Retour aux sources ou reconstruction ?
Le prince Florian a invité Mario et ses amis mais mécontent des défaites infligées par Mario dans le championnat de Karting régional, Bowser s’empare d’une fleur prodige et fusionne avec le château du prince Florian, se transformant en forteresse volante. Mario propose alors de régler ça sur un terrain de foot ou de tennis, mais rien n’y fait, en plus on ne joue pas au foot contre une forteresse volante, toute vivante est-elle.
Royaume des fleurs Assemble !
Vous avez à votre disposition toute la bande du plombier, peu de différence, si ce n’est que le personnage choisi voit des briques personnalisées alors que ses amis non, ce qui peut être utile pour résoudre une énigme. Petites exceptions : Yoshi et Carottin qui ne peuvent utiliser d’objets mais sont invulnérables, ce qui vous permettra de jouer avec les plus jeunes, les plus anciens ou des gens découvrant les jeux vidéo, un très bon point qui n’est pas sans rappeler Street Fighter VI et le mode de commande dynamique.
Nous sommes en terrain connu, 2D, objets historiques (fleur, champignon, étoile) ou originaux (éléphant, bulle et foreuse) qui vous donneront les pouvoirs associés. Si vous êtes touchés, vous perdez le bonus puis vous rapetissez puis vous mourrez pour recommencer au checkpoint sauf en multi où ramener votre fantôme sur votre copain vous ramènera à la vie, ou après un délai si vous n’avez pu le faire car votre compagnon de jeu saute partout en criant « non, non, non tu m’auras pas, non, non !« .
Car oui le jeu se joue en multi (2 à 4) en local ou via le net et décuplera l’intérêt. Coopération ou bâton dans les roues ? Optimisation pour voir tous les blocs personnalisés ? Réflexion commune ou foire aux sauts dans tous les sens ? Utilisation des panneaux des copains pour progresser ? Certaines énigmes et passages seront bien plus simples à 2.
A cela il faut ajouter les badges à débloquer qui influeront sur votre hauteur de saut, vitesse, capacité à planer ou à nager etc etc, on vous laisse la surprise de l’exhaustivité.
Enfantin mais pas infantile.
Le « continent » est découpé en 7 zones, allant de la plaine aux déserts et passant par les îles et nuages. Si on aurait aimé une huitième zone de jungle, il faut admettre que les environnements sont bien marqués, dans l’esthétisme et le gameplay. Gameplay qui se renouvelle de zones en zones mais aussi de niveaux en niveaux. Assez courts, ils donnent envie d’enchainer sans jamais se lasser. Notés selon un niveau de difficulté, ils sont le prétexte de récupérer des graines prodiges pour débloquer d’autres niveaux, et atteindre le stage final où vous aurez la graine royale à gagner pour débloquer la séquence finale.
Linéaire ? Que nenni jeune pessimiste. Super Mario Bros Wonder propose plusieurs types de niveaux et accorde une grande liberté dans l’ordre dans lequel les aborder. Si certains ne sont accessibles qu’une fois un certain total de graines prodiges atteint, il est possible d’acheter la dite graine pour éviter de se retrouver bloqué. Ensuite vous jonglerez entre défi (tutoriel) de badges, course contre Wiggler, arènes, et autres intermèdes qui sont reposants pour les nerfs mais motivant pour certains pour l’esprit. Puis il y a bien sur le cœur du jeu : les niveaux « classiques » au milieu desquels vous trouverez une sorte de warpzone transformant le niveau sur un temps ou une longueur donnée.
Les niveaux jouent avec l’environnement, vous feront vous déplacer sur 2 ou 3 plans (voire complètement modifier l’angle de caméra) et ajouteront sans cesse de nouvelles mécaniques, motivant encore plus à explorer le niveau d’après pour découvrir ce qui s’y déroule. On passera par des courses contre-la-montre, des énigmes (un peu faciles) à base de portes à ouvrir, de blocs à pousser ou de mémoire, et même à plusieurs moments par de la comédie musicale, parce que pourquoi pas.
Un must-have ?
La direction artistique ne surprendra pas mais elle est parfaite. Encore une fois Super Mario Bros Wonder est construit pour être un jeu familial tout en proposant un challenge modéré. Les hardcore gamers du time attack ou du Souls-like resteront peut-être sur leur faim mais apprécieront un moment de détente et parfois d’émerveillement bienvenu.
Si nous avons utilisé le terme de reconstruction, c’est pour bien signifier à quel point Super Mario Bros Wonder sembler jouer des codes qu’il a lui même instauré, rien ne semble acquis et les niveaux des versions Maker créés par les joueurs semblent avoir eu une influence sur l’équipe créative. Au gré de notre périple, notre personnage subi des transformation quand ce n’est pas le niveau lui même, on repense le plateformisme en ne s’interdisant rien.
En fait, s’il faut voir un défaut c’est du côté des boss qu’il faut se tourner. Là où le jeu sait se renouveler, proposer, se déconstruire lui-même par moment, les combats contre Bowser Jr sont assez fades et ne valent pas la note de difficulté annoncée.
Super Mario Bros Wonder m’aura convaincu au début du second niveau. Intelligent, jamais punitif, renouvelé sans cesse, motivant, doté d’une mise en scène toujours incroyable pour un jeu de plateforme, tels sont les termes qualifiant ce Super Mario. Accessible à tout public, ses défauts sont anecdotiques.