Ctrl+C Ctrl+V ?
Un jour je comprendrai pourquoi le PC n’a pas le droit à la version New Gen / Next Gen, mais ça ne sera pas encore cette année.
L’an passé j’avais passé en revue les modes de jeu et surtout je m’étais épanché sur le système économique et le moteur de jeu. Disons simplement que ces aspects n’ont absolument pas changé. Soyons donc pragmatiques et concis, et comme le suggère le titre de cette critique attaquons par…
La forme
2K sait bien enrober le produit. Nouvel habillage, nouveau bateau pour le mode MyCareer s’accompagnant d’un nouveau système de quête et une légère révision de son système de progression. Pour attribuer un badge il faudra, cette année, répondre à certains critères statistiques (80 en dribble, 75 en dunks, etc.), débouchant sur des paradoxes, on gagne des badges qu’on ne peut dépenser. Mon joueur a ainsi gagné la possibilité d’activer un badge de défense à raison de 4 interceptions par match, mais ne peut le faire en raison de stats trop basses dans le secteur défensif. En ce qui concerne le Takeover, toujours dans MyCareer, trois pourront être attribués (si vous choisissez deux fois le même cela le renforcera), dont un bonus passif à débloquer via les quêtes.
Côté quêtes nous sommes partagés entre joie et horreur. Une quantité de quêtes préparatoires (sans délai de réalisation) vient s’ajouter à notre quotidien. Sauf que plutôt que de valider et réattribuer automatiquement, NBA2K23 a la bonne idée de nous demander de retourner voir le PNJ qui est situé dans la promenade du bateau. Résultat, la zone est impraticable depuis une semaine en raison de forts lags.
Nouveaux terrains et mode de jeux aussi (1v1) et je ne vous ferai pas l’affront de vous parler de l’histoire portant votre joueur (qui débute directement en NBA) tant elle semble venue d’une autre planète. Disons que si vous aimez les dramas et les persos ayant autant de professionnalisme que Jordan a de cheveux, le tout filmé à la shaky cam, alors vous y trouverez un semblant d’intérêt. Pour le reste MyCareer reste un Pay2Fast. Pour trouver un match en ligne et avoir la possibilité de recevoir la balle de vos coéquipiers ou juste ne de pas être comme un U10 dans un match de NBA, il faudra avoir un haut overall et donc avoir obtenu moult VC ou sorti la CB.
Jordan, parlons-en justement. Présent sur la jaquette d’une des éditions, il va rythmer cette rentrée. En plus des modes habituels, on trouve donc le Jordan Challenge, qui va nous faire revivre la carrière du joueur mythique, le tout habillé « comme à l’époque ». Visual Concept avait déjà fait le coup de belle manière (on se souvient de matchs en sépia) il y a quelques années, mais le studio a dû perdre les réglages de l’étalonnement depuis. On désactivera donc l’option pour ne pas avoir sous les yeux une pixellisation floue lors de nos matchs. L’intérêt de ce challenge n’est pas que de se refaire The Last Dance et (the First Dance du coup) pour les fans du joueur, malgré de courtes interviews avec les acteurs de l’époque avant chaque match, mais aussi de gagner une petite récompense (vraiment petite) qui viendra garnir votre inventaire si vous réussissez les défis associés. Défis en relation avec les stats de Jordan dans ces matchs. Défis où l’on devra se battre contre ses adversaires mais aussi coéquipiers qui viendront vous disputer le rebond vous manquant, alors qu’aucun adversaire ne se jettera dans la bataille, juste histoire de vous faire rager. Comme dans MyTeam en somme.
MyTeam voit aussi quelques changements. La possibilité de jouer un joueur fixe par exemple. Autre exemple, apparu en court d’année dernière, le mode Clutch se voit décliner en version hors-ligne et tout comme le Triple-Threat, il vous mettra en face d’adversaires choisis en fonction de votre équipe (jouez avec des cartes évoluées). Le Triple-Threat arrive quant à lui dans une version coopérative, (rappelons que le jeu n’est toujours pas crossplay).
On voit aussi une nouvelle collection Trophy Case apparaitre qui donne une vision des accomplissements d’une franchise via les cartes à collectionner, vous octroyant un joueur en cas de blocage de la dite collection. Un peu bordélique, notamment sur les conditions d’acquisition, elle sera vite dépassée via les sorties hebdomadaires. Car oui ce fut le gros point noir de l’an passé et il n’y a pas de raisons que ça change, mais MyTeam est bien un mode Pay2Win en mode online. A chaque saison, défis et paliers vous donnent la possibilité d’obtenir des joueurs bien notés mais à moins de rusher, les sorties en packs hebdomadaires rendent obsolètes les dites récompenses pour les joueurs n’ayant pas la possibilité de jouer 5/6 heures par jour. Et comme certains de ces packs sont payables uniquement en monnaie virtuelle gagnable via la CB ou en farmant MyCareer…
Reste la bonne nouvelle : La fin des contrats (une vraie libération personnellement).
Ce qui nous amène donc sur…
Le fond
Un nouveau système d’endurance (à base de barres segmentées se vidant vite et se rechargeant quand vous lâchez la balle) ayant pour but de fatiguer les meneurs qui crossent pendant des heures fait son apparition. Dans les faits on attendra les premiers patchs liés à l’émotion des joueurs concernés pour voir s’il permet de jouer au basket ou de se demander si vos coéquipiers, en multijoueur, n’ont pas cassé la touche B de leur manette il y a 10 ans.
