TEST – Gerda: A Flame in Winter, ce n’était pas sa guerre

A la Guerre mais pas comme à la guerre
Gerda: A Flame in Winter

Développeur : PortaPlay
Éditeur : DON’T NOD
Genre : Jeu narratif / RPG-Lite
Supports : : Switch, PC
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 1er septembre 2022

 

Après les années 90 dans As Dusk Falls, et la guerre froide avec South of The Circle, je prolonge mon voyage temporel grâce à des jeux narratifs. Cette fois-ci c’est la seconde guerre mondiale qui sera le théâtre de mes pérégrinations vidéoludiques. C’est en effet la période durant laquelle se déroule Gerda: A Flame in Winter, le titre sur lequel nous allons nous pencher dans les lignes qui vont suivre.

Le Danemark en temps de guerre

Comme le nom du jeu l’indique, nous allons suivre les déboires de Gerda, une infirmière civile allemande vivant dans la petite ville danoise de Tinglev. En 1945, ce territoire est bien sûr occupé par l’armée nazie et les relations entre les Danois et les forces d’occupation sont mi-figue mi-raisin. En ces temps troublés, la jeune femme essaie tout de même de vivre une vie paisible. Elle est partagée entre son travail à la clinique du village et son foyer qu’elle occupe avec son mari Anders. Seulement, le petit équilibre que le couple avait réussi à trouver va voler en éclat quand un beau jour la Gestapo arrête Anders. L’homme est accusé de faire partie de la Résistance et d’avoir participé au sabotage de l’usine de Tinglev. Totalement déboussolée par cette situation, Gerda va tout faire pour sauver son bien-aimé mais son village calme en apparence dissimule bien des secrets. Les choses seront très loin d’être simples.

Voilà jetées les bases de l’histoire de Gerda: A Flame in Winter. Le scénario se veut touchant et captivant. Il est porté par ce petit brin de femme qui ira chercher les ressources enfouies au fond d’elle pour parvenir à ses fins. Sans violence, sans armes et loin du front. Un aspect de la Seconde Guerre Mondiale qui n’est pas souvent abordé dans les jeux vidéo. Et les joueurs que nous sommes nous attacherons d’autant plus à Gerda que c’est nous derrière notre écran qui l’aidons à faire les choix cruciaux. Il y en aura d’ailleurs une tripotée à faire tout au long de l’aventure.

L’embarras du choix

Hé oui, qui dit jeu narratif dit choix. Outre leur grand nombre, ils seront surtout de diverses sortes. En effet, le jeu repose sur une mécanique tournant autour des relations et des facultés émotionnelles. Alors comment ça marche ? Gerda, au cours de ses différentes interactions, pourra se faire bien voir ou au contraire se mettre à dos les différentes factions qu’elle va rencontrer, comme la population danoise, allemande, les forces de la résistance ou celles d’occupation. Il faudra aussi également nouer de bonnes relations avec les différents protagonistes de l’histoire pour avoir une chance de compter sur eux durant l’aventure.

En parallèle, la jeune infirmière développera, toujours en fonction de certains choix, ses propres capacités mentales : la compassion, la perspicacité et l’intuition. Elle pourra aussi, en se trouvant au bon endroit au bon moment, apprendre des informations cruciales et récupérer des objets. Tout ces points auront une grande importance lorsque les moments importants surgiront.

En effet, certaines options ne seront parfois possibles qu’à condition d’avoir assez de réputation, d’énergie mentale, d’information ou d’objet à disposition. Très souvent, il faudra même une combinaison de ces éléments. D’autres choix seront eux soumis à un jet de dé et plus vous avez d’éléments en votre faveur et plus le jet de dé sera facile. Un jet très difficile sera toujours possible d’être tenté, mais les probabilités de réussite sont basses. Logique. Cette gestion permanente complexifie donc la partie des choix ce qui n’a pas été pour me déplaire. Ce système de gameplay donne encore plus de tension et accentue la pression mise sur nos décisions puisque l’on se demande toujours si dépenser notre capital ne pourrait pas nous empêcher de faire bonne figure plus tard.

