TEST – Sand Land, au cœur du désert

Sans eau, Sand Land

Sand Land

Développeur : ILCA
Éditeur : Bandai Namco
Genre : Action-RPG
Supports : PS4, PS5, Xbox Series, PC
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 24 avril 2024

 

S’il était avant tout connu pour son manga Dragon Ball, le regretté Akira Toriyama comptait également d’autres œuvres à son actif. Parmi elle, Sand Land un one-shot publié en 2000. Vingt-quatre ans plus tard, cette création, resté jusque lors plus confidentielle, refait surface via deux nouveaux supports. Tout d’abord un anime diffusé sur Disney+ et ce qui nous intéressera dans les lignes qui va suivre, un jeu vidéo. Est-ce que le titre développé par le studio ILCA parvient à rendre un bel hommage posthume à Toriyama-sensei ? On essaye de vous expliquer tout ça.

Il était presque une fois Sand Land…

A l’instar d’un Dragon Ball Z : Kakarot, Sand Land prend le parti de retracer tout le contenu du manga et de suivre dans leur quête, Beelzebub, Thief et Rao, en route vers la source d’eau légendaire. En effet, les trois compères vivent dans une contrée où l’eau est devenue un bien très rare. Les habitants de ces terres arides, humains comme démons, sont en constante agonie et le voyage de nos héros pourrait bien les sortir de ce calvaire. Le jeu reprend également l’arc apporté par l’anime et qui n’était pas présent dans le manga.

Toutefois, Sand Land prend de nombreuses libertés avec les matériaux d’origine. Si dans l’ensemble les grandes lignes de l’histoire sont là, le soft rajoute des passages ou en enlève et fait apparaitre des protagonistes bien plus tôt qu’ils ne sont censés le faire. Par conséquent, l’adaptation n’est pas totalement fidèle mais elle permet de découvrir de nouvelles choses et de nouveaux événements. Pour ma part, j’ai trouvé ça très agréable puisque je découvrais en parallèle l’anime et je n’ai pas eu un total sentiment de redondance. Je ne sais pas s’il était prévu que les sorties de l’anime et du jeu soient concomitantes mais les développeurs l’ont plutôt joué fine.

D’autant que cela n’enlève rien au charme et à l’humour de l’univers ou aux personnages très attachants. Ni même à la cohérence globale du scénario qui reste tout aussi accrocheur que dans le manga/anime. Visuellement, le rendu est lui aussi très proche, d’autant plus quand on fait le parallèle avec l’anime. Le chara-design et les environnements en celshading sont bien travaillés pour coller à la patte si reconnaissable d’Akira Toriyama. Même si en termes de performance pure, on est loin d’une HD de grande qualité, l’aspect crayonné des graphismes sauve en tout cas bien les meubles.

Ceux qui ont pu découvrir l’anime en VO auront aussi le plaisir de retrouver les doubleurs dans le jeu. Cela assure de fait beaucoup de qualité dans le jeu des acteurs et donne ainsi vie avec brio aux personnages. Il est également possible de passer les voix en anglais mais j’y ai trouvé beaucoup moins de charme… peut-être une question d’habitude prise avec l’anime. Les textes sont en tout cas traduits en français de manière très correcte, c’est toujours appréciable.

Pour finir sur l’aspect sonore, je tiens à souligner la bande son de très grande qualité. Les morceaux, originaux puisqu’ils ne sont pas issus de l’anime, sont extrêmement agréables à écouter ce qui ponctue de fort belle manière nos nombreuses pérégrinations dans l’univers de Sand Land.

Quand t’es dans le désert

Qu’est-ce qu’on y fait d’ailleurs dans cet univers ? Hé bien la première chose à savoir c’est que le jeu nous propose un monde semi-ouvert avec un gameplay du style action-RPG. Très vite, on se rendra compte qu’il se découpe en deux phases bien distinctes : à pied ou en véhicule. La première est malheureusement assez sommaire. Beelzebub peut effectivement se battre à mains nues mais la panoplie de coup à sa disposition est assez limité. Un coup fort mais lent, un coup faible mais rapide, quelques attaques spéciales qui consomment une barre d’énergie, c’est à la fois très classique et pas très folichon.

