TEST – FIFA 22 : retour gagnant pour EA

Electronic Arts revient depuis une dizaine d’années en favori pour le titre de meilleure simulation de football. Pour la saison 2021-2022, même Konami leur a déroulé le tapis rouge en décevant sa communauté avec un titre bien en deçà des attentes des fans de Pro Evolution Soccer. Cela dit, cela ne change pas la donne pour EA Sports. On se pose une nouvelle fois les mêmes questions. FIFA 22 est-il une simple mise à jour ? Les développeurs se sont-ils reposés sur leurs lauriers ? A-t-on encore droit à des bugs et une mauvaise gestion des gardiens dès le lancement du jeu ? Autant vous le dire de suite, cela faisait bien des années que Electronic Arts n’avait pas aussi bien soigné sa simulation de football dès la première semaine.

Développeur : EA Sports
Éditeur : Electronic Arts
Genre : Simulation Sport / Football
Prix : 69,99 €
Version pour le test : PlayStation 5
Date de sortie : 1er octobre 2021.

FIFA 22 ne baisse pas d’un seul cran vis à vis du contenu proposé aux fans. Des modes solo en pagaille, des modes de jeu multijoueur à la pelle, tous les profils de joueur auront de quoi dépenser des heures et des heures sur l’édition 2022. Autant le titre d’EA est réputé pour mettre l’accent sur le mode FUT pour générer énormément de profits, autant cela n’empêche pas les créateurs de fournir une expérience de jeu hors-ligne complète. Mieux encore, nous frotter à l’IA permet de jauger le travail sur l’animation des équipes, des joueurs et du jeu.

D’ailleurs c’est vers l’HyperMotion que notre attention se porte. Il apporte plus de réalisme et booste l’animation des joueurs dans toutes les situations possibles. Mis en avant par les services marketing, il faut avouer que ce ne sont pas simplement des mots, le titre gagne encore en crédibilité et soigne toujours plus de petits détails. Mais revenons donc à l’essentiel, l’expérience de jeu dans sa globalité et le contenu proposé.

Des sensations de jeu au rendez-vous dans FIFA 22

De l’expérience solo, on retient des sessions fluides et sans accroche. Très peu de bugs hormis deux notables simplement visuels. Entendez par-là, l’interface des objectifs qui reste visible sur toute une moitié de terrain pendant 45 minutes de jeu, gâchant la visibilité sur un flanc du terrain. Ou un autre du même genre avec l’interface des options de corners qui restait au coin de l’écran. Hormis ces deux cas rares, pas de bugs sur les gardiens, ni de chutes consécutives ridicules comme j’ai pu assister lors de lancements des précédents titres de la franchise. Un autre regret, les quelques matchs sur des terrains enneigés étaient gâchés par le choix du ballon par défaut (ballon blanc sur terrain enneigé…) et montraient un défaut de lisibilité (et donc visibilité) flagrant.

Sinon, bilan habituel, un accent encore une fois appuyé sur le réalisme. Electronic Arts nous y a habitué depuis quelques années déjà. Encore sur des situations ou des faits de jeu. Rappelez-vous vos premières réactions lorsque vous aviez vu le réalisme dans les duels au corps à corps, avec tirage de maillots, il y a un peu moins d’une décennie. Aujourd’hui ce sont encore les animations qui ont été travaillées que ce soient sur les gardiens de but ou les dix autres hommes sur le terrain. Ce sont peut-être des détails pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Par exemple, quel ne fut pas mon plaisir d’apercevoir un joueur prendre un ballon en pleine figure et le voir sonné un petit instant par le choc moins d’une seconde après ce fait de jeu. De même, si cette prochaine situation n’a pas été à mon avantage, j’ai provoqué un penalty en tentant de ralentir un joueur en pleine course en lui tirant le maillot alors qu’il fonçait droit au but… Intransigeant !

On s’étonnera parfois des choix de l’arbitre (des rouges faciles à l’adversaire mais plus portés sur le jaune lors de situations de dernier défenseur…). Mais cela reste anecdotique. Le jeu reste à tendance arcade, rapide, porté vers l’attaque même si nous aimerions qu’il soit animé plus intelligemment. La défense est plus vigoureuse, se fait parfois moins piéger dans son dos sur des passes lobées en profondeur. Par contre, elle est loin d’être hermétique lorsque l’on multiplie les feintes de corps qui nous libèrent si facilement de leurs étreintes.

Quant aux gardiens de but, on reste admiratif de l’équilibre trouvé. Certes il sera facile pour l’attaquant de faire la spéciale « R1 + rond = lucarne », d’enchaîner les « L1 + Croix = décalage trouvé » mais il sera plus compliqué d’en venir à bout lors de 1 contre 1 aux abords de la surface. On garde cette impression qu’il garde mieux ses cages, qu’il maîtrise mieux le rayon autour de lui, affichant parfois des réflexes impressionnants tout en étant dotées d’animations cohérentes.

