TEST – Balan Wonderworld

Lorsque Square Enix annonce une nouvelle licence comme Balan Wonderworld, nous sommes obligés d’y jeter un œil attentif. D’autant plus que derrière, ce sont de grands noms du jeu vidéo dans l’équipe créative.

Développeur : Balan Company
Éditeur : Square Enix
Genre : Plateforme / Action
Prix :  59,99 €
Version pour le test : PlayStation 5
Date de sortie : 26 mars 2021

Version fournie par l’éditeur.

Planète Square Enix

Square Enix a le vent en poupe et de nombreux projets en cours. L’éditeur a présenté ses derniers jeux au cours d’une conférence prometteuse faisant place au nouveau Life Is Strange intitulé True Colors, Outriders connait un bon démarrage (notre test sera publié prochainement), Forspoken dévoilait de belles images encore dernièrement, NieR Replicant devrait arriver à la fin du mois et Bravely Default II se montrait très convaincant sur Nintendo Switch, je vous invite d’ailleurs à consulter notre review sur le jeu à cette adresse.

Lorsque l’an dernier, nous apprenons l’existence d’un projet qui semble tout à fait original, nous ne pouvions qu’être emballé à l’idée de savoir ce qu’il avait dans le ventre. De même, lorsque nous regardons vers le studio Balan Company, que de grands noms à sa tête. On y retrouve ainsi Yuji Naka (créateur des jeux Sonic !), Naoto Oshima (également sur les jeux Sonic mais a aussi bossé sur Silent Hill, Yoshi Island DS et Hey Pikmin !)

Balan Wonderworld se découvrait alors en une petite démo et quelques inquiétudes naissaient autour de son gameplay tandis que la direction artistique très coloré poussait un peu plus notre esprit vers la curiosité. Mais nous ne pouvions que lui laisser une chance de nous convaincre à travers une expérience complète.

Balan Wonderworld, une œuvre théâtrale ?

Nous partons vite avec cette impression que Balan Wonderworld est une comédie musicale. Les représentations seront nombreuses, les chorégraphies dans des décors entrainants aussi. On connaît l’importance de l’ambiance sonore chez les studios japonais, encore plus quand ils collaborent avec Square Enix. Celui-ci ne fera pas exception et ce malgré les polémiques qui entourent le jeu. Par contre, il n’est pas question de discussion puisque les héros sont comme muets et il faudra comprendre l’histoire de par les mises en scène et l’enchaînement des séquences.

Dans le jeu, Léo et Emma sont donc invités à Wonderworld par Balan, un individu haut en couleurs dont on ignore toutes les motivations. On nous précise alors que les héros vont y découvrir ce qui compte à leurs yeux, loin du monde réel. On nous plonge alors dans des décors divers et variés mais pas si exceptionnels lors des phases de plateforme. L’environnement est en effet riche en couleurs, varie quelques mécaniques mais leur composition se montre trop simpliste et manque de profondeur.

Si les diverses performances scéniques se montrent sympathiques, que les décors et les costumes seront nombreux, le souci reste que le titre demeure brouillon dans ses différentes idées. Que ce soit dans les interventions de Balan (QTE étrangement réalisés), dans les séquences de plateforme, même dans les mises en scène qui interviennent subitement, on ne sait pas exactement à quoi l’on assiste. Le contenu manque souvent de liant. Et il n’est pas aidé par le manque de profondeur de ses mécaniques de jeu.

Des mécaniques de jeu pas fulgurantes !

Les développeurs ont fait un choix troublant. Dans Balan Wonderworld, quelque soit le costume abordé par le héros ou l’héroïne, il n’est possible de réaliser qu’une action. Il faut que vous sachiez que vos possibilités sont dictées par le choix de votre costume. Le (ou la) personnage principal ne pourra que sauter. L’intérêt est d’enfiler différents costumes pour progresser et il y en a en moyenne 3 à débloquer par niveau. Vous pourrez très bien parcourir un niveau avec un costume rapporté à partir d’un autre niveau, c’est d’ailleurs indispensable pour tout collecter.

C’est un gameplay à un seul bouton ou plutôt tous les boutons ne servent qu’à réaliser qu’une action. Plus étrange encore, la seule action chez certains sera de flotter, chez d’autres de mettre des coups de pied, même d’escalader des toiles d’araignées (et seulement des toiles !) pour d’autres. Comprenez par là que dans certaines situations, vous abordez des skins qui ne vous permettent pas de frapper chez les uns, de sauter chez les autres !

On se retrouve donc avec des séquences de plateformes déconcertantes au cours desquelles nous sommes dépourvus des actions les plus basiques du genre plateforme. Ce système montre ses limites et créé parfois de la frustration de ne pas pouvoir avancer facilement. Mais c’est un choix des créateurs, nous pousser à réfléchir pour accéder à tous les passages cachés, à récolter tous les collectibles. Si ce choix est contestable, il fait de Balan Wonderworld un jeu vidéo unique dans ses composantes. D’ailleurs, si ce gameplay déstabilise dès les premières minutes, on finit par s’y adapter et l’accepter en enchaînant les niveaux. Certes les mécaniques de jeu ne procurent pas des sensations grisantes mais il n’empêche pas de découvrir sans sourciller les différents actes du jeu.

Au final, on se laisse transporter facilement mais sentiment étrange, sans énorme plaisir de jeu. Par contre, les séquences contre les boss et les cinématiques les encadrant sont généralement réussies. La simplicité des actions à réaliser dans ces moments-là aide à apprécier ces bossfights. Puis le design des créatures reste agréable à l’œil, s’intègre parfaitement dans la direction artistique du jeu. Ils bénéficient tous d’un trait singulier et plutôt original. Il est facile d’apprécier l’apparition des boss dans Balan Wonderworld.

