TEST – Knowledge is Power : un Buzz mal fignolé

Sony étend son programme PlayLink avec l'arrivée de Knowledge is Power, un jeu d'ambiance qui se joue en local et à plusieurs. Au programme, du quiz et quelques coups par derrière à ses concurrents. La recette fonctionne-t-elle vraiment ? Not really.

Support de test : PlayStation 4 et smartphone.
Version du jeu testée fournie par l’éditeur Sony.
Informations annexes : Le jeu nécessite un ou plusieurs smartphones en complément de la PS4. Disponible contre 19,99 € sur le PS Store.
À chaque annonce d’un jeu de quiz, ma curiosité l’emporte. Mes souvenirs du jeu Buzz me ramènent à une période au cours de laquelle les sessions entre amis demeurent dans mon panthéon du jeu vidéo d’ambiance. Nous sommes tous friands de ce genre de jeux, ces blind-tests, ces questionnaires qui gonflent notre ego, provoquent parfois autant de rires que de désarroi. Si dans les jeux de société ou les émissions télévisées, le genre s’est diversifié et est employé à toutes les sauces, l’industrie vidéo-ludique peine à s’y engouffrer. Néanmoins, il se pourrait bien que les temps changent puisque les sorties s’enchaînent et proposent des questionnaires plus ou moins originaux. Sony nous a servi un très bon Qui es-tu ? dans son programme PlayLink et compte bien miser sur son succès pour multiplier ces petites productions. Ainsi, après Hidden Agenda et avant Singstar, voici notre test de Knowledge is Power.

Ambiance festive devant les écrans !

Commençons sans tarder par le concept. Vous vous réunissez entre amis, vous allumez votre PS4 et vos smartphones, le jeu s’appuyant sur une application connectée à télécharger sur les stores d’Apple et Android. À partir de là, les questions seront posées sur l’écran de télévision, les réponses seront personnelles et inscrites sur votre téléphone. Il n’est possible d’y jouer que localement entre amis, voici un point commun avec les jeux Buzz qui eux, rappelons-le, ne profitaient pas d’un service en ligne adéquat comme la PlayStation 4. Et l’on trouve aussi un point commun avec Qui es-tu ?, à savoir l’art du selfie puisque vous pourrez fusionner avec le style vestimentaire des avatars du jeu. Dommage d’ailleurs que nos têtes ne puissent pas apparaître à l’écran en miniature.
knowledge is power
Ensuite, les règles du jeu restent classiques. Plusieurs thèmes sont proposés et les joueurs votent pour celui de leur choix. Selon les décisions des uns et des autres, une thématique est tirée au sort aléatoirement. Les concepteurs ont tout de même pensé à inclure une option servant à imposer son thème souhaité, une fois par partie. À chaque question, un thème spécifique pour un total de neuf questions, et deux « super manches ». Ces dernières restent bien inspirées et se distinguent facilement durant la partie. Pour l’une, il sera question de relier à multiples reprises deux noms, par exemple une région avec sa spécialité, une chanteuse avec son titre, une présentatrice avec son émission, etc. Pour l’autre, il faudra faire preuve de discernement en associant un élément avec son « proprio ». Ainsi, vous aurez deux choix pour une seule possibilité, deux chanteuses pour une chanson et c’est une épreuve de rapidité. Un mauvais choix vous fait perdre un point et ils sont précieux au vu du nombre de réponses limité.
Pour Knowledge is Power, nous aurions aimé que les thèmes soient plus clairs et moins brouillons, que les développeurs fassent un choix entre l’intégration de thèmes précis ou plus généraux, entre un mélange total de thèmes plutôt que de rapprocher chacune des questions. On éprouve parfois toutes les peines du monde à sortir d’une thématique, qui ne nous plaît pas forcément, lorsque les questions et les choix de sujets s’enchaînent. Ainsi, le fait de se noyer dans des quiz dont les questions ne s’avèrent pas toujours intéressantes peut nuire à l’ambiance d’une session et couper l’envie de continuer. Cependant, le studio a tout de même implémenté quelques éléments amusants qui pourraient plaire à certains joueurs.

Et si on s’entre-tuait nos chances de gagner !

