TEST – Vampire Swansong

Le cygne ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvu
Quand l’inquisition fut venue

Développeur : Big Bad Wolf
Éditeur : Nacon
Genre : RPG Narratif
Plateformes : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series X/S
Date de sortie : 19 mai 2022
Support de test : PC

Après The Council fort prometteur mais aussi fort décevant, Big Bad Wolf nous revient toujours dans ce genre qu’il affectionne du RPG narratif dans un jeu sous licence Vampire la Mascarade. Célébrissime licence qui eut même droit à sa propre série TV. Dans cet univers étendu, monde des ténèbres, les vampires se sont organisés en clans, chacun ayant ses particularités et buts. Les nosferatus sont les plus horrifiques et font référence directe au film éponyme, les malkaviens sont instables etc. Les clans les plus importants (et jouables) se sont organisés en une organisation secrète : La Camarilla. C’est dans ce contexte que l’on vous propose d’incarner, tour à tour, 3 vampires issus des clans : Toreador, se voulant artiste et proche de l’humanité , Ventrue, les aristocrates gardiens des valeurs vampiriques, et bien évidement celui sans qui le jeu n’aurait pas eu la même saveur : une Malkavienne.

Emem, Leysha et Galeb sont sur un bateau

De toute évidence le bateau va se prendre un iceberg puisqu’un code rouge a été émis, l’impensable a été commis, la cour de Boston de la Camarilla a été attaquée. Le Prince (titre qui ne semble pas se décliner au féminin) demande à 3 individus de remplir des missions bien spécifiques. Galeb le Ventrue devra, dans un premier temps, mettre à l’abri les documents financiers de la cour de Boston, Emem devra s’assurer que les accords avec des clans dissidents tiennent toujours tandis que Leysha, accompagnée de sa fille elle aussi vampire, des Malkavs enquêtera sur le lieu de l’attaque. De ces points de départ, l’histoire va se complexifier, se croiser à travers ces trois personnages qui l’alimenteront de leurs propres problématiques et enjeux personnels.

Galeb est tiraillé entre un infant trop autonome et déjà membre du primogène et une humaine à haut potentiel dont il veut faire son infant. Leysha est sortie de l’asile par le Prince pour aider sur ce code rouge, tandis qu’Emem doit composer avec une sire (celle qui a fait d’elle une vampire) trop présente et maternelle.

Ces trois acteurs ont leurs spécificités que vous choisirez, au fil des niveaux, de spécialiser encore plus. Ainsi Galeb est clairement présenté comme le négociateur celui qui va jouer avec l’esprit de ses interlocuteurs, là où Emem sera plus dans l’action avec un pouvoir de célérité permettant de passer obstacles et aussi de faire les poches de certaines personnes. Leysha sera votre caméléon, capable d’être invisible ou d’endosser le costume voire l’identité d’un PNJ.

Un pur JDR Narratif

En cela Vampire Swansong ne vous demandera pas de faire preuve de capacités martiales ou de réflexes particuliers, hormis lorsque vous vous nourrirez d’humains pour charger votre barre de faim. Votre personnage ayant à sa disposition des capacités sociales (intimidation, rhétorique…) consommant une ressource de dialogue, et des pouvoirs surnaturels remplissant une barre de faim. À vous dès lors de trouver une safe room pour conduire votre future victime ou de vous contenter de rongeurs.

À la fin de chaque niveau (une vingtaine au total) vous gagnerez des points d’expérience en fonction de vos réussites (renseignements trouvés, documents d’importance détruits et autres victoires) que vous pourrez dépenser au début du niveau suivant mettant en scène le personnage, entre attributs, compétences et disciplines. Dès le début il vous est proposé des archétypes, nous vous conseillons d’y aller librement et de ne pas investir dans les compétences d’exploration (sécurité et technologie) surtout si vous êtes un fin limier. Tous les codes et clefs vous bloquant pouvant être obtenus autrement, donnant ainsi à Vampire Swansong un goût d’escape game (avec une ou deux énigmes capillotractées) que chacun appréciera certes selon ses attentes, mais qui interrogera sur ses personnages agissant dans l’ombre et le plus grand des secrets laissant en libre lecture ou presque des mots de passe vitaux. Il aurait été bon de forcer les joueurs à choisir ces compétences en rendant inaccessibles ces codes.

Les arbres de disciple et les scénarios étant adaptés à nos 3 créatures de la nuit, l’expérience de jeu d’un personnage à l’autre est suffisamment différente pour justifier ce découpage. Et à l’inverse de The Council, Vampire Swansong reste globalement cohérent d’un niveau à l’autre, d’un personnage à l’autre. Cohérence du scénario qui nous amènera à visiter l’ensemble de l’univers de White Wolf : humains, Camarilla, factions dissidentes, BBW nous fait un tour du propriétaire plutôt bien amené et jamais forcé.

Ces arbres vont vous permettre d’avoir accès à différentes options de dialogues et d’actions mais aussi de gagner des confrontations vous opposant aux autres. Dans les moments clef, vous devrez prendre l’ascendant dans une conversation : rhétorique, psychologie, intimidation, domination, quel sera votre choix ? Dicté par les indices trouvés et par vos choix de style de jeu et de personnages, vous devrez en X étapes, convaincre votre interlocuteur. Attention les erreurs sont comptées et pourraient vous faire perdre l’échange ? Game Over ? Non le jeu ne s’arrête pas, même pas en cas de décès, il continuera son récit et vos échecs influeront sur la fin.

Le vilain petit canard

Scénario cohérent et ne laissant pas de trous, liant entre personnages et aventures mais trop peu d’interactions entre nos personnages. On aurait aimé voir les actions et surtout les réussites de l’un influer sur le contexte de l’autre. Hormis un passage avec un loup-garou, ces interactions indirectes sont trop discrètes. On aurait aimé aussi un peu moins de discrétion sur les animations des personnages. Là encore, on observe un mieux, les personnages ne gesticulent plus pour rien pendant les dialogues, quelques sourcils sont un peu trop autonomes par moments, mais on aurait aimé que les personnages ne restent pas sur place en se tournant un peu autour en interagissant avec le décor, bref en donnant un peu plus de vie et oui même pour des vampires.

Ceci dit, rappelons-nous du contexte, et pour un jeu narratif ce dernier défaut n’est peut-être qu’un détail. Ce qui est peut-être moins de l’ordre du détail, c’est la fin ou plutôt les fins qui proposent leur propre animation pour les grandes lignes issues de vos choix, échecs et réussites mais qui se contentent d’un texte sur fond noir pour expliquer les variantes et points plus mineurs, un petit sentiment d’inachèvement.

On notera en contrepartie la rejouabilité flexible de Vampire Swansong qui propose de choisir son niveau et d’accélérer les dialogues une fois l’aventure conclue qui n’est pas sans rappeler le système d’Heavy Rain (entre autres).

Vampire Swansong pose son ambiance en restant fidèle à la célèbre licence. Scénario cohérent et immersif, personnages au charisme indéniable, rejouabilité facilitée pour les plus curieux, il attirera à lui tous les amateurs du genre et amoureux de la Mascarade.

Points forts

  • Immersif
  • Scénario solide
  • Personnages charismatiques
  • L'ambiance de la mascarade
  • Le doublage voix

Points faibles

  • Animations monolithiques
  • Manque de liant entre les personnages joués
  • Un peu trop "Escape Game" par moments
7.5

Good

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)

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