TEST – NieR Automata : Ça vaut quoi sur Switch ?

Au fil des années, NieR Automata a réussi à se forger un statut de vrai jeu culte. Est-ce donc vraiment une surprise de le voir multiplier ses apparitions sur de nouveaux supports ? Pas vraiment. Après une sortie sur PC semée d’embûches, l’arrivée de 2B, 9S et A2 se fait-elle sans encombre sur Nintendo Switch ? Réponse sans plus attendre.

Image de Nier Automata

Développeur : PlatinumGames
Éditeur : Square Enix
Support : Nintendo Switch
Version pour le test : Nintendo (version fournie par l’éditeur)
Genre : Action-RPG
Date de sortie : 6 octobre 2022

Image de Nier Automata

Le cycle de la vie

NieR Automata nous place dans la peau de 2B et 9S. Ces 2 androïdes du groupe YorHa sont engagés dans une guerre interminable contre des machines extraterrestres qui ont envahi la Terre. Une invasion qui a obligé les humains à s’expatrier sur la Lune, afin de garantir la survie de l’espèce. Néanmoins, l’humanité a sa réponse pour contrer l’invasion : la création d’un groupe d’androïdes, qui a pour objectif de repousser l’envahisseur. Et c’est tout ce que je vous révélerai de l’histoire, car il est difficile d’aller plus loin sans divulgâcher. Mais sachez que l’histoire de NieR Automata justifie à elle seule de parcourir le jeu. En effet, on parle d’une œuvre hors norme qui utilise le médium jeu vidéo de la plus belle des façons. En plus de nous offrir une histoire forte, le jeu nous livre également un propos profondément humaniste et philosophique.

Malheureusement, Taro Yoko oblige, le jeu est jusqu’au-boutiste. Et cela apporte bien entendu des qualités, mais également certains défauts. Il est par exemple difficile de s’extasier sur la construction du jeu. Elle est cohérente avec le propos, mais nous oblige à refaire 2 fois la première moitié pour découvrir la suite de l’aventure. Et même si ce procédé permet d’apporter des éléments narratifs supplémentaires la deuxième fois, on refait majoritairement la même chose. Et dans les faits, ce n’est pas vraiment une expérience hyper agréable. Néanmoins, faire l’effort d’accepter cette construction et sa redondance vous donne accès à une seconde moitié d’aventure mémorable. Un final en apothéose qui transcende la mise en scène déjà fabuleuse de NieR Automata. Et c’est sans parler de la fin, qui nous fait vivre un des plus grands moments de l’histoire du médium. On ne peut rester que bouche bée devant la cohérence parfaite entre le message de NieR Automata et la façon absolument unique de nous le transmettre, allant même jusqu’à se jouer des codes du jeu vidéo.

Image de Nier AutomataUn mélange des genres

Ce deuxième volet de la série NieR a scellé la première union entre l’éditeur Square Enix et le studio PlatinumGames (connu entre autres pour Bayonetta ou encore Astral Chain). Une coopération qui sur le papier, fait rêver et offre à NieR Automata un gameplay Action RPG solide. Il est à ce titre plus convaincant et dynamique que celui de NieR Gestalt (ou Replicant, choisissez votre préféré). Un système de combat très efficace donc, mais qui manque toutefois de profondeur. Surtout quand on se risque à le comparer à d’autres jeux de PlatinumGames, Bayonetta en tête. Au moins, on peut se satisfaire d’avoir sous la main un gameplay fluide, qui ne manque pas de jolies animations. De plus, le tout est enrobé d’une couche non-négligeable d’éléments de personnalisation, afin d’orienter le gameplay dans la direction qui vous plaît (via un système de puces interchangeables pour booster certaines de vos caractéristiques ou encore des armes plus ou moins rapides et puissantes).

Comme tout bon RPG qui se respecte, NieR Automata propose également son lot de quêtes secondaires. Et de ce côté-là, je trouve que le résultat est un peu en demi-teinte. Bien que celles-ci apportent des histoires parfois très touchantes, il faut reconnaître qu’on lorgne en général beaucoup du côté de la quête FedEx bête et méchante, qui met en place un backtracking assez épuisant à la longue. Les plus téméraires seront tout de même récompensés avec de chouettes histoires, mais certains auront vite fait d’abandonner devant leur nombre et le peu d’intérêt manette en mains.

