TEST – Le Donjon de Naheulbeuk

La saga mythique arrive dans son adaptation tactical : Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre

Développeur : Artefacts Studio
Éditeur : Dear Villagers
Genre : Stratégie tour par tour
Plateformes : PC
Date de sortie : 17 septembre 2020
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)

Pour les plus jeunes ou les moins informés d’entre vous, le Donjon de Naheulbeuk est une saga audio (format MP3) créée par John Lang, aka Pen Of Chaos.Le succès faisant, l’excellentissime première saison, s’est vue enrichie de suite, spinoff (notamment les publicités) et adaptations ou déclinaisons : romans, nouvelles, BD et donc, ce qui nous concerne ce jour, jeu vidéo.

Elle met en scène une compagnie d’aventuriers débutants pour ne pas dire totalement nuls, constituée d’un ranger, d’un barbare, d’un nain, d’une elfe, d’un voleur, d’une magicienne et d’un ogre partis à l’aventure dans le donjon de Naheulbeuk, afin d’y récupérer une des douze statuettes de Gladeulfeurha. Cette aventure est, il faut le préciser, humoristique et parodique, jouant avec tous les clichés du groupe de héros prenant d’assaut un donjon inexploré (ou pas).

Tactical : le meilleur genre possible.

Et autant répondre à la question que vous vous posez de suite : pourquoi ? Et bien sagace lecteur car ce genre est parfait pour orienter l’histoire narrée, là où un RPG classique (par exemple) aurait semblé trop dirigiste, sans oublier que l’équipe de 7 « héros » que vous allez devoir diriger aurait semblé un peu trop peuplée pour un autre genre.

Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre ne s’arrête cependant pas à ses phases de combat, proposant un donjon tel qu’imaginé à l’écoute de la saga, il permet une exploration relativement libre, permettant de découvrir portes dérobées à enfoncer, trésors, collectibles et pnjs amusants tirés de sa mythologie. Le tout agrémenté de quêtes secondaires et combats supplémentaires et assaisonné de références à la pop culture, ainsi les orcs meurent en criant monde de merde (La Classe Américaine) et votre mage sera traitée de moldu lors d’un échec critique.

D’ailleurs les échecs critiques font l’objet d’une mécanique particulière. A chacun de ces échecs, plutôt handicapant, une barre se chargera un peu plus, vous permettant d’invoquer la clémence de Randomia s’étant prise de pitié pour vous.

Pour le reste, c’est-à-dire le cœur du jeu et son gameplay, les amateurs du genre ne seront pas dépaysés si on excepte les dégâts collatéraux. Une action pour se déplacer, une pour agir, ou 2 pour un sprint, des couvertures partielles ou totale, des attaques positionnelles, des pouvoirs, un arbre de talent et un inventaire pour chaque personnage dans le plus pur esprit RPG toujours avec l’humour du Donjon. Humour Donjon qui se retrouvera jusque dans les options avec la possibilité de faire taire l’elfette et le nain.

Quelques originalités en combat cependant, certaines cases de sol sont « piégées » et les combattants réussissent à faire des esquives ou parades de dos(!)  et des échecs critiques sur soins, petite subtilité réservée au jeu sur table.
On vous proposera même d’intégrer à l’équipe précédemment décrite, une prêtresse, un barde ou une paladine, et le « ou » est d’importance car le choix sera définitif après un combat vécu avec chacun d’entre eux en guise de période d’essai.

Le template comportera quelques originalités cependant, il permettra de débloquer des synergies entres personnages et des actions hors combat, l’ogre pourra ainsi défoncer des portes bloquées donnant accès à des trésors.

Une adaptation fidèle !

Et de qualité il va sans dire. Tout d’abord la musique du jeu reprend des titres de la saga originale ainsi que des compositions du Naheulband le groupe de musique fondé lui aussi par John Lang. Et puisque nous parlons son, ajoutons que le doublage français est assuré par Franck Pitiot et Jacques Chambon, acteurs de la série Kaamelott dans les rôles, respectivement, de Perceval et Kaamelott, ainsi que par  Benzaie et Bob Lennon (vidéastes). D’ailleurs la filiation à Kaamelott ne s’arrête pas là puisque quelques blagues et scènes feront clairement référence à la série d’A.Astier, notamment les paysans Guethenoc et Roparzh.