Pour pimenter la partie, nous avons droit à quelques idées de la part de Sony. En effet, des bonus viennent équilibrer les scores ou fragiliser certains adversaires. En effet, avant l’énoncé de la question, chaque joueur est invité à choisir un pouvoir et sa cible, souvent dans le but de le ralentir. Nous avons ainsi à disposition une bombe de gel qui forcera votre concurrent à percer la glace qui s’est installée sur votre réponse avant de la valider. Les bombes de couleur vertes seront également utiles pour recouvrir l’ensemble des réponses à l’écran, obligeant ainsi l’autre joueur à nettoyer le smartphone avec son doigt. Ajoutons à cela des petits monstres en guise de mine – à ne toucher sous aucun prétexte – ainsi que quelques saletés qui recouvrent partiellement – et sans pouvoir être effacées – vos réponses et vous obtenez les quatre armes de votre inventaire. À savoir qu’il sera même possible de doubler les pouvoirs, d’envoyer les quatre pouvoirs en même temps sur le leader si vous vous y mettez tous.
L’avantage de ces pouvoirs dans Knowledge is Power, je le répète, c’est qu’ils permettent de rééquilibrer les débats. Si un joueur s’envole avec 1000 points d’avance, vous devriez pouvoir perdre votre retard si les autres joueurs font preuve d’intelligence et visent bien la première place. Néanmoins, on regrette un petit peu que les bonus ne soient pas plus originaux que cela, qu’il n’y ait pas tellement d’occasion de les utiliser. En effet, les sessions demeurent plutôt courtes, neuf questions et quelques unes de plus durant le final. On reste sur notre faim. Mais parlons du final justement.
knowledge is power

Le final : entre surprise et frustration !

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une partie de Knowledge is Power ne sera pas terminée tant que le dernier round ne sera pas joué. Le final met en scène une pyramide et plusieurs marches pour en atteindre le sommet. Selon votre score dans les manches précédentes, vous atteignez une certaine hauteur. On pourrait croire que cela récompense parfaitement bien votre culture fièrement affichée mais il est vraiment délicat d’arborer le maillot jaune au tout début des festivités. En effet, il s’agira désormais de répondre correctement le plus vite possible pour atteindre le (vénérable du) sommet mais les bonus restent actifs… Ainsi, pour le leader, c’est quasi mission impossible car il se prend tous les pièges dans la poire. Pire encore, les mauvaises réponses ne sont – presque – pas punies, seule une pénalité d’une petite seconde vous ralentira. Ainsi, pendant que vous galérez à contrer tous les malus qui vous sont destinés, les adversaires ont le temps de trouver la bonne réponse et sauter trois marches, ce qui réduit rapidement votre avance à néant au fur et à mesure des questions. Oui… plus vous répondez vite, plus votre progression est fulgurante et vous devinez l’inverse…

Par conséquent, les remontées seront pléthores, ce qui est toujours bon pour le spectacle vous me direz, mais moins pour l’ambiance et l’épanouissement ou l’ego de certains joueurs. Pour contrer ce sentiment de frustration et les dégringolades récurrentes, il aurait fallu rendre les mauvaises réponses du final plus punitives, réduire peut-être à deux le nombre de bonus que vous pourrez vous prendre dans la tronche.

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Certes, le concept de Knowledge is Power est original et vous donne quelques sessions amusantes à plusieurs mais ses défauts peuvent aussi pénaliser l’ambiance collective, l’envie d’y retourner. Les idées sont là mais elles méritent encore quelques peaufinements, quelques modes de jeu supplémentaires ou de la variété dans le rythme de votre partie (durée ajustable, « mini-jeux » supplémentaires, options à régler manuellement).

Encore une fois, Sony innove avec Knowledge is Power qui a dans sa valise plein de bonnes idées. Des thèmes inédits et qui gagnent en minutie, un final avec son lot de surprises, des bonus pour se tirer la bourre et équilibrer les débats et un concept simplement divertissant. Néanmoins, il emporte avec lui quelques mécaniques maladroites. Un leader vite pris pour cible, des thèmes qui ne varient pas tellement en cours de partie, les armes qui manquent d’imagination et un final trop permissif et injuste. Un bon jeu de quiz qui mettra de l’ambiance à court terme mais pas le meilleur du marché.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Agréable à découvrir
  • Des thèmatiques originales
  • Des selfies encore amusants
  • L'application reste bien fichue
  • Les mini-jeux entre les manches

Points faibles

  • Peut s'avérer frustrant
  • Des questions pas toujours intéressantes
  • Un système de bonus à réguler et approfondir
  • Un final "Un contre tous, tous contre un"
6

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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