Un coaching classique en Carrière / Joueur

Direction le mode Carrière de FIFA 22 en mode Joueur avec toujours la possibilité d’incarner seulement son Joueur ou toute l’équipe. Forcément vous aurez davantage la main mise sur vos stats et le jeu employé par votre équipe pour vous mettre en avant en contrôlant toute l’équipe. Mais si vous souhaitez du challenge, vous préférerez peut-être n’incarner que votre joueur tout juste créé et embarquer pour la vue Solo derrière votre joueur, toujours plus immersif. Pas de grand changement.

Pour améliorer votre joueur, vous devez donc vous démarquer par de grandes performances et surtout répondre aux attentes de votre coach, ce qui vous permettra de gagner en expérience. Il exigera parfois des buts ou des passes décisives, une note supérieur à 7.5/10 mais aussi un seuil de passes réussies, de ballons récupérés ou d’interceptions. Important, si jamais vous ne remplissez pas ses objectifs – et ce même si vous cumulez des buts – vous risquez de perdre votre place de titulaire. Comment y remédier ? En tâchant de suivre les instructions et les attentes du coach !

Il sera aussi intéressant de se lancer dans des séquences d’entraînement pour gonfler ses points d’expérience. Ces derniers permettent aussi de booster sa note de Coach avant un match. A vous ensuite de personnaliser les statistiques de votre joueur lorsque vous grimpez de niveau. Comme d’habitude vous devrez optimiser vos attributs (physique, tirs, passes, dribbles…) afin de faire évoluer votre note globale. Mieux encore, vous pouvez vite upgrade votre joueur en choisissant une sorte de « super attribut » gonflant votre potentiel. De mon côté, je disposais d’un bonus d’efficacité dans mes transmissions lorsque je réussissais une passe décisive, de quoi devenir précieux dans le cœur du jeu. Après le niveau 9 – si mes souvenirs sont exacts – j’ai cette fois obtenu un bonus considérable sur mes frappes de loin, me permettant de mettre de très beaux buts en dehors de la surface.

Cela apporte un réel plaisir de jeu car on peut très rapidement devenir décisif avec son joueur, ne pas galérer avec un joueur moyen à ne pas limiter les tentatives et les risques. Terminer une première saison avec près de 40 buts et 40 passes décisives, oui c’est possible et sans forcément forcer le jeu autour de son joueur créé.

Malheureusement, dans la gestion de l’effectif, il y a pas mal de choses à revoir. Le coaching était douteux. Il n’est pas seulement question de mettre en doute la cohérence d’une sortie de Kylian Mbappe à la 57e minute de jeu alors que le score est nul et vierge. C’est aussi dans la gestion de la fatigue. Il m’est arrivé de démarrer le match avec la moitié de mon énergie car une fois titulaire, mon joueur n’a jamais été remplacé, même avec une note inférieure à 7 à l’heure de jeu. Le turnover existait mais très peu et je suis sorti du XI titulaire seulement lorsque je m’entraînais peu ou que j’ai échoué à remplir les objectifs. Me sortir pour conserver mon état physique, ce n’est jamais arrivé. Dommage pour le réalisme, surtout lorsque je ne peux plus accélérer (ni Messi ou Neymar avec le PSG) après 70 minutes de jeu. Pas de coaching…

FIFA Ultimate Team, classique mais toujours captivant :

Plus besoin de vous présenter le mode FUT de la franchise, caractérisé par son système diablement addictif où l’on créé sa propre équipe dans l’objectif de réunir les meilleurs superstars du ballon rond tout en gardant un œil attentif à leur entente sur le terrain. Et pourtant, EA a souhaité l’introduire une nouvelle fois dès que vous vous y lancez pour la première fois dans FIFA 22. Ainsi les nouveaux venus apprécieront d’entendre une voix (en français s’il-vous-plaît !) détaillant le concept de ce mode de jeu qui fait la grande renommée du soft.

On reconnaît encore le contenu gargantuesque de la franchise puisqu’il est possible de faire des simples matchs amicaux et des saisons en ligne mais pas seulement. On y trouve aussi du contenu hors-ligne avec les Clashs d’équipe où l’on affronte des équipes générées et très fortes (le XI de la semaine et d’autres XI de la communauté !). Enchaîner des matchs vous fait gagner de l’expérience et de la monnaie in-game, sans oublier les récompenses pour acquérir facilement des grands joueurs (en prêt ou définitivement) et des items pour construire votre club. Les créateurs dressent même une liste d’objectifs qui une fois remplis vous apportent encore des récompenses.

