TEST – Tribes of Midgard, rendez-vous au Ragnarök

Les druides ont décidé de mener le combat dans la vallée et j’espère être digne de la tribu de Midgard

Tribes of Midgard

Développeur : Norsfell
Éditeur : Gearbox Software
Genre : Action / Survie
Supports : PS4, PS5, PC
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 27/07/2021

 

Tribes of MidgardPremier jeu du studio canadien Norsfell, Tribes of Midgard nous propose un voyage au cœur de la mythologie nordique. Alors pas de bourrinage intensif contrairement à l’image que l’on se fait habituellement de ce folklore. Vous savez, les vikings, tout ça… Au contraire, le titre possède un gameplay basé sur de la survie/crafting qui demande de la finesse dans un monde de bruts dirons-nous. Alors est-ce que Tribes of Midgard parvient à faire mouche et a-t-il les moyens de s’imposer comme un incontournable du moment ? La réponse en quelques lignes.

Du rififi au Valhalla

Il y a fort longtemps les dieux, craignant que la destruction d’Yggdrasill, l’arbre monde, ne les rendent vulnérables, ont caché plusieurs pousses sur Terre. Les humains ont alors prospéré autour des ces pousses durant de nombreuses années. Seulement voilà, les ennemis de Midgard ont fini par découvrir ces petites cachoteries et ont commencé à les détruire une à une. Afin de les protéger, les dieux ont dépêché sur place les héros du Valhalla, autrement dit les joueurs.

En toute franchise, le scénario n’est qu’un prétexte. Outre une introduction de l’histoire dans le tutoriel, la narration sera quasi-inexistante, se faisant uniquement au travers des différents objectifs du jeu.

Au-delà de l’histoire, l’univers visuel de Tribes of Midgard est en cohérence avec ce que l’on est en droit d’attendre de la mythologie nordique. Le chara-design est réussi, qu’il s’agisse de celui des différents personnages (jouables ou PNJ) ou de celui du bestiaire où l’on retrouve entre autres des trolls et autres bêtes mystiques. Les environnements aussi correspondent à l’imaginaire des terres nordiques de l’héroïc fantasy. Pour être bref, la direction artistique dans son ensemble est de qualité. Les graphismes cartoonesques ont beaucoup de style même s’ils ne sont pas totalement parfaits.

De son côté, l’ambiance sonore est plutôt discrète voire même minimaliste. Quelques lignes de dialogue dans l’intro, un ou deux mots en dialecte inconnue de la part des PNJ et peu de musiques vraiment marquantes. Sobriété maximale. Notons tout de même que les textes sont en français ce qui se révèle un point non négligeable tant les menus regorgent d’informations essentielles pour progresser dans notre aventure.

C’est la première fois que je pars au combat

Parlons-en d’ailleurs de l’aventure. Comme je le disais en introduction, Tribes of Midgard est un jeu de survie et de crafting en 3D vue du dessus avec une caméra qui ne pivote malheureusement pas. Les bases du jeu sont simples : lâchés au cœur d’une map générée aléatoirement, les joueurs que nous sommes ont la lourde tâche de protéger une pousse d’Yggdrasil, l’arbre monde. Celle-ci se trouve au milieu de notre petit village. Tous les soirs les terribles Helthings vont tenter de détruire cette pousse qu’il faudra donc défendre pour éviter le Game Over, c’est aussi un système de tower-defense.

Pour ce faire, il faudra évidemment s’armer mais le petit problème c’est que lors de notre première arrivée en Midgard nous sommes presque nu. Heureusement, les alentours du village sont parsemées de ressources à collecter pour pouvoir crafter divers équipements : armes, protections, potions et pièces de construction. Ces dernières seront très utiles pour fortifier notre village en créant des portes et des tours de défense.

