Servants de la licence Fate afin de faire régner la paix au sein du Moon Cell (ndlr : si ce terme vous est inconnu, vous pouvez consulter notre article sur les différents univers de la licence Fate afin de mieux comprendre où se situe celui de Fate/EXTELLA LINK).
Afin de dérouiller vos adversaires, Fate/EXTELLA LINK vous propose ainsi un quasi-copié-collé du système de Fate/EXTELLA The Umbral Star : quatre attaques spéciales à enchaîner entre les coups normaux, une première jauge à remplir (nommée « Moon Drive ») permettant de déclencher un boost d’attaque ainsi qu’une attaque de zone plus puissante, et une seconde jauge – celle du « Noble Phantasm » bien connu des fans de la série – qui se remplit en fonction des attaques perpétrées sous l’effet du Moon Drive et qui fait pleuvoir une attaque surpuissante sur toute l’arène.
Armé de ces techniques diverses, il sera ainsi possible de faire gagner des niveaux à ses Servants, de récolter de l’argent (QP) pour monter le niveau des Servants inactifs lors du retour à la base, de récupérer des « Install Skills » à placer dans les slots des combattants pour en améliorer les compétences, ou encore de crafter des « Mystic Codes » pour en équiper le Master (le personnage principal, non-combattant) et lui conférer des capacités de soutien sur le champ de bataille. Également, le jeu propose un système de liens affectifs, qui se développent en remplissant des défis en combat et en assistant son Servant principal via les capacités du Mystic Code équipé. Rien de très nouveau pour qui aura déjà parcouru l’opus précédent en long, en large et en travers.
L’une des rares nouveautés se présente sous la forme des troupes de soutien. Avant de partir au combat, il est désormais possible d’allouer deux Servants à celui que l’on décide d’emmener sur le champ de bataille. Ces deux Servants de soutien, non-actifs dans les batailles, peuvent ainsi intervenir aléatoirement en plein combat pour soutenir le Servant contrôlé en fonction de leur niveau de lien affectif. Cela peut se traduire, par exemple, via l’encaissement d’un coup adverse ou encore une attaque supplémentaire ajoutée en plein combo. A cette nouvelle fonctionnalité, se rajoute aussi la possibilité de créer des attaques combinées avec les Servants du camp allié contrôlés par l’IA si certaines conditions d’attaque sont remplies.
Un LINK sans awakening
Si techniquement, Fate/EXTELLA LINK se dote de quelques améliorations, particulièrement sur le plan visuel (du moins sur PC et consoles de salon), on ne peut que déplorer le manque de soin apporté à la mise en scène, au scénario, ainsi qu’à la narration. Là ou Fate/EXTELLA The Umbral Star proposait trois scénarios parallèles en plaçant le joueur dans un camp différent (avec un quatrième en bonus qui regroupait les trois camps au sein d’une même campagne), Fate/EXTELLA LINK joue la paresse et propose une sorte d’arbre de niveaux à parcourir dans n’importe quel ordre (cf. image ci-dessous), avec certains embranchements amenant à des fins différentes (trois au total, dont deux assez similaires). Le total des missions de la campagne principale monte ainsi à 27, ce qui serait presque honnête si le scénario ne péchait pas par l’ennui qu’il suscite.
Contrairement à The Umbral Star qui réussissait à nous intéresser au scénario avec une histoire cohérente et vaguement consistante par le biais de vrais dialogues et de mises en scènes en cinématiques, cet opus se contente d’enchaîner des dialogues pauvres avec pour seul support narratif les avatars des personnages encadrant les sous-titres (notons tout de même que les yeux et les bouches sont animés durant ces scènes pour atteindre le minimum syndical). Rajoutez à cela un scénario plat et sans intérêt (la classique histoire du faux héros voulant apporter la paix par des moyens douteux et qui se prend un cours sur le libre arbitre sur le coin de la tronche), avec pour seul retournement de situation une révélation qu’on voit arriver de loin, et vous obtenez une histoire archi-convenue, qui se cache sous des faux-airs de complexité philosophique via des dialogues inutilement compliqués.
