On prend pas le même et on recommence
Éditeur : Rebellion Developments
Genre : Infiltration / Tir
Support de test : PS5 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 30 janvier 2025
Trois ans après la sortie de Sniper Elite 5 (lire notre test), Rebellion Developments revient avec une nouvelle itération de sa célèbre licence. Avec Sniper Elite: Resistance, le studio britannique délaisse Karl Fairburne, héros emblématique de la série, pour mettre en avant un nouveau protagoniste : Harry Hawker. Heureusement, ce dernier n’a rien à envier à son prédécesseur, maîtrisant lui aussi l’art du tir de précision. Sa mission ? Utiliser ses talents dans le sud de la France, à quelques jours du débarquement. Parvient-il à égaler la maestria de Karl ? Réponse dans notre test.
Harry sans magie
L’histoire de Sniper Elite: Resistance se déroule en parallèle des événements de Sniper Elite 5. Harry va lui aussi, tout comme Karl Fairburne, devoir déjouer les plans de l’armée du IIIe Reich. Sa mission principale est de détruire une autre super arme en construction par les nazis, décidément jamais à court d’idées diaboliques. Heureusement, il peut compter sur les précieuses informations fournies par la résistance française pour progresser derrière les lignes ennemies.
Cependant, il faut bien l’admettre, le scénario ne cherche pas à briller par son originalité ou sa profondeur. Exit les cinématiques dynamiques, ici la narration se fait à travers des briefings aux photos fixes, dans une présentation minimaliste qui ne marquera pas les esprits. On comprend vite que l’histoire n’est qu’un prétexte pour aligner les missions, ce qui en définitive ne change pas des masses par rapport aux derniers opus. L’action avant tout est un peu un leitmotiv.
Par conséquent, il est difficile s’attacher à ce nouveau héros, quelque peu générique jusque dans son design. Il finit immanquablement par manquer de charisme et de moments marquants. Harry remplit son rôle de tireur d’élite, mais on peine à le voir comme autre chose qu’un simple remplaçant de Karl Fairburne.
Ses principales lignes de texte sont surtout ses monologues pendant les missions. Il commente régulièrement la situation à voix haute, ce qui permet de cerner quelque peu sa personnalité, bien que cela reste assez sommaire. Le doublage, plutôt sympathique, donne un peu de relief à ces échanges avec lui-même, mais il peine à vraiment immerger le joueur dans l’univers du jeu. On a plus l’impression d’écouter des pensées à voix haute qu’un véritable protagoniste engagé.
Côté visuel, Sniper Elite: Resistance s’en sort avec les honneurs. Les environnements, inspirés des paysages du sud de la France, offrent une diversité agréable, qu’il s’agisse de petits villages ou bien de zones industrielles. Les artistes de Rebellion ont su créer une atmosphère immersive, même si les graphismes manquent parfois de finesse. Les textures un peu datées et quelques animations rigides viennent ternir la note d’ensemble. Malgré tout, explorer ces zones reste plaisant, surtout pour les amateurs de tourisme vidéoludique.
Sévèrement Fairburne
Côté gameplay, Sniper Elite: Resistance ne prend aucun risque et reprend à l’identique la formule bien rodée de son prédécesseur. À vrai dire, ce nouvel opus ressemble davantage à une grosse extension qu’à un jeu totalement inédit. Les mécaniques de jeu, les animations et même la structure des missions sont un copier-coller de ce que l’on connaissait déjà. Ne soyez plus surpris que le jeu ne s’appelle donc pas Sniper Elite 6. Si vous avez joué à Sniper Elite 5, vous serez dès lors en terrain connu : infiltration, tirs précis, et exploration de vastes cartes où il faut jongler entre discrétion et efficacité. Le système de personnalisation des armes est de retour, permettant d’adapter votre fusil, pistolet ou mitraillette à votre style de jeu grâce aux composants débloqués en mission. Il y a donc de quoi satisfaire les amateurs de calibrage millimétré.
Les objectifs principaux et secondaires s’enchaînent dans des environnements ouverts qui laissent une belle liberté d’approche. Vous pouvez privilégier le mode furtif, poser des pièges pour tendre des embuscades, ou tenter une approche plus directe – bien que cette dernière ne soit pas toujours recommandée, la faute à des ennemis nombreux et redoutables une fois alertés. La rejouabilité est au rendez-vous, grâce à ces multiples façons d’aborder les missions, mais aussi grâce aux collectibles (pas toujours très utiles) disséminés sur les cartes.
Comme dans le précédent opus, l’IA des ennemis montre parfois ses limites. Les soldats peuvent repérer un bruit suspect ou un cadavre, mais ils abandonnent vite leur recherche si vous prenez la fuite. Le jeu conserve néanmoins une certaine tension, car une erreur peut rapidement tourner à la débâcle si vous êtes encerclé. Heureusement, les temps de chargement rapides permettent aux perfectionnistes de recharger rapidement une sauvegarde en cas de repérage non désiré.