Le petit bémol qui en découle c’est qu’à certains moments, les conséquences de nos choix ne sont pas très claires. Il arrive que l’on dégrade nos relations sans que l’on voit le lien avec notre réponse. Heureusement ces atermoiements sont assez rares pour ne pas pénaliser la partie. Notons au passage, que tous les textes sont en français et c’est une très bonne chose (même s’il y a quelques petites fautes d’orthographe).

Pour terminer sur la multitude de choix proposés au cours du jeu, précisons qu’ils ne concernent pas que les dialogues. Il faudra aussi régulièrement choisir les lieux à visiter pour faire progresser l’histoire. Malheureusement, tous ne seront pas accessibles dans le temps imparti. En effet, les heures défilent lorsque nous passons du temps dans l’un des endroits. Ainsi lorsqu’il y en a plusieurs à visiter au cours d’une journée, on ne peut évidemment pas aller partout. Là encore, il faut réfléchir et viser les lieux où l’on est susceptibles de faire progresser efficacement la quête de notre chère Gerda. Là encore, cela nous oblige à bien peser le pour et le contre de nos décisions.

Vous vous en doutez mais avec tous ces choix, la fin de Gerda: A Flame in Winter n’est pas écrite à l’avance. Il y a donc plusieurs issues au scénario, ce qui permet une rejouabilité indéniable. Découvrir les différents embranchements scénaristiques, visiter les lieux inexplorés, les raisons sont multiples pour ne pas se cantonner à une seule partie. D’autant plus que l’aventure est plutôt courte puisqu’il faudra approximativement 5 à 6 heures pour la boucler. Nous sommes là dans la norme des jeux narratifs.

Not Modern Warfare

Abordons désormais la partie technique et commençons avec les graphismes. La direction artistique est séduisante même si j’ai bien conscience qu’elle ne plaira pas à tout le monde. En effet, le choix s’est porté sur un style vieille peinture où tout n’est pas détaillé. Notamment les traits des visages. Cela donne un petit effet désuet qui colle très bien avec l’époque dans laquelle se passe le jeu, à savoir le siècle dernier. Alors bien sûr, on perd les expressions des personnages mais je n’ai pas vu ça comme un problème.

Les doublages auraient pu permettre d’éviter à ceux qui voulaient trouver des expressions sur les visages d’être trop déroutés. Malheureusement seule Gerda bénéficie d’un doublage et il n’est même pas permanent. Elle commente juste les scènes de transition. C’est bien dommage parce que ces rares passages sont de qualité et avec des doublages complets, il est certain que l’ambiance aurait été encore plus prenante.

En effet, pour rester sur l’ambiance sonore, les musiques accompagnent très bien l’aventure. Elles nous plongent toujours de manière très subtile dans le ton de la scène. Entre le son et l’image, l’ambiance générale du jeu a vraiment du charme et je le redis, le style est vraiment bien choisi pour parler de la Seconde Guerre Mondiale d’un point de vue de citoyens ordinaires face à l’Occupation.

En conclusion, je dirai que Gerda: A Flame in Winter est un jeu narratif de qualité. Évidemment, il rebutera ceux qui n’aiment pas le genre mais il aura les armes pour séduire les amateurs. Les mécaniques du titre donnent encore plus de poids aux décisions que l’on doit prendre. Notamment l’aspect gestion des ressources et des relations qui demandera encore plus de réflexion. Pour le reste, sans QTE et phases du même genre, le jeu sera facile à prendre main et se concentrera pleinement sur les choix et l’histoire. Une aventure courte mais prenante que l’on pourra refaire aisément pour tout découvrir.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un scénario captivant
  • Des mécaniques qui renforce l'intérêt des choix
  • Une rejouabilité certaine
  • Une très bonne direction artistique

Points faibles

  • On aurait aimé avoir des doublages pour tous les personnages
8

Great

Ma devise : "Raler, c'est utile uniquement si tu en profites pour apporter une solution... sinon ça reste juste un plaisir".
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