TEST – WWE 2K22, la licence reste-t-elle au tapis ?

Oh la licence WWE 2K est à terre, l’arbitre arrive pour le compte de 3 !
Va-t-elle pouvoir se relever ? Un, deux…

WWE 2K22

Développeur : Visual Concepts
Éditeur : 2K
Genre : Simulation de catch
Supports : PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 8 mars 2022

 

WWE 2K22 MyRiseWWE 2K22 marque le retour de la simulation de catch de 2K après une année de pause due à la volée de bois vert méritée qu’avait reçue WWE 2K20 (retrouvez notre test par ici). Cette pause était bien sûr destinée à remettre sur les rails la franchise. Le vide avait cependant été comblé bon an mal an par WWE 2K Battlegrounds qui avait choisi de jouer sur le registre arcade (notre test à lire). Cette année, la récréation est finie et la franchise mère reprend du service en ayant affiché des promesses de renouveau. Le résultat est-il à la hauteur des promesses ? Réponse dans ce test, point par point.

Le tour de la technique

L’une des principales causes de l’accueil chaotique réservée à WWE 2K20 concernait la partie technique. Une pluie de bugs en tous genres, un moteur graphique à bout de souffle et une modélisation bâclée figuraient en tête de pont des défauts du titre. Bien entendu WWE 2K22 était attendu au tournant sur ces questions-là et malgré une amélioration, on est loin du sans faute.

Le moteur graphique déjà n’a pas vraiment été totalement rénové. Mais oui, il y a du mieux. Le rendu est un peu plus réaliste, les contours plus nets même si le gap n’est pas aussi grand que l’on aurait pu le souhaiter. Les graphismes de l’opus précédents étaient complètement dépassés, aujourd’hui la barre est rétablie. Après, le choix a été fait de jongler sur deux générations de consoles, pouvait-on objectivement attendre à mieux que ce que l’on a ?

De plus, la modélisation a plutôt été bien traitée. Si les plus grosses Superstars sont bien reproduites, les autres restent à un niveau plutôt correct. Il faut dire que sur WWE 2K20 même Becky Lynch qui figurait sur la jaquette avait été modélisée à la truelle. C’est sans doute cela qui permet de mettre les choses en perspective et qui fait que je suis satisfait sur ce point.

Le point sur lequel je serai intraitable sur la partie technique ce sont par contre les bugs. Disons-le d’emblée, la pluie de bugs ne s’est pas abattue sur WWE 2K22. Cependant, il y en a encore et certains sont plutôt gênants, notamment les bugs de collision ou de hitbox avec des prises qui ne se font pas sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. La physique des objets laisse aussi à désirer, un match à l’échelle, par exemple, peut rendre rapidement fou tant elles voltigent dans tous les sens pour le moindre contact. Oui, il y a moins de bugs qu’auparavant mais il y a encore assez pour gâcher quelques parties, notamment celles qui impliquent de nombreux catcheurs ou catcheuses en simultané. Une vrai gageure.

Rajoutons parmi les autres problèmes techniques, une IA pas toujours très futée voire parfois carrément à côté de ses pompes. On retrouve les mêmes tares que sur les éditions précédentes avec des adversaires qui restent figés pendant de longues secondes ou bien qui sortent et reviennent dans le ring sans motivation apparente. Souvent ces comportements nous sont salutaires puisqu’ils nous permettent de reprendre la main dans des moments compliqués mais ce n’est pas pour autant que ce n’est pas un défaut, bien au contraire.

De même, les combats qui impliquent 8 Superstars à la fois peuvent (encore une fois) faire baisser le framerate de manière drastique. Enfin, on dénombre encore quelques temps de chargement un tantinet longs mais moins que ceux sur WWE 2K20.

De la nouveauté avec WWE 2K22 ?

L’une des promesses annoncées était le remaniement du gameplay pour ce WWE 2K22 par rapport à ses aînés. En effet, depuis plusieurs éditions, les mécaniques n’avaient que très peu bougées. En réalité, elles n’ont pas réellement été complètement révolutionnées non plus cette année.

Le jeu demeure bien sûr une simulation et les mécaniques demeurent rigides, même si les nouveautés apportées font gagner en fluidité. En premier lieu, le système de contres a été repensé… il le fallait. La jauge qui se vidait à chaque contre et qui une fois vide nous laissait à la totale merci de notre adversaire a été dégagée. Ouf ! Désormais, on peut contrer à volonté à condition de toujours trouver la bonne touche au bon moment.

Plusieurs touches seront à maitriser car l’autre nouveauté, c’est le système de combos. En effet, en enchainant des frappes légères, lourdes et les prises dans le bon ordre, notre Superstar pourra se lancer dans une série de coups ordonnées qui finiront par un mouvement qui fera des dégâts plus ou moins élevés en fonction de la longueur du combo. Si l’on subit un combo, en devinant la prochaine touche de notre opposant, on pourra le contrer et reprendre l’avantage.

