TEST – Jump Force : du fan-service et du fight

Bandai Namco revient offrir du fan-service avec de nombreux combattants dans le shaker.

TEST – Jump Force

Développeur : Spike Chunsoft
Éditeur : Bandai Namco
Genre : Combat
Date de sortie initiale : 15 février 2019
Support : PS4, Xbox One, PC
Version pour le test : PS4 fournie par l’éditeur

 

Jump Force annonce donc le retour d’une licence appréciée des fans de mangas en tout genre. Si vous aviez été tenté par J-Stars Victory Vs en 2015, votre curiosité lors de l’annonce de ce nouveau titre de Spike Chunsoft a dû être éveillée lors de son annonce de l’E3 2018. Depuis, que de vidéos sur un roster aux différents profils mais bien complet avant le début du Season Pass. Si les mécaniques ont l’air au point en matière de combat, la réalisation fait doublement débat, d’abord autour de la direction artistique, ensuite dans ce que nous propose notamment le mode Campagne. Très vite, une partie de la communauté s’est sentie trahie sur plusieurs choix réalisés lors du développement et par le manque d’ambition flagrant de Bandai Namco autour de Jump Force. Qu’en est-il vraiment ? En attend-on un peu trop de la part de ce projet ? Revenons plus en détail sur l’expérience de jeu que nous offre la production qui nous fait affronter Goku et Luffy, Naruto et Ichigo, Gon et Izuku etc.

Une Campagne à l’agonie

Il est très difficile de défendre le mode Histoire de Jump Force et pourtant, on nous en avait déjà fait voir de toutes les couleurs avec les scénarios hyper redondants de J-Stars Victory Vs+ sur PlayStation 4. On ne se baladera pas en bateau à la rencontre de divers adversaires mais on enclenchera des missions via un hub à des années lumière de la modernité et d’un simple côté pratique. Tout n’est pas noir dans les premières minutes de jeu et on apprécie d’ailleurs la création du personnage, l’outil bénéficiant de modèles et d’éléments directement liés aux héros de mangas. Nous allons aussi devoir choisir entre trois équipes : alpha, bêta et gamma. En réalité, cela n’a aucune influence sur l’histoire mais ce choix va déterminer vos techniques de combat. En intégrant l’équipe Gamma, j’ai hérité de la capacité ultime de Trunks et d’une attaque de Kakashi entre autres. Néanmoins, nous sommes bien heureux de disposer d’une boutique dans laquelle nous pouvons acheter n’importe quelle capacité et la faire équiper à notre héros. Cela nous permet ainsi d’élaborer un pattern avec lequel nous sommes en phase, quitte à le changer à de multiples reprises.

jump force

Une fois quelques cinématiques et phases de tutoriels passés, nous arrivons à ce fameux hub dans lequel sont regroupés plusieurs terminaux menant aux combats en ligne, aux boutiques, aux missions et événements. Des personnages sont aussi distillés ici et là et malheureusement, très peu d’indications s’offrent à nous, même pas un marqueur d’objectif. Celui-ci se situe en réalité sur la map que l’on active en maintenant la touche triangle, difficile à trouver puisque c’est indiqué nulle part. Une fois ce petit problème réglé, nous parvenons à enchaîner bien plus facilement les missions mais un autre problème se présente devant nous.

Le rythme du mode Histoire qui ne rend que guère passionnant le scénario. Un enchaînement de missions qui s’avèrent toutes similaires et qui ne sont pas propulsées par des cinématiques marquantes. La plupart des héros seront juste manipulés par une force maléfique et le fait de les combattre les fait sortir d’un état second. Autre chose, on peut adhérer ou non à la direction artistique, elle dérange moins que le manque d’animation global des héros qui nous fait parfois croire à la présence de simples figurines dans une maquette. Certes, certains auront tendance à se concentrer sur les sensations en main lors des combats mais en matière d’immersion et de réalisme, c’est assez difficile à accepter.

Si l’on résume le schéma d’un chapitre, vous vous lancez dans une dizaine de missions que vous lancez directement via le hub. Une mission se résume souvent à lancer une quête à partir d’un QG, le directeur des opérations vous fait part de la présence d’une menace à un endroit du monde, vous vous y rendez, s’enclenche une mini-cinématique de 20 secondes dans laquelle les différents protagonistes apparaissent. Un temps de chargement plus ou moins long et vous y êtes, c’est l’heure du combat.

