TEST – Theseus : dans l’antre du Minotaure

Le mythe de Thésée contre le Minotaure est connu depuis la nuit des temps et cela doit bien faire depuis les bancs de la fac que je ne l'avais pas revisité. Forge Reply s'y emploie donc sur PlayStation VR dans une courte expérience qui vous coûtera 19,99 €.

Une odyssée ? Non une péripétie.

Lorsque l’on m’a proposé le test de Theseus, l’idée me plaisait. La mythologie grecque m’a toujours plu, entre les écrits d’Homère et les aventures de Kratos en passant par le film animé Hercule ou la série Ulysse. Toutes ces histoires me fascinaient, elles fourmillent de périples entraînants et captivants. J’espérais qu’il en soit de même pour le jeu VR Theseus, apparemment j’espérais trop.

Autant vous le dire tout de suite, la production de Forge Reply n’a rien d’un God of War, rien de chez rien. Je ne pense pas une seconde que les développeurs aient tenté la comparaison dans un but marketing, ça serait diffamatoire et contre-productif. Le héros se réveille au milieu de nulle part, sur une flaque de sang (ou de vin ?), entouré de matériaux qui gravitent avec pour objectif d’atteindre un faisceau lumineux. Une voix lui parle, la lumière, et l’avertit de se méfier du monstre qui hante le labyrinthe dans lequel il se trouve, le Minotaure.

TheseusLa créature représente la réelle menace, elle se fait souvent sentir de par sa présence et surtout par sa force qui fait trembler la forteresse, sans oublier ses rugissements. Le monstre, il faut l’éviter, il est aveugle donc il ne décèle pas notre présence mais tous ses autres sens sont accrus. De ce fait, vous l’aurez compris, nos moindres confrontations avec le Minotaure consisteront à des parties de cache-cache ou Attrape-moi si tu peux. Frustrant.

Au départ, on s’embarque dans un simple jeu d’exploration sur PlayStation VR. On parcourt un donjon assez fade et sans arme, on regarde un peu partout mais il n’y a rien à voir, excepté le chemin à suivre, cette lumière qui nous guide d’un endroit à un autre. D’ailleurs, même l’exploration est limitée, entre impossibilité de tomber et murs invisibles. Monter sur un rebord (avec la touche X) ne se fait que sur une zone précise. Parfois, il aurait été plus malin de simplement lever la jambe mais non, il faut escalader… Néanmoins, les premières minutes sont plutôt agréables, on découvre l’univers et on attend qu’il démarre réellement, que le rythme s’accélère.

Il commence doucement avec l’acquisition d’une torche à l’aide de laquelle nous enflammerons quelques brasiers. Mieux encore, le danger montre enfin son visage, d’abord par le biais d’une ombre puis dans l’obscurité. Ce sont des énormes araignées qui cohabitent avec la Bête, celles-ci craignent le feu donc nous sommes bien inspirés de l’agiter. Torpiller la touche Triangle ne nous emplit pas de bonheur mais il faut bien éviter leurs morsures et continuer à progresser dans ce Labyrinthe. Heureusement, nous nous emparons rapidement d’une épée. Armé d’un glaive et d’une torche, la partie devrait enfin s’enflammer !

Mais ce n’est point le cas. En fait, durant les deux à trois heures de jeu, nous n’avons eu qu’à faire face à ces araignées puantes. Les apparitions du Minotaure sont soignées mais il n’existe pas réellement de combat contre un boss quelconque. La difficulté se mesure au nombre d’araignées présentes dans le secteur… Frustrant. Seuls des leviers à actionner permettent de faire fléchir le Minotaure. Nous n’avons jamais l’occasion de tenter l’impossible et de lever la main sur le monstre. Seules les invertébrées permettent de pointer les défauts d’un gameplay limité. Une touche pour activer la torche, une autre pour esquiver, une autre pour l’épée et le joystick pour courir. Au moins, il nous est permis d’accélérer… Et la technique n’est pas réellement grisante même si on apprécie un minimum planter ces arachnides.

TheseusUn sentiment de vide

Malheureusement pour Theseus, les mécaniques de jeu ne demeurent pas les seules à manquer de profondeur. L’exploration n’est pas terrible, on progresse sans réel objectif, sans vraiment savoir ce que l’on recherche. Puis, ce qui demeure le plus embarrassant, c’est qu’il n’existe rien à découvrir. Nous sommes animés d’un sentiment de vide, aucune écriture, aucun reste, aucun trésor, simplement aucune identité. Comme si vous vous achetiez une trousse pour la rentrée scolaire mais que vous n’y mettiez aucune fourniture, laissant toute la place à quelques bestioles d’y trouver un foyer.

Puis, le mythe en soi-même exigeait un travail conséquent sur l’écriture du scénario. Ainsi, nous avons droit à cette lumière qui nous accompagne, qui nous raconte que le mal s’est emparé de cet endroit, qu’il faut venir à bout du Minotaure, qu’il faut garder espoir. Elle dissipe quelque peu cet état de solitude que l’on traverse mais le tout reste bien trop mystérieux, même s’ils s’appuient sur un mythe, cela manque de présence et de clarté dans le propos.

Un regret que j’ai aussi éprouvé lors de mon premier run, cela reste le manque d’énigme. Encore une fois, il y avait matière à proposer un minimum. Même le labyrinthe ne comporte aucune sorte de puzzle, sauf si le combo interrupteur + porte rentre dans cette catégorie. Seul « challenge » au rendez-vous, les corps gisants au sol qui sont à retrouver. Pour cela, il suffira d’arpenter les différents chemins, ce qui ne demandera pas un grand effort.

À l’aise sur le PS VR

L’une des préoccupations que l’on vit souvent avec le PS VR, ce sont les sensations qui se montrent parfois dérangeantes. On se souvient notamment qu’entamer un sprint sur Resident Evil, ce n’était pas hyper confortable, le cerveau ne suivait pas. De même, aussi beau soit-il, l’univers de Robinson : The Journey donnait le tournis au bout de quelques minutes. Sur ce coup, Forge Reply est parvenu à s’en sortir brillamment. C’est notamment dû à une gestion de la caméra intelligente. En effet, le changement de caméra est fréquent dans Theseus et cela profite grandement au confort du PS VR. De ce fait, le rythme est entretenu entre une vue à la troisième personne, un angle avec une caméra prédéfinie et très rarement de la première personne. Ainsi, lorsque nous ne dictons pas avec notre progression les mouvements de la caméra, le confort est optimisé. Regarder notre héros traverser une zone avec une caméra éloignée puis plus rapprochée, cela reste une bonne idée pour la cadence du titre. Une bonne note là-dessus.

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Theseus démarre timidement mais on se laisse vite porter par son univers mystérieux. Néanmoins, il manque clairement d’identité dans sa direction artistique et ses mécaniques de jeu. Nous sommes plongés dans un Action-Aventure bien fade aux possibilités limitées, souffrant d’un manque de profondeur que ce soit dans ses phases d’exploration ou dans ses combats. Avec autant de défauts, c’est un scandale de voir le titre proposé à 19,99 €. À ce prix-là, passez votre chemin.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • La gestion des caméras
  • Les apparitions du Minotaure
  • Intriguant, on veut aller au bout

Points faibles

  • Que des araignées à combattre
  • Un Labyrinthe vide, fade
  • Un prix exorbitant
  • Manque de profondeur flagrant
4.6

Poor

Gameplay - 3
Confort PSVR - 7
Durée de vie - 3
Direction Artistique - 5
Expérience de jeu - 5
Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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