Pour nous aider à crafter tout ça, plusieurs PNJ peuplent notre camp retranché. Au début, ils ne proposeront que des équipements de base alors à nous de les faire progresser pour qu’ils puissent être en capacité d’avoir mieux à offrir. Cette progression se fait via l’échange d’âmes. C’est un peu la monnaie de Midgard. Quasiment tout ce qu’il sera possible de renforcer se fera à l’aide de ces fameuses âmes. C’est aussi elles qui pourront soigner la pousse d’Yggdrasil quand celle-ci aura trop reçu de coups.

Heureusement les âmes se glanent un peu partout et tout le temps. En tuant des monstres, en collectant des ressources ou en réalisant les quêtes annexes que vous donneront certains PNJ disséminés à travers la carte. Attention toutefois, les âmes sont une substance très volatile et si vous mourrez, vous les perdrez toutes. Quant au butin que vous transportiez alors, il se retrouvera à l’endroit exact de votre mort et il faudra retourner sur place pour en récupérer une partie.

Dans le mode Saga, c’est à dire le mode histoire, au-delà de la simple survie, il faudra réussir un à un les objectifs du jeu afin d’atteindre le boss final. Si ce mode est jouable en solo, Tribes of Midgard est tout de même orienté multi. Il faut d’ailleurs bien convenir que le jeu est bien plus abordable en coopération qu’en solitaire tant il y a de choses à gérer. On retrouve pêle-mêle la fortification du village, la course à l’équipement, la collecte de ressources, les objectifs à remplir, les évènements aléatoires, les Helthings qui attaquent quasiment tous les soirs et les Jötunn, ces divinités sacs à PV très puissantes, qui attaquent aussi de temps à autres. Ça en fait du boulot.

Winter is coming

Sans compter que la map est très grande. Comme évoqué précédemment, la carte est générée aléatoirement mais garde des caractéristiques communes. Outre le village, la map est divisée en différentes zones pouvant être de type bien identifié : forêt lumineuse, marécages, terres de feu ou encore de glace. Chacune des zones regorge de ressources et d’ennemis qui lui est propre et c’est pour ça qu’il faudra fouiller au bon endroit en fonction du prochain item que l’on souhaite crafter. Heureusement de nombreux portails permettent les voyages rapides entre les zones.

Autre mécanisme du jeu, les cycles du temps. Vous l’avez deviné en étant un peu perspicace, il y a d’abord le cycle jour/nuit (hé oui, vu que les Helthings n’attaquent que la nuit). Seulement dans Tribes of Midgard, les saisons changent aussi. De l’été vers l’hiver. Qui dit hiver dit froid glaçant bien sur et il faudra s’équiper en conséquence mais les nuits sont également plus longues en hiver. Par conséquent, les assauts des Helthings sont plus longs et les temps de récolte plus courts. Un système certes logique mais qui donne clairement du piment au jeu.

La vie est rude sur les contrées de Midgard et les combats le sont tout autant. Pour défaire tout ce qui traine ici-bas, nous pourrons crafter plusieurs armes : des haches, des épées, des masses et des arcs pour jouer à distance. En fonction du niveau de l’arme, différents sorts seront accessibles en plus des éternels coups de base. L’équipement peut aussi être de type élémental ce qui se montrera plus ou moins efficace en fonction des ennemis que l’on affronte. Autrement dit, il faut bien choisir son stuff.

Enfin, il y a un système de classe avec trois choix de départ et trois autres qui peuvent être débloqués au fur et à mesure de nos parties en réussissant certaines actions. Il faudra essayer de trouver un équilibre dans le choix des classes car chacune d’elle possède ses spécialités et son arbre de talent que l’on remplira en gagnant des niveaux durant une partie, jusqu’au level 10 maximum. Ça c’est pour le niveau « in-game ».

Il y aussi le niveau que je qualifierais de général et qui se repose sur un système de pass de combat comme des jeux comme Fortnite ou Fall Guys proposent. Plus on monte de niveau, plus on débloque des objets spéciaux qui peuvent être soit purement cosmétiques soit être susceptibles d’étoffer notre équipement de départ lors d’une nouvelle partie, ce qui nous évitera de débuter complètement à sec.

