TEST – Ys Memoire: The Oath in Felghana, doublement rétro

Ys Memoire: The Oath in Felghana

Aux origines d’Adol Christin

Développeur : Nihon Falcom
Éditeur : NIS America
Genre : A-RPG
Supports : PS4, PS5, Nintendo Switch
Support de test : PS5 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 7 janvier 2025

 

Longtemps cantonnée au Japon, la saga des Ys a, depuis quelques années maintenant, commencé à s’ouvrir au monde. Après Ys X: Nordics sorti en fin d’année dernière, NIS America nous propose Ys Memoire: The Oath in Felghana. Il ne s’agit pas d’un tout nouvel opus mais d’un remaster du remake de Ys III. Ys III étant sorti en 1989 et le remake initial en 2005, c’est donc un nouveau voyage dans le temps qui nous est proposé. Pour un résultat satisfaisant ? On vous répond sans ambages dans notre test.

Méli-mélo temporel

Vous le savez si vous êtes un adepte de la saga Ys mais les épisodes ne respectent aucune une ligne temporelle linéaire. En effet, d’un épisode à un autre, on va d’avant en arrière dans la vie de notre héros de toujours : Adol Christin. Ainsi, ce Ys III se déroule en fait quelques années après Ys X: Nordics. C’est tout de même un tout jeune Adol le Rouge que l’on retrouve au début de l’aventure flanqué de son fidèle compagnon de route Dogi. Ce dernier nous amène d’ailleurs à Felghana, sa région natale. Leur objectif initial ? Simplement rendre visite à des amis.

Mais bien sûr, rien ne se passe comme prévu : des monstres envahissent les contrées de Felghana, un comte tyrannique règne d’une main de fer, et des ruines anciennes cachent des secrets bien sombres. Bref, Adol ne va pas avoir le temps de siroter un élixir tranquille et il va devoir brandir son épée pour résoudre bien des mystères.

Le scénario ne réinvente pas la roue, mais il fait le job. La trame narrative est suffisamment rythmée pour maintenir l’intérêt, avec des moments de tension, des combats épiques et des rencontres attachantes. La conduite du scénario est très directe et ne prend pas de détours inutiles, ce qui est appréciable. Les personnages secondaires, notamment Dogi et Elena, apportent de la couleur et de la profondeur à l’histoire. Attention toutefois, contrairement aux autres opus sortis précédemment chez nous, le titre n’est pas traduit en français et ça en revanche, c’est bien dommage. Surtout que la quantité de texte n’est pas démesurée.

Une technique rétro

Si l’on compare visuellement Ys Memoire: The Oath in Felghana avec le Ys III de 1989, on a clairement l’impression d’être devant deux jeux différents. Tout l’univers graphique a été retravaillé pour donner un côté rétro moderne avec son style chibi très plaisant et des environnements bien plus colorés et détaillés. On y trouve également des effets de lumière modernisés qui rendent les donjons et les extérieurs beaucoup plus immersifs. Seulement, tout ce travail vient principalement de la réédition de 2005.

Par conséquent, avec nos yeux de joueurs de 2025, tout n’est pas parfait. Les textures paraissent logiquement datées et surtout les modélisations des personnages sont un tout petit peu baveuse. Ainsi, la comparaison d’Ys Memoire avec d’autres remakes de vieux jeux sortis au cours des derniers mois, comme celui de Dragon Quest III, est peu flatteuse. Après, si vous avez une passion pour les jeux rétro en général, ça ne devrait pas trop vous gêner.

La partie musicale s’appuie aussi sur le remake de 2005 mais là, le poids des années a bien moins de prise. Les thèmes sont plutôt plaisants et bercent agréablement l’aventure que ce soit dans les moments calmes et ceux plus épiques.  Le petit plus ici est la possibilité de choisir entre plusieurs versions de la bande-son. La version originale, la version remastérisée et même celle issue de la version Sharp X68000. Une petite option sympathique si vos oreilles vibrent plus aux sons de la fin des années 80.