WWE 2K22Voilà à quoi se résument les véritables changement de gameplay. Les autres ne sont que des petits changements à la marge qui ne révolutionneront rien. Du pur enrobage. Après, je fais partie de ceux qui s’en contenteront puisque dans l’ensemble le gameplay brut m’a toujours convaincu et les quelques modifications apportées par WWE 2K22 sont suffisantes pour continuer à en apprécier les mécaniques.

Après le point sur le gameplay et la partie technique, il faut désormais se pencher sur les différents modes de jeux qui occuperont nos heures de jeu. On va passer en vitesse sur le mode exhibition qui permet sans se prendre la tête de lancer des matchs en profitant du roster très bien fourni, des nombreux types de match ainsi que des nombreuses arènes disponibles. Il y a même le ThunderDome, cette arène remplie d’écrans avec des visages de fans simulant la présence de spectateurs, une création rendue possible par la pandémie.

Les modes revenants passés au crible…

Allez commençons par les modes qui font leur retour. Avec en premier lieu le mode MyRise (Mon Ascension) qui est tout bêtement le mode histoire. Dans l’opus précédent, c’est un mode linéaire qui avait été adopté avec un personnage féminin et un personnage masculin que l’on créait et que l’on suivait ensuite dans une trame scénaristique classique.

Pour WWE 2K22, tout a été morcelé. A la création du personnage, on choisi soit un homme soit une femme que l’on incarnera par la suite. Ensuite, plusieurs profils sont proposés comme par exemple celui d’ancien catcheur indépendant ou d’ancien sportif de haut niveau. Quatre voies pour les hommes, pareil pour les femmes et autant de possibilités de scénarios. Cela permet de rejouer plusieurs carrières en découvrant de nouvelles choses même si on s’en doute tout ne sera pas inédit.

Une fois le chemin débuté, la narration n’est pas totalement linéaire. En fait, on va activer des petits pans scénaristiques via des interactions en discutant avec des PNJ que l’on découvre dans un hub qui ne permet pas de déplacement libre mais simplement une navigation latérale de l’écran. On peut également découvrir des challenges en répondant à des messages sur les réseaux sociaux. Tous ces mini-scénarios sont souvent déconnectés les uns des autres et seul un fil rouge en lien avec votre profil de départ servira un temps de colonne vertébrale. Ce qui est intéressant c’est qu’en fonction que l’on fasse de notre personnage un heel (méchant) ou un face (gentil), on ne débloquera pas les mêmes histoires. Rassurez-vous cependant on peut changer en cours de route.

A titre personnel, je trouve ce système de narration peu convivial et peu immersif même s’il laisse une bonne marge de rejouabilité. On aurait aimé quelque chose de plus structuré, ou nos choix ont de réels impacts sur la carrière. 2K n’a pas encore trouvé la recette pour faire de ce mode MyRise une référence en la matière.

Autre mode qui revient et qui me laisse toujours perplexe : le mode MyUniverse (Mon Univers). Ce mode permet de faire tourner la WWE en gérant l’ensemble des shows de A à Z. Booker les matchs, créer des rivalités, des équipes, etc… sauf qu’il n’est toujours pas plus immersif et donc pas très passionnant. Je l’ai toujours vu comme une succession de match en mode exhibition tant le côté gestion n’est pas vraiment poussé (mais on y reviendra à la gestion un peu plus bas).

Petite variante cependant pour ce mode MyUniverse, avec le sous-mode Superstar qui permet d’incarner un seul catcheur ou catcheuse pour tenter de l’amener vers les sommets avec la possibilité de parfois orienter directement la suite en choisissant de le faire participer à la lutte pour le titre, en lui faisant démarrer une rivalité ou encore former une équipe. Ça donne un peu plus de piment mais je n’ai pas accroché non plus. Non le mode MyUniverse n’est vraiment pas pour moi.

Ensuite, on retrouve le mode Showcase, cette fois-ci centré sur Rey Mysterio Jr. On le retrouve dans une sortie de mini-documentaire qui retrace quelques-uns de ses plus grands matchs à la WWE. Pour le coup, j’ai beaucoup aimé. Le système demeure le même puisqu’il faut toujours accomplir différents objectifs pendant les matchs mais ils sont désormais rythmés par des coupures avec des images des vrais matchs. Le seul problème c’est que l’aventure est très courte. On en aurait aimé encore plus, d’autant que des grands matchs, Rey Mysterio en a une pelleté à son compteur. Sauf qu’évidemment, certains de ces matchs ne sont pas contre des Superstars présentes dans le roster de WWE 2K22…

WWE 2K22 ShowcaseLe retour du roi gestionnaire

Parmi les nouveautés, le mode MyGM. Cela faisait plusieurs éditions que les fans réclamaient un mode gestion comme celui que la licence proposait dans les années 2000. WWE 2K22 avait donc exaucé leurs vœux sauf que tout n’est pas conforme aux attentes. En fait, le mode MyGM nous donne la possibilité de prendre en main n’importe quel show (NXT, NXT UK, Raw ou Smackdown) et de le mener vers la place de n°1 contre un autre contrôlé soit par l’IA soit par un autre joueur. Le tout pendant au maximum 50 semaines. Au bout du laps de temps, la partie est terminée, et il faut tout recommencer s’il l’on veut poursuivre l’aventure.