Vous me voyez venir, ce système s’accompagne bien entendu de son store qui permet, via des micro-transactions, de débloquer de la monnaie virtuelle pour pouvoir faire des emplettes de skins. Chacun a son propre avis sur ce genre de système et c’est pas ici qu’on mettra tout le monde d’accord donc enchainons !

Un avenir à bâtir

En tout cas, plusieurs saisons sont au programme ce qui devrait permettre de renouveler un peu les maps qui même si elles sont générées aléatoirement restent dans le fond très similaires ce qui peut rendre les parties répétitives, surtout quand on enchaine les échecs rapides. De même, une fois le boss final vaincu, il sera compliqué de s’y remettre vu que les parties sont plutôt longues même si le mode Survie peut entraîner les joueurs avides de records. On peut donc imaginer avoir le droit à tout un tas de nouveau boss à l’avenir, et des nouveautés en tous genres. Il y a donc vraiment moyen d’offrir du contenu bien varié sur le long terme et c’est même une nécessité. A voir dans les faits comment cela se traduira.

Avant de passer à la conclusion, je vous donne ce qui est pour moi un vrai point noir du jeu : l’absence de cross-play. Le jeu est sorti sur PS4, PS5 et PC et impossible pour le moment de jouer avec les petits camarades sur les autres supports. Une hérésie pour un jeu qui se veut avant tout multijoueur. Je sais que des pourparlers sont en cours pour rectifier ça et je pense que c’est une nécessité pour éviter que le jeu périclite.

Surtout qu’avec son gameplay exigeant et ses parties pouvant être très longues, il est important de pouvoir brasser des joueurs venant de plus de plateforme possible pour se donner le plus de chance de monter des groupes sérieux. Parce qu’il sera très difficile de réussir les objectifs sans un minimum d’organisation ou tout du moment sans une certaine rigueur. Notons que l’on peut librement quitter une partie et y revenir plus tard si jamais on doit quitter subitement… à condition que vos coéquipiers soient encore en course à votre retour.

En effet, Tribes of Midgard nous permet de quitter la partie puis de la reprendre plus tard en reprenant là où en sont les autres joueurs. Bien entendu, en quittant trop longtemps, on risque de ne pas être suffisamment équipé pour affronter les évolutions de la carte. Sauf si nos petits camarades ont fait le nécessaire pour nous prévoir de quoi passer l’hiver. Heureusement, le niveau des monstres s’adaptent au nombre de joueurs présents dans la session, ce qui évite les mauvaises surprises. S’il n’y a plus de joueurs connectés, la partie se met en pause. Normal.

Pour revenir sur les défauts, il reste à l’heure actuelle des bugs de-ci de-là, notamment au niveau de la navigation dans l’interface. On suppose que cela sera corrigé rapidement. Les serveurs sont globalement stables (sur PS4), même si j’ai rencontré quelques problèmes de déconnexion subite. Sans doute un problème inhérent à tous les jeux multi qui se lancent.

En résumé, Tribes of Midgard est un jeu qui rendra facilement addict les fans de jeu de survie/craft. Très exigeant, il aura cependant du mal à attirer les réfractaires au genre et n’attirera pas les joueurs de tous bords comme a pu le faire à son lancement Fall Guys par exemple. Mais était-ce l’objectif ? En tout cas, le système de jeu est de qualité et avec d’autres saisons à venir, il offre un potentiel de renouvellement intéressant. Pour une première, le studio Norsfell a plutôt bien réussi son coup. Il ne reste qu’un vrai problème de taille à régler : l’absence de crossplay.

 

Une session de gameplay pour vous faire une idée :

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Un gameplay addictif
  • Une direction artistique soignée
  • La coopération mise à l'honneur

Points faibles

  • Pas de crossplay (au lancement)
  • Quelques bugs à régler
7.5

Good

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