Les bruitages, eux, font leur boulot sans être révolutionnaires. A noter toutefois qu’Adol a également gagné une voix (en japonais), lui qui est habituellement mutique. Bien sûr, comme il n’a, comme d’habitude, aucune vraie ligne de dialogue, les moments pour l’entendre sont très rares. C’est mieux que rien pour ceux qui comme moi trouve que son absence de dialogue nuit souvent à l’attachement qu’on pourrait lui porter. En revanche tous les autres personnages sont doubler en intégralité, et la version japonaise est de très bonne qualité.

La baston basique

Si vous êtes nouveau dans la série, préparez-vous à un gameplay nerveux et dynamique. Ys Memoire reste fidèle à ses racines, avec un système de combat A-RPG qui demande de la précision et un bon timing.

Adol dispose d’attaques de base, de compétences spéciales et de magies. Il n’y a en revanche pas de systèmes de contre ou de véritable esquive. Les mécaniques de combat sont donc très directes. On frappe, on déclenche ses capacités spéciales et on recule ou saute simplement pour éviter les coup. Ce système assez simple peut rendre les combats assez brouillons quand de nombreux ennemis sont à l’écran. Malgré tout, les enchaînements sont fluides, et chaque affrontement, qu’il s’agisse d’ennemis lambdas ou de boss imposants, demande de l’attention. Les boss, parlons-en : ils sont extrêmement redoutables et représentent des véritables tests de réflexes et de stratégie. Le moindre faux pas peut être fatal, ce qui rend chaque victoire bien plus satisfaisante. Sachez toutefois que passer par des phases de farming d’expérience permet souvent de s’en sortir avec un peu plus de facilité.

De son côté, l’exploration est assez linéaire même si tout ne nous est pas toujours indiqué de manière évidente. Il faut ainsi être attentif aux dialogues (en anglais) pour connaitre sa prochaine destination. Les donjons regorgent de secrets, de pièges et d’énigmes simples mais efficaces ce qui rend leur traversée agréable. Outre le gain de niveaux, la progression d’Adol passe par l’amélioration de son équipement et de ses compétences, ce qui motive à fouiller chaque recoin pour dénicher des coffres ou des objets rares.

Avec une durée de vie oscillant entre 10 et 15 heures selon votre style de jeu, Ys Memoire n’est pas un RPG qui s’étire en longueur. Cela dit, la rejouabilité est bien présente, grâce à plusieurs modes de difficulté. Un boss rush est également au programme ce qui ajoute du temps de jeu.

En résumé, Ys Memoire: The Oath in Felghana ravira tout d’abord les fans de la licence qui auront ici une occasion de s’essayer à l’un des premiers opus. Les amateurs d’A-RPG rétro pourront également y trouver leur compte avec des mécaniques certes simples mais qui demeurent efficaces. Faciles à prendre en mains mais demandant un peu de pratique pour bien être maitrisées. Le scénario lui aussi assez basique reste tout de même sympathique à suivre. Le vrai bémol vient avant tout du fait que cette réédition 2025 n’apporte pas grand chose au regard de celle de 2005 sur laquelle elle s’appuie largement. Par conséquent, de nombreux éléments commencent également à paraitre datées. On regrettera enfin l’absence de traduction française. Malgré cela, au générique de fin, l’expérience sonne positivement.

 

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Points forts

  • Un gameplay simple et efficace...
  • Un scénario basique mais accrocheur
  • Une direction artistique agréable à l'oeil
  • Des combats de boss avec une bonne dose de challenge

Points faibles

  • ... mais parfois brouillon
  • Une réédition 2025 sans apports déterminants
  • Pas de traduction française
7

Good

Ma devise : "Raler, c'est utile uniquement si tu en profites pour apporter une solution... sinon ça reste juste un plaisir".

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