Après un succès critique mérité, Assassin’s Creed Origins s’était expérimenté aux évènements communautaires étalés dans le temps, tels que les Défis des Dieux, sûrement pour ne pas laisser retomber l’engouement du public en attendant la sortie du premier DLC. Après quelques packs d’équipement et autres combats de boss entraînants mais hélas sans réel challenge, The Hidden Ones arrive donc à point nommé pour rassasier les fans avec un véritable contenu solo et narratif.
Version du jeu utilisée : version commerciale (Uplay) fournie par l’éditeur.
Il n’y a que le Sinaï qui m’aille
The Hidden Ones prend place 3 ans après les évènement d’Origins (test du jeu à retrouver ici), dans la région du Sinaï située de l’autre côté de la mer rouge. L’occasion pour l’ami Bayek d’enfiler sa tenue officielle de « Celui qu’on ne voit pas », le terme choisi à cette période pour décrire les Assassins dans l’univers du jeu. Bien qu’une trame chronologique différente anime ce DLC, il sera possible de passer d’une région à l’autre à tout moment afin de retourner sur le continent africain, le concept d’Animus permettant ce genre de galipette narrative afin de conserver un minimum de cohérence scénaristique.
L’intérêt de The Hidden Ones réside dans la possibilité de continuer à suivre la création de la Confrérie. Si la fin du jeu de base avait introduit la naissance d’Amunet – faisant ainsi le lien avec sa présence dans Assassin’s Creed 2, celle-ci avait tout de même laissé une bonne partie des accrocs au lore sur le bas-côté : que devient Bayek ? Reverra-t-il Aya ? Ce DLC répond à certaines questions laissées en suspens à la fin d’Origins, avec d’ailleurs une certaine maîtrise du sujet évoqué depuis le début de l’histoire : comment continuer à vivre après la mort de son enfant ?
Là-dessus, la fin du DLC se veut poignante et réaliste, et on ne peut qu’applaudir les scénaristes pour cette mise en scène d’un sujet délicat à traiter dans une œuvre aussi populaire qu’un Assassin’s Creed. Et en-dehors de la relation entre les deux protagonistes, l’histoire générale est traitée sous un angle intéressant, utilisant l’antagoniste affiché en homme de paille pour cacher le réel ennemi, plus intime. Hélas, difficile d’expliquer ceci plus en détail sans entrer dans les spoilers.
Une expérience courte mais intense
Au-delà de l’aspect scénaristique, The Hidden Ones reprend les mêmes recettes que le jeu de base. Vous aurez ainsi plusieurs quêtes secondaires et scénarisées à trouver sur la carte, des ennemis similaires aux Phylakes à trucider pour découvrir un élément de l’histoire, un fil rouge principal et des objets/trésors à découvrir (dont des tenues et de nouvelles montures). Si de prime abord, on a tendance à imaginer que la quantité de contenu est plutôt honnête, la réalité est cependant toute autre : la région se parcourt étonnamment assez vite, et les objectifs s’enchaînent rapidement au point d’épuiser toutes les activités disponibles en moins de temps qu’escompté.
En terme de durée de vie, The Hidden Ones se clôt en une dizaine d’heures en moyenne (rajoutez-y quelques heures en plus si vous voulez vraiment tout fouiller). Pour un DLC à 10€, on est tenté de se dire que c’est honnête, mais après avoir touché au jeu de base et son potentiel chiffré à une centaine d’heures de jeu, difficile de ne pas ressentir une once de déception. Pour autant, s’il est frustrant d’arriver à la fin de The Hidden Ones aussi rapidement, peut-être est-ce du à son contenu bien ficelé. Là où certains DLC se contentent de faire du remplissage avec des objectifs parfois redondants ou présentant peu d’intérêt, The Hidden Ones nous occupe peu mais nous occupe bien.
The Hidden Ones fait partie de ces DLC qui ne provoquent pas de regret après l’achat. D’une balance « durée de vie/prix » tout juste correcte mais proposant un contenu varié et une histoire bien écrite, The Hidden Ones est à recommander à tous les joueurs ayant apprécié la liberté et l’immersion du jeu de base.