TEST – Miasma Chronicles, la suite spirituelle de Mutant Year Zero

Maman, il pleut mais il pleut noir, c’est du miasme

Miasma Chronicles

Développeur : The Bearded Ladies
Éditeur : 505 Games
Genre : Tactique / Stratégie
Supports : PS5, Xbox Series, PC
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 23 mai 2023

 

En 2018, les développeurs de chez The Bearded Ladies sortait Mutant Year Zero: Road To Eden, un Tactical-RPG très sympathique. Aujourd’hui, le studio revient avec Miasma Chronicles avec pour ambition de faire aussi bien. En tout cas, les bases de la recette sont les mêmes. Ce nouveau titre s’appuie en effet sur de nombreux ingrédients utilisés pour son ainé. Toute la question est alors de savoir si le goût est le même. Et ça tombe bien puisque dans les lignes qui vont suivre je vais vous exposer ce que j’ai en pensé.

Au delà du mur

Miasma Chronicles nous jette à froid dans un monde post-apocalyptique où le miasme a recouvert notre planète. Qu’est-ce que le miasme me direz-vous ? Hé bien ce sont des particules noires qui évoluent librement dans l’air et qui peuvent s’agréger pour former, entre autres, des structures solides. C’est d’ailleurs devant l’une d’entre elles, Le Mur, que l’on fait la connaissance de nos deux héros. Elvis, un jeune homme avec un gant aux mystérieux pouvoirs et Diggs, un robot caustique. A l’aide du gant, ils tentent de perforer le Mur pour retrouver la mère d’Elvis qui aurait disparu de l’autre côté. Une mère qui va être très vite se révéler entourée de mystères.

Nos deux compères, comprenant que le gant avec lequel ils tentent de franchir le mur n’est pas assez puissant, se lancent dans une quête pour l’améliorer. Ils vont alors devoir traverser des contrées inhospitalières et rencontrer une galerie de personnages que l’on qualifiera aisément d’atypiques. Pour le joueur, c’est tout un monde ravagé, ses mystères et ses secrets que l’on va découvrir.

En effet, comme pour Mutant Year Zero, peu de choses nous sont données d’emblée pour comprendre le lore de cet univers. C’est au travers de quelques collectibles et de révélations successives au cours du scénario que l’on cernera un peu plus ce monde apocalyptique. Cette narration au goutte à goutte est plaisante et on a réellement envie de découvrir toutes ses zones d’ombre. Malheureusement les personnages sont légèrement clichés, notamment Diggs qui fleure bon le comic relief du cinéma des années 90. On a donc un peu de mal s’attacher à eux. Ce qui est tout de même problématique.

Ça va être tout noir

Visuellement, les graphismes sont de bonne facture sans pour autant être époustouflants. On déplorera avant tout quelques textures un peu baveuses lors de certaines scènes. En tout cas la direction artistique est, elle, très correcte. Le chara-design notamment ainsi que les différents environnements recouverts par le miasme donnent une vraisemblance à cette ambiance de fin du monde. Le seul travers que cela engendre c’est que les différentes zones de Miasma Chronicles ne créent pas beaucoup de variété. Il fait souvent très obscur et des grosses couches de miasme agrégé sont disséminées un peu partout. C’est donc ce ton noirâtre qui nous accompagne de bout en bout de l’aventure et qui finit par être redondant.

Côté sonore, les musiques d’accompagnement sont assez génériques mais s’imbriquent bien à l’atmosphère générale du jeu. Les doublages VO sont quant à eux convaincants, les voix collant bien à leur personnages respectifs. De plus, le jeu bénéficie d’une VOSTFR ce qui permettra de pouvoir vivre l’aventure sereinement.

Terminons sur l’aspect technique avec un point négatif : les bugs. Sans être légion, j’ai expérimenté quelques bugs assez gênants. Deux ou trois plantages mais surtout des ennemis qui rentraient dans des murs, qui ne pouvaient plus en sortir… et que l’on ne pouvait pas déloger non plus. Autrement dit, impossible de terminer le combat. Il faut ainsi prévoir de multiples sauvegardes régulières pour éviter tout problème.

On le disait en introduction de ce test, Miasma Chronicles emprunte beaucoup à Mutant Year Zero. Cela se ressent surtout au niveau du gameplay. Tant et si bien que si vous avez joué à ce dernier, vous retrouverez vite vos marques. Nous sommes donc une nouvelles fois aux prises avec un titre qui mêle le tactique en temps réel à la XCOM avec des phases d’exploration.

