TEST – Kimetsu No Yaiba : The Hinokami Chronicles

Kimetsu No Yaiba cartonne depuis la sortie de l’anime et il était logique de le voir arriver sur consoles de jeu. L’expérience de jeu proposée est-elle à la hauteur de sa réputation ?

Développeur : CyberConnect2
Éditeur : SEGA
Genre : Jeu de combat
Prix : 69,99 € (soldé à 48,99 € pour les fêtes)
Version pour le test : PlayStation 5
Date de sortie : 15 octobre 2021

Kimetsu No Yaiba renaît depuis la sortie de l’anime et il n’est pas étonnant de voir un éditeur de jeux vidéo s’emparer du phénomène. Ce n’est ni Bandai Namco ni Koei Tecmo qui se sont chargés de la publication mais SEGA qui a fait confiance à CyberConnect2. Il faut dire que les créateurs des derniers jeux Jojo’s Bizarre Adventure, des jeux Naruto Shippuden Ultimate Storm voire Asura’s Wrath et Dragon Ball Z Kakarot ont clairement du coffre et assez d’expertise pour mettre en scène les pourfendeurs de démons de la plus belle des manières.

On reprend l’anime et on recommence

L’histoire du jeu Kimetsu No Yaiba : The Hinokami Chronicles reprend le scénario du manga depuis ses prémices et ce jusque la fin de l’arc Mugen Train. En clair, si vous n’avez regardé que l’anime, vous aurez l’occasion de revoir la saison 1 et le film sorti récemment (repris d’ailleurs dans la saison 2 avec quelques compléments narratifs) dans le jeu vidéo. Il s’attarde vraiment à retranscrire la majorité des mises en scène entre les différents combats. D’ailleurs, les combats seront aussi similaires puisque CyberConnect2 se sert de QTE pour reproduire les grands moments d’affrontements contre les boss, ces mêmes démons que l’on retrouve dans l’anime.

La possibilité de zapper toutes les cinématiques saura satisfaire les plus impatients ou ceux qui ne veulent pas visionner toutes les discussions de la série. De mon côté, j’aurais aimé que ce soit plus un résumé plutôt qu’une reprise totale de l’anime. Si la cible visée par les créateurs est le fan de l’anime, alors je ne sais pas s’il souhaitera absolument tout revoir, chaque scène, chaque dialogue… D’où leur intelligence de permettre de quitter les cinématiques. On pourra choisir lesquelles on souhaite visionner à nouveau.

Néanmoins, ce n’est pas une faiblesse du jeu d’avoir souhaité rendre hommage à l’anime (ou au manga, au choix). Ce qui l’est clairement c’est le game design des différents niveaux du jeu. Chaque chapitre se découpe en plusieurs cinématiques et en phase exploration. Malheureusement, l’enthousiasme ne se créé guère lors de ces « entre-actes ».

Une exploration pénible

Je me demandais ce que nous proposerait concrètement CyberConnect2. Un enchaînement de combat ? Des cinématiques entremêlées à ces scènes d’affrontement ? Un système d’exploration qui se collerait à son intrigue et ses chasses aux démons ?

Pour les Hinokami Chronicles de Kimetsu No Yaiba, nous avons droit à des cinématiques et des scènettes pour faire revivre l’histoire du manga, que ce soit les plus importants ou les moins importants événements du manga. Nous sommes évidemment plongés dans des bossfights et d’autres combats moins exaltants contre des démons de troisième zone. Enfin, on nous offre malheureusement des séquences d’explorations peu inspirées.

Entre les cinématiques et les combats de boss, on se voit projeté dans un environnement et on nous invite clairement à aller d’un point A à un point B sans gros intérêt derrière. On croise des PNJ qui servent juste de punching-ball aux monstres, enfin de signaux d’alerte comme quoi le bestiau n’est pas loin. Sont distillés des collectibles qui débloquent des contenus (secondaires) nous forçant ainsi à découvrir les différents embranchements, à emprunter divers détours avant de se rendre à ce fameux point B. C’est peu entraînant, et le manque de créativité du studio sur ce point se voit rien qu’à la vue de la petite map à notre disposition, de simples petits couloirs, des environnements fermés. Cela en devient frustrant.

On repart avec l’impression que ces phases d’exploration ont été ajoutées sur la fin pour donner du liant entre les cinématiques, mises en scènes et séquences de combat. Or cela s’avère contre-productif. Cela casse le rythme et on n’est pas dupe de ce qui paraît tout comme un remplissage pour afficher un semblant de contenu, en vrai le procédé semble juste gonfler artificiellement la durée de vie du jeu, à nos dépens. Les séquences d’exploration se montrent ainsi pénibles et inintéressantes.

Dans l’arène !

On nous propose donc des combats en 3D dans une arène souvent circulaire (exception faite à un fameux combat dans l’arc Mugen Train). On tape avec deux touches, on saute avec une touche et il faudra surtout contre-attaquer pour déstabiliser l’adversaire. En effet le système de combat fait que lorsque l’adversaire prépare une attaque, il ne peut être touché. Il est nécessaire de l’esquiver, de le prendre à revers puis d’enchaîner les combos pour vider sa jauge de vie.

A force de frapper, vous remplissez une jauge de coup spécial qui vous mettra en transe ou qui vous permettra d’enclencher votre attaque suprême. Cette frappe dévastatrice est issue du manga et se montre joliment réalisée, de quoi vous mettre quelques frissons.

