TEST – XCOM 2 War of the Chosen

TEST — XCOM 2 War of the Chosen : la guerre des trois aura bien lieu

test XCOM 2 War of the Chosen

Le précédent XCOM, en son temps, s’était doté d’un excellent DLC – Enemy Within – qui ne se contentait pas seulement de rallonger la storyline de quelques heures. Ce contenu téléchargeable, en effet, offrait au joueur d’améliorer tout le gameplay du jeu de base en y ajoutant ennemis, classes, mécaniques de jeu, et autres éléments de scénario. Avec War of the Chosen, Firaxis semble s’inscrire dans une continuité en important ce concept pour XCOM 2.

Support de test : PC (i5 2500K – GTX 1060 6G – 8Go RAM).
Version du jeu testée : version commerciale, achetée sur Steam.
Informations annexes : utilisations de mods d’apparence via Steam Workshop (voir fin du test pour les liens).

 

Pas de guerre de 100 ans pour les Élus

La première chose qui nous apparaît lorsqu’on débute avec War of the Chosen, c’est le choix proposé par le launcher : il est en effet possible de choisir entre la version « vanilla » (ou « vanilla + précédents DLC ») de XCOM 2, et la version « War of the Chosen ». L’intérêt étant ici de ne pas gêner le bon fonctionnement de l’excellent mod « Long War 2 » créé sur la demande de Firaxis par Pavonis Interactive (le nouveau nom des créateurs du mod Long War de XCOM Enemy Unknown). Le mod – qui est en fait un bon gros DLC non-officiel – est en effet incompatible avec War of the Chosen, et le choix proposé via le launcher permet ainsi de ne pas rendre LW2 inopérant (en attente qu’un jour, peut-être, le mod devienne compatible, aucune information à ce sujet n’étant disponible au moment de ce test).

Autre possibilité appréciable, lors de la configuration d’une nouvelle partie avec War of the Chosen : celle d’activer ou non la storyline du DLC « le cadeau de Shen ». Si désactivée, les méchas deviennent ainsi disponibles dès le départ – moyennant évidemment les coûts de développement du projet. Une manière, sûrement, de ne pas surcharger le scenario ni la progression du jeu qui se voient tous les deux enrichis avec l’arrivée du contenu conséquent de War of the Chosen.

Xcom 2 war of the chosen

Au nom du Sniper, de l’Assassin, et du Saint-Psionique

Concrètement, l’histoire de War of the Chosen gravite autour d’une trinité de généraux – les « Élus » – choisis par les Anciens (ces maîtres extra-terrestres dont il faudra continuer à combattre le mystérieux projet Avatar). Ces trois Élus auront pour objectif de vous stopper dans votre progression en s’incrustant aléatoirement au sein de certaines de vos missions, en capturant vos soldats, ou encore en glanant au fil de temps des renseignements sur la Résistance menée par XCOM. Cette progression du renseignement ennemi, qui se déroule en quatre paliers, fera acquérir aux Élus des capacités spéciales leur permettant de gagner des avantages sur le terrain ou de réduire les vôtres sur la mappemonde. Et à terme, si vous laissez trop de marge de manœuvre à l’ennemi, celui-ci réussira à lancer des opérations spéciales pouvant mener à une attaque de votre quartier général… Il est assez intéressant de noter que leurs stratégies ressemblent finalement trait pour trait à celles qui sont à disposition du joueur, ce qui lui donne rapidement le sentiment d’affronter des ennemis égaux à lui-même, bien plus concrets et « humains » (ironiquement) que les péons habituels.

