TEST – Flint Treasure of Oblivion

Et une bouteille de rhum ?

Développeur : Savage Level
Éditeur : Microids
Support : PC, PS5, XBox Series X/S
Version pour le test : PC
Genre :  Tactical
Date de sortie :  17 décembre 2024

 

Oyez pirates d’eau douce, l’histoire de Flint, capitaine échoué et emprisonné avec son fidèle compagnon qui vont devoir échapper aux forces françaises pour partir à la recherche d’un trésor perdu.

Flint le sale type

Flint Treasure of Oblivion met en scène un univers encore sous exploité dans un genre peu exploité avec une mise en scène qui mériterait d’être plus exploitée. Une histoire d’exploitation en somme.

Vous êtes donc un pirate, qui partira à la chasse au trésor sur les indications d’un pauvre bougre trouvé lors de votre très court passage en prison. Très court car une de vos premières tâches sera de vous en échapper, trouver un équipage pour organiser une mutinerie et récupérer le navire dans l’opération.

Et notre bon capitaine, notre protagoniste (n’allons pas lui donner le titre de héros) a des méthodes de recrutement pour le moins originales, allant jusqu’à provoquer la chute de la future recrue pour lui proposer une porte de sortie qui l’emmènera sur le bateau. Un chic type, on vous disait.

Cette narration est portée par une mise en scène au travers de cases de bande dessinées qui permettent de profiter de toute la finesse d’un dessin pour donner de l’expressivité aux personnages, créer un attachement (ou un effet repoussoir) envers les différents acteurs de cette aventure tout en renforçant l’immersivité avec cet univers de piraterie.

Branle-bas de combat ?

Si sur le côté trame de fond, scénario, mise en scène et immersion, tous les indicateurs semblent aller vers le vert, pour le jeu, le cœur de Flint Treasure of Oblivion, la raison principale pour laquelle nous sommes là, c’est une autre histoire.

Nous sommes donc dans un tactical qui met en œuvre des mécaniques de template et de deck building avec des cartes d’actions, de bonus, de support.

Sur les points positifs, notons que le jeu alterne en phases de combats et d’exploration, permettant de découvrir notre environnement et pas juste de faire la navette entre une zone de combat et une base ou une carte stratégique. Là encore, côté immersion au monde et à l’histoire, c’est un très bon point.

Les personnages sont équipables d’armes et items qui vont radicalement changer votre approche en combat et personnaliser grandement votre expérience : haches qui tapent de loin et en zone circulaire, lances qui tapent en ligne, armes à feu, épées, poignards… Il y a de quoi faire et chaque moussaillon a un rôle particulier (médecin, charpentier, canonnier) mettant ainsi en place un système de classe. Et Flint Treasure of Oblivion propose même d’accélérer les phases de l’ennemi pour passer les petits et grands combats rapidement (15 contre 15, ça commence à faire son petit nombre). Notons enfin que l’environnement pourra apporter son lot de possibilités même si le jeu reste trop sage à ce niveau.

En revanche, et quitte à tirer à boulets rouges, l’interface est lourde et on a du mal à comprendre naturellement la nature des actions et les possibilités qui nous restent en matière de déplacement ou d’actions, de même que diriger trop de combattants est source de confusion. En ce qui concerne l’ergonomie, on ne s’y retrouve pas et si on note que l’interface colle à l’ambiance pirate, celle-ci ne donne pas vraiment envie de s’y pencher.

La caméra bouge pendant les combats mais pas sur les phases d’exploration, ce qui est parfois gênant pour se déplacer, et de manière générale, le click n’est pas précis. Ramasser un objet en exploration peut être fastidieux et on rate facilement une case de déplacement, ou on se déplace au lieu de cibler un adversaire, toujours agréable dans un jeu qui impose de garder certains personnages en vie (souvent tous), qui proposent des missions chronométrées niveau nombre de tours.

Les aléas de l’aventure

Puis il y a le hasard, cette fameuse part d’aléa qui fait et a fait en partie de nos vies ce que nous sommes, et qui fera TOUT de la vie de Flint et de votre périple à travers les mers. Car voir afficher « réussite » à l’écran ne suffira pas, ce message s’étant souvent accompagné chez moi de cassage d’arme, de coups portés sans dégâts, de petites poussettes inoffensives, tandis qu’en face on me tuait un personnage clef, et en pleine santé en un tour d’une main en rigolant.

On a beau tout planifier pour se retrouver à 4 contre le « boss » du combat, celui-ci peut nous envoyer par les fonds en un seul tour de jeu. Flint Treasure of Oblivion nous rappelle souvent de bien tout prendre en compte, de bien maitriser ses aspects, de tout planifier, la part d’aléa reste trop grande surtout que des actions classiques de ce genre sont ici aléatoires. Impossible de choisir de pousser un ennemi par exemple, ou de tenter de le mettre à terre, toutes ces options seront gérées au dé.

Flint Treasure of Oblivion a de bonnes intentions et aurait pu captiver les amateurs des genres (tactical, piraterie ou les 2) mais ses défauts structurels sont trop importants pour ne pas vous faire crier de rage. L’investissement à fournir pour passer outre semble trop important à ce stade. Un patch peut-être ?

Points forts

  • L'ambiance portée par la mise en scène BD
  • Un tactical chez les pirates !
  • La bonne idée des phases "exploration" ...

Points faibles

  • L'aléatoire trop important
  • Interface et ergonomie à revoir
  • ... leur mauvaise réalisation
5.5

Average

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