TEST – The Seven Deadly Sins sur PS4 : première grosse déception de l’année

Bandai Namco nous offre une adaptation de l'oeuvre imaginée par Nakaba Suzuki sur PlayStation 4 pour la première fois et le résultat n'est pas réellement au rendez-vous.

Support de test : PS4.
Version du jeu testée fournie par l’éditeur.
Editeur : Bandai Namco

Lorsque Bandai Namco a annoncé le développement de The Seven Deadly Sins sur PlayStation 4, l’enthousiasme était au rendez-vous. Jusqu’ici, les fans avaient eu droit qu’à une simple adaptation sur la Nintendo 3DS et nous étions donc en droit d’attendre à un titre plus ambitieux sur la console de Sony. Malheureusement, nous avons vite déchanté tant le soft n’est pas un cadeau pour les fans de la série, tant il ne fait pas honneur à l’art du jeu vidéo. Retour sur un titre qui tombera rapidement aux oubliettes.

Loin des yeux, loin d’Escanor

Si les premières minutes présentaient un tutoriel efficace pour maîtriser les mécaniques du gameplay, la suite ne s’est jamais montrée passionnante. Nous partons à la recherche, comme dans l’œuvre originale, des pêchés représentant tous un combattant. Nous incarnons tour à tour les personnages et déplaçons le lourdingue Hawk et l’auberge de Meliodas à la recherche d’informations. D’ailleurs, celle-ci ne se contente que de quelques discussions dans les différents villages, un système de rumeurs pour la complétion des zones inintéressant au possible. Les défis annexes n’apportent rien, à part une petite dose de challenge qui se corse au fil du temps.

Le mode Histoire ne constitue pas vraiment une réussite. Il se résume donc à se déplacer sur une vulgaire map là où l’exploration des environnements aurait été la bienvenue. Lorsque l’on pense que l’œuvre de Nakaba Suzuki nous plonge dans un univers en constante évolution entre deux voire trois camps, qu’il laisse les héros démarrer un périple qui les fera découvrir de nombreux environnements et lieux magiques, on se retrouve frustré que rien n’ait été fait pour retranscrire cette longue épopée, encore en cours aujourd’hui. Or, aucune ode à l’exploration ici, surtout par le choix de cette petite carte et de l’enchaînement de dialogues façon visual novel. Et lorsque ces derniers sont terminés, ils laissent place à un combat, un affrontement dans le style du beat’em all – terme que je manie avec une grande imprudence tant il n’est pas totalement approprié – avec des apparitions par vagues de 10 dont les adversaires ne bénéficient pas d’une IA grandiose.

Néanmoins, il faut l’avouer, les combats qui mettent en scène ceux de l’anime ou du manga relèvent plus d’intérêt, gardent un minimum d’intensité quand l’IA ennemie n’adopte pas des environnements étranges. Se replonger dans les combats entre Ban et Meliodas par exemple, cela demeurait bien sympathique. Pareil pour les affrontements suivants que je ne détaillerai pas pour ne pas gâcher votre possible découverte de la série par un spoiler. La difficulté grimpe, les joutes deviennent nerveuses lorsqu’elles opposent des personnages célèbres de la série. Mais ne nous voilons pas la face, même du côté des mécaniques de combat, les défauts gâchent l’expérience de jeu.

Pas frais ce Gowther

Certaines productions se rattrapent par leur fan-service et des combos qui procurent de belles sensations, J-Stars Victory Vs+ par exemple dont le mode Histoire était très répétitif. Mais ce The Seven Deadly Sins : Knights of Britannia n’est pas réellement concerné. Si nous apprécions un joli casting qui regroupe les principaux acteurs de la création de Nakaba Suzuki, nous déplorons des mécaniques datées. Dès les premières sessions, nous pestons contre la rigidité du gameplay qui avait pourtant du potentiel. Nous nous réjouissons de pouvoir foncer vers l’ennemi, se téléporter juste derrière lui, lancer des attaques spéciales avec cette petite cinématique propre au genre. Néanmoins, les combats manquent de clarté, les animations brouillonnes lors de grandes attaques (à déclencher avec la gâchette R1 et un des boutons principaux). Lorsque Meliodas enchaîne, on ne visualise pas idéalement ses combos et c’est clairement regrettable pour notre ressenti. Nous regrettons aussi cette manie qu’a le combattant de poursuivre un enchaînement dans le vide alors que nous lui prions de se retourner afin de frapper d’autres ennemis.

Il est très difficile de lancer des attaques incisives capables d’éliminer plusieurs adversaires en un seul coup, hormis le fameux R2. Le fait que les ennemis n’arrivent que par 10, ne sont regroupés que par 5 reste aussi considérablement dommageables. Et même si nous apprécions que les environnements soient destructibles, nous peinons à apprécier les niveaux qui paraissent petits et définis par des murs invisibles. Que dire des missions d’Elizabeth qui finissent par être d’un ennui mortel ? Devoir cueillir des items tout en se protégeant avec Hawk des différents ennemis qui ne brillent pas par leur mobilité. Ce n’est pas vraiment optimal pour l’expérience de jeu même si l’effort de varier les sessions de jeu pouvaient paraître louables à première vue.

Je n’ai pas pris Monspiet

Au niveau de la réalisation, nous ne pouvons pas dire que le titre brille par ses graphismes haute définition. Si la modélisation des personnages se montre globalement convaincante, celle des environnements ne nous a pas paru extraordinaire. Mais c’est aussi le résultat d’un tout, d’un ressenti négatif sur le produit global rendu. Nous avons connu mieux de la part de Bandai Namco et de ses adaptations de mangas et celui-ci nous restera en travers de la gorge. D’autres détails se sont montrés particulièrement gênants, comme cette manie de montrer les fesses de Diane après chaque mission (image ci-dessus à l’appui), lors des détails de notre score. Si la perversité et le culot de Meliodas envers Elizabeth nous a paru léger et retranscrit d’une façon plutôt subtil, nous nous demandions quel était l’intérêt d’afficher ainsi la géante. Outre cela, il est possible d’équiper ces fameux héros de différents bonus, à condition que vous compreniez un arbre de compétences presque illisible. Pourtant, le jeu ne lésine pas sur les tutoriels.

Enfin, The Seven Deadly Sins est jouable à deux, mais uniquement dans le mode Duel dont le casting se dévoile au fil de l’histoire. Honnêtement, ce n’est pas une production est assez aboutie pour enclencher des parties en multi mais si vous pouvez éviter à vos amis un mode Histoire indigeste en débloquant tous les personnages avant leur venue, ils auront davantage de chances d’apprécier ce soft.

The Seven Deadly Sins : Knights of Britannia signe ici sa première adaptation sur PlayStation 4 et celle-ci se montre simplement décevante. Si la modélisation des personnages et le casting sont à la hauteur, les mécaniques de combat et l’histoire ne se montrent pas réellement convaincantes. Le titre ne rend pas du tout honneur à la série imaginée par Nakaba Suzuki et ne représente pas vraiment le cadeau que pensait recevoir les fans. Une adaptation qui manque d’ambition et de travail et qui est malheureusement à oublier.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Le casting au complet
  • Modélisation des personnages réussie
  • Se replonger dans certains combats mythiques, ça reste cool

Points faibles

  • Un mode Histoire soporifique
  • Des mécaniques de combat brouillonnes
  • ça manque de peps
  • ça manque de véritable exploration
  • Pas de bonnes sensations de jeu
3

Bad

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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