On vous fait donc entrer dans une boucle gratifiante et dans un objectif permanent d’améliorer votre équipe au maximum, que dis-je, vos équipes puisqu’il est possible d’en créer plusieurs. Aucune révolution sur le mode FUT, on garde une recette qui fonctionne. Un marché des transferts durant lequel il faut être à l’affut de la moindre bonne occasion si vous souhaitez éviter d’être trop dépensier, une recherche constante d’une compo parfaite et d’une tactique qui va avec, des connexions d’osmose à expérimenter (même club / même nation / même championnat + bon poste, des critères simples mais qui ne sont pas si faciles à matcher).

On arrive avec peu de prétention pour les uns, beaucoup d’ambitions pour les autres et la réalité reste sur le terrain. De la frustration sur des buts litigieux, de la frustration de tomber sur des équipes bâties à coup de pétrodollars FUT mais l’important est d’y trouver son plaisir. Si jamais le mode Saison Online de FUT ne vous l’apporte pas, ous pourrez toujours le trouver ailleurs tant les modes de jeu et les options sont nombreuses. Tentez les compétitions et les coupes saisonnières, les matchs amicaux, les clashs d’équipe etc. Surtout, EA a pensé à atténuer une dose de frustration en sauvegardant votre progression avec des checkpoints, en évitant de vous déclasser dans le mode Division Rivals.

VOLTA Football :

EA Sports a réussi son pari avec l’arrivée en 2020 d’un FIFA Street incorporé au sein même du jeu FIFA. L’aventure continue sur FIFA 22 et certains pourront même retrouver le niveau atteint dans le précédent jeu. Simplement bien pensé vis à vis de la communauté de garder la progression, histoire de ne pas nous forcer à redémarrer de zéro et sentir un aspect répétitif et lassant.

Néanmoins le mode VOLTA de FIFA 22 se voit amputé d’un bras scénaristique qui permettait de kiffer encore plus l’expérience de jeu. Vous ne retrouverez donc pas d’histoire à proprement parler et c’est vraiment dommage. L’enchaînement des matchs montre tout de même quelques défauts de retour. Parfois on ne peut clairement rien contre les offensives ennemies et les contre favorables qui se terminent en but sont décourageants. Par contre, on apprécie les différentes arènes et règles du jeu qui apportent une certaine variété dans le gameplay et la tactique de jeu. De même, vous pouvez adopter le niveau de jeu de l’I.A comme dans les autres modes de jeu, de quoi atténuer une certaine frustration et gagner tout de même des récompenses.

En plus des matchs en ligne, nous avons encore les Clashs d’équipe qui nous invitent encore à affronter une équipe créée par l’IA en 5 buts gagnants. Ceux qui préfèrent jouer contre l’IA apprécieront. Enfin ceux qui préfèrent se frotter aux joueurs du monde entier pourront compter sur des mini-jeux et un petit tournoi en plusieurs manches où sont comptabilisés les points. Le mur, des dribbles, des 2 v 2 et d’autres festivités en incarnant notre avatar. Cela apporte de la rejouabilité, du fun et encore plus de contenu.

Niveau mécaniques de jeu, la nouveauté réside dans l’upgrade du joueur qui devra choisir un coup magique entre un tir de fou, une vitesse pure et un tacle renforcé. Cela ne garantit pas un but mais utilisé à bon escient, cela peut faire de grandes différences. Il sera aussi possible une fois votre jauge technique remplie de mettre un but qui en vaut deux, trois même quatre !

Ce qui reste dommage, c’est le sens qu’en font les équipes d’Electronic Arts. Remporter des matchs, hormis le plaisir du jeu, ne servira surtout que pour débloquer de l’XP et des cosmétiques. Rien de folichon et on se délecte pas tellement de cette carotte placée par EA.

FIFA 22 régale toujours autant avec un contenu gargantuesque, une expérience de jeu globalement satisfaisante et une HyperMotion qui transcende l’animation des joueurs sur le terrain. Certes la défense a été améliorée mais elle reste volontairement perfectible pour que le soft soit toujours porté vers l’attaque, garantissant un sens du spectacle élevé. S’il ne signe pas l’année du renouveau et garde certaines lacunes déjà soulevées les années précédentes, FIFA 22 reste un must-have pour les abonnés et aficionados de la licence.

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Points forts

  • L'HyperMotion, une réelle plus-value
  • Un contenu toujours aussi gargantuesque
  • De bonnes sensations de jeu
  • Le jeu récompense beaucoup le joueur

Points faibles

  • VOLTA amputé de son scénario
  • Quelques bugs à corriger
  • FUT toujours porté vers les Crédits
8

Great

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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