TEST – Rough Justice 84, l’uberisation de la justice

Des flics amis-amis

Rough Justice 84

Développeur : Gamma Minus UG
Éditeur : Daedalic Entertainment
Support :  PC
Version pour le test : PC
Genre : Aventure
Date de sortie : 13 mars 2023

1984, le roman d’Orwell ressorti en référence tous les deux jours et souvent à raison (quelle belle époque nous vivons !), mais aussi Indiana Jones et le temple maudit, Terminator, Gremlins, Ghostbusters, Freddy, Dune, Le Flic de Beverly Hills. Côté musique Sade, Bon Jovi, Pet Shop Boys, George Michael, Withney Houston. Mais dans Rough Justice 84 le monde est un peu moins coloré. Vous êtes un flic emprisonné par erreur qui vient d’être libéré. La ville est assaillie par les gangs au point de décréter l’état d’urgence. Les agences de sécurité pullulent et c’est un de vos anciens collègues qui vous embauche pour amener les criminels devant un nouveau procureur motivé et arriviste…

Un boardgame vidéoludique

Présenté comme une aventure narrative qui vous emmènera à défaire une conspiration à base de clubs de motards, Rough Justice 84 a tous les codes des jeux de plateau dont il est inspiré. Sur un plateau en forme de ville américaine, vous devrez embaucher des agents freelance (surement en statut d’auto-entrepreneur) et les emmener de missions en missions, données par des chefs d’équipe qui se débloqueront au fil de vos premières heures.

Chaque chef de mission a son propre gameplay. Ainsi Hank vous proposera des missions qui vont se baser sur des jets caractéristiques de vos agents, à vous d’envoyer les bons, et de gérer leur endurance qui leur sert à voyager à travers la ville mais aussi à relancer des jets ratés. Larry lui vous proposera des mini-jeux parmi une liste de 20, dont certains sont des clones : identifier des empreintes digitales, de chaussures ou faire un portrait robot est exactement le même. Votre but ? Remplir les contrats pour faire monter en XP vos agents, vos chefs de missions, débloquer ainsi les chapitres de l’histoire principale, gagner de l’argent au passage pour recruter d’autres agents, les équiper pour faciliter les jets de dés et « débordéliser » la ville.

Des évènements viendront égayer (ou non) votre quotidien et certaines missions, notamment celles de la trame principale mêleront tous les ingrédients du gameplay.

Un jeu de stratégie ?

Sans aller dire que Rough Justice 84 capture l’esprit de l’époque, il s’en inspire suffisamment pour donner une petite saveur des années 80′, principalement dans le character design, la musique aurait méritée d’être peut être un peu plus pop mais on retrouve le côté fluo dans certaines infos sur les personnages ou lorsque vous naviguez de nuit. Cette alternance jour/nuit permet d’ailleurs d’accéder à des missions spéciales et de concrétiser le temps qui passe, l’endurance qui baisse et l’expiration de la disponibilité des missions.

Pas grand chose à dire sur les missions se jouant sur les caractéristiques, si ce n’est que le Tuto, pourtant TRÈS verbeux, rate quelques infos utiles. En revanche sur les mini-jeux on regrettera que beaucoup soient liés uniquement à la chance. Tous chronométrés, la palme revient au crochetage, où vous devez actionner les loquets dans un ordre à trouver, en cas d’erreur on revient à l’état initial. Trouver la bonne séquence dans le temps imparti est donc un jeu de vitesse et surtout de bol. Et puis bien qu’au nombre de 20, en comptant les clones, la répartition est mal faite. Après 5 heures de jeu, je n’avais toujours pas croisé certains jeux et surconsommé certains autres.

Vous pouvez avancer très vite dans le jeu, en multipliant les agents et en prenant plusieurs dossiers simultanément, vous pouvez aussi la jouer plus cool, commander un milkshake fraise, utiliser la pause active et optimiser calmement vos déplacements. Agents, qui une fois au bout de leur fatigue, rentreront à la base et réintégreront le pool aléatoire d’agents qu’on vous propose à intervalles réguliers.

Une agréable balade

On apprécie l’académie qui permet de s’entrainer à tous les mini-jeux, ce qui évitera de vous foirer quand cela comptera. Le jeu n’est pas très punitif si vous avez été attentif lors du Tuto et que vous avez su prendre en main l’ergonomie du jeu. On aurait aimé que le jeu soit un peu moins basé sur le hasard ou que certaines clones disparaissent, quitte à avoir moins de jeux, mais rien de compliqué au final, la gestion est simple, la progression se fait sans pression. Côté design on trouvera lourde la gestion de la carte et une certaine ambiguïté sur les caractéristiques attendues pour une affaire.

Le character design est suffisamment marqué et intéressant pour que vous vous attachiez à certains de vos agents. C’est un vœu pieu pour un budget de jeu indé, mais jouer en coopératif aurait été un plus. Pour une suite ?

Rough Justice 84 est un fourre-tout organisé, que les amateurs de jeux de plateau pourront aimer surtout si leurs sessions sur table se font rares. De bonnes idées, d’autres un peu moins, on retiendra que l’ambiance est au rendez-vous

 

Points forts

  • Un character design au top
  • Une vraie ambiance 80', l'insouciance en moins
  • Une cop story

Points faibles

  • Trop basé sur le hasard
  • Des mini-jeux redondants
  • Un gameplay répétitif
  • La gestion de la map assez lourde
7.5

Good

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)

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