Nouveau système d’alley-oop hérité des NextGen, qui force un QTE pour mettre la baballe dans le papanier, et puisque nous sommes sur les tirs, vous aurez un choix plus vaste dans les types de jauges (certaines étant déblocables en carrière). Et ENFIN la possibilité d’enregistrer ses tactiques offensives et défensives (MyTeam) pour ne pas avoir à tout recalibrer au début de chaque match ! Il aura tout de même fallu attendre 2022 pour avoir cette possibilité et une option de rejouer immédiatement le match sans repasser par 5 menus. Pour le reste on notera une amélioration graphique, bien que déjà excellente.
Et à partir de là, je vais devoir parler de ce qui se passe réellement sur le terrain, et à ce niveau il y a peu de changement. On retrouve les mêmes bugs de collisions depuis plusieurs années, les changements en jeu via l’accès rapide qui bloquent, les bords du terrain qui sont parfois murs invisibles (les joueurs rebondissent littéralement dessus) et parfois une zone où il fait bon patauger (toujours cette animation de grand écart d’un joueur recevant la balle). Et toujours la balle en mode autoguidée sur les interceptions. Le moteur a du mal à pleinement simuler un match de basket. Idem sur les fautes où les joueurs ne se touchent pas. Comme écrit l’an passé : l’œuf ou la poule ? L’animation ou la décision ? Quand un joueur se voit siffler une infraction ou perd une balle, est-ce l’animation qui cause cette perte ? Ou est-ce que l’animation tente de coller au fait de jeu ?
Et tenter n’est pas réussir.
Niveau sonore, même type de question, pourquoi les Bucks et les Rockets ont une ambiance de fanfare de lycée dans leur salle depuis des années ?
NBA2K23 doit retrouver ses ambitions
Arrêtons-là la partie descriptive. A être seul sur le marché, on fait dans la facilité. Les amateurs de la balle orange n’ont qu’une possibilité de retrouver vidéoludiquement les stars de la NBA. Pour le basket il existe d’autres jeux, bien plus arcade mais aussi bien moins prenants. Car oui 2K et Visual Concept ont réussi à rendre NBA2K23 addictif, on te fait miroiter une petite sucrerie qui va te forcer à jouer durant des heures et des heures et puis on te montre l’usine de confiserie qui est accessible en payant.
On communique sur les badges (qui ont comme chaque année été revus), on te montre des influenceurs sponsorisés qui sont dithyrambiques mais obligé de l’être car c’est justement leur fond de commerce. Ainsi « on » s’extasie sur les récompenses du Jordan Challenge qui ne sont qu’un maillot, un Free Agent pour MyTeam et un Jordan coach déjà dépassé depuis le lancement. Ne vous laissez pas piéger et trouvez votre rythme et vos envies.
Pour un joueur occasionnel n’ayant pas une habitude de basket, NBA2K23 sera un bon jeu voir très bon jeu. Pour les Try Harder, il faudra apprendre à relativiser et ne pas dépenser son énergie et son temps inutilement.
Encore une fois, car je l’écris tous les ans, NBA2K doit retrouver ses ambitions, mettre à jour son moteur physique pour ne plus voir des interceptions de la nuque, revoir l’IA complètement aux fraises qui n’arrive à lutter qu’en posant des antennes tout terrain sur le porteur de balle et proposer de vraies nouveautés ou corriger des aberrations. Comme ?
- La possibilité d’écrire son playbook (faire bouger des cercles ne devrait pas être trop compliqué).
- Ôter cette taxe de 5% dans les enchères.
- Ôter l’obligation de retourner voir le PNJ pour chaque quête.
- Faire un vrai matchmaking dans les différents modes et types de matchs.
- Avoir un mode MyTeam collant plus à la réalité de la saison NBA (voir des cartes Dark Matter de joueurs n’ayant pas joué de la saison…)
- Créer un vrai mode arcade.
- Revoir sa politique pour ne pas transformer un jeu à 60/70€ en Pay2Win / Pay2Fast mais là c’est un vœu pieu.
Enfin, NBA2K23 aurait déjà dû amorcer le changement de l’aléatoire vers le sportif. Qu’un jeu de sport repose autant sur l’aléatoire pour les récompenses me semble anormal, tout comme le fait de proposer des récompenses mineures pour tenir en appétit le joueur et sans même parler des pages de pubs sponso en jeu pour des constructeurs automobiles, une marque d’huile à moteur et autre malbouffe. Un jeu de sport devrait récompenser la victoire de manière constante et déterminée. Certes ce commentaire ne vaut que pour MyTeam mais c’est le mode le plus joué. Amis joueurs et (potentiellement) basketteurs, apprenez à relativiser, ne farmez pas pendant des heures pour un cosmétique ou un joueur qui fera 3 matchs. Trouvez votre rythme et n’oubliez pas les épisodes 2KTV pour gratter quelques VC (les réponses sont publiées par divers sites et youtubers dès le samedi) et peut être que vous n’aurez pas une communauté rivalisant en toxicité avec la ligue des légendes.
NBA2K23 a la chance d’avoir le monopole, 2K se repose sur ses lauriers depuis bien trop longtemps et devrait reporter une partie de sa force de travail de ses influenceurs vers le développement. Le moteur physique n’a pas changé depuis des années. Une licence qui met l’accent sur la forme et (toujours) pas sur le fond.