Dans Balan Wonderworld, des collectibles sont disséminés sur la map. Lorsque l’on arrive dans un nouveau level à parcourir, on profite d’un aperçu de quelques secondes. Une bonne partie de ces collectibles sont visibles. Ce sont des statuettes de Balan, le fameux clown qui nous a invité à Wonderworld.

C’est donc en récoltant ces représentations de Balan que l’on débloquera les chapitres suivants. Le seuil à atteindre sera indiqué sur l’écran.

Pas du tout. En tout début de partie, on vous demande de choisir entre un jeune homme et une jeune femme. Puis, vous pourrez décider de la couleur de sa peau et de sa chevelure.

L’intérêt n’est pas là dans le jeu donc ce n’est pas dérangeant de ne pas pouvoir créer son personnage en détail.

Il est vrai. J’ai bien précisé que l’on disposait de 3 costumes par niveau en moyenne.

Le communiqué de presse de Square Enix annonçait d’emblée plus de 80 tenues à enfiler. Si je les aime ? Certains sont vraiment choupinets. Comment ne pas craquer pour ce petit costume de mouton voire cette tenue aquatique stylée permettant de se déplacer en liberté dans les courants d’eau ? D’autres sont moins inspirés forcément.

Je le disais, en moyenne, vous pourrez retrouver 3 nouveaux costumes par niveau.

Chaque costume nécessite une clé pour être enfilé. Mais ce n’est pas tout. Lorsque vous faites un niveau, en restant scotché sur une plateforme de point de contrôle, vous serez en mesure de choisir 3 costumes précédemment débloqués.

Ce sera très utile pour trouver des collectibles qui nécessitent des actions ou des équipements particuliers. Cela assure aussi une certaine rejouabilité aux titres car vous retournez dans les précédents niveaux.

12 chapitres, 4 actes pour chacun des chapitres et un boss qui conclut toujours un chapitre.

De nombreux allers et retours à réaliser pour collecter toutes les statues. 228 à collecter lorsque vous regardez le menu mais encore plus une fois que vous aurez terminé l’histoire du jeu.

Il sera plus intelligent de terminer le jeu puis de revenir récolter tous les collectibles débloqués avec les divers costumes.

Je pense que le jeu se termine en 20 heures, le compléter à 100% en prend peut-être 8 heures de plus. Donc ça reste dans le raisonnable et accessible à tous.

Pas tellement.

Cela fonctionne en pattern. Si vous le touchez 3 fois, il sera K.O. Avant cela, il sera utile de maîtriser son pattern et deviner à quel moment frapper. De façon systématique, ils vont d’abord attaquer puis nous laisser un temps afin de découvrir leurs faiblesses.

Honnêtement c’est à la portée de tous. Mais de mon côté, j’ai fort apprécié les boss grâce à leur chara design.

Lorsque l’on jette un œil au côté artistique du jeu, on se dit forcément que c’est enfantin.

Et pourtant il n’a rien à voir avec un Mario beaucoup plus dynamique et libre de ses mouvements, et au game design plus profond.

Il peut se jouer en coopération et donc entre petits et grands. On pestera moins sur le gameplay dans ces conditions mais en tant qu’adulte et si on est un joueur qui a de la bouteille dans le jeu de plateformes, on risque de pester pas mal de fois sur ce qui freine la liberté de gameplay, cette fameuse mécanique à 1 bouton.

Néanmoins, lorsque l’on est enfant, on est parfois moins exigeant et on accède plus facilement à certaines portes. Si l’univers plaît, alors le reste devrait suivre.

D’ailleurs j’ai fait découvrir le titre à un enfant de presque 10 ans, il a apprécié. Un petit temps d’adaptation pour la prise en main, des difficultés avec la caméra mais ce n’est pas un grand habitué des jeux hormis Pokémon, donc pas le même genre. Cela s’est plutôt bien passé. Donc si ça peut ne pas plaire aux « grands enfants », il pourrait satisfaire et transporter les enfants plus facilement.

Verdict, que vaut ce Balan Wonderworld ?

Force est de constater que les choix réalisés sur Balan Wonderworld peuvent ne pas être compris. Opter pour une faible liberté d’action dans un jeu de plateformes, cela reste plutôt inédit et très risqué. Limiter un costume à une seule action, nous privant parfois de pouvoir sauter ou attaquer, cela fait naître de la frustration. D’autant plus que les séquences QTE avec Balan sont d’un intérêt moindre. Néanmoins, une fois les premiers niveaux passés, on s’y habitue et on découvre sans gêne l’univers singulier imaginé par les créateurs. On devine qu’ils ont souhaité nous faire réfléchir avec ce système de skins et parfois ça fonctionne, on reste curieux de savoir comment atteindre tel ou tel endroit. La direction artistique, l’aspect comédie musicale et les séquences de bossfight sauvent parfois les meubles de ce projet bien trop brouillon. Ce que l’on retient de notre expérience de jeu, c’est que le tout manque malheureusement de sensations. Dommage !

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Vous avez une question sur ce jeu ? N’hésitez pas à poser votre question en commentaire, on se fera un plaisir d’y répondre !

Points forts

  • Une ambiance sonore entraînante
  • Une direction artistique mignonne
  • Des boss réussis
  • Certaines mises en scène au poil

Points faibles

  • Une seule action par costume, frustrant
  • Pas assez dynamique
  • Pas tellement de sensations de jeu
  • Les QTE avec Balan sans grand intérêt
6

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !

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