En somme, Sniper Elite: Resistance propose une expérience familière et bien maîtrisée, mais sans nouveauté. Les fans de la série y retrouveront tout ce qu’ils aiment, mais certains pourront être déçus de ce recyclage assumé. D’ailleurs dans ce rayon-là, deux mécaniques qui mettent un peu de couleur dans le mode campagne sont aussi de retour.
Tout d’abord la mythique kill cam, signature emblématique de la série, est toujours aussi saisissante. À chaque tir bien placé, le jeu vous gratifie d’une vue au ralenti avec un effet rayon X, dévoilant les dégâts causés à l’intérieur du corps de votre cible. Os brisés, organes perforés, tout y passe avec un réalisme aussi impressionnant que dérangeant. Cette spécificité, déjà présente dans les opus précédents, reste un plaisir coupable et offre une récompense visuelle grisante pour chaque tir de précision. Même après des heures de jeu, il est difficile de ne pas être satisfait devant un tir longue distance particulièrement réussi.
Les modes en pause
Le mode invasion, quant à lui, apporte une dose supplémentaire de tension. Introduit dans Sniper Elite 5, il fait ici son retour sans changement notable. Ce mode permet à un joueur de rejoindre votre campagne en incarnant un tireur d’élite nazi. Ce dernier aura pour seul objectif de vous traquer et vous éliminer. Une fois envahi, chaque mouvement devient potentiellement dangereux, car vous savez qu’un autre joueur, doté d’une intelligence bien plus imprévisible que l’IA, est à vos trousses.
Ce système s’avère particulièrement intéressant pour les joueurs en quête d’un défi supplémentaire. Les envahisseurs peuvent s’appuyer sur les soldats ennemis pour repérer leur cible, tandis que le joueur envahi peut utiliser des téléphones disséminés sur la carte pour obtenir des indices sur la position de son adversaire. Heureusement, pour les amateurs de tranquillité, ce mode est totalement optionnel et peut être désactivé à tout moment.
Mentionnons d’ailleurs qu’au-delà de cet aspect compétitif sur la campagne, il est également possible de la jouer totalement en coopération. Vous pouvez ainsi inviter un ami à rejoindre votre mission et affronter les soldats nazis ensemble. Indispensable pour ceux qui aiment vivre les grandes aventures à deux. Mais encore une fois, rien de nouveau sous le soleil : c’est exactement ce qu’on retrouvait déjà dans Sniper Elite 5.
C’est le même constat que l’on fera du côté des modes multi. Reprenant strictement les jalons posés par Sniper Elite 5, on retrouve ainsi les mêmes modes. Les modes survie, compétitifs classiques, ainsi que le mode Pas de traversée retrouveront leurs quartiers.
Le mode survie, fidèle à lui-même, vous place face à des vagues d’ennemis de plus en plus excités. Seul ou en coopération, l’objectif reste de défendre des points stratégiques. Cela reste un mode sympathique pour prolonger l’expérience en dehors de la campagne. Côté compétitif, on retrouve les classiques deathmatchs : chacun pour soi, en équipes, ou encore des affrontements plus originaux comme le 4v4v4v4. Le tout fonctionne parfaitement bien et mettra vos talents de tireur à rude épreuve face à de l’intelligence humaine.
Enfin, le mode Pas de traversée fait également son retour. Ce mode met deux équipes face à face, exclusivement à longue distance, éliminant toute possibilité de combat rapproché. Idéal pour les amateurs de duels de précision. Il reste cependant inchangé et, tout comme les autres modes, peine à insuffler une véritable fraîcheur.
En réalité, la seule nouveauté qui se distinguera dans ce Sniper Elite: Resistance, c’est le mode Défi de Propagande. Dans la peau d’un membre de la résistance, vous devez abattre un maximum d’ennemis en un temps donné. Chaque kill vous donnera alors des points avec bien entendu une prime à la furtivité. Pour corser le tout, vous débuterez la partie avec une arme et un équipement imposés. Si le principe est intéressant, le mode n’apportera pas réellement de variation. Le seul enjeu est de pousser un peu plus loin l’exigence de maitrise du gameplay. Un gameplay qui fonctionne, admettons-le, encore et toujours malgré les quelques bugs qui trainent ici et là.
Au final, Sniper Elite: Resistance relève plus d’un véritable Sniper Elite 5 bis. En effet, il ne s’est pas donné la peine d’apporter de véritables nouveautés à la formule. Avec ses mécaniques bien rodées, il est davantage un prolongement de qualité destiné à ceux qui avaient apprécié l’opus précédent. La campagne est composée de neuf missions sur des cartes relativement étendues. Elle s’avère efficace et la variété des modes de jeu, combinée à une solide rejouabilité, garantit une durée de vie respectable. Cependant, on ne peut s’empêcher de regretter l’absence d’évolution notable. Que ce soit dans les mécaniques, la profondeur du scénario, l’incarnation du nouveau héros, ou la suppression des petits bugs et des limites persistantes de l’IA rien n’a changé. Malgré tout, Sniper Elite: Resistance reste un divertissement de choix pour les amateurs de furtivité et de tir à longue distance.
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