TEST – Werewolf The Apocalypse Earthblood

Playmobil, en avant les histoires !

Développeur : Cyanide Studio
Éditeur : Nacon

Genre : Action qui hurle dans la nuit
Plateformes : PC, PS4,PS5, Xbox et Xbox Series X
Date de sortie : 4 Février 2021
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)

« Werewolf The Apocalypse Earthblood est avant tout une fresque écologique, une œuvre surpassant son média pour délivrer un message fort et ce de manière atypique. Voici ce que j’aurais aimé écrire dans l’encadré bilan, mais comme bien des choses, rien ne se passe comme prévu, et en lieu et place d’un récit majeur on se trouve en présence d’une petite fable.

Oh Mère-Grand, comme tu as une grosse bouche !

C’est pour mieux te raconter une histoire mon enfant. Werewolf The Apocalypse Earthblood est une adaptation du jeu de rôle de White Wolf appartenant à la gamme World of Darkness aux côtés d’un certain Vampire la Mascarade, qui aura droit à une nouvelle adaptation plus tard dans l’année. Tout comme son œuvre sœur, l’univers de Werewolf nous présente des créatures fantastiques et horrifiques scindées en clans aux attributs et aspirations personnels.

Malheureusement toute cette richesse sera mise au second plan dans cette adaptation vidéoludique. On ne transforme pas un jeu de rôle en beat’em all / TPS sans quelques pertes. Ainsi vous incarnerez Cahal, chef de tribu qui s’exilera 5 années suite à une problématique de gestion de la colère, toujours très handicapant lorsque vous êtes un loup-garou. Colère entièrement tournée vers une corporation qui en plus de procéder à des forages pétroliers en pleine nature et d’aider au déficit du bilan carbone, semble très intéressée par le lycanthropisme et les expériences sur des sujets moyennement volontaires.

A l’exception d’une fin potentiellement ténébreuse, tous les clichés d’écriture sont présents, toute l’écriture fait penser à un film de Stallone/Schwarzy des années 90′, dialogues inclus. On s’interrogera aussi sur le fait d’incarner un chef de clan au minima quarantenaire et toujours « niveau 1 » au début du jeu. Si la très grande majorité des œuvres met en scène un personnage découvrant un nouveau monde pour lui, c’est pour que le spectateur/lecteur puisse découvrir cet univers caché à travers ses yeux, permettant ainsi de comprendre les enjeux en même temps que le protagoniste. Avec ce parti pris, le niveau d’empathie en pâtit forcément.

Oh Mère-Grand, comme tu as de grands yeux !

C’est pour mieux te donner une conjonctivite mon enfant. Comme vous pourrez le voir via les screens habillant cette critique, le jeu est daté, d’autant que ceux-ci sont pris en qualité maximale. Il reste à espérer que les versions de la nouvelle génération soient mieux nanties. Encore que rendre l’emballage plus appréciable ne corrigera pas le reste.

Les animations sont robotiques, et pourtant il y en a peu. Là où un Hitman met en scène des foules aux mouvements (ou absence de mouvements) crédibles (bien que scriptés) Werewolf donne l’impression de jouer aux Playmobils avec son petit cousin. Tout est robotique, que ce soient les poses lors des dialogues qui tentent de donner une caution JDR au jeu (avec l’inévitable template) ou les quelques mouvements des ennemis. Et on ne parlera pas des animations faciales.

Quant à la progression, hormis quelques chemins dérobés, c’est un couloir dans un environnement unique.

Oh Mère-Grand, comme tu as de grandes griffes !

Oh, ça va hein, j’ai aussi de grandes oreilles ! Ne sois pas désagréable ! Et celles-ci permettent d’écouter des morceaux d’Alien Weaponry, groupe de thrash metal māori qui habilleront les menus et se déclencheront durant les phases d’action.

D’ailleurs, le jeu se découpe en deux phases. De votre camp de base, on vous demandera d’infiltrer un bâtiment ennemi. Le dit bâtiment se découpe en salles où des ennemis patrouillent mollement de manière hyper scriptée. A vous de tenter de passer la salle en assassinant « discrètement » les gardes ou en laissant libre cours à votre rage. Pour vous aider dans votre discrétion, la forme de loup, qui vous permettra de passer par les conduits d’aération de la taille d’un frigo (années 90′ je vous disais) et une arbalète, qui vous fera souvent détecter car votre personnage rechargera… automatiquement dans la continuité du tir… en restant debout en 4 ou 5 secondes.

Du coup, que ce soit un choix ou non, on tape dans le gras, ne serait-ce que pour gagner 3 minutes de vie et là c’est un festival. Festival de caméra mal gérée (pourtant plutôt propre dans les autres phases), d’animations interrompues comme si une cinématique de finish devait s’enclencher alors que non, d’imprécisions, le tout contre des ennemis qui ne viennent, pour la plupart, que pour se faire massacrer et remplir votre barre de rage. Ça défoule sans être spectaculaire, avec le sentiment d’inachevé. A noter que les combats se dérouleront en plusieurs vagues d’ennemis, que vous pourrez réduire en désactivant les portes d’accès des renforts. Sauf que parfois, par l’opération du dieu bug, désactiver toutes les portes n’empêchera pas les renforts de se joindre à la mêlée.

 

Soyons honnêtes, on ne s’attendait pas à grand chose de Werewolf The Apocalypse Earthblood, mais on arrive tout de même à être déçu. A trop vouloir se rapprocher d’un TPS AAA, le jeu s’est brulé les ailes. Les trouvailles sont insuffisantes, tout comme la réalisation. A la vue de la taille modeste de l’équipe de dev, et lorsque l’on voit certaines perles indés, on se dit que Cyanide aurait dû creuser du côté de l’originalité dans le fond et la forme plutôt que de vouloir à tout prix coller à un blockbuster de 2008. Les fans du Dark World attendront Bloodlines.

 

Points forts

  • Alien Weaponry pour les amateurs du genre
  • Se finit vite

Points faibles

  • Techniquement daté
  • La finesse d'une tronçonneuse dans une partie de mikado
  • Des petits bugs un peu partout (son, gameplay, graphismes)
5

Average

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