TEST – Bayonetta 3 : Nanar ou univers sous exploité ?

Notre sorcière bien aimée.

Bayonetta 3

Développeur : PlatinumGames
Éditeur : Nintendo
Support :  Nintendo Switch
Version pour le test : Nintendo Switch
Genre : J-RPG
Date de sortie : 28 octobre 2022

 

Faisons suite à notre preview, qui présentait la licence aux nouveaux venus, en entrant dans le détail de ce Bayonetta 3. Point d’anges ou démons, mais un multivers avec des grosses armes biologiques de la taille d’un immeuble de la Défense.

Bayonetta in the madness of the multiverse

On débute donc notre aventure avec l’arrivée spectaculaire et apocalyptique de Viola. Entrée apocalyptique qui fait débuter une grande course poursuite rythmée de combats épiques. Du moins telle est la volonté de Bayonetta 3 de nous proposer des combats, assez courts, dans lesquels nous allons pouvoir tenter d’exprimer notre sauvagerie autour de 3 axes. Les combos tout d’abord qui sont fonction des armes utilisées, armes que nous allons récupérer naturellement au cours de l’aventure. Les démons qu’on peut invoquer et qui ont chacun leurs spécificités et les esquives/parades qui lanceront un bullet time toujours bienvenu.

Un gameplay se voulant nerveux et spectaculaire pour venir à bout d’une menace s’en prenant au multivers. Un multivers que nous allons traverser pour découvrir des lieux envahis tels l’Égypte, les 16e et 8e arrondissements de Paris ou encore Tokyo et New York, avec chaque fois la version locale de notre sorcière bien aimée qui, spolier alert, sera mise hors combat connement devant nos yeux ébahis et blasés pour nous faire hériter de son arme et son démon perso.
Viennent donc les démons, liés à une barre de magie, mais attention votre personnage reste atteignable pendant que vous lancez les combos de la grosse bête. Et heureusement, pour les plus tryhardeurs d’entre vous, qu’une salle d’entrainement existe car le système de coups tient du jeu de baston, quarts de cercles exceptés. De plus, vous avez la possibilité d’ajouter des coups via des templates dédiés aux armes et aux démons.

Everything everywhere all at once

Bayonetta 3, à l’instar de ses prédécesseurs, propose aussi des phases au gameplay diversifié que ce soit Beat’em all, Shoot’em up, baston, plateforme, infiltration et réflexes avec quelques séquences ou mécanismes de QTE, avec un design du niveau adapté. Certaines phases sont excellentes, d’autres un peu dispensables ou décevantes, ainsi les intermèdes avec Jeanne en mode Metal Gear en 2D sont une bonne surprise. Mais au bout de 10 secondes on comprend qu’en courant tout droit on va gérer le niveau en score Platine, du coup…
Car oui comme le score aura son importance et vous serez donc noté sur plusieurs critères, le but ultime étant de finir tous les versets avec la note maximale. Ce qui flingue un peu le rythme de l’histoire et a tendance à vous sortir du jeu en vous ramenant à votre condition de joueur derrière la console.
Le jeu a de quoi plaire, sauf qu’avoir de bons ingrédients ne suffit pas, il faut aussi savoir les cuisiner. Si vous suivez cette critique depuis le début, vous vous souviendrez que j écrivais que Bayonetta 3 proposait des combats assez courts. Car le jeu s’articule en chapitres composés de versets, les fameux combats. Et entre ?
Une balade dans des niveaux vides pour trouver des versets cachés, des collectibles dispensables et autres bonus et monnaies pour une boutique de cosmétiques et d’artefacts. Une balade dans des niveaux qui auraient pu être l’occasion de placer références et easter eggs, de s’amuser avec le lore et le multivers mais non ou alors trop peu.
On peut aussi voir le verre à moitié plein et se dire qu’il s’agit là d’une pause méritée entre deux combats contre des ennemis uniformes et bicolores qui vous auront fait rager entre système de lock directement hérité de la PS1, angle de caméra piffé (sur certains combats vous ne verrez même pas votre personnage), et séquences de combats frustrantes avec Viola en raison de son démon qui s’invoque à 50m de l’ennemi, son système très binaire de combat, et le fait qu’elle ne peut rester en place quand vous contrôlez le démon, le tout accompagné d’une musique que je qualifierais de Pop Rock à roulette.

Un point sur le drama du doublage

2 semaines avant la sortie du jeu, Hellena Taylor voix de Bayonetta depuis le premier volet enflammait les réseaux sociaux en dénonçant une proposition de salaire bien trop basse pour une licence à $450M. Les réseaux sociaux étant un lieu de débat calme, s’en est suivie une vague s’en prenant à PlatinumGames et Hideki Kamiya. Il s’avère que le salaire proposé était une proposition par séance et doublage et non pour le jeu entièrement. De plus les $450M annoncés par l’actrice sont sortis de nulle part, rappelons que le second volet à été « sauvé » par Nintendo qui en a fait une exclusivité sur ses consoles successives.

Tout ça pour dire qu’on ne saura peut être jamais la réalité complète de l’histoire qui a, en plus, été mal gérée d’un point de vue communication.

 

Bayonetta 3 : un Nanar donc ?

Mais pas un mauvais jeu. Explications : Oui le jeu est plutôt bien réalisé et propose une alternance de niveaux variant les genres (Beat’em all, Shoot’em up…), ce qui est toujours bienvenu. Mais son écriture… Qu’un jeu se prenne très au sérieux… ok, qu’il veuille être décontracté et fasse quelques blagues… ok, qu’il ne propose que des personnages clichés du Bad Ass de Série B hollywoodienne… ok (encore que), qu’il veuille sexualiser ses personnages, pourquoi pas. Mais tout en même temps ? Avec la finesse d’une invocation de Bayonetta dans une maison de poupée ? Et bien c’est très exactement la définition d’un Nanar. On ne sourit pas avec le jeu, on sourit du jeu. En se disant « Non mais sérieusement ? » à chaque cinématique qui réussit en quelques dizaines de secondes à te balancer un discours sur les intrications du multivers primaire et du rôle de l’Arch’Eve tout en se demandant si l’affirmation phénoménique est absolue. Enchainant les poses provocantes ou vulgaires des personnages hyper arrogants, le tout avec un personnage qui se pète la gueule en balançant une blague de daron. A ce titre la scène post crédit est un chef d’œuvre qui se finit par un Freeze Frame anthologie. Quelques moments malaisants, voire franchement gringes lorsque les sorcières se mettent à danser comme des robots sous lumbago en l’absence de tout son, viendront aussi ponctuer votre périple.

Les cinématiques sont plutôt sympas, à tel point qu’on aurait aimé que certaines soient associées à du gameplay, un défaut récurrent chez nos amis nippons. mais on se réjouira du contenu complémentaire accessible une fois le jeu terminé.

Bayonetta 3 contentera les amateurs du score attack en proposant des niveaux qui pourront être sélectionnés directement une fois débloqués, encore faudra-t-il passer outre des combats pas toujours bien maitrisés ou même intéressants. Un beau raté sur la partie histoire et univers qui sous-utilise le concept du multivers à un point que même Marvel n’avait pas envisagé.

 

Points forts

  • Gameplay nerveux
  • Une alternance de genres bienvenue et bien réalisée
  • Jolies cinématiques

Points faibles

  • C'est quoi son problème avec ses lunettes ?
  • Un beau bordel à l'écran
  • Multivers sous exploité
  • Un Nanar
  • Des ennemis uniformes
  • Diifficulté mal dosée
  • La caméra
7

Good

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