TEST – FIFA 21: tout pour l’attaque…

Electronic Arts a attendu le mois d’octobre pour livrer FIFA 21, sa simulation de football reine de la catégorie en matière de ventes. Par contre, au niveau des mécaniques, le studio pêche en réalisme et se rapproche une nouvelle fois du genre arcade au détriment du réalisme.

Développeur : EA Sports
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Simulation Football
Prix : 69,99 €
Version pour le test : PlayStation 4
Date de sortie : 9 octobre 2020

*On se réserve le droit de changer la note globale de FIFA 21, d’enrichir le contenu du test dans les semaines à venir, au gré des patchs et de notre progression dans les différents modes de jeu.

FIFA 21 accélère sur l’autoroute de l’arcade au détriment d’un réalisme et d’un équilibre attaque-défense dans le cœur de son jeu. Une chose est sûre, ceux qui souhaitaient un grand changement entre FIFA 20 et FIFA 21 seront déçus. Pas de changement, une simple évolution qui confirme les choix réalisés par le studio. À partir de là, comme dans le précédent opus, ça passe ou ça casse ! Chez nous, ce n’était pas loin de casser.

Tout pour l’attaque !

Il m’était important de commencer par l’un des soucis de FIFA 21, l’équilibre très difficile à trouver entre l’attaque et la défense. Le jeu vous invite une nouvelle fois à commencer par un match d’ouverture contre l’I.A, ce sera donc PSG-Liverpool en finale de Champions League. Résultat 3-3 et même 6-3 au terme des prolongations. Deux premiers matchs de Saison en Ligne et je gagne les deux matchs 6-5… Si Electronic Arts souhaite féliciter « la créativité et la maîtrise », on remarquera très vite les largesses défensives et les gardiens que l’on pourra vite qualifier de passoires.

Lorsque l’adversaire a la possession de balle et commence à entrer dans votre camp, il est très difficile de le contrer s’il combine. Un une-deux et la course en profondeur du premier joueur sera quasi-impossible à stopper, une simple passe en profondeur peut faire la joie des attaquants. Il arrive souvent que le défenseur ait un temps de réaction désavantageux, qu’il s’arrête une seconde et c’est déjà trop tard, l’adversaire a déjà pris son mètre d’avance pour tromper le gardien. D’ailleurs, il se peut que les portiers bénéficient rapidement d’un patch (comme tous les ans) tant ils ne sont pas décisifs. Si l’on effectue la bonne frappe, il est peu probable qu’ils réalisent une parade. Ce qui donne ces fameux scores fleuves ou étriqués mais toujours avec beaucoup de buts. Si vous terminez un match en ligne avec un 0-0, c’est que vous avez dû prendre deux équipes de bas de classe.

Par ailleurs, c’est ce qui ressort après quelques heures de jeu dans les divers modes de jeu. L’objectif du studio était de procurer de très bonnes sensations avec les superstars du football. Si vous choisissez des équipes du Top 8 européen (même Top 16 avouons-le…), vous prendrez énormément de confiance tant vos joueurs seront inarrêtables, sauf si vous manquez une passe (oui oui ça arrive !). Les Neymar, Werner, Mbappé, Salah et Cie seront en mesure de dribbler, de marquer 9 fois sur 10 s’ils sont libérés de tout marquage. Dans FIFA 21, ce sont les grands joueurs qui font le show, qui procurent du plaisir à celui qui les contrôle. Alors autant leur donner les clés de la réussite, tant pis pour les gardiens de but

Au final, on ne le niera pas, FIFA 21 apporte de grandes sensations au joueur. Certains diront, c’est l’essentiel. Mais on ne ressent pas le même plaisir en attaquant et en défendant, car les deux ne se font pas avec les mêmes armes. Attention, je ne dis pas que c’est open-bar. Il existe tout de même des tactiques pour mieux défendre et certains parviendront à établir des plans de jeu défensifs efficaces. Encore une fois, je regrette juste que l’on ne nous donne pas toutes les cartes en main pour défendre tandis que les actions offensives bénéficient souvent des errements de la défense.