Si Fate/EXTELLA The Umbral Star, son prédécesseur, ne brillait pas non plus par une ingéniosité scénaristique, celui-ci avait au moins le mérite de proposer un minimum de mise en scène, un meilleur traitement des personnages – auxquels il était facile de s’attacher, ainsi qu’un final totalement perché qui partait certes en vrille mais qui avait le mérite d’exister. Dans Fate/EXTELLA LINK, les deux premières fins se résumeront à une suite de deux plans fixes et un listing de texte indigeste. La troisième fin, quant à elle, se contente de recycler le niveau final des deux premières en y ajoutant un combat supplémentaire, avant de dérouler une ou deux nouvelles images fixes pour illustrer la conclusion sur fond de morale introduite au chausse-pied. Grosse déception.
Sur peu de choses, finalement, Fate excella
Fort heureusement, pour celles et ceux qui resteraient sur leur faim après avoir bouclé le scénario principal au bout d’environ 20h de jeu, la quarantaine de missions annexes est là pour leur permettre de continuer à enchaîner les combats avec ses Servants favoris parfois acquis tardivement. Si certaines de ces missions offrent la possibilité bienvenue de débloquer des tenues supplémentaires pour certains personnages, on regrette toutefois que la grande majorité de ces combats annexes ne se débloquent qu’une fois le scénario terminé. On se retrouve ainsi avec des combats sans réelle histoire, débloquant des tenues que l’on aurait aimé porter dans la campagne principale. Mention spéciale au système d’import de sauvegarde du jeu précédent qui débloque quelques tenues : impossible d’importer des sauvegardes récupérées ailleurs à la main, il vous faudra impérativement posséder Fate/EXTELLA The Umbral Star sur le même compte de jeu que Fate/EXTELLA LINK pour en profiter.
La fin du jeu permet également de débloquer un système de fusion des Install Skills, permettant d’en créer des plus puissants. Hélas, cette fonctionnalité se révèle vite sans intérêt, la création d’un seul Install Skill de haut niveau demandant de sacrifier 20 Install Skills du niveau précédent. Sachant que les Install Skills requis sont souvent utilisés par les personnages, il est plus intéressant de farmer ces items de haut niveau que de les créer soi-même en se privant de précieuses ressources. Enfin, notons que les acharnés pourront se refaire le mode histoire en mode de difficulté extrême, dans le cas les missions annexes venaient à se révéler insuffisantes pour étancher leur soif de combat.
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Œuvre de niche qui ne trouvera véritablement grâce qu’aux yeux des connaisseurs de la licence Fate (les autres peuvent retirer 1 point ou 2 à la note ci-dessous), Fate/EXTELLA LINK est un Beat’em All au gameplay très plaisant mais d’une profonde paresse sur le plan scénaristique. Contrairement à son prédécesseur qui faisait l’effort de proposer un semblant de mise en scène ainsi que 4 scénarios parallèles parfois perchés mais tangibles, Fate/EXTELLA LINK se contente de présenter aux joueurs un brouillon de scénario aux enjeux inintéressants, aux embranchements peu distincts, le tout porté par un duo antagoniste/protagoniste très fade. Reste malgré tout un Beat’Em All efficace, avec des personnages aux styles diversifiés et au charisme certain. Les fans seront ravis de revoir leurs Servants préférés, ainsi que quelques petits nouveaux déjà croisés dans d’autres opus de la licence Fate mais qui font leur première apparition dans ce type de jeu. Bien que le gameplay de LINK a des airs de copiés-collés si on le compare à celui de The Umbral Star, l’ensemble reste honnête si on fait abstraction du scénario vide de substance pour se concentrer sur le fun des combats.