Comment se déroule une partie ? Hé bien après avoir choisi quelques Superstars pour garnir son roster, on a la main sur la programmation des matchs pour lancer des rivalités qui susciteront le plus d’intérêt. Pour cela, il faut veiller à faire s’affronter des heels contre des faces et des types de combattants fonctionnent mieux face à d’autres. Par exemple, les cruiserweights font de bons matchs contre les géants. Plus vos matchs gagnent en intérêt, plus vous attirerez des fans qui est l’objectif final.

En plus des stars dont il faudra veiller à satisfaire les caprices (revalorisation de contrat, chance pour le titre,…), il faudra aussi s’occuper un peu de logistique qui permettra d’améliorer la qualité du show. Tout cela a bien sûr un coût et il faudra faire gaffe à son magot.

Dans le principe, les idées sont bonnes sauf que malheureusement, les shows que l’on peut organiser sont au rabais. 3 matchs seulement sont possible par show (5 pour les PPV), les matchs sont soit en 1v1 soit en 2v2, et il y a seulement deux ceintures de champions par brand, un titre masculin et un titre féminin. Pas de titre par équipe à l’horizon. Si bien qu’on va vite faire le tour des possibilités de notre roster, même si l’on peut engager de nouvelles Superstars en cours de route.

Les mécaniques sont trouvées, elles restent à améliorer et étoffer. Ce mode MyGM a du potentiel mais il n’est clairement pas exploité sur WWE 2K22. Il faudra voir si 2K arrive à le faire progresser sur les prochaines éditions, rien n’est moins sûr.

Presque bien dans mon basket

Dernier mode, et non des moindres, le mode MyFaction. A l’instar de ce que 2K fait sur sa licence NBA 2K, WWE 2K22 nous fait jouer aux cartes. En effet, dans ce mode on doit collectionner des cartes représentant des Superstars que l’on pourra ensuite utiliser lors des matchs de factions. Ces matchs sont organisés comme le mode MyTour des derniers opus, à savoir une succession de combats contre des catcheurs différents et avec des stipulations également différentes. Le mode est plutôt accrocheur et la possibilité de faire évoluer des cartes en remplissant divers objectifs renforce le côté addictif.

Par contre, c’est sur ce mode que se concentrent les micro-transactions. Hé oui, pour avoir des cartes il faut ouvrir des packs. Vous me voyez venir. Pour acheter ces packs on peut payer soit en Points MyFaction que l’on glane (très lentement) en jouant des matchs et en remplissant des objectifs, soit en payant avec des VC, la monnaie virtuelle que l’on obtient contre la monnaie réelle.

A l’heure actuelle, les packs valent une somme exorbitante par rapport à la somme que l’on gagne en jouant sans passer à la caisse. Sachant qu’il faut aussi dépenser des PMF pour régulièrement racheter des contrats à nos cartes. Oui, chaque carte de Superstars est utilisable un nombre de fois précis et ensuite, si on veut continuer à les utiliser il faut les « recharger » avec un nouveau contrat. Difficile d’économiser dans ces conditions.

En clair, jouer ans payer un supplément est tout à fait possible mais pour ceux qui voudront poncer le mode, l’incitation est plutôt forte de passer par la case micro-transaction. Maintenant chacun se fera son avis sur ce modèle économique, ce n’est pas comme si c’était nouveau.

La dernière crainte concerne les effectifs des cartes. On espère ne pas se retrouver avec des dizaines d’exemplaires de cartes d’une même Superstar. La WWE a connu énormément de professionnels qui sont montés sur le ring et il y a de quoi faire preuve de diversité. En espérant que ce soit le cas et qu’il ne faille pas acheter 20 DLC pour en profiter.

Après ce passage en revue de WWE 2K22, il est temps de conclure et mon verdict est plutôt mitigé. Oui, il y a beaucoup de contenu et chacun trouvera un mode qui va l’accrocher un temps. Pour autant, rappelons que la licence a pris une année sabbatique pour revenir plus forte en promettant de réelles nouveautés. Au final, dans le gameplay : rien de transcendantal. Dans les modes : rien de vraiment solide et incontestable malgré les efforts. Pire, dans la technique : toujours des bugs et approximations gênantes, même si en moins grande quantité que sur les éditions précédentes. En fait, WWE 2K22 est fondamentalement un jeu de catch correct mais pour un jeu qui devait sauver la face d’une franchise à terre, ce n’est pas convaincant, voire pas suffisant.

 

N’hésitez pas à partager votre avis sur le jeu via les commentaires ou sur l’un de nos réseaux sociaux que vous retrouverez sur notre Linktree.

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Évaluation de l'article

Points forts

  • De nombreux modes de jeu
  • Roster, stipulations et arènes en quantité
  • Des mécaniques peu retouchées mais qui fonctionnent toujours
  • Le mode showcase

Points faibles

  • Le mode gestion pas assez consistant
  • Encore des bugs gênants
  • Un mode histoire pas très immersif
  • On attendait mieux après une année sabbatique
7

Good

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