Du fight et du fan-service

Dans le mode Campagne, vous n’aurez pas accès tout de suite à tous les combattants et il faudra les délivrer pour les placer dans votre équipe. Et il y a du beau monde, autant de l’ancienne génération que de la nouvelle génération en passant par la mid-gen. Parmi ceux qui n’étaient pas présents dans J-Stars Victory Vs, sont intégrés Asta de Black Clover, Izuku de My Hero Academia mais également Yugi Muto et Ryo de City Hunter (Nicky Larson pour les francophones) sans oublier Dai de Dragon Quest. A côté de cela, on étend le nombre de personnages de Bleach ou One Piece, on enlève tout de même pas mal de héros comme Gintoki, Aralé ou Mr Koro ainsi que Toriko et Medaka et nous arrivons à 44 personnages jouables dont quatre dessinés spécialement pour le jeu. 9 héros supplémentaires seront ajoutés avec le Season Pass mais on ne sait pas encore qui.

jump force

Changement notable par rapport à J-Stars, il n’existe plus de combattants exclusivement disponibles en soutien. Dans Jump Force, hormis Ryuk et Light Yagami (Death Note) qui sont des PNJ, tous les personnages du roster sont jouables. Quelques mécaniques évoluent et dans votre équipe de 3 guerriers, les deux autres pourront compléter des combos (en soutien) mais vous pourrez toujours les incarner en appuyant sur L2. D’ailleurs il est conseillé d’alterner lors de combos pour enchaîner les coups sur votre adversaire avec plus d’aisance. Hormis cela, on garde la même recette de J-Stars. Multitude de coups de pied et de coups de poing en martelant les touches, prise pour contrer les blocages (en petite gâchette), attaques spéciales avec R2/RT + boutons Rond/Carré/Triangle (PS4 en l’occurrence) et capacité ultime avec la Croix / le A, soit l’attaque la plus puissante. Par exemple, le Genkidama chez Goku.

On notera que la prise en main reste agréable, qu’il est facile de trouver les bonnes sensations lorsque l’affrontement démarre. Que l’on apprécie plutôt bien le roster et qu’il reste équilibré. On regrettera parfois l’angle de la caméra qui ne permet pas de voir outre la carrure de certains persos et nous empêche de voir clairement la position du perso adverse mais bon… les commandes sont assistées. Le gameplay peut devenir bien nerveux lors de certains combats. Dommage que le rythme de la campagne soit vraiment naze pour vraiment l’apprécier. Ce qui motivera d’ailleurs certains joueurs à se diriger rapidement vers les combats en ligne car c’est ici que tout l’intérêt de Jump Force prend tout son sens, l’enchaînement des fights et la maîtrise d’un perso, puis deux, puis trois, enfin élaborer diverses teams afin de varier les possibilités.

On a envie de l’apprécier ce Jump Force, on peut prendre facilement du plaisir dessus mais on peut aussi très vite pester contre les temps de chargement trop fréquents, contre le manque d’ambition sur le mode Histoire ou sur des animations en quête d’identité. Certes, il s’agit juste de faire plaisir à la communauté, de réunir tous les grands héros du magazine Jump japonais mais nous avons tendance à être plutôt exigeants. La question reste donc de savoir ce qu’il faut attendre du titre élaboré par Spike Chunsoft. Si vous attendiez un Dragon Ball FighterZ mais avec bien plus de variété dans le roster, c’est loupé. Ce n’est pas aussi bien réalisé, il ne profite pas d’un lore avec d’aussi belles fondations ni de grande créativité pour les construire. Si vous attendiez que le rythme soit fluide et que l’on progresse avec passion et impatience dans l’histoire, il faut également faire demi-tour, le titre a des années de retard là-dessus. Par contre, si vous voulez de la bagarre, si J-Stars vous a fait plaisir de ce côté, si vous avez été hypé par la présence de Yugi ou Jojo’s Bizarre Adventure, vous pouvez foncer. Il est clair que ce n’est pas le jeu de l’année mais c’est un titre que l’on peut poncer sans vraiment comprendre pourquoi, si ce n’est le plaisir de se fight avec des héros que l’on adore.

Nous restons donc sceptiques quant à Jump Force car il présente des qualités indéniables mais bien plus de défauts. Certes, on est vite lassé par le rythme et la réalisation globale du mode Histoire qui nous procurent aucune once de passion ni de frisson. Cependant, si vous adorez J-Stars ou si vous êtes fan inconditionnel des shōnen, il se pourrait que vous éprouviez un certain plaisir à enchaîner les combats grâce à des mécaniques efficaces et un roster au rendez-vous. Comme dit l’adage, ça passe ou ça casse !

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Évaluation de l'article

Points forts

  • Des bonnes sensations en main
  • Quelques références sympas aux oeuvres originales
  • Un roster plutôt bien équilibré
  • Des nouveaux venus qui font du bien
  • Pouvoir créer et customiser ses persos

Points faibles

  • Une Campagne au rythme infâme
  • Un hub qui n'est pas des plus pratiques
  • Une interface minimaliste
  • Des animations à retravailler
  • On attend le patch pour les temps de chargement...
  • Une réalisation bien trop datée
6

Fair

Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
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