Le terme « suite » pris au pied de la lettre
Éditeur : NIS America
Genre : J-RPG
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 17 mars 2023
Le test peut contenir quelques (mini-)spoilers
Six mois après la sortie du premier volet Trails from Zero (lire notre test), voici que débarque (enfin) chez nous sa suite Trails To Azure. Deux jeux issus de la saga The Legend of Heroes que nous autres occidentaux avons appris à connaître au travers de la quadrilogie Trails of Cold Steel. Une quadrilogie sortie en amont chez nous mais qui pourtant était sortie après Trails To Azure au Japon. Être au courant de ce petit détail, va nous permettre de comprendre quelques points qui seront abordés au cours de ce test. Hé oui, car nous sommes bien là pour voir, dans les lignes qui vont suivre, ce que Trails To Azure a dans le ventre.
Une suite directe… mais vraiment directe
Le constat évident et rapide qui ressort de Trails To Azure est qu’il s’inscrit dans la continuité absolue de son prédécesseur. Commençons par ce qui est logique : l’histoire. Le jeu démarre un mois après la fin des événements relatés dans Trails From Zero. On retrouve notre héros Lloyd toujours membre du SSS, une unité de la police de l’état de Crossbell où se déroule l’aventure. Très rapidement on se rend compte que la petite unité a recruté de nouveaux membres, qui ne sont pas pour autant des inconnus puisque les joueurs du premier opus reconnaitront Noël et Wazy. Ce ne sont pas les seuls visages connus qui referont leur apparition puisqu’une immense partie des personnages vus dans Trails From Zero fera un coucou à la caméra, même les protagonistes les plus secondaires. De quoi donner encore plus de corps à cette continuité entre les deux opus.
Une continuité qui pourra même s’étendre au opus suivants parce que celles et ceux qui ont vécu les aventures de la quadrilogie Trails of Cold Steel auront l’œil pour repérer certains personnages familiers. En effet, on le rappelle mais les événements de Trails To Azure sont antérieurs à ceux des Trails of Cold Steel, nous sommes donc une nouvelle fois devant un préquel involontaire. Cela fait en tout cas plaisir de découvrir les origines de certains protagonistes et de constater qu’ils ne sortaient pas non plus de nul part.
En revanche, il est dommage de devoir se confronter une nouvelle fois à de l’anglais pour suivre l’histoire. D’autant plus que le jeu est très verbeux. Comme pour les autres jeux de la saga, il y a énormément de texte à ingérer et une très bonne maitrise de la langue de Shakespeare est obligatoire. Encore une fois, NIS America a fait le choix de l’économie face à celui de la prise de risque. Même si en toute franchise ce n’était pas sur ce second volet qu’il aurait fallu le prendre. Le coche a été raté sur Trails From Zero.
S’il y a énormément de texte, c’est à la fois parce que la trame principale est remplie de dialogues mais aussi parce qu’il y a de nombreuses quêtes annexes. Parsemées tout au long de l’aventure, elles sont implémentés dans la structure du jeu exactement comme dans l’opus précédent. En effet, en tant que policiers, nous ne sommes pas amenés qu’à travailler sur de grandes enquêtes. Il faut aussi gérer les petits tracas du quotidien de nos concitoyens. Sans pour autant être essentielles à l’histoire, certaines d’entre elles permettent d’en apprendre un peu plus sur le contexte.
L’univers de Trails To Azure est d’ailleurs plutôt étoffé, composé d’une multitude de protagonistes tous plus intriguant les uns que les autres. Le scénario va, comme pour les autres jeux de la saga, proposer tout un tas de retournements de situations. Certains donnant parfois l’impression de sortir de nul part. Et pour atteindre le dénouement, il faut se préparer à de très nombreuses heures de jeu car le titre a une durée de vie conséquente. En tout cas si vous décidez de faire à la fois les quêtes annexes et principales.
T’as copié mon style ?!
Toujours au rayon de la continuité, la direction artistique. En effet, ce « nouvel » opus revient avec la même touche graphique que son prédécesseur. A savoir ce côté rétro plaisant avec ses personnages en chibbi-style et ses jolies couleurs. Encore une fois, les amateurs de jeux du siècle dernier auront de quoi se laisser séduire. De plus quelques cinématiques en animé viennent s’implémenter de ci-de de-là, elles sont malheureusement beaucoup trop rares et beaucoup trop courtes. C’est vraiment dommage au regard des dessins qui ponctuent le jeu et qui sont très réussis. Ça donne forcement envie d’en voir plus.
