TEST – WoW Dragonflight souffle le chaud et le froid

Les tambours de guerre résonnent pour le ralliement !

WoW Dragonflight

Développeur : Blizzard Entertainment
Éditeur : Blizzard Entertainment
Plateformes :  PC
Version pour le test : PC
Genre : MMORPG
Date de sortie : 2 décembre 2022

A peine remis d’une menace planétaire telle que tout le monde a préféré l’oublier même l’introduction de cet épisode, le monde d’Azeroth voit le retour des vols draconiques et des primaires, couvées ayant refusé le don des Titans et ayant perdu la guerre civile draconique. Après 10 000 ans de sommeil, l’île au dragons est accessible aux mortels et vous allez devoir renfiler votre plus belle cotte de maille pour sauver le monde, encore une fois.

Vol au-dessus d’un nid de dragons

Raszageth la mange tempête cherche à anéantir les vols draconiques en libérant les incarnations, ce qui va être l’évènement instigateur de votre départ pour la nouvelle île découpée en 5 zones en comptant la zone de départ des Dracthyr, nouvelle race accessible avec ce WoW Dragonflight. 5 zones qui vous demandent d’aider les différents vols, 5 zones qui, sans être totalement originales (le jeu en compte plus d’une centaine), gardent toujours leur identité propre, ce qui reste un tour de force. Aide qui s’articule toujours autour du même bon vieux créneau : situation initiale, conflit, trahison (mais pas tout le temps), quêtes, dénouement final, obtention du drake de la zone/vol et invitation à aller voir la zone suivante.

Ce qui frappe dans un premier temps c’est un décalage du curseur de la narration. Ainsi si de MOP à Shadowlands nous avions noté que le héros n’était plus le joueur ou son groupe mais l’histoire et les PNJs, ne faisant de vous que des instruments voire des faire-valoir, vous semblez avoir été remis au centre du village en ce début d’extension. Bon après… vous avez beau être le héros qui est revenu du monde des morts, le tueur de Ragnaros, le décimateur du vol noir, le fléau du fléau, le tueur d’esprit, le tueur de dieu, la menace des titans, le vainqueur de la belette de Weschester, on ne pourra s’empêcher de vous demander de cueillir des fleurs ou assaisonner des plats, parce que pourquoi pas. Paradoxe qu’on retrouve toujours dans la montée en puissance de l’équipement, ainsi vous propose-t-on un meilleur item mais seulement si vous réglez le problème local, problème local qui serait réglé plus efficacement, rapidement et facilement si on vous donnait l’item ou que le soldat en question utilisait l’item en question : le petit paradoxe du MMORPG (certains y échappent ceci dit), pour faire court je vous renvoie vers notre essai sur le MMORPG parfait.

Dans un second temps, c’est le name dropping qui frappe, jamais autant de noms ne m’avaient semblé être donnés, lâchés par salve, on a du mal à comprendre qui est qui, qui a fait quoi, sentiment qui perdure dix minutes le temps de nous souvenir que personne ne lit les quêtes, alors pourquoi nous ? On reste cependant choqués du forcing fait pour caser le maximum de références pop-culture en un minimum de temps, comme si WoW Dragonflight voulait nous hurler dans les oreilles à quel point il est comme nous et qu’il nous comprend. Summum de l’exercice avec ce passage déjà pénible avec Chromie (je déteste ce personnage) qui se termine par une séquence Multiverse avec une Aile de Morgullugull, Aile de mort si le monde était 100% Murloc.

Nouvelles zones, nouvelle race et nouvelle classe (on y reviendra dans les prochains paragraphes) ne sont pas les seuls ajouts. Notons une interface légèrement retravaillée et épurée et des modifications notables sur vos templates et métiers.

Pour le premier point on retourne vers la source (vanilla) avec un bon arbre double de talents à optimiser selon vos objectifs et façon de jouer. Un retour salvateur même si, ne nous faisons pas d’illusions, vous passerez sur un site spécialisé pour copier/coller une fois passé niveau 70.

Pour le second, sans parler de rework, Blizzard a voulu redonner un coup de jeune en ajoutant des spécialisations et des caractéristiques. Exemple concret avec l’enchantement qui voit apparaitre ingéniosité (probabilité d’utiliser moins de composants), vitesse, difficulté (à atteindre pour fabriquer en qualité maximale), compétences et inspiration (probabilité de fabriquer à compétence plus élevée). Pour vous aider à booster vos stats vous pourrez équiper votre interface de métiers d’objets jouant sur ces caractéristiques, tout comme votre arbre de spécialisation dont nous parlions en début de paragraphe. Pas d’inquiétude, si tout se passe comme prévu, seuls les enchanteurs, cuisiniers et alchimistes auront une quelconque utilité.

