TEST – Trails of Cold Steel III, toujours sur de bons rails ?

On remonte dans le train pour un troisième épisode

Legend of Heroes: Trails of Cold Steel III

Développeur : Nihon Falcom
Éditeur : NIS America
Genre : J-RPG
Support  : PS4 (version test fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 22 octobre 2019
Prix : 59,99€ à la sortie
trails of cold steel iii


La licence Legend of Heroes: Trails of Cold Steel en Europe, c’est toujours un peu un voyage dans le temps. Le premier et le second opus étaient tous deux sortis, à l’époque sur PS3, avec plus de deux ans de retard par rapport à la sortie japonaise. C’est le même traitement que subit ce Trails of Cold Steel III puisque le titre a vu le jour en septembre 2017 au pays du Soleil Levant. Un long voyage qui reste malgré tout amorti par les sorties chez nous au cours de cette année, des remasters PS4 de Trails of Cold Steel (le test à lire ici) et Trails of Cold Steel II (le test à lire là). L’occasion pour nous autres occidentaux d’enchainer rapidement les trois volets d’une saga que l’on sait encore à conclure puisque le 4e épisode est déjà disponible au Japon depuis un bon moment. Mais pour l’heure, nous allons nous pencher sur ce Trails of Cold Steel III pour un test de la bête.

Un nouveau départ

L’histoire reprend environ un an et demi après la fin du dernier épisode. Alors que tous ses camarades de la Classe VII avaient quitté l’académie militaire de Thors, notre héros Rean Schwarzer, y avait lui poursuivi ses études. Aujourd’hui, il est fraichement diplômé et son statut a bien changé. Nous l’avions connu en tant que simple élève, il est aujourd’hui un sorte de héros de guerre. En effet, la situation géopolitique instable autour de l’Empire d’Erebonie, où se situe l’action, a été réglée par une « pacification » de la zone par, entre autres, Rean et son Valimar, ce mécha surpuissant. Dans le processus, plusieurs parties de la région ont été annexées par Erebonia, entérinant son statut de super-puissance locale.

Rean s’est ainsi fait un nom, le Chevalier Cendré, et on le retrouve, dès le début de ce Trails of Cold Steel III, dans les nouvelles fonctions qu’il va désormais occuper, celles d’instructeur dans la nouvelle annexe de l’académie de Thors. Un nouveau bâtiment construit dans une ville voisine pour des raisons qui semblent bien obscures. Rean va avoir sur place la charge de la nouvelle promotion de la classe VII. Derrière la création de laquelle se cachent là aussi, et encore une fois, de nombreux mystères que l’on découvrira au long de l’aventure.

C’est bel et bien sur de nouvelles bases scénaristiques que s’établit le postulat de départ du jeu. Avec de nouveaux visages à apprendre à connaitre alors qu’au travers des deux épisodes précédents, nous nous étions attachés à la petite bande de Rean. Seulement, l’astuce se révèle être payante puisque l’intérêt du joueur va résider dans la volonté d’être mis au parfum de ce qu’il s’est passé pendant le gap entre l’épisode précédent et ce Trails of Cold Steel III. Bien entendu, tout un tas de trognes familières feront leur apparition au fur et à mesure dans un immense puzzle de trames de fond qui vont finir par s’imbriquer. Si comme moi, vous aviez accroché à l’univers des deux premiers volets, qui se rapproche d’un manga à de nombreux égards, vous prendrez forcement du plaisir à suivre cette nouvelle aventure remplie de personnages souvent loufoques et excentriques, parfois un peu clichés, mais tous tellement sympathiques.

Un univers intact

Un plaisir à double titre car cette fois-ci le jeu bénéficie d’une traduction française. J’avais déploré que les remasters n’aient pas eu le droit à une localisation pour tenter d’attirer plus de joueurs alors là, je dois souligner la bonne initiative. Pour autant, je suis obligé de pointer le fait que la traduction n’est pas exempte de reproches, loin s’en faut. Il y a par exemple un cafouillage complet sur les tutoiements et les vouvoiements, ou encore une utilisation abusive d’abréviations dans les menus qui rendent très difficile la compréhension des effets de l’équipement et des magies. Enfin, il y a quelques libertés prises sur certains noms qui semblent d’ailleurs varier d’une scène à l’autre donnant l’impression que les traducteurs ne connaissaient pas l’univers de la licence et naviguaient donc un peu à vue… mention spéciale pour « The Bracer Guild » qui devient « La Guilde des Brazers » (avec un seul Z). Attention aussi aux items qui n’ont pas le même nom dans les dialogues et l’inventaire (exemple : les ignames (?) dans les dialogues sont des cent-pattes dans l’inventaire). Malgré tout, la traduction est bienvenue tant il y a de dialogue. Parfois un peu trop d’ailleurs.

Du côté des voix, pas de français mais la possibilité de switcher entre les doublages japonais ou anglais. Le deux sont de qualité mais comme pour les versions PS3 des premiers épisodes, on se dit parfois que certains passages auraient mérité d’être doublés. Notamment ceux où un personnage bénéficie d’une voix mais pas notre héros. Tellement étrange.

Pour continuer avec le son, je parlerai des musiques. Elles sont très agréables à écouter et souvent sur le ton d’une certaine mélancolie qui contribue au charme de l’univers de ce Trails of Cold Steel III.