D’ailleurs, c’est dans sa construction que FIFA 21 se démarque encore totalement de PES 2021. Si la simulation de Konami impose de construire ses actions, d’être rigoureux et de provoquer les décalages, le titre d’EA Sports se montre beaucoup plus direct, orienté arcade. Deux ou trois passes vers l’avant peut vous propulser dans les 30m adverses. On passe très vite d’un camp à l’autre et c’est la raison pour laquelle l’expérience de jeu se montre (trop) débridée sur le terrain. C’est un choix et la communauté pourrait s’y retrouver. Attention à ne pas provoquer trop de frustration pour la défense.

Par contre, là où EA Sports fait une nouvelle fois fort, c’est au niveau de l’immersion encore une fois très travaillée.

L’immersion, tout un art chez EA Sports.

Jouer avec le FC Roma et le Piemonte Calcio ne camouflera pas la maîtrise d’Electronic Arts en matière d’immersion. FIFA 21 envoie du lourd dès les premières minutes du jeu avec cette finale de Ligue des Champions que l’on dispute. Toute la mise en scène est énorme. Hervé Mathoux parvient même à dicter les compositions du PSG et des Reds, simplement énorme ! On ne se contente pas des trois phrases de Pierre Ménès sur un joueur.

Mieux encore, en mode Carrière, lors de vos matchs, vous pourrez entendre un petit gimmick qui vous rappellera le Multiplex ! Alors que vous êtes en plein action, vous entendrez ainsi une intervention d’un autre commentateur pour annoncer un but dans un autre match ! Encore impressionnant ! Electronic Arts a cette manie de rajouter de nouvelles pierres à leur édifice à chaque opus. Cela évite de ressentir cette répétition dans les commentaires qui se montre parfois fatigante pour les joueurs, nous obligeant même à mettre les commentaires dans une langue étrangère. Pour FIFA 21, je garde les deux compères du Canal Football Club.

FIFA 21

En dehors de cela, l’ambiance est encore au rendez-vous. De nombreux zooms sur les spectateurs en tribunes, les chants des supporters les plus passionnés, cela donne un ensemble plus convaincant. Cela témoigne encore de l’avance dans le secteur des équipes d’Electronic Arts.

Car ce n’est pas seulement sur le terrain le jour du match qu’ils ont bossé l’immersion, c’est aussi dans toutes les mécaniques de gestion de la saison entre l’administratif et l’entraînement.

La Carrière de FIFA 21 au niveau du FUT ?

La communauté réclamait une évolution dans le mode Carrière et ils ont été servis. Tout semble avoir été approfondi lorsque l’on parcourt les onglets. L’élément le plus agréable dans le déroulement de notre Carrière de Manager, c’est bien la gestion des entraînements. Il était vraiment désagréable de devoir se taper tous les entraînements pour faire progresser les joueurs, ou de sélectionner quels joueurs allaient se spécialiser dans une limite de 5 joueurs. Je trouvais ce système vraiment stupide. À croire qu’EA Sports a écouté sa communauté, ce système a été remplacé par des mécaniques plus intelligentes.

Désormais vos choix auront un réel impact sur le développement des joueurs puisque vous déterminez le rôle qu’il devra travailler, ce qui influera sur la façon dont vous l’utiliserez et comment il s’y adapte. Si vous n’avez plus d’argent pour acheter un arrière droit et que vous avez de la profondeur au milieu de terrain, une petite reconversion pourrait être inspirée. Une nouvelle notion fait son apparition (et ce même dans les trophées du jeu), le Tranchant. Plus il travaille, plus il aura du Tranchant, ce qui apporte provisoirement de meilleurs statistiques en match. Comme quoi le travail paie, alors faut arriver premier et repartir dernier à l’entraînement ! Globalement, le mode Carrière est plus solide, il a eu droit à des petits ajouts qui rendent l’expérience de jeu plus agréable.

FIFA 21

Quant au mode FIFA Ultimate Team ou comme tout le monde l’appelle, le mode FUT 21, il propose une expérience classique. De longs tutoriels sont à votre disposition si vous ne le connaissez pas, ils apprennent les bases du mode de jeu le plus populaire du jeu. Il est donc conseillé de construire son équipe avant de tenter les matchs en ligne. 

