TEST – Deathloop

Deathloop marque le retour d’Arkane Studios avec une nouvelle franchise dotée d’une patte que l’on reconnaît bien.

Deathloop représente sans aucun doute la dernière exclusivité temporaire raflée par Sony sur le catalogue Bethesda. Maintenant en fusion avec Microsoft, le titre d’Arkane Studios atterrira l’année prochaine sur les nouvelles consoles Xbox. En attendant, c’est bien sur PlayStation 5 et PC que l’on peut le découvrir et force est de constater que les développeurs ont laissé une belle empreinte dessus, une empreinte qui nous rappelle aussi un certain Dishonored en termes de game design et de mécaniques de jeu.

• Genre(s) : FPS
• Développeur / éditeur : Arkane Studios / Bethesda
• Support de test : PlayStation 5
• Disponible sur : PlayStation 5 et PC
• Date de sortie : 14 septembre 2021

 

PS: Suite à un défaut technique, nous n’avons pas eu pour d’autres choix que d’utiliser les images de Bethesda pour illustrer notre test du jeu. Nous avons testé le jeu à partir d’une version PS5 transmise par l’éditeur le jour de sa sortie.

Deathloop

En boucle

Le concept du jeu est précisé dans son nom. Deathloop place les personnages dans une boucle temporelle les contraignant à revivre éternellement la même journée. Vous commencez par incarner Colt et il réalise vite le traquenard. Pire encore, il croisera la route de Julianna qui est là pour protéger cette boucle pendant qu’il essaie de la casser.

Pendant les quatre périodes de la journée, il sera ainsi en mesure, à travers vos choix et les missions que vous choisissez, de voyager à travers quatre coins de l’île et de tuer tout ce qui bouge, soit par le bourrinage, soit par l’infiltration. Devinez lequel est le plus dangereux et pour lequel vous opterez malgré tout…

Petit à petit, il démêle les nœuds de l’intrigue à travers des notes et des messages, les conversations menées et surtout l’assassinat des Visionnaires (on y reviendra). Si vous mourrez d’une façon ou d’une autre, vous aurez parfois une seconde chance d’y retourner mais souvent vous recommencerez la boucle… Si vous devez ainsi tuer une multitude de cibles sur une même journée, vous devrez recommencer à partir de la première si vous mourrez plus tard dans la même journée. La boucle se décompose en quatre temps (matin, midi, après-midi, soir) et vous aurez donc 8 principales cibles (les Visionnaires) à vous enquiller dans ce laps de temps, dans les quatre zones différentes du jeu.

deathloop

Au fond, le principe n’est pas nouveau. Il s’approche d’un Game Over vous forçant à reprendre du début ou du dernier checkpoint… Mais le game design et la construction de la progression rendent le tout plus attrayant. Certes la frustration pourrait être au rendez-vous vis à vis de cette boucle temporelle. Plus vous mourrez, plus vous avez des chances de vous précipiter pour revenir à votre stade maximal de progression… et c’est là le piège ! Car un faux pas et vous finissez encerclés. Sachant que votre santé peut chuter rapidement, ce sera compliqué de survivre si vous tentez le bourrinage dans la précipitation et sans un minimum de skill.

L’originalité réside dans le fait qu’un autre joueur peut envahir votre partie en incarnant Julianna. Oui, vous pouvez très bien l’incarner également une fois que vous aurez suffisamment progressé. Cela élève drastiquement la difficulté d’une mission et injecter un regain de tension dans votre partie. Avoir une cible en vue mais être la cible d’un assassin, c’est clairement un double jeu qui pimente le tout.

Là où Arkane connaît sa force et l’a employé à bon escient, c’est dans sa capacité à nous donner une liberté d’action, dans le sens un champ de possibilités énorme. Cela se ressent à travers les différents sentiers à emprunter, les armes et bonus pour l’équipement et les objectifs et missions à compléter.

Deathloop

Une boucle pas si facile à boucler

Ce que j’ai apprécié dans Deathloop, c’est sa richesse. Un game design maîtrisé une nouvelle fois à diverses échelles. Dès la première mission et jusqu’à la dernière, vous n’avez pas qu’un seul chemin à emprunter. Vous en avez au moins une dizaine pour arriver à votre point d’arrivée. D’ailleurs, on vous conseillera comme tant d’autres de jouer sans marqueur d’objectif.

Celui-ci a tendance à obnubiler notre pensée. L’île n’est pas si grande est vous la connaissez par cœur au bout de quelques virées. Autant ne pas être dirigé automatiquement par ce marqueur d’objectif. Vous aurez tendance à le suivre lorsque vous êtes affaibli ou que vous souhaitez terminer rapidement une mission. Je comprends l’idée de diriger le joueur mais nous avons tout à gagner en le désactivant. Si jamais vous suivez ce marqueur objectif, vous perdez une partie de l’essence même de ce qui fait le charme de Deathloop. Avancer sur l’île et ses différents chemins, avec des conditions bien différentes que vous l’explorez de jour ou de nuit. Certes on pourra parfois regretter les positionnements répétés (enfin sur la même période de la journée) de 3 ou 4 ennemis (forcément nous vivons une boucle donc eux vivent tous la même journée) mais lorsque vous faites un faux pas, cela s’anime rapidement.

