TEST – The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom

Ouais c’est mon premier Zelda et alors tu vas faire quoi !?

The Legend of Zelda Tears of The Kingdom

Cordialités salutaires

Développeur : Nintendo EPD
Éditeur : Nintendo
Support :  Nintendo Switch
Version pour le test : Nintendo Switch
Genre : C’est un genre à lui seul
Date de sortie : 12 mai 2023

Le château d’Hyrule a encore des secrets à révéler et la princesse Zelda vous emmène au fond de grottes découvertes pour les explorer. Grottes d’où semblent émerger des miasmes impactant la santé des citoyens. Et c’est ainsi que va débuter The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom qui vous emmènera, une fois encore, dans un voyage presque onirique. Un voyage qui commencera en sortant d’une grotte et en embrassant le paysage, un peu à la Elden Ring. Un voyage qui commence dans les cieux, sur des îles surplombant le ciel d’Hyrule … et surtout avec la perte de vos cœurs, de votre endurance de vos vêtements, votre arme sacrée et d’un bras. Bref une émasculation dans les règles.

Pas de bras …

Vous connaissez la théorie fumeuse selon laquelle Link porte ce nom car il serait gaucher et qu’il s’agirait d’une référence en allemand ? Fumeuse car en allemand gauche se dit links, mais au final bien à propos car votre bras droit restera dans la dite caverne. « Mais comment tirer à l’arc ? » Allez vous me demander jeune lecteur impétueux. Bon déjà calme-toi et fais preuve de patience, et ensuite sache que ce bras va être avantageusement remplacé par celui de Rauru, faisant office de guide et qui vous donnera ses pouvoirs, du moins lorsque vous aurez purifié les premiers sanctuaires au cours de votre initiation. Une Jaime Lannister mais en mieux.

C’est ainsi que vous obtiendrez la capacité de déplacer à distance certains objets (planches, poutres, roues…) avec la possibilité de les « coller », d’amalgamer certains matériaux avec votre arsenal pour le renforcer ou lui donner de nouveaux attributs ou encore la possibilité de faire remonter le temps à un objet, vous permettant ainsi de le faire aller à contre courant ou le faire remonter suite à une chute. S’ajouteront d’autres pouvoirs et aussi l’ajout d’un amibo, celui de Link vous octroiera des matériaux et des armes utiles, ainsi qu’un tissu spécial pour votre paravoile.

Link Stranding

Et dès les premiers instants, on est happé par l’envie d’explorer, de ne pas vraiment s’intéresser au destin d’Hyrule, d’aller au nord car c’est joli, au sud car il y a un trait lumineux jusqu’au ciel, à l’ouest car c’est la montagne et qu’on aime bien la montagne, ou un peu partout et aider ces petits êtres étranges en forme de feuille qui n’ont plus la force de rejoindre leur copain, de farmer mille et un ingrédients (non mais y en a vraiment beaucoup) pour en faire des recettes de cuisine (pour pallier au froid, au chaud, à l’attaque, la défense, l’endurance) ou juste se blinder d’utilitaire ou revendre aux marchands pour acheter quelques armures ou avantages auprès des relais ou plus simplement escalader cette montagne, car elle est vachement haute et qu’on sait qu’on peut le faire maintenant.

Alors oui l’histoire passe vite au second plan et on découvre des voyageurs nous informant que telle grotte peut renfermer tel trésor ou que telle rumeur court sur telle légende, on nous enjoint à aider notre prochain en nous tapant moult allers et retours dans un monde très vaste, surtout qu’il se répartit en plusieurs niveaux. Fort heureusement des points de téléportation se débloqueront, dans les sanctuaires déjà, dont chaque purification vous récompensera par une lueur bienfaisante qui vous permettra d’envisager d’augmenter vie ou endurance, sanctuaires qui seront, au final, des petits exercices visant à vous faire maitriser les différents aspects et outils du jeu. Outils qui vous permettront de construire bateaux, moto, voitures, fusées…

Raconte-moi une histoire

Sans spoiler disons que le déroulé de l’histoire est assez convenu. On va libérer des régions du mal qui tente de les corrompre, ce faisant on se retrouvera à devoir libérer un donjon et un sage qui nous fera indirectement hériter de son pouvoir utilisable pour les combats ou pour l’exploration. Donjons et pouvoirs liés à un des éléments aristotélicien (feu, air…). Élément étant aussi la caractéristique principale de la région, élément qui vous fera donc utiliser les recettes mentionnées plus haut ou farmer pour se payer un équipement plus adéquat.

Les régions tentent de jouer la carte de la verticalité, les plus galériens joueront la carte de la marche, de l’escalade et du canasson tandis que les plus imaginatifs et généreux sur l’utilisation des divers outils construiront de quoi explorer sans peine pour se jeter en paravoile soit d’une montagne soit directement des îles célestes en attendant d’avoir débloqué des points de téléportations un peu partout. Chaque région a aussi son petit climat et il faudra jouer avec et comprendre que son équipement en subira les affres : les armes en bois bruleront dans les volcans, les armes métalliques attireront la foudre par exemple.

Une histoire convenue mais une histoire qui sera vite obscurcie par le contenu incroyable que propose The Legend of Zelda : Tears of The Kingdom, la rendant agréable quand vous y reviendrez et permettant de l’oublier pour quelques dizaines d’heures, le temps de tester tel nouveau pouvoir, tel nouvel outil ou d’aider vos contemporains.