Plus tôt dans cette critique, je vous parlais de l’orientation Action RPG du jeu. Mais ce n’est pas le seul registre dans lequel le jeu opère et enclaver NieR Automata dans cet unique genre serait lui faire déshonneur. Tout comme Nier à son époque, ce volet ne se prive pas pour mélanger régulièrement les styles. Je ne compte pas le nombre de fois où le titre s’amuse avec la caméra pour faire dériver le jeu vers d’autres horizons. En premier lieu, difficile de ne pas mentionner l’obsession du créateur pour le style du « Twin Stick Shooter ». Un genre de jeu à défilement qui vous demande de tirer, tout en évitant constamment les tirs de vos ennemis. Un registre prépondérant à NieR Automata, puisque c’est celui-là même qui à l’honneur d’ouvrir le jeu. Une séquence qui n’aura pas manqué d’en marquer plus d’un (en bon comme en mauvais). Et il est stupéfiant de constater que le mélange des genres mis en place par le jeu pendant toute sa durée fonctionne impeccablement. Il apporte une véritable bouffée d’air frais autour du gameplay beat’em all qui, comme je vous le disais, n’est pas très profond.

Image de Nier Automata

Et la version Switch dans tout ça ?

Force est de constater que le travail réalisé par Virtuos sur ce portage Switch est très convaincant. Déjà à l’œuvre sur le remaster de Final Fantasy XII, Virtuos livre une mouture Switch de NieR Automata très réussie. Alors bien sûr, on y perd forcément au passage, notamment sur le nombre de FPS (limité ici à 30) et sur le détail des textures qui ont pris un petit coup. Cependant, en mode portable (mode de jeu qui a constitué une bonne partie de mon expérience) les graphismes n’ont pas trop pris de coup. Mais on ne peut pas en dire de même en mode TV. Néanmoins, là où j’ai plus de réserve, c’est du côté des FPS. Heureusement, le jeu n’est pas suffisamment technique pour que cela soit un point vraiment noir, mais ça reste quand même moins fluide et ça se ressent. Par contre, on pourra pester contre l’input lag présent sur cette version qui peut être handicapant dans certaines phases de plateforme (heureusement, il n’y en pas beaucoup).

La direction artistique de NieR Automata n’est pas le point qui me séduit le plus dans le titre. Alors, c’est plutôt cohérent et le jeu comporte des lieux déjà devenus cultes (notamment le Parc d’attraction ou la Cité copiée) mais je dois admettre que le reste est plutôt convenu. Alors tous les lieux sont plutôt cohérents dans leur construction, étant donné que le jeu se déroule dans un monde post-apocalyptique. À titre personnel, j’ai été beaucoup plus soufflé par les environnements parcourus dans NieR Gestalt (ou Replicant, c’est toujours vous qui décidez).

Non, là où NieR Automata ne peut absolument pas être attaqué, c’est bien sur sa bande-son. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’épisode a rapidement eu le droit dans nos colonnes, à son propre numéro d’OST  (mais si vous savez, cette petite série d’articles qui vous parle de musique de jeux vidéo). Vous pouvez d’ailleurs le (re)découvrir par ici. Avec Keiichi Okabe à la baguette (et le soutien de Keigo Hoashi, Kuniyuki Takahashi et Kakeru Ishihama), NieR Automata nous propose une des meilleurs OST de l’histoire du jeu vidéo, alternant entre de magnifiques musiques d’ambiance et des morceaux qui redéfinissent le terme « épique ». L’année de sa sortie, le jeu avait d’ailleurs gagné la récompense de la meilleure musique aux Games Award. Et je peux vous assurer que ce n’est pas volé. Si d’ailleurs, vous ne souhaitez pas parcourir le jeu, essayez au moins d’écouter sa bande-son : vous ne le regretterez pas (mais jouez au jeu, c’est quand même mieux).

Vous l’aurez sûrement compris au fil des lignes. Bien qu’imparfait, NieR Automata est une des plus grandes œuvres de la décennie dernière. Porté par un scénario et une philosophie impactante, le jeu de Square Enix et Platinum Games offre une aventure marquante, qui possède toutes les cartes pour vous interroger sur la nature humaine. Alors on pourra tout de même pointer du doigt un gameplay beat’em all pas si profond et une construction qui, malgré qu’elle serve le propos du jeu, ne fonctionne pas tout le temps d’un point de vue ludique. Mais si vous faites un effort et acceptez ces quelques accrocs, vous serez récompensé par une œuvre jusqu’au-boutiste, ultra cohérente, issue de l’esprit de l’un des Game Designer les plus talentueux et singulier que le médium ait connu. Et une fois le point final de l’histoire posé et vos dernières actions de joueur réalisées, il ne restera dans votre esprit qu’une trace indélébile de l’aventure profondément marquante que vous venez de parcourir.

 

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Points forts

  • Une histoire fabuleuse
  • Des personnages attachants
  • Une ribambelle de gameplay différents
  • Une ultra cohérence fascinante
  • Des animations très belles
  • Une OST déjà culte
  • Une mise en scène à couper le souffle

Points faibles

  • Une construction pas hyper ludique
  • Un gameplay beat'em all pas très technique
  • Des quêtes secondaires un peu FedEx
  • Un imput lag déstabilisant de prime abord
  • Forcément un peu moins fin et fluide que les autres versions
8

Great

Que ton cœur soit la clé qui te guide.

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