TEST – House of Ashes : troisième tempête !

Après Man of Medan et Little Hope, c’est au tour de House of Ashes de poursuivre l’anthologie The Dark Pictures, une série de jeux vidéo interactifs créés par Supermassive Games qui maîtrisent désormais leur sujet. On était donc en droit d’en attendre beaucoup de leur part.

Développeur : Supermassive Games
Éditeur : Bandai Namco
Genre : Horreur / Interactif
Prix : 29,99 €
Version pour le test : PlayStation 5
Date de sortie : 22 octobre 2021

Supermassive Games revient avec House of Ashes, troisième volet de son anthologie The Dark Pictures. On change une nouvelle fois de décor mais on garde les mêmes mécaniques. On se retrouve donc dans un jeu vidéo sous forme d’un film interactif durant lequel vos choix auront un impact sur la suite du scénario. On retrouve donc de multiples fins et dénouements pour chacun des personnages que vous incarnez.

C’était pas ma guerre !

Dans House of Ashes, nous ne sommes pas perdus sur une épave en pleine mer. Nous ne visitons pas non plus une ville fantôme au lourd passé. Cette fois-ci, Supermassive Games a tenté une approche historique contemporaine. Les soldats américains interviennent en Irak afin de trouver les armes atomiques de Saddam Hussein. Mais tout ne se déroule pas comme prévu puisque le conflit ne concerne pas seulement deux armées, il invitera un danger monstrueux au cœur de la bataille.

Comme pour les deux premiers jeux étiquetés The Dark Pictures, on retrouve de vrais acteurs déjà aperçus dans courts-métrages, films et séries. On reconnaît alors du côté américain Alex Gravenstein (ayant déjà bossé sur Monster Hunter Stories 2: Wings of Ruin, X-Men Dark Phoenix, Mrs America, Deadly Secrets), Ashley Tisdale (Skylanders Academy, Sons of Anarchy, Hannah Montana, High School Musical), Paul Zinno (Transplanté, Aquaslash, Happy Face), Moe Jeudy-Lamour (Ted Lasso, La Couleur de la victoire, Incorporated) en plus de Nick Tarabay (Spartacus, The Expanse, Les Soprano) dans la peau d’un soldat irakien. Ce sont eux, les hommes et les femmes dont le destin dépendent de vos choix.

Mais vous serez aidés si jamais vous gardez l’œil bien ouvert. Comme lors de ses précédents titres, le studio a placé de multiples éléments dans l’environnement. Une fois que vous entrez en interaction avec eux, vous récoltez des indices. Les uns seront source de réflexion tandis que les autres vous plongent directement dans des flashforward. Ce sont donc des images du futur qui sont affichées en guise d’avertissement, montrant une scène durant laquelle vos choix seront très importants.

On pourrait croire que votre mission sera alors de sauver les vies de tous les personnages que vous incarnez. Néanmoins je préfère penser que notre rôle n’est pas de provoquer des happy ending mais d’écrire les lignes d’un scénario d’un film d’horreur à plusieurs embranchements. Pourquoi vouloir sauver tout le monde ? Cela prive aussi certaines libertés et nous place dans une crainte certaine. Forcément on préfère toujours que les héros s’en tirent « indemnes » mais quel film d’horreur se termine rien qu’avec des survivants ?

Mi-acteur mi-spectateur, je préfère assumer les deux rôles. Spectateur donc libre de suivre un spectacle horrifique aux destins tragiques. Acteur donc désirant s’éloigner d’un destin funèbre mais sans que ce soit une obligation. House of Ashes me le permet, ce qui est d’autant plus agréable pour l’expérience de jeu.

L’Horreur qui prend son temps

Par contre ce que l’on peut constater, c’est la première heure poussive de nos héros en manque de rythme. Il est vrai que l’on met du temps à plonger dans ce que souhaite raconter House of Ashes. C’est sûrement le fait du contexte historique contemporain (la Guerre en Irak) qu’il était aussi nécessaire d’installer. On assiste à l’entrée des personnages, on découvre qu’ils ont déjà vécu une histoire pour certains, qu’ils préparent une offensive sur une zone présumée dangereuse. Puis on assiste au combat entre les deux camps et enfin la réelle intrigue démarre ! Cela dit, vos choix durant cette période de préparation seront aussi déterminants.

Certes House of Ashes a beaucoup à raconter et les créateurs du jeu tenaient à apporter plus que de simples scènes d’action, mais certaines séquences sont beaucoup trop longues. A commencer par l’arrivée des soldats US accompagnés de dialogues dépassés et sans trop d’intérêt en début de partie, même servis en guise d’introduction. Même l’exploration initiale de la zone inconnue, le temple caché, est trop longue. On part avec l’impression de revivre une seconde introduction. De mon côté, je pense que l’histoire aurait dû arriver bien plus vite ici car les choses ne partent pas encore crescendo la première heure de jeu.