Un pointe de jalousie parcourra peut-être les amateurs de la saga envers ceux qui la découvriraient au travers du jeu tant l’humour et l’ambiance du Donjon de Naheulbeuk est parfaitement retranscrite. Certains scènes ou lignes de dialogues sont issues de la saga originelle, ce qui contentera la nostalgie de la fanbase tout en gâchant un peu l’aspect découverte. En revanche pour le nouveau venu, amateur de de ces univers sous quelque forme que ce soit (Dungeon crawler, JDR sur table, J2S, RPG ou amateur de medieval-fantastique), la découverte de Naheulbeuk sera un pur bonheur. Les dialogues sont bien écrits et parfaitement interprétés, à l’exception très notable de certains gobs et de Reivax, de même que les interactions entre membres du groupe sans oublier les pnjs croisés.

Le donjon : un véritable personnage.

Ne croyez pas arriver dans un parc d’attraction pour fan de la saga, le donjon vous tiendra en haleine. Les combats ne sont pas si faciles. Le barbare est une machine à rater dans ses premiers niveaux et certains de vos héros auront du mal à survivre au premier tour. Il faut dire que les ennemis sont souvent surnuméraires (et pas qu’un peu) et tapent fort. En difficulté normal on arrivera à passer les combats relativement aisément en multipliant les soins et résurrections et en retardant le tour de jeu au premier tour.

Le donjon est découpé en étages composant autant de chapitres, avec la taverne et le magasin en points centraux. Le donjon abrite aussi quelques collections à compléter (donnant bonus et background), énigmes et quelques quêtes ne nécessitant pas toutes de combattre, renforçant l’aspect RPG. L’occasion de parcourir dans tous les sens ses salles, éliminant progressivement l’impression de couloir qu’aurait pu avoir le jeu.

Chaque salle du donjon semble cohérente, atelier de mécanique, latrines, cuisine, salle d’invocation, Okto-Bear-Fest etc, et donc s’inscrit dans un ensemble cohérent. De même qu’un bestiaire qu’on se surprend à découvrir riche. Même si certains ennemis ne se différencient pas forcement assez de leurs homologues.

Gagner encore des niveaux ?

Bien évidemment et bien malheureusement, Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre n’est pas sans défaut, mais ceux-ci ne devraient pas gâcher votre plaisir de jeu.

Ainsi avons nous vécu certaines bizarreries avec les attaques positionnelles, comme une attaque pas vraiment de face résolue comme une attaque de flanc au premier tour et comme une attaque de face au second sans que les protagonistes n’aient bougé.

On aurait aimé aussi une option pour accélérer les combats, surtout durant les phases ennemies et la possibilité d’avoir toute l’équipe avec un système de mise au banc dans la taverne du donjon, un prétexte pour refaire le jeu, une fois fini, peut être le seul, car à l’inverse de X-Com, le modèle du genre, il n’y aura pas vraiment de stratégies de jeu différentes à expérimenter, des synergies à modifier oui, un template à développer autrement, un personnage à tester, mais rien de bouleversant. Il n’en reste pas moins que le Donjon ravira les fans et les néophytes par son ambiance et ses dialogues.

 

Le Donjon de Naheulbeuk : L’Amulette du Désordre n’est pas qu’un tactical, la composante RPG est assez importante et surtout le donjon est vaste, dispose d’environnements différents et reste cohérent (dans son univers). Il reste encore assez loin de la licence X-Com, notamment sur l’aspect rejouabilité, mais vous passerez indubitablement un bon moment à déambuler dans les couloirs du Donjon.

 

Points forts

  • Une bien belle adaptation
  • Doublage de qualité...
  • Un jeu qui ne s'arrête pas aux combats
  • Un donjon fun et cohérent

Points faibles

  • Attaques positionnelles questionnables
  • ... sauf Reivax et ses gobs
  • Un accelérateur de temps aurait été un plus
  • Avoir accès à tous les personnages aussi
8

Great

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