Pimp my Drake

La principale originalité de WoW Dragonflight vient donc des dragons, et notamment des drakes, de vos drakes qui vont un peu plus remplir votre écurie. Dès les premiers pas vous aurez la possibilité de planer à travers l’île aux dragons. Votre nouvelle monture ne vole pas vraiment mais peut prendre son élan pour chevaucher les cieux. Au fil de l’aventure vous débloquerez naturellement de nouvelles possibilités telles qu’impulsion, ascension ou encore chekpoint. Vous serez aussi amené à débloquer des ajouts esthétiques que ce soit via le loot, les quêtes ou des dracoglyphes à trouver, cachés dans le ciel. Une personnalisation purement graphique pour faire de ce fier et puissant destrier, votre poupée. Par contre les dracoglyphes vous permettront d’avancer dans un arbre de talents améliorant votre expérience à dos de drake.

Principale originalité et principale réussite, planer de zone en zone, de quête en quête est une bouffée d’air frais, un sentiment de liberté même si, encore une fois, il ne s’agit pas du vol que vous connaissez dans les autres zones. Conséquence directe sur la géographie des zones concernées, certains espaces au sol font un peu vide pour donner de la place dans le ciel.

C’est une bonne situation ça évocateur ?

Vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres, une rencontre avec le Dracthyr tout d’abord qui rappelle le worgen avec un double aspect plus humain qui sait utiliser ailes et queue pour repousser ses ennemis mais aussi planer sans aide. Ensuite avec l’évocateur, classe pouvant être soigneur ou DPS, avec la particularité de zoner un peu tout le temps, un peu trop peut-être, jouant sur des notions de charge de pouvoir, de déplacements rapides cumulant dégâts et effets, le tout en maille car c’est plus chic mais moins soyeux.

Sentiment très subjectif et donc personnel, je ne suis pas persuadé que la classe passe l’effet de découverte de WoW Dragonflight.

WOW Dragonflight : le renouvellement dans la continuité.

Bon, vous vous en doutez World of Warcraft ne se révolutionne pas vraiment, on continue de vous demander de dessouder l’équivalent d’un pays du G7 pour avancer, de tuer 20 hippopotames pour récupérer un morceau de viande, le tout pour faire progresser sa renommée auprès des 4 factions qui avanceraient plus vite si elles s’alliaient vraiment. Mais bon tout monde ne peut pas avoir lu l’art de la guerre.

Un petit ajout notable cependant concerne les cibles. Historiquement un mob lootait xp et items à celui qui le tapait en premier, puis au fil des années, Blizzard a permis à des joueurs non groupés de gagner sur une même cible pour peu que les joueurs fassent partie du même camp. Et bien sachez que vos quêtes seront facilitées par le fait que cette limite ait été levée, horde ou alliance vous pouvez joyeusement taper sans restriction. Un élément de gameplay important pour les serveurs PVE balancés non équitablement, et qui va de paire avec une narration unique. De là à ce que horde et alliance se rendent compte qu’à force de taper sur les mêmes menaces, il pourraient bien s’allier et ainsi permettre aux joueurs, le désirant, de faire des donjons ou des raids ensemble il n’y a qu’un pas, enfin dans mon esprit.

Côté donjons (8 au lancement) ils sont peu mémorables, même son de cloche niveau mécaniques des boss (à voir en MM+ avec les affixes) et la moitié sont monochromes (nuances de rouge, de bleu), on notera la volonté de faire plaisir aux anciens, comme à chaque extension, en revisitant un donjon historique, cette-fois ci Uldaman qui colle effectivement au contexte de Dragonflight. Mais surtout niveau gameplay on reste sur le « pull le plus possible, zone comme un décérébré et va le plus vite possible pour la clef mythique« . Alors oui des donjons on peut en faire 4 par soir facilement, mais je fais partie des nostalgiques qui nettoyaient proprement une instance à coup de mouton ou sap jusqu’à WOW BC. Le côté no brain pour s’équiper vite pour taper la perf pour s’équiper plus pour taper la perf pour s’équiper plus pour… lassera vite à moins que vous n’y veniez avec un groupe soudé.

Quant au premier raid, il ouvrira ses portes ce mercredi 14 décembre.

WoW Dragonflight n’a pas le début d’extension le plus désagréable de la saga. Planer dans l’île aux dragons est véritablement agréable, les modifs sur les métiers et templates redonnent le sentiment d’être dans un MMORPG et pas seulement dans un Diablo-Like. Dommage que le gameplay ne suive pas le même chemin. Bonne extension de WoW  ? Oui si vous avez déjà foulé les terres d’Azeroth, mais pour voir si cette bonne première impression perdurera, il faudra attendre les patchs de contenus suivants. Reste un modèle économique toujours aberrant par sa nature (50€ le DLC + abonnement) et par son succès.

 

Points forts

  • Planer avec son drake pimpé
  • Le nouvel arbre de talents
  • Le travail sur les métiers
  • La bande-son au top ça ne change pas
  • Des environnements avec une vraie identité comme toujours

Points faibles

  • Les donjons oubliables
  • Le gameplay sans cerveau dans ces mêmes donjons
  • Farmer pour tuer pour farmer pour tuer
  • Le modèle économique ça ne change pas non plus
7.5

Good

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)

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