Suikoden est un monument du J-RPG. Sorti en 1995, une suite verra le jour en 1998 pour une arrivée officielle en Europe deux ans plus tard pour chacun de ces opus. Suite, qui, selon les fans, sera l’apogée en matière de qualité de la série et dont les opus suivants, bien que convenablement reçus par la critique, seront moins bien perçus notamment en raison d’une 3D en laissant beaucoup dubitatifs, pour arriver à un cinquième opus mal reçu amenant la dissolution de la Team Suikoden au sein de Konami.
Les raisons du succès
Suikoden propose une mécanique qui lui est propre : embaucher des personnages pour faire grossir une armée, donner vie à un domaine et ainsi avoir son « petit » chez soi. Si tant est qu’un château de 3 étages planté sur une île soit « petit » (Suikoden I).
Une mécanique qui a ses secrets. Ainsi, si tous les personnages recrutables sont assez facilement identifiables (ils ont un portrait quand on leur parle) il n’en est pas de même pour ce qui est de les trouver initialement ni de la méthode pour les recruter. De plus certains s’évanouiront dans la nature définitivement si vous ne les recrutez pas au bon moment.
Les joueurs ont donc un effet de satisfaction mais aussi de stress mesuré (les guides existent notamment chez nous) sur cet accomplissement de recruter les 108 héros, ou 108 étoiles. Satisfaction aussi lorsqu’on voit évoluer son quartier général en fonction des recrutements.
La seconde raison est son côté terriblement humain dans les enjeux proposés. Oui il y a de la magie, des créatures fantastiques et beaucoup de monstres mais dans Suikoden I & II, l’enjeu est de mener à bien une révolte contre un empire tyrannique dans le premier volet, et de gagner une guerre contre un envahisseur dans le second. Simple, efficace et assez mature pour l’époque.
Les personnages profitent d’une identité relativement forte, d’un charisme suffisamment aléatoire pour que chacune et chacun y trouvent son compte, permettant ainsi de monter son équipe comme bon le semble. Une équipe qu’on scindera rapidement en 2 groupes : celui des combattants et celui des bâtisseurs et marchands servant principalement à agrémenter votre quarter général.
A cette mécanique il faut ajouter un gameplay en 2 phases. La première, J-RPG classique, nous donne le contrôle d’un groupe de 6 qu’il faudra équilibrer car, par exemple, les combattants de mêlée ne pourront agir en ligne arrière, une portée définie sur 3 possibilités (courte, moyenne, longue) et qui, en plus de définir leur ligne dans la formation, vous permettra aussi d’aller taper les ennemis les plus éloignés. Ennemis qu’on rencontrera de manière aléatoire en se baladant hors des zones protégées comme tout bon J-RPG de l’époque.
Chacun vient avec son arme personnelle qu’on augmentera chez le forgeron nous laissant alors gérer les armures de manière classique. Pour la magie des orbes à lier aux personnages choisis, histoire de ne pas faire son choix en fonction d’une magie particulière. Ajoutons des runes à attacher à une arme et des combos lorsque 2 personnages partageant une synergie sont dans la formation et vous aurez un système très complet pour 1995 !
La seconde phase se veut stratégique, une bataille d’armée qui se résout avec un bon pierre-feuille-ciseau.
Bref un gameplay complet jouant sur 3 aspects différents qui vont se voir améliorer dans Suikoden 2 : plus de runes pour les personnages, des batailles d’armées toujours rudimentaires mais prenant un aspect plus tactical RPG.
Suikoden I&II HD Remaster : à l’occasion je vous mettrai un petit coup de polish
Alors que nous propose ce Suikoden I&II HD Remaster ? Principalement un habillage, comprenez des graphismes, mis au goût du jour ou presque. Les menus sont refaits (mais pas leur ergonomie), c’est plus joli, mais sans excès surtout sur Suikoden II où l’on aura du mal à voir l’amélioration de 2025 ! C’est principalement les décors et portraits qui ont reçu le plus d’attention avec les attaques magiques qui on un effet 2,5D.
Les jeux arrivent avec une version française, ce qui est toujours un plus. Mais on aurait aussi aimé une possibilité d’accélérer dialogues et déplacements (autre que le sprint en ville) même si on peut accélérer les combats.
Enfin le remaster touche aussi et heureusement à la partie sonore, musiques et sons arrangés pour l’occasion et vous permettra d’utiliser la sauvegarde du premier opus pour lancer le second.
Suikoden I&II HD Remaster Gate Rune and Dunan Unification Wars nous permet de nous plonger ou replonger dans un des meilleurs J-RPG, un monument qui a répondu au saint triptyque : collecter, évoluer et personnaliser, qui donne une satisfaction au joueur que ne pouvait proposer les concurrents de l’époque. On aurait aimé que Konami en fasse un peu plus qu’un léger coup de polish. La note finale sanctionne d’ailleurs ce remaster et non le jeu en lui-même