On sent d’ailleurs à certains moments que Firaxis tire une partie de son inspiration du système de Némésis de Shadow of Mordor, avec une mise en scène élaborée de l’arrivée de Élus sur le terrain et un travail évident de leur part concernant les capacités et la personnalité de ces ennemis qui n’auront cesse de vous provoquer tout au long de leur partie de la campagne [ndlr : il est d’ailleurs assez cocasse d’établir ce rapprochement tout en sachant que le protagoniste de Shadow of Mordor se nomme « Talion », au même titre que votre vaisseau-QG dans XCOM 2]. Une idée diablement intéressante pour un XCOM, et loin d’être déplaisante puisque rajoutant une épaisseur narrative bienvenue. D’ailleurs, il est à noter que les Élus sont parfaitement compatibles avec les trois boss aliens rajoutés par le précédent DLC Aliens Hunter. Ces derniers, bien que toujours aussi redoutables, bénéficient d’ailleurs d’un nerf bienvenu avec la mise à jour associée à War of the Chosen.

Les bons, les brutes, et les truands

Vous l’aurez compris, la gestion des Élus rajoute encore plus de pression au joueur qui devait d’ores-et-déjà composer avec la progression du projet Avatar. Fort heureusement, des mécaniques de jeu neuves viennent apporter de nouvelles aides pour gérer au mieux cette guerre d’usure à échelle mondiale dont les enjeux se complexifient avec le contenu de War of the Chosen.

Dans un premier temps, trois factions pourront être contactées afin d’obtenir leur aide ainsi qu’un exemplaire de leurs unités spéciales qui pourront venir grossir vos rangs au fil du temps si vous remplissez certains critères requis (missions de sauvetage, sabotage, etc.). Les Faucheurs vous donneront ainsi accès à une unité de reconnaissance furtive, sorte d’hybride entre le ranger et le sniper, qui excellera dans les dégâts à distance et sans détection, ainsi que dans la pose de pièges explosifs. Les Escarmoucheurs, eux, vous proposeront une unité polyvalente diablement efficace sur tout type de terrain grâce à son grappin et sa capacité à effectuer des attaques sans terminer automatiquement son tour. Ledit grappin offre d’ailleurs des ressorts stratégiques très intéressant, celui-ci donnant l’accès à des attaques capables de rapprocher un ennemi vers soi ou de se rapprocher de celui-ci, tout en déclenchant une attaque de type corps-à-corps au passage. Les Templiers, enfin, vous permettront de déployer une unité mi-offensive mi-soutien au croisement du ranger et de l’unité psionique, capable de frapper au corps-à-corps tout en chargeant une jauge d’énergie ouvrant par la suite l’accès à des capacités spéciales.

Il suffira ainsi de s’attirer les faveurs de chaque faction afin d’en glaner l’unité correspondante. Mais l’utilité de ces faveurs ne s’arrête pas là, car un nouveau bâtiment déblocable dans le Talion vous permettra de rester en contacts avec les meneurs de chaque faction afin de lancer des opérations spéciales. Celles-ci vous demanderont d’envoyer des soldats au turbin pendant une poignée de jours, afin de remplir des missions aux objectifs variés : gain de compétences, de promotions, d’objets, recherche d’infos sur la position du QG des Elus, voire recul de l’avancée du projet Avatar (extrêmement utile au vu du nombre croissant de choses à gérer avec ce DLC). Au bout d’un certain temps, en fonction du taux d’approbation de vos nouveaux alliés, vous aurez ainsi accès à des « ordres » sous forme de cartes à attribuer à chaque fin de mois, qui vous permettront d’obtenir divers bonus de la part des factions associées (ex. : ralentir le projet avatar d’une case tous les mois, ou permettre la récolte instantanée des revenus mensuels).

Multiplier les points et les pains

Mais, comme si rajouter de puissants ennemis et trois nouvelles classes ne suffisait pas, War of the Chosen se permet également d’enrichir le gameplay avec plusieurs mécaniques mineures. On prend ainsi plaisir à découvrir un nouveau bâtiment permettant de débloquer des capacités secrètes et aléatoirement accessibles pour chaque soldat, empruntées à d’autres classes que les leurs. Il est alors possible, avec un peu de chance, d’avoir un sniper capable d’être furtif à chaque début de mission (privilège du ranger), ou encore de créer un grenadier capable d’enchaîner les victimes à coups de gros calibre via la capacité « assassin » (privilège du sniper). Les points de capacités requis sont gagnés selon les exploits effectués en plein affrontement (comme exécuter un ennemi d’un point en hauteur), et attribués personnellement ou placés dans un pot commun accessible à tous les soldats. Bonus du chef : il est également possible, via ce système, de débloquer les capacités standards que vous aviez du abandonner au bénéfice d’une autre lors des précédentes promotions.