Durant les phases d’exploration, on parcourt les cartes pour naviguer d’un objectif à un autre en récoltant des items trainant de-ci de-là. Surtout, elles permettent de simplifier les combats en adoptant une approche furtive. En effet, Miasma Chronicle propose lui aussi de préparer son entrée dans les phases de combat. Les différents groupes d’ennemis présents sur le terrain ne sont pas de simples blocs. Certains ennemis peuvent faire des rondes et se retrouver isolés quelques instants. L’occasion alors de tenter de les éliminer furtivement pour déblayer un peu le terrain avant de lancer l’assaut. Si les gardes sont fixes, on peut lancer des objets pour faire du bruit et ainsi attirer un adversaire à l’écart pour fondre sur lui dans l’obscurité.

Miasma ChroniclesCette possibilité qui nous est donnée est à la fois très plaisante et souvent indispensable. Hé oui car comme tout XCOM-like, le niveau de difficulté est assez élevé, ne serait-ce qu’en mode normal. D’ailleurs, il existe plusieurs modes à choisir en début de partie afin de moduler cette difficulté et les férus de challenge trouveront forcement leur bonheur.

Tu te caches et tu tires

Une fois le temps de l’infiltration passée, place donc à l’assaut et cette partie du gameplay reste assez classique pour le genre. Les combats se déroulent au tour par tour et tout résulte dans l’art de bien déplacer nos personnages. Les zones d’affrontements proposent en effet des zones de couvertures qui sont partielles ou totales. Évidemment, mieux on se met à couvert, plus la probabilité d’éviter les tirs sera élevé. Ce sont les fameux pourcentage de réussite qui sont la hantise (et la joie) des joueurs de XCOM-like.

Dans Miasma Chronicles, on a toutefois l’impression d‘un manque de cohérence sur le calcul de certains pourcentages et la réussite des coups. Il n’est par exemple pas rare de voir des tirs passer à travers des murs simplement parce que la probabilité existe en dépit de la réalité de la topographie du terrain. Heureusement, cela s’applique aux deux camps. Même si par mauvaise foi, on dira que ça profite le plus souvent à l’IA.

Sachez que les armes à feu ne sont pas les seuls atouts dans votre arsenal. En effet, certains de nos personnages possèdes également des pouvoirs qui peuvent permettre de changer la donne. Contrôle mental, invocation d’alliés temporaires ou encore de tornades, toutes ces magies miasmiques sont un véritable plus pour le gameplay.

Toujours pour accentuer la notion de stratégie, chaque personnage possède des compétences spéciales qui seront plus ou moins utiles en fonction des ennemis à faire face. Une petite composante RPG bienvenue. Heureusement, on peut modifier l’arbre de talent à tout moment ce qui nous donne la possibilité de nous adapter à tout instant. Ce qui n’est pas négligeable car sans être bien préparé, certains combats poseront de réels problèmes.

En effet, le gameplay proposera un challenge relevé qui fait vraiment la part belle à la stratégie. Un bon point en somme. Placer ses unités au bon endroit, essayer de prendre les ennemis à revers pour faire encore plus de dégâts, toutes les composantes des qualités des XCOM-like sont bien présentes.

Les nouveaux ennemis qui apparaissent au fur et à mesure font également monter la difficulté crescendo. Cela demande aussi une adaptation tactique permanente. Cela évite au passage d’avoir toujours l’impression de faire les mêmes combats ce qui peut vite être le cas dans ce genre de jeu.

En résumé, Miasma Chronicles, même s’il n’est pas parfait, se révèle être un bon jeu de stratégie. Si vous êtes fans du genre, vous trouverez votre bonheur ici aussi. Du bon temps qui sera d’ailleurs assez long puisque la durée de vie du jeu avoisinera la bonne trentaine d’heures pour un run. Ce ne sont pas les personnages peu attachants et les quelques bugs qui gâcheront votre plaisir tant le gameplay est plaisant.

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Points forts

  • Un gameplay efficace
  • Une direction artistique post-apocalyptique convaincante
  • Une bonne durée de vie

Points faibles

  • Des personnages peu attachants
  • Quelques bugs gênants
7.5

Good

Ma devise : "Raler, c'est utile uniquement si tu en profites pour apporter une solution... sinon ça reste juste un plaisir".

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