Obscurité, tu seras dorénavant pour moi la lumière (André Gide)
Qu’est ce qu’un SCHiM ?
Un esprit vivant dans les ombres, attaché à un humain ou un objet. Attaché physiquement et émotionnellement, du moins celui qui va nous intéresser.
Dans une introduction toute en douceur et en émotion, on découvre les bases simples d’un gameplay en accompagnant de l’enfance à l’âge adulte notre humain jusqu’à son licenciement, déménagement qui va nous le faire perdre de vue. Va alors commencer un road game (en parallèle au road movie) pour le rattraper, le retrouver en croisant d’autres SCHiMs, en se baladant à travers une ville à la direction artistique épurée mais charmante et classieuse parfaitement adaptée au propos et aux mécaniques. On évoluera ainsi de rues en boulevards, d’entrepôts en parcs publics pour faire notre chemin et retrouver notre humain.
Saute petite ombre
Mécaniques simples, on ne peut évoluer que dans les ombres des gens et des choses. Et attention la nuit n’est pas une ombre. Pour passer de l’une à l’autre, on saute et on profite de certaines interactions pour débloquer le chemin ou synchroniser les chemins, les autres n’étant là que pour l’immersion comme jouer du klaxon ou faire aboyer un chien.
Ainsi dans l’ombre d’un feu tricolore on pourra l’activer pour changer la circulation et en profiter. On réveillera un chat pour laisser passer une famille de canards ou on pilotera un drone. Et si on manque de visibilité il suffira de faire pivoter la caméra à 90° pour s’ouvrir d’autres perspectives.
SCHiM n’est donc pas un jeu casse-tête, même s’il peut proposer plusieurs chemins pour arriver à destination, on pourra ainsi débloquer des objets pour créer des ombres supplémentaires, ou se laisser porter par celle d’un véhicule plutôt que de plonger d’ombres en ombres le long de la route. Avouons-le, son côté expérience paisible tire un peu sur la longueur.
Et par un peu j’entends que sur 4 heures de jeu une bonne heure aurait pu être coupée tant l’expérience dans ce créneau ne consiste qu’en plongeant de flaques d’ombres en flaques d’ombres pour retrouver un peu d’originalité que sur les 20 dernières minutes. Un trajet un peu assoupissant pour suivre notre hôte come son ombre (vous l’avez ?) le suivant dans son trajet d’introspection et de recherche de ce qu’il va faire du premier jour du reste de sa vie. Des sujets qui auraient, tout comme le gameplay, mérités d’être plus creusés.
SCHiM est un jeu calme sans combat ni défi de réflexes et malheureusement sans réelle complexité non plus. Mais un bon jeu avec une ambiance proposant une expérience chill qui aurait eu toute sa place au Wholesome Direct. On lui reprochera une longueur nous faisait opérer des aller-retours pour tenter de rattraper notre hôte.