De nouveaux ennemis standards font également leur apparition : le purificateur, armé de son lance-flamme et qui se fera une joie de cibler les formations de soldats un peu trop serrées ; le spectre, qui étourdira, clonera, puis retournera vos unités contre vous (à tuer en priorité) ; et enfin, le prêtre dont les pouvoirs psioniques de contrôle et d’auto-préservation feront de lui une sorte de « super-sectoïde » en armure. Et ce n’est pas fini : à ces trois nouvelles unités d’Advent viennent s’ajouter un autre ennemi, neutre cette fois : les Ombres. Basiquement, celles-ci ressemblent à des zombies se déplaçant en meute et réagissant dès qu’une explosion se fait entendre où dès lors que vous (ou une unité Advent) pénétrez dans leur champ de vision. Mais l’intérêt de ces ennemis ne tient pas que dans leur seule nouveauté, car ceux-ci apportent une nouvelle mécanique de jeu propre aux attaques qui les ciblent : le tir à la tête, qui permettra à vos soldats de rejouer une action supplémentaire après chaque élimination. On notera également l’apparition d’une nouvelle technologie associée, déblocable après la dissection d’une Ombre, qui permettra au joueur de créer une sorte d’émetteur radio à balancer sur l’ennemi pour attirer les hordes d’Ombres sur lui. Si vers la seconde moitié de la partie, les Ombres ne posent généralement plus trop de problèmes en terme de gestion (votre sniper les gèrera efficacement grâce aux munitions illimitées d’un pistolet tiers 3 qui pourra enchaîner les tirs à la tête), celles-ci demeurent une menace à prendre au sérieux lorsqu’elles envahissent des théâtres d’opération déjà bien occupés par des unités lourdes d’Advent, elles-mêmes accompagnées d’un Élu venu se promener au même moment (bingo si vous pensez que cette phrase sent le vécu). Les masochistes jouant en mode « Iron Man » [ndlr : sans recharge d’ancienne sauvegarde en cas de pépin ou de mauvaise décision] auront de quoi s’amuser.

Je suis venu ici pour souffrir, ok ?

Pour résumer, War of the Chosen propose une véritable amélioration du jeu de basse avec de nouveaux enjeux et de nouvelles mécaniques redoutables d’intérêt. La partie ayant servi à la rédaction de ce test a été réglée en difficulté « Commandant » (avant-dernier niveau disponible), et force est de constater que la partie fut rude, spécialement dans les débuts. Mention spéciale à un moment précis de la partie, lorsque le projet Avatar était à deux doigt de se concrétiser (il restait précisément une poignée d’heures au compteur avant le game over…) car trop de temps avait été consacré à la chasse aux Élus afin d’éviter une éventuelle attaque du Talion. Et si l’arrivée aléatoire des Élus en pleine mission (souvent pendant les plus difficiles) représente déjà un sérieux challenge avec une escouade qui n’atteint pas encore la taille maximale de 6 âmes, le nouveau système de fatigue vient se rajouter à celui des blessures pour vous forcer à vous séparer pendant quelques jours de vos unités préférées – même si elles ne sont pas blessées – et vous pousser ainsi à recruter un maximum de soldats pour en avoir sans cesse en réserve… ceci, afin éviter à vos unités de virer nervous breakdown sur le champ de bataille à la moindre difficulté rencontrée (blessure, allié tué, etc.), ou d’obtenir une pénalité permanente sous forme de traumatisme (pouvant se déclencher face à un type d’ennemi rencontré, ou encore face à une situation donnée). Fort heureusement, pour éviter de laisser ces syndromes de stress post-traumatique vous pourrir la vie sur le champ de bataille, l’infirmerie sera votre meilleure alliée.