D’autant plus que la maniabilité durant les combats n’est pas exceptionnelle. En cause tout d’abord les gros problèmes de visée et de lock sur les ennemis. Il n’est ainsi pas rare d’envoyer la moitié de nos coups dans le vide simplement parce que Belze (le joueur en réalité) n’arrive pas bien à cibler les adversaires. Les combats au corps à corps deviennent alors très redondants et on aura très souvent tendance à user des combats en véhicule. A plus forte raison car ils sont beaucoup mieux réalisés.

En effet, notre trio de héros se procurera tout au long de l’aventure différents véhicules comme un tank, une moto ou un robot sauteur. Non content de pouvoir les piloter, le joueur pourra également les customiser. On pourra ainsi personnaliser l’arme principale, la secondaire, le moteur, le boost, etc… Sans parler de quelques éléments purement cosmétiques. Pour ce faire, il faudra construire nous-mêmes les pièces, ce qui sous entend qu’il faudra bien sûr chercher les composants pour faire un peu de crafting. Là aussi c’est du classique et il faut parfois faire un peu de farm, mais cette mécanique bien connue des joueurs, notamment de RPG, reste somme toute intéressante pour adapter notre arsenal aux situations ou à notre style de jeu.

En gardant une flotte à niveau, on pourra alors utiliser les véhicules au combat. Les affrontements motorisés sont, comme je le disais plus haut, plus passionnants que ceux au corps à corps. Ils sont plus mobiles et par conséquent un peu plus fun à jouer. Attention, sans pour autant atteindre toutefois un dynamisme débordant. Ils finiront eux aussi à la longue à devenir monotone et c’est bien dommage.

Les véhicules auront aussi leur nécessité dans la progression de l’aventure. En effet, certaines zones ne seront accessibles qu’avec le bon véhicule et avec la bonne amélioration. Rassurez-vous, nous sommes régulièrement guidés à ce niveau-là pour savoir ce qu’il nous faut. Cela ne nous dispensera cependant pas d’aller collecter les bons ingrédients. Cette collecte peut parfois être monotone puisqu’il faut régulièrement fouiller tout un tas de coffres disséminés aux quatre coins de la carte. On aurait préféré que cela se fasse de manière un peu plus naturelle dans notre aventure.

En réalité, l’intérêt principal de Sand Land résidera dans le suivi de l’histoire. C’est à dire les quêtes principales nous menant d’un bout à l’autre du scénario, parfois malheureusement avec d’incessants allers et retours. Les quêtes secondaires seront quant à elle là avant tout pour ajouter du contenu sans grandes inspirations. Sans originalité non plus. Il faudra faire de la chasse à primes, des courses de véhicules, aller récupérer des ingrédients et ce genre de choses là aussi très classiques pour les jeux du genre.

Les seuls réels apports de ce contenu annexe concernent la construction de Spino. Une ville quasi désertique que notre trio va aider à remettre en activité. En aidant divers PNJ à travers Sand Land, ces derniers rejoindront ce nouvel havre de paix afin d’apporter leurs compétences. Un atelier de peinture, un autre de composants ou bien encore une ferme, toutes ces bonnes âmes viendront faciliter la progression de votre aventure. Là encore, cette mécanique est assez classique pour les jeux du genre.

C’est en somme le bilan qui peut-être dressé pour Sand Land. Si on prend du plaisir à suivre cette histoire remaniée par rapport au manga et a l’anime, si visuellement le cell-shading fonctionne très bien, le gameplay a été traité de façon trop sommaire et sans éclats pour se détacher réellement de la concurrence. Si vous êtes un fan de Toriyama et souhaitez (re)découvrir cette œuvre assez méconnue du grand public, vous trouverez sans doute votre plaisir, d’autant plus que la durée de vie est très correcte.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • L'ambiance fidèle au manga/anime
  • La personnalisation des véhicules
  • Un scénario accrocheur, des personnages attachants
  • Bonne durée de vie

Points faibles

  • Des quêtes secondaires peu inspirées
  • Les combats au corps à corps trop fades
  • Un gameplay général trop basique
7

Good

Ma devise : "Raler, c'est utile uniquement si tu en profites pour apporter une solution... sinon ça reste juste un plaisir".
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