Vous gardez donc une liberté sur le mode opératoire et cela se ressent également sur les armes et les équipements. Avec ce système d’échecs et cette boucle infernale, vous prenez aussi le risque de perdre vos acquis. Là-dessus, Arkane Studios souhaite atténuer la frustration avec une autre donnée, l’iridium. Une fois que vous aurez avancé dans le jeu, vous serez disposé à aspirer cette ressource sur des objets ou sur votre dépouille. Plus vous en stockez, mieux vous le dépensez et une partie des dépenses vous sera utile pour composer votre arsenal et conserver vos armes favorites malgré votre mort. Ingénieux système qui vous permettra de revenir dans la boucle armé comme vous le désirez, du moins avec quelques armes dévastatrices surtout lorsque vous les avez optimisées.

Deathloop

Vous pourrez ainsi préférer la manière douce et silencieuse ou l’ultra efficacité des fusils à pompe et autres armes que l’on chope sur des dépouilles ou après les missions les plus importantes. Des armes que vous pourrez personnaliser avec des « compétences » supplémentaires et améliorer. C’est aussi dans ce domaine que Dishonored se fait ressentir puisque vous ne comptez pas seulement sur les flingues mais aussi sur des pouvoirs permettant d’accentuer les dégâts que vous portez ou d’altérer l’état physique des ennemis.

Toute cette folie meurtrière pointe néanmoins du doigt un défaut majeur du jeu, l’IA. Deathloop est fun et apporte de belles sensations. Pourtant on se rend vite compte que s’il est répétitif et assez simple dans sa progression, c’est aussi dû à une mauvaise gestion de « l’intelligence artificielle » (même si notre ami Svpl4y n’appréciera pas que l’on emploie ce terme). Le joueur a un arsenal à sa disposition, un vrai terrain de jeu mais en face ça manque de répondant. Il n’y a qu’une seule équipe sur le terrain, c’est nous.

Comme je le précisais précédemment, les ennemis traînent par 3 ou 4 par zone (quand ce n’est pas deux) et il y a bien des façons de les tuer facilement. Par contre, ils ne partent à votre recherche seulement lorsque l’on vous repère une première fois. Ce qui ne reste pas tout à fait cohérent avec le fait que Julianna indique votre présence et vos plans dès le début de la boucle ! Nous aurions apprécié qu’ils se montrent plus vigilants, plus offensifs, plus coriaces et surtout plus malins ! Même si vous êtes repéré, ce qui envenime la situation, ils passent à peu près tous par le même chemin pour vous tuer (allez deux chemins dans le meilleur des cas). Mais si vous avez bien préparé le terrain en réquisitionnant des tourelles, tout le travail sera mâché. Car oui on peut aussi hacker l’équipement ennemi pour ouvrir des portes ou s’approprier une arme adverse… Bref le fait qu’ils gagnent en agressivité dans le dernier tiers ne change pas notre ressenti.

Le seul véritable challenge dans Deathloop réside autour de Julianna. On le sait, il existe une dualité entre Colt et Julianna. Si vous incarnez Colt, sa meilleure ennemie finira par envahir le niveau avec l’objectif de vous tuer. Elle est soit contrôlée par l’IA, soit par le joueur. Dans les deux cas, le challenge gagne en intérêt. Dans le second des cas, le défi sera bien plus relevé, quitte même à vous dégoûter de la partie si vous vous faites tuer et que cela provoque le retour vers le début du cycle.

Mais globalement, cela reste un plaisir d’enchaîner les virées, moins de se demander quel est ce fichu code ! Mais détourner toutes les portes fermées est aussi agréable, parfois on se perd et ça reste captivant.

Deathloop ravira les fans de Dishonored qui l’ont aimé autant pour le game design, le game killing (j’ai envie de dire) et ses mécaniques de jeu. II parvient à installer un concept qui place le savoir-faire d’Arkane Studios sur un plateau d’argent. On pourra certes regretter les errements autour de l’I.A ennemie mais force est de constater que l’expérience de jeu se montre captivante. D’ailleurs si vous entrez définitivement dans la boucle, il sera bien difficile d’en sortir hormis si vous rushez les objectifs et la quête principale, auquel cas vous manquerez peut-être le réel intérêt du jeu qui restera tout de même séduisant à bien des égards.

 

Vous pouvez réagir à ce test de Deathloop avec un commentaire ou sur les réseaux sociaux via Facebook / Twitter / Instagram, et vous abonner à notre compte curateur Steam afin de retrouver nos tests PC. Pour suivre nos inénarrables péripéties en direct ou en différé, sachez que nous sommes aussi sur Twitch !

N’hésitez pas non plus à aller vous promener sur notre site, pour y découvrir nos nos tests de jeux et autres dossiers, ainsi que divers avis au sujet de films ou de séries, ainsi que des guides et astuces pour vos jeux favoris. Et ce n’est pas fini : nous testons aussi des jeux de plateau !

Points forts

  • Game Design inspiré
  • Multitude d'options pour tuer
  • Ambiance réussie
  • Doublage convaincant
  • Chara Design de dingo
  • La dualité Colt v Julianna jusque dans le gameplay

Points faibles

  • Une IA pas assez travaillée
  • Le challenge au RDV qu'à l'arrivée de Julianna
  • Le système de boucle sera frustrant (ou rageant) pour certains
8

Great

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

Mot de passe oublié