Si on apprécie cette augmentation de la difficulté qui sied si bien à la licence XCOM, on regrette cependant le trop grand retour au calme qui suit l’élimination des Élus. La première moitié du jeu nous habitue rapidement à leurs provocations, que ce soit à bord du Talion ou en mission, et il est soudainement dérangeant de retourner à une forme de routine lorsque les membres de votre équipage deviennent à nouveau les seuls à animer le fond sonore. Si les autres bonus du DLC demeurent, l’absence soudaine du dernier des trois ennemis qui incarnent à eux seuls l’identité de War of the Chosen provoque toutefois un grand vide en terme d’ambiance, le joueur devant s’en retourner au fil rouge du projet Avatar qu’il aura appris à gérer (trop) efficacement grâce aux missions spéciales. Le rythme du jeu semble donc freiner soudainement, et la pression générée par les trois généraux disparaît d’un coup. Pour autant, la diversification de certaines missions permettent de ne pas retomber complètement dans un environnement pré-DLC : les missions de représailles, par exemple, se voient enrichies par de nouveaux enjeux là où elles ne consistaient auparavant qu’en une simple mission de secours aux victimes en mode contre-la-montre. Les factions, quant à elles, peuvent vous demander de les assister sur le terrain, tout comme il est possible de continuer à développer le niveau de camaraderie entre vos hommes, autre mécanique nouvelle apportée par War of the Chosen qui permet de conférer divers bonus à deux unités devenues « frères d’armes ». La suite de la partie n’est donc pas pour autant dépourvue d’intérêt.

Annexe de fin concernant les mods : ce test a été réalisé en utilisant des mods créés par la communauté de joueurs de XCOM 2, tous disponibles sur le Steam Workshop du jeu. Si vous désirez en savoir plus, il est possible de vous rendre sur les pages de [GWJ] Kexx, Capnbubs, Dor, ou encore Angry Beaver pour ce qui est des principaux mods utilisés ici. Pour plus d’informations sur les autres (la liste étant assez longue), n’hésitez pas à contacter l’auteur de ce test sur Twitter ou à vous rendre directement sur la page du Workshop. Ces mods concernent la version PC et ne sont pas disponibles sur consoles.

 

 

Bien que les précédents DLC de XCOM 2 ont pu générer des avis mitigés au vu d’un contenu de qualité souvent moyenne, il est aisé de penser que War of the Chosen ne connaîtra pas le même destin. A son époque, Enemy Within avait su ravir les joueurs en apportant des modifications globales à XCOM Enemy Unknown, et c’est avec plaisir que nous constatons que War of the Chosen prend le même chemin. Ajout de classes, d’ennemis, de mécaniques de gestion, de technologies, d’objets, … la liste est longue et les joueurs de XCOM 2 pourront sans problème relancer une énième partie comme s’il s’agissait de la première. Firaxis signe ici un contenu de grande qualité, à des années-lumières des mini-DLC tel qu’Anarchy Children, et avec bien plus de finesse et d’équilibrage que pour le DLC Alien Hunters.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Le contenu riche, très riche
  • Les Élus charismatiques, offrant un challenge équilibré
  • Le système de camaraderie, un ajout tactique intéressant
  • Les trois nouvelles classes équilibrées et complémentaires aux autres déjà existantes
  • La possibilité de créer ses affiches de propagande en mettant en scène son escouade ♥
  • Le petit teasing de fin (qu'on vous laisse découvrir)

Points faibles

  • On regrette de ne pas pouvoir facilement recruter d'autres unités au sein des trois nouvelles factions
  • Le sentiment de vide après l'élimination du dernier Élu
  • On aurait aimé voir des références aux Elus en fin de partie, voire plus d'infos à leur sujet
  • Le prix qui pique un peu (~40€ à la sortie sur Steam)
9

Amazing

Co-fondateur de Try aGame, pinailleur en chef, et amateur de belles histoires. Vous pouvez me suivre sur Twitter et Mastodon
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