Pilier du Point & Click dans les années 90, Leisure Suite Larry a toujours joué avec la frontière du bon goût. Ce saut dans le temps lui est-il bénéfique ?
TEST – Leisure Suit Larry : Wet Dreams Don’t Dry
22 ans donc depuis la dernière aventure de Larry, mais pas de la série, qui nous proposa le neveu jusqu’en 2009. Certains d’entre vous n’étant peut-être pas nés, il est donc impératif de préciser que les Leisure Suit Larry visent un public à mini de jeunes adultes. Blagues grivoises, images plus que suggestives, le tout flirtant avec le mauvais goût voire l’humour beauf et machiste. Sur le papier, pas forcément la bonne période pour ressusciter la licence. Surtout que dans l’univers quasi-oublié du Point & Click, nombreux étaient les titres éligibles au déterrement.
Gameplay
Paragraphe court car simple et basique : on clique pour interagir avec gens et objets, on tente de combiner les objets dans le plus pur style n’importe quoi des jeux du genre soit directement dans l’inventaire soit avec des éléments du décor ou des personnages et voilà. Les dialogues ne servent qu’à obtenir des informations sur les doléances des personnes rencontrées et aucun choix ne vous bloquera. Il n’y a qu’une seule façon d’avancer.
Une fois le smartphone obtenu, il sera possible de commander un chauffeur pour être emmené de lieu en lieu, de jouer avec Timber pour matcher ses futures rencontres, car dans Leisure Suit Larry on ne vous demande pas de sauver le monde ou de découvrir le secret des mayas mais de conclure en usant de subterfuges ou d’échange de service contre faveur sexuelle. Vous avez donc pour mission d’enchaîner les rencards pour augmenter votre score sur Timber pour réussir à obtenir un rendez-vous avec l’assistante du PDG de Prunes (Apple) Bill Jobs ! (Ah ce bon vieux BJ de fin de soirée).
Ambiance
Au début on se dit mais pourquoi ? Pourquoi avoir choisi de faire faire à ce « bon » Larry ce voyage dans le temps ? Pourquoi ne pas avoir créer un nouvel « univers » ou choisi un autre personnage/licence ? Pour des problèmes de droits ? Sûrement, mais on se pose tout de même la question. Puis vient le personnage en lui-même, son chara-design. Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ? Le nabot en version quasi SD (semi deformed) est devenu un Travolta un peu moche et sans charisme. Besoin de normalisation ?
Et puis on se lance dans l’aventure. Larry se croit, un lendemain de nuit de sexe, inoubliable alors qu’il il a effectué un saut de 30 années dans le temps, sans prendre une ride, à l’inverse de certains personnages croisés dans des opus précédents. Il faut préciser qu’à la fin du précédent épisode, Drague en haute mer, Larry se faisait capturer par des aliens.
L’occasion de jouer avec le cliché marrant du mec perdu dans un monde qu’il ne peut comprendre. Surtout que Larry n’a jamais été reconnu pour son intelligence. Larry découvre alors le monde d’aujourd’hui, un monde caricatural (quoique) hyper dépendant de la technologie et des réseaux sociaux entre Timber, Instacrap et Farcebook. Le jeu flirte (!) donc entre critique de notre mode de vie de ces 15 dernières années, blagues potaches, drague lourdingue et humour pipi-caca, le tableau des WC de bar étant accompagné par une musique à base de bruits de pets.
Petit problème, l’humour ne sera accessible qu’aux anglophones, le jeu ne proposant pas de sous-titres français.
Fun
Et c’est bien dommage, car certaines vannes font clairement mouche et les critiques, certes faciles et déjà vues sous d’autres formes comme dans Black Mirror pour ne citer que la série, sont parfois assez acerbes. Certes le jeu est linéaire au possible, rencontre – problème – résolution, certes le gameplay n’a pas évolué depuis 20 ans, certes l’humour est loin d’être toujours fin, certes la moralité du personnage est plus que discutable mais on passe un bon moment. Et quelque part c’est bien là le principal.
Leisure Suit Larry : Wet Dreams dont Dry est clairement un plaisir coupable, le jeu sur lequel on va passer un bon moment mais dont on aura honte de parler. Que vous soyez nostalgique du personnage, de l’époque où les jeux du genre abondaient comme les battle royale en 2018 ou en manque de point & click, Larry saura vous faire venir à lui. Pour une fois il tente une critique même si celle-ci est déjà un cliché.