TEST – The Dark Pictures : The Devil in Me

On poursuit l’anthologie The Dark Pictures avec un épisode intitulé The Devil in Me. Il sera question de sortir vivant d’un manoir habité par un tueur en série.

The Dark Pictures Devil in Me

The Dark Pictures : Devil in Me représente le quatrième volet d’une anthologie démarrée en 2019. Après un premier épisode imparfait intitulé Man of Medan, un deuxième épisode Little Hope qui redressait la barre, un troisième opus House of Ashes en plein conflit US-MO, on se retrouve avec la production made in 2022 qui prend place dans un manoir tenu par un tueur en série, dans un titre appelé The Devil in Me.

On change donc une nouvelle fois de décor et d’acteurs. On retrouve alors Jessie Buckley (Fargo, Chernobyl, Wild Rose), Paul Kaye (Shaun of the Dead, Matchpoint, Game of Thrones), Nikki Patel (Waterloo Road, Doctors), Gloria Obianyo (Good Omens, High Life) et Fehinti Balogun (Dune, The Gallery) en tant que protagonistes. On n’évoquera pas les méchants de l’histoire, on met un certain temps à les apercevoir et on ne révèlera donc pas leurs visages.

Encore une fois, ce sont les choix des joueurs qui dicteront la destinée de tous les personnages et le dénouement de l’histoire. Autant vous le dire d’emblée, les sensations d’horreur sont au rendez-vous. On regrettera néanmoins des problèmes techniques qui ternissent l’immersion dans le jeu.

Bienvenue dans le Château des Meurtres

Le scénario de The Devil in Me démarre comme bon nombre de productions d’horreur sur la naïveté des protagonistes, c’est-à-dire ceux qui subissent l’histoire en se jetant eux-mêmes dans la fosse aux lions. On incarne alors une équipe de documentaristes à la recherche d’audimat qui a accepté une chaleureuse invitation pour visiter la réplique du château d’un célèbre tueur en série, H. H. Holmes… Le Château des Meurtres, cet hôtel horrifique, reprend vite ses lettres de noblesse, puisque le documentaire vire rapidement au cauchemar. Ils se retrouvent piégés dans une bâtisse qui s’avère mortelle dans tous ses recoins, et qui plus est, construite sur une île.

Voilà pour le synopsis. Niveau mécaniques, on retrouve encore les outils du film interactif, un genre de plus en plus utilisé depuis Heavy Rain d’un côté, Until Dawn de l’autre. Bien sûr, par ses multiples embranchements scénaristiques et les choix impactant le destin des personnages, on se cale plus du côté d’Until Dawn. Pas étonnant, l’anthologie Dark Pictures est réalisée par le même studio.
De plus, ce nouvel épisode a droit à son lot de nouveautés. Les protagonistes possèdent leur propre inventaire et chacun a sa spécificité, par exemple, Erin est asthmatique, elle détient un inhalateur. Ces objets sont utilisables grâce aux croix directionnelles.
La liberté de mouvement est plus flexible, les personnages peuvent sauter, escalader ou tout simplement courir (d’ailleurs, c’est bien pratique).

Par contre, nous aurions apprécié passer outre certains problèmes techniques qui cassent l’immersion dans le jeu. Problèmes de doublage, bugs dans le menu des prémonitions, des voix originales (anglaises) qui se mélangent aux voix françaises comme pour nous punir d’avoir choisi la VF, problèmes de boutons d’interaction avec des objets, problèmes d’affichage (perso qui traverse un portail comme s’il n’existait pas).

Des défaillances qui se font un peu trop ressentir dans une expérience de jeu qui a pourtant toutes les qualités pour convaincre dans sa direction artistique et sonore.

La boule au ventre

Malgré ces défaillances techniques, l’univers proposé dans cet épisode The Devil in Me convainc. On nous parle de Château de Meurtres comme si c’était un manoir des horreurs dans un livre Chair de Poule. On ressent très vite que quelque chose cloche. Comme dans les précédents épisodes, les protagonistes vont explorer un petit moment avant de tomber dans l’angoisse, un rythme qui ne change pas depuis quatre épisodes. Il serait, d’ailleurs, peut-être temps de nous surprendre dans le schéma de narration.

Quoiqu’il en soit, l’ambiance est au rendez-vous. La musique s’intensifie dès qu’un événement important arrive, dès que l’un de vos choix sera impactant pour la suite de l’aventure ou le destin d’un personnage, et ça arrive parfois plus vite qu’il n’y parait. Les jeux de lumière jouent aussi sur ce sentiment d’angoisse permanent. On n’a pas vraiment le choix, on a beau marcher à reculons vers un lieu qui pue la mort, on se doit d’y aller pour faire progresser le jeu.

D’ailleurs, certaines interactions et choix sont inspirés. Je pense aux moments où l’on peut interagir avec l’environnement sans que l’on y soit contraint. Lors de parties de cache-cache, il est ainsi parfois utile d’éviter d’interagir avec des objets pour ne pas faire trop de bruit, faute de quoi, l’interaction pourrait avoir une incidence sur votre discrétion. D’ailleurs, le QTE sur notre respiration reste toujours un moment d’angoisse bienvenu tant elle nous force à être concentré, tant elle nous met complètement dans la peau du personnage, nous faisant ainsi ressentir l’angoisse d’être entendu ou vu. Un système complètement réussi qui fait encore mouche dans cet épisode.

Un scénario qui tient la route

Qu’on se le dise, le synopsis du jeu est cliché au maximum. Des documentaristes cherchent une opportunité en or de redresser l’audimat. Et voilà qu’elle tombe du ciel puisqu’on leur ouvre les portes d’un Château des Meurtres, un lieu qui possède donc un lourd passé. Et bien sûr, ce qui devait être un simple documentaire se transforme en huis clos infernal pour les protagonistes. Heureusement, la suite des événements gagnera en intérêt scénaristique.

Au fil des indices disséminés dans les lieux, de cinématiques et de conversations, on en apprendra davantage sur l’héritage qu’entretient ce château. On a donc un mélange d’exploration agrémentée de puzzles, de moments clés, et de narration qui est souvent inspirée. Difficile d’en dire plus au niveau du scénario sans spoiler sur ce qu’on découvre, et loin de moi l’envie de divulgâcher les points clés ou de les commenter en abondance ici.

The Dark Pictures Anthology se dote avec The Devin in Me d’un nouvel épisode réussi dans sa direction artistique et dans les sensations de frissons qu’il procure, mais d’une expérience de jeu entachée par des défaillances techniques qui cassent parfois l’immersion. L’ensemble reste tout de même positif notamment grâce à un scénario qui reste intéressant et une mise en scène réussie.

 

Les tests des précédents épisodes de The Dark Pictures Anthology sont à retrouver ci-dessous :

Points forts

  • Une ambiance réussie
  • Des frissons en continu
  • Un rythme bien géré
  • l'inventaire des persos

Points faibles

  • Des soucis techniques qui cassent l'immersion
7.5

Good

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