Les graphismes n’ont donc pas évolué mais la partie sonore non plus. De nombreuses musiques déjà entendues sont également au programme de ce volet. Notre partie est ainsi accompagnée par des thèmes bien familiers prolongeant ainsi cette continuité clairement assumée… mais qui tourne forcement au déjà-vu.
La continuité a cependant des limites et Trails To Azure les a un peu trop poussé. Je dis cela car cette suite ce déroule en très grande partie dans les mêmes zones que son ainé. Il y a extrêmement peu de nouveautés de ce côté-là. Alors oui, l’état de Crossbell dans lequel se situe le jeu n’est pas grand et c’est sans doute cela que l’on veut nous faire ressentir… Hé bien c’est réussi. Trop bien réussi. On aurait apprécié parcourir de nouvelles zones avec des environnements différents, là on est clairement dans de la redite. On se retrouve aussi à explorer les mêmes donjons. Sans parler des monstres que l’on affronte qui sont en grande partie du recyclage.
Quelques ajouts mais c’est tout
Heureusement, parmi les nouveautés apportées se trouvent le voyage rapide en voiture. Ce système permet de se rendre d’un bout à l’autre de la map sans avoir à repasser à chaque fois par la capitale. Nous évitant ainsi d’arpenter encore et encore les mêmes zones. Cela n’a l’air de rien mais si vous avez joué à Trails From Zero, vous comprendrez l’utilité de cette fonctionnalité.
On apprécie d’autant plus qu’en réalité, les apports sur l’ensemble de cette suite sont mineurs. L’autre point central du jeu, à savoir les combats, n’a quasiment pas bouger d’un iota. L’apparition d’une jauge Burst qui, une fois remplie, améliore temporairement la puissance et la vitesse de nos personnages n’apporte pas grand chose. D’autant plus qu’elle n’est présente que lors de certaines phases de l’histoire.
Pour tout le reste, cette partie du gameplay demeure inchangée et il sera ainsi aisé de retrouver ses repères. On retrouve ainsi ces affrontements au tour par tour sur une petite zone en damier où l’on va déplacer nos personnages. On pourra alors lancer au choix des attaques physiques, magiques ou spéciales sur nos ennemis. La barre d’action sur le côté nous permet de prévisualiser les prochaines actions. Comme pour Trails From Zero, certains tours sont ponctués de bonus ou de malus. En planifiant correctement nos attaques, on peut alors profiter des bonus ou éviter les malus. Au niveau de difficulté normale, le jeu ne résistera pas trop sur les monstres classiques. En revanche, la plupart des affrontements de boss demanderont tout de même un minimum de réflexion et de stratégie.
Il n’est ainsi pas rare de devoir changer son équipement pour s’adapter aux spécificités des ennemis les plus puissants. Il en ira de même pour les quartz. Mais oui, vous savez ces items que l’on peut équiper sur nos personnages pour changer leurs caractéristiques et les magies qu’ils peuvent utiliser. L’équivalent des matérias de FF VII par exemple. Ce système déjà présent dans Trails From Zero fait lui aussi son retour dans Trails To Azure. La petite nouveauté de ce côté-là, c’est l’arrivée des Master Quartz. Comme leur nom l’indique, ce sont des quartz principaux qui orientent le style et les affinités élémentaires du personnage qui s’en équipe. Encore un ajout qui se révèle assez mineur même s’il n’est pas inintéressant.
Comme pour l’opus précédent, le système de combat se veut donc à la fois simple et efficace. Rapide à prendre en main pour les novices en jeux de rôle mais proposant tout de même plusieurs mécaniques pour satisfaire les amateurs du genre.
En résumé, Trails To Azure est bien le prolongement de Trails From Zero. Rien n’a été touché par rapport à la recette de son ainé ou presque. Les quelques apports sont minimes et on frôle la copie carbone. Ce constat peut légitimement être à déplorer. Il permet malgré tout de dire que si vous avez aimé le premier épisode, vous accrocherez au second. Le scénario apporte tout de même plus de profondeur et d’intrigues que le premier volet. Mais encore une fois, il faudra maitriser l’anglais pour lire les textes ou le japonais pour écouter les voix. Le système de combat quant à lui demeure intéressant à utiliser avec son aspect stratégique. Si vous êtes un fan de la saga, vous prendrez une nouvelle fois du plaisir pendant de nombreuses heures. Ce second opus est indéniablement toujours sur les bons rails du premier.
Visitez notre Linktree pour retrouvez nos réseaux sociaux et partager avec nous vos avis sur le jeu. Sinon vous pouvez également le faire en commentaires.