Link Universalis

Au niveau de l’écriture générale, The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom n’évite pas les écueils liés aux paradoxes temporels ni aux jeux de rôles. Pour le premier no spoil, pour le second, si on aimera la liberté d’aller où bon nous semble, on appréciera moyennement de passer notre temps sur des broutilles, comme Boulieh le bien nommé, que vous croiserez de régions en régions car il n’arrive pas à planter un panneau, le maintenant à la force de ses bras tant que vous ne l’aurez pas soulagé de sa peine. Zelda nous rappelle souvent qu’il est ancré dans un univers naïf voire enfantin qui continuera à nous ravir malgré une construction en grand écart. Ce grand écart entre destin du monde et aller chercher les courses de mamie tromblon est un classique pour ne pas dire un cliché qu’il faudrait penser à revoir. Oui ça fait un à-côté dédramatisant mais sérieusement ? Surtout que vous aurez déjà bien à faire entre les sanctuaires, les Korogus à faire traverser, l’encyclopédie à remplir, les tours à mettre en marche, les fées, les stèles, les caves et donjons, toute la panoplie de quêtes annexes, et les régions à libérer qui vous donneront accès à de précieux alliés et les géoglyphes qui vous permettront de compléter le puzzle qu’est le scénario au début.

Un puzzle qui peut être vite fini car cette liberté peut avoir un revers, celui de découvrir le 11e géoglyphe en premier (dans mon cas) donnant suffisamment de pistes pour tout comprendre, du moins à 90%. Et quelque-part j’ai envie de dire tant mieux, le jeu ne triche pas avec son contenu, sa trame, sa construction et ses possibilités. Oui vous ferez au bout de 20h du contenu prévu pour le début, vous retrouvant ainsi avec des tutos inutiles, des fonctionnalités débloquées au bout de 30h et non au bout de 25 mins, disons que ça servira de leçon pour la run suivante. On aurait aimé cependant que le jeu ait la mémoire de nos découvertes pour éviter de nous resservir les mêmes dialogues et surtout que cet univers, certes féérique et naïf, le soit un peu moins par moment, énervant d’avoir des dialogues où vous, joueur, avez tout compris et où l’ensemble des PNJS a une flotte de métros de retard.

The Legend of Zelda Tears of The Kingdom

Quand je vous dis qu’ils sont cons…

10/10 ?

Non et à cela plusieurs raisons, techniquement on reste un peu sur notre faim : The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom n’exploitant pas les capacités de la Nintendo Switch OLED sur la profondeur des couleurs et des noirs en particulier. Ensuite le clipping est bien présent, pas d’apparition surprise mais le décor lointain arrive ligne par ligne et par dessus les objets avec lesquels interagir poppent gentiment, idem pour les brins d’herbe ou les ombres de monstres qui, dans le cas des combattants montés, n’affiche que la monture. Le jeu a son esthétique mais tout semble un peu trop cubique pour le prophétisé jeu de l’année 2023. En revanche la bande-son est au top comme quasiment systématiquement avec Nintendo, la musique sait se faire discrète et se lance lors de notre présence dans les villages ou les moments clefs. Seule bizarrerie habituelle, les doublages lors des cinématiques qui deviennent des bruits de Sims durant 98% du jeu.

Ensuite l’ergonomie n’est toujours pas la tasse de thé vert de nos amis japonais. Oui la pause active est simple à utiliser et le changement d’armes ou d’objets facile à mettre en œuvre mais l’absence d’interface dédiée pour la cuisine par exemple fait un peu datée (quand on teste des recettes on prend nos aliments dans nos bras et on jette le tout dans la marmite et encore, au tout début on lancera négligemment les champignons sur le sol près du feu en espérant qu’ils soient assez proches pour cuire, autre exemple avec les relais où il faut se présenter à un guichet différent pour pourtant parler au même PNJ selon la demande. Utiliser les pouvoirs de vos alliés nécessite de vous approcher d’eux, bonne chance quand ils sont plusieurs sur le même pixel.

De même les angles de caméra ou la maniabilité lors des phases de construction auraient pu être plus user friendly sans compter le lock toujours absent qui est problématique surtout pour les combats à distance, même si vous pourrez pimper vos flèches pour ajouter une tête chercheuse. Enfin Link le héros légendaire à une détente de 16 centimètres, bref on continuera à lui demander de sauver le monde mais pour les JO il repassera.

Puis le monde d’Hyrule est bien joli mais il interpelle. Qu’il semble vide par moments ! Pourquoi un si grand château quand ton royaume compte 4 postes relais et 3 villages pour 27 habitants ? Zelda serait-elle néolibérale ? On aurait aussi aimé que The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom ne fasse pas disparaitre nos créations purement et simplement une fois hors de vue.

The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom est bien évidemment un jeu excellent mais qui n’apporte peut-être pas suffisamment de nouveautés pour rassasier l’attente de ses fans. Quelques défauts qu’on oubliera vite pour se plonger une fois encore dans le monde d’Hyrule pendant des centaines d’heures à prendre l’aventure proposée par un bout plutôt qu’un autre sans sentir de blocage ou de mur invisible et non justifié. Un véritable open world bien construit aux mille secrets.

 

Points forts

  • Une histoire et un monde vraiement ouvert
  • La bande-son quasi parfaite tout en étant discrète
  • Construire, amalgamer, tester...
  • Un contenu gigantesque
  • Trouver plusieurs façons de résoudre un problème

Points faibles

  • Une ergonomie questionnable (cuisine, suivi des quêtes, caméra, alliés)
  • Techniquement perfectible
  • Trop proche de BOTW ?
  • Link skipped the leg day
  • Trop naïf pour séduire tout le monde
8.5

Great

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