C’est après cette première heure que les événements s’enveniment et que l’on assiste enfin à des moments clés importants. Car plus que de l’action, l’arrivée du grand danger nous impose des choix primordiaux et c’est ce qui fait tout l’intérêt du jeu. On peut dialoguer et soigner de simples relations mais c’est bien lorsque l’on sent le danger proche que notre cœur s’emballe, que ça palpite et que l’on veut très vite enchaîner.

Qu’il palpite lors de la seconde partie du jeu !

L’enchaînement des événements gagne en intensité, le danger ne nous laisse plus beaucoup de répit, une simple erreur dans les choix et le destin vacille pour nos personnages (spéciale dédicace à ces bombes placées sur les murs !). Puis l’intrigue se mêle habilement au rythme du jeu. On en apprend plus sur l’origine du mal, sur les premiers chercheurs qui ont souhaité percé les mystères des lieux. On lit volontiers les notes, on écoute et on regarde avec curiosité les enregistrements et les vidéos. On y est, le jeu a clairement commencé et il nous captive à la moindre de ses scènes.

Nous étions venus pour chercher les armes de Saddam, nous avons simplement éveillé les démons de Sodome. Il ne nous reste plus qu’à réaliser les bons choix pour survivre, faire confiance aux bonnes personnes et miser sur les actions les plus inspirées !

Une fin en apothéose

Si House of Ashes a pris son temps avant de nous tenir en haleine à la moindre de ses scènes, force est de constater qu’il a accompli sa mission. Le dernier quart est encore plus spectaculaire, haletant. A de multiples reprises, nous avons réalisé à quel point les choix sont importants pour la suite de l’histoire. Des choix de début de partie, des choix à mi-course, tous participent aux divers embranchements vis à vis de la fin de l’intrigue.

On se demande alors comment se serait déroulé l’histoire en compagnie de personnages déjà morts au combat ou si nous avions pris des chemins différents. On aperçoit les conséquences de nos actions et cela reste captivant, enrichissant pour l’expérience de jeu.

On a moins aimé certaines scènes un peu grosses pour être crédibles pour l’histoire (l’échappée un peu trop facile de fin de partie alors que les joueurs cherchent à partir durant tout le jeu) mais cela reste anecdotique à côté de la qualité des développeurs à créer un ensemble bien ficelé, un game design aux multiples issues.

Forcément on est amené à vouloir recommencer House of Ashes au terme de l’aventure. On y guette ainsi toutes les opportunités d’impacter sur la suite des événements, de réaliser les bons choix, de tous les sauver ou de tous les tuer. La magie fonctionne car je pense que c’est ce que Supermassive Games cherche à créer chez le joueur.

Tout n’est pas parfait mais la curiosité et la rejouabilité demeurent. Surtout, on commence à y voir un peu plus clair au niveau de la direction prise par le scénario dans la globalité de l’anthologie. L’aspect Science-Fiction prend de l’ampleur, la mise en scène aussi et des thèmes bien sombres sont développés, quelques pistes se tracent d’elles-même et ceci grâce à un énorme travail sur le game design et tout ce qui est distillé dans les décors.

House of Ashes est poussif dans sa première heure, rencontre bien des difficultés à décoller et à nous immerger dans son aventure. Heureusement qu’il y parvient par la suite. Une fois qu’il passe à la vitesse supérieure, qu’on se présente devant des choix cornéliens dont l’impact s’avère important sur la suite du scénario, le jeu en devient captivant. Passée la première moitié de l’histoire, le rythme devient haletant, les événements s’enchaînent et font grandir en nous une curiosité réelle. Une fois House of Ashes terminée une première fois, on réalise toutes ses possibilités, ses embranchements et les diverses destinées de tous les personnages. Le résultat se montre convaincant même si imparfait. Un troisième épisode qui a de la suite dans les idées. On attend maintenant avec impatience un quatrième épisode dont l’intrigue autour d’un serial killer a été dévoilé.

Et vous, qu’avez vous pensé de House of Ashes ou de l’anthologie The Dark Pictures si vous avez commencé les premiers épisodes ? N’hésitez pas à réagir à ce test avec un commentaire ou sur les réseaux sociaux via Facebook / Twitter / Instagram. Profitez en également pour vous abonner à notre compte curateur Steam afin de retrouver nos tests PC. Pour découvrir du gameplay live, c’est du côté de Twitch que ça se passe !

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Points forts

  • Une deuxième partie du jeu haletante
  • Des choix cornéliens et vraiment intéressants
  • L'impact de décisions qui paraissent minimes de prime abord
  • Des embranchements et destinées multiples
  • Des options d'accessibilité pour tous

Points faibles

  • Une première heure vraiment poussive
  • Une cohérence pas toujours respectée (une scène principalement)
7.5

Good

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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