Dites-vous que 48h après sa sortie, on retrouve déjà des joueurs dotés d’une équipe en pleine cohésion avec des superstars en prime (merci les microtransactions). À moins que vous maîtrisiez votre stratégie et votre plan de jeu, l’affrontement sera difficile. Quoiqu’il en soit, vous serez testé pendant 5 matchs afin que l’on vous place contre des adversaires de votre niveau. 

Plus que jamais on sent l’ADN de ce FIFA 21 dans le mode FUT. Les joueurs avec les superstars auront un avantage déterminant sur les équipes qui commencent et qui ne sont pas encore construites. Les scores peuvent être très larges. On ressent grandement les différences de niveau entre les défenseurs entre 60 et 70 de général et les attaquants à plus de 80 voire 85. Tenter de rivaliser face à la vitesse et leur combinaisons avec des joueurs loin du haut niveau, ce sera très compliqué. 

En cela, les joueurs prêts à débourser des thunes dans les microtransactions et les packs pourront partir avec un avantage déterminant ou rattraper leur retard sur les joueurs possédant le jeu depuis un petit temps. Pour ceux qui ne sont pas dans ces rivalités et cette obsession compétitive qu’amène FUT, je vous conseillerai de vous contenter des modes Solo contre l’IA ou des autres modes de jeu simplement. On a tout de même quelques nouveautés dans ce FUT21, à savoir la gestion d’un stade et ses améliorations.

Le retour de VOLTA. EA fonctionne par cycle et après la trilogie Hunter, nous avons droit à une nouvelle année de VOLTA, une sorte de FIFA Street où l’on compose aussi son équipe et avec un fond scénaristique, certes jamais trop profond, mais avec une bonne ambiance de rue et de compétition. Si on se laisse activement porter par ses mécaniques et son histoire, on y accorde tout de même moins de passion (point de vue strictement personnel) et moins de temps que les autres modes de jeu. 

Dans l’ensemble, on retrouve à 85% le même contenu et les fonctionnalités du précédent opus, à peu près les mêmes soucis d’équilibre attaque-défense, les gardiens à la rue (et pas celle de VOLTA), cette capacité d’aller d’une partie du terrain à une autre très rapidement, les mêmes astuces pour FUT21, le même fonctionnement dans la composition d’équipe et le contenu gargantuesque déjà proposé auparavant. On se doute que dans le même temps, les équipes de développement ont bossé sur la version next-gen dans une période sanitaire compliquée. Ceci dit, cela ne change pas le fond du problème ici, on s’oriente vers toujours plus d’arcade et le déséquilibre attaque-défense se creuse toujours plus pour que l’on puisse s’épanouir complètement lors de ne parties de FIFA 21.

FIFA 21 reste dans la continuité du précédent opus, il en reprend d’ailleurs la majorité du contenu. Il maintient son cap et même ses plus grands défauts. Il reste coincé entre le statut de simulation réaliste et son gameplay orienté arcade. En résulte un déséquilibre flagrant entre attaque et défense., ce qui nous offre des sensations grisantes en attaque et de la frustration en défense. On reste sur du FIFA, de l’addiction si on s’y investit pleinement, entre le mode FIFA Ultimate Team et les saisons en ligne en passant par le foot de rue de VOLTA et un mode Carrière qui gagne enfin en profondeur. Vous en aurez pour votre argent et votre plaisir si EA ajuste de gros détails avec son patch. Pour le moment, se présente devant nous une expérience de jeu complète mais dont les rouages se fragilisent au fil du temps. La PlayStation 5 marquera t-il un nouveau tournant pour la licence ? Seul l’avenir nous le dira

 

Points forts

  • De belles sensations en attaque...
  • Un contenu gargantuesque
  • Une immersion encore améliorée
  • Les refontes du mode Carrière

Points faibles

  • Grand déséquilibre entre attaque et défense
  • Donc de la frustration en défense
  • Le modèle économique à deux vitesses de FUT21
6

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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