TEST – Story of Seasons: A Wonderful Life

Remaster de l’épisode éponyme de la licence Harvest Moon avant le schisme entre Natsume et Marvelous, Story of Seasons: A Wonderful Life reprend presque tous les éléments de son aîné avec quelques modifications bienvenues, autant en terme de contenu que d’ergonomie de jeu ou d’aspect visuel.

Story of Seasons A Wonderful Life tableau des croisement graines fruits

• Genre(s) : simulation de vie, gestion de ferme
• Développeur / éditeur : Marvelous
• Support de test : Nintendo Switch modèle OLED, jeu en version dématérialisée fourni par l’éditeur
• Disponible sur : Nintendo Switch
• Version(s) du jeu testée(s) : version 1.0.1
• Contexte & point de vue de cet article : l’auteur de ce test a de l’expérience sur d’autres jeux similaires.

Le vent souffle sur les plaines de la Vallée abandonnée…

…et c’est sous le ciel d’un beau jour de printemps que vous y débarquez, afin de quitter le stress de la ville et marcher sur les traces de votre défunt paternel qui était fermier du temps de sa fringante jeunesse. Accueilli par un de ses vieux amis, Takakura, vous vous mettez en tête de remettre le domaine familial sur pied en commençant par une poule, une vache et quelques graines, avant de vous lancer à la recherche du ou de la perle rare avec qui passer le reste de votre vie en toute intimité.

Rien de très surprenant jusqu’à présent, mais quelques nouveautés par rapport à l’épisode initial font leur apparition. A l’instar de Story of Seasons: Pioneer of Olive Town, la création de personnage est non-genrée, et vous pouvez jouer un homme, une femme ou un·e non-binaire, tout comme il est possible de piocher dans tous les éléments de personnalisation existants pour créer votre protagoniste. Les relations amoureuses, là aussi, ont été dépoussiérées, avec la possibilité de romancer qui vous voulez sans restriction de sexualité. Au bout d’un an, si tout se passe bien, vous aurez un enfant (avec choix manuel du sexe, autre nouveauté), et c’est là que l’on atteint véritablement le cœur de la proposition de ce Story of Seasons: A Wonderful Life.

Concrètement, on a l’impression que Story of Seasons: A Wonderful Life (et son aîné Harvest Moon du même nom) mise tout sur l’idée d’avoir un enfant et de le voir grandir au fil de votre propre évolution à travers les années. Sur le papier, l’idée est fichtrement attirante, mais dans les faits, on regrette que la mécanique soit à ce point superficielle. Si durant le premier stade de son évolution (bambin), il est encore possible d’avoir des interactions avec l’enfant en l’emmenant un peu partout, le système derrière qui gère l’évolution de ses centres d’intérêt est totalement opaque, avec des barres de progression qui montent étonnamment lentement (même au stade jeune adulte) et sur des critères difficiles à comprendre même avec un guide sous la main…

Votre engeance devenue bipède, il devient impossible d’avoir de l’influence sur ses activités, et celle-ci commence alors sa petite routine quotidienne que rien ne vient déranger. On se retrouve ainsi avec un simple PNJ de plus à la maison, à qui vous pouvez offrir et montrer quelques objets, qui propose quelques petites scènes, mais ça s’arrête là. Il est dommage, par exemple, d’être le seul à s’esquinter le dos à la ferme pendant que les deux autres membres de la famille se contentent de se promener autour du village chaque jour qui passe avant de vous féliciter pour votre travail en fin de journée. Pour un jeu qui souhaitait mettre l’accent sur le fait de fonder une famille, il aurait été intéressant de créer des possibilités d’interactions, d’organisation et d’entraides (voire un refus affiché d’y participer, si besoin de générer du conflit à certains stades comme l’adolescence) afin de rendre plus palpable l’existence de la cellule familiale. A la place, votre famille se contente de nourrir aléatoirement la moitié de vos animaux environ une fois par mois, rien de plus. Occasion manquée.

Je jette un dernier regard sur ma femme, mon fils et mon domaine

Concernant les autres aspects du gameplay de Story of Seasons: A Wonderful Life, on se retrouve ici avec une formule assez classique : votre ferme possède des champs avec divers niveaux de fertilité, mais aussi une étable et un poulailler qui permettent d’élever des animaux qui produisent divers items. On apprécie d’ailleurs que la chèvre ne soit désormais plus un boulet au bout d’un an, ainsi que l’arrivée du bouc qui permet d’en faire l’élevage au même titre que les vaches ou les moutons. Côté cultures, l’hybridation des graines de fruits et légumes (cf. nos guides à ce sujet) fait son grand retour et propose même un nouveau palier de croisement, permettant de mélanger les hybrides de niveau 1 pour en obtenir des nouveaux, plus rares et plus chers.

Petit bémol sur les cultures, toutefois : celles-ci se contentent de fonctionner au ratio 1 graine = 1 produit, ce qui rend la rentabilité très limitée et pousse le joueur à rapidement privilégier les investissements sur l’étable dont les animaux produisent des items quotidiennement après leur achat. Un manque d’équilibrage, donc, qui rend l’hybridation un peu gadget, car il faut facilement quelques années avant de pouvoir obtenir assez de graines et faire un bénéfice acceptable dessus. Et sachant que la progression du jeu avance avec votre âge… vous aurez deviné que cela ne joue pas en faveur de plans à long terme.

Pour finir, on notera que s’il est intéressant de vivre au sein d’un village dont les habitants vieillissent en même temps que vous et votre enfant, on est vite dubitatif sur la cohérence adoptée par le jeu à ce sujet. A vue de nez, notre protagoniste arrive à 20 ans dans la Vallée oubliée, et certains personnages semblent ne pas du tout prendre de l’âge, à l’image de la vieille dame dans son manoir qui demeure exactement la même entre vos 20 ans et vos 40-50 ans, pendant que certains vieillissent normalement et que d’autres ne prennent que quelques cheveux blancs malgré un âge plus avancé que le vôtre. Là encore, l’idée de départ était bonne, mais l’exécution ne suit pas.

Story of Seasons: A Wonderful Life ramène cet ancien vent de fraîcheur qui fut apportée au genre par le jeu original avec une proposition qui est trop souvent sous-exploitée : la possibilité de voir grandir son enfant et d’observer le temps qui passe. Hélas, le concept n’est ici pas assez poussé, et on regrette que notre enfant soit trop souvent livré à lui-même avec peu de possibilités pour créer du lien avec ou pour le guider vers ses choix futurs. Sans ça, on se retrouve finalement avec une simulation de ferme assez basique et trop routinière de par ses activités limitées. C’est dommage, car on aurait aimé interagir plus souvent avec ses attachants personnages.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un majorité de personnages attachants
  • Des nouveautés "Quality of Life" appréciables
  • L'enfant, qui est vraiment l'élément central du jeu
  • Les mois de 10 jours, qui apportent un certain dynamisme au temps qui passe
  • L'ajout de cultures hybrides

Points faibles

  • Les interactions avec l'enfant sont trop limitées
  • On a vite fait le tour des activités disponibles, on s'ennuie vite
  • Les scènes avec les villageois sont trop peu nombreuses ou se déclenchent peu facilement
  • La gestion des cultures qui rapporte bien peu au vu de l'investissement nécessaire
7

Good

Co-fondateur de Try aGame, pinailleur en chef, et amateur de belles histoires. Vous pouvez me suivre sur Twitter et Mastodon
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