Puisque l’on a parlé de l’aspect sonore, passons à l’aspect visuel. Comparé à ses prédécesseurs et même par rapport aux remasters, le jeu a subi une nette amélioration graphique. Il faut dire que lui a été développé spécialement pour la PS4 et il eût été étonnant de ne pas avoir de meilleurs graphismes. Les contours sont bien mieux définis et les textures sont bien plus lisses. Les couleurs sont toujours aussi chatoyantes et le rendu est donc bien loin d’être dégueulasse grâce à cet aspect manga. Seulement le moteur physique ne semble lui pas avoir changé et il continue à donner une sensation de rigidité aux personnages durant les cut-scenes. Encore une fois, dommage de ne pas avoir utilisé le super coup de crayon que l’on voit dans l’opening en anime pour en faire des cinématiques.

D’autant que le chara-design des personnages est plutôt cool avec des looks très typés manga. Même les monstres sont pas mal mais on repérera tout de même quelques réutilisations de ceux présents dans les opus précédents… mais aussi beaucoup de nouveaux.

Un gameplay bien familier

Dans les grandes lignes, le gameplay est très similaire aux deux premiers opus. A tel point qu’il est difficile de parler de celui de Trails of Cold Steel III sans risquer de tomber dans de la redite. Je vous renverrai donc sur les tests des remasters si vous souhaitez approfondir cet aspect. On va tout de même en parler brièvement ici, rassurez-vous.

Tout d’abord le système de jeu structurant la narration reste le même. Alors élève, Rean alternait les phases à l’Académie et les sorties pédagogiques sur le terrain pour remplir tout un tas de quêtes plus ou moins banales données notamment par des quidams. En tant qu’instructeur, il connait à peu près la même destinée. De nombreuses missions nous seront ainsi confiées même si la façon dont elles seront amenées gagne très légèrement en variété. La plupart de ces quêtes seront annexes et permettront d’améliorer notre campus ou glaner quelques piécettes tandis que d’autres seront obligatoires pour faire progresser l’histoire.

On aura aussi toujours les petits évents qui permettent de tisser des liens avec nos compagnons d’aventure ce qui permet de les rendre plus forts au combat.

Le reproche que l’on pouvait faire sur les deux premiers épisodes peut donc se refaire ici : le côté très dirigiste de la progression sur une bonne partie du jeu. Difficile de s’échapper des rails de l’histoire pour prendre un peu de bon temps entre deux pans de scénario. Même si un nouveau jeu de carte, dans le style de Hearthstone, fait son apparition, les activités secondaires ne seront ni légion, ni ultra-passionnantes. Encore une fois, les zones à parcourir ne sont que des couloirs pour accentuer le côté dirigiste. Seulement au bout de trois épisodes, on s’y est fait.

Du côté du système de combat, là aussi très peu de nouveautés à se mettre sous la dent. Cependant, il était déjà bon et continue à l’être. Pour en faire un petit résumé, nous sommes face à du tour par tour avec un déplacement libre sur la zone de combat. Ce qui demande parfois de bien se placer pour profiter au maximum d’un buff et d’éviter certaines attaques spéciales. Il y a de temps à autres des tours bénéficiant d’un bonus ou un malus et comme on a la vue sur les tours suivants, on peut essayer de placer notre prochaine attaque pour la faire coïncider avec le moment où le bonus va tomber ou au contraire d’essayer d’éviter le malus.

Pour rajouter un peu de stratégie à tout ça, un apport de Trails of Cold Steel III concerne des ordres que l’on peut donner en plein combat et qui permettent d’appliquer divers bonus en échange de points d’action. En apparence anecdotique, ce système se révèle assez utile pour se sortir de situation compliquée, surtout en début d’aventure.

Sinon on retrouve exactement tout ce qui faisait le sel des premiers opus. Les combats qui se déclenchent en percutant les ennemis sur la map que l’on peut prendre à revers pour encore des bonus en début de combat, les links de nos personnages qui permettent de créer des combos, les attaques spéciales, etc… On retrouve également les quelques phases de combat à bord de Valimar que l’on avait pu découvrir dans le deuxième opus. Impossible pour tout connaisseur de la saga de ne pas retrouver rapidement ses marques.

On notera au passage le changement dans les menus pour naviguer entre les possibilités durant les combats. On ne parcourt plus les options en faisant tourner une roue, tout est désormais à portée de touche, ce qui est bien plus rapide et ergonomique. Il y a aussi un petit coup de jeune dans l’ensemble des menus (en combat et hors combat) qui donne un côté un peu moins austère. C’est d’ailleurs dans le menu hors-combat que l’on retrouve nos personnages dessinés avec ce fameux jolis coup de crayon. Ah si seulement ils avaient mis des cinématiques en anime !

Le constat est assez simple pour résumer ce que l’on peut penser de Trails of Cold Steel III. Si vous avez joué et apprécié les deux premiers épisodes, vous serez forcement conquis par ce troisième opus. La recette a été reprise ici, avec quasiment les mêmes forces et faiblesses. La durée de vie du premier run est conséquente et un new game + est possible pour ceux qui aiment tout compléter. Pour les nouveaux venus dans la saga, même si je ne saurais que trop vous recommander de l’attaquer par le début (en anglais), sachez qu’un excellent résumé des événements précédents est tout de même disponible et en français pour le coup. Si les J-RPG sont votre tasse de thé, Trails of Cold Steel III en est un représentant très honorable.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un univers toujours aussi sympathique
  • Un système de combat bien rodé
  • Une direction artistique soignée
  • Un scénario plein de rebondissements
  • Une traduction française (bien que maladroite)

Points faibles

  • Toujours un peu trop dirigiste
  • Beaucoup d'environnements "couloirs"
  • Parfois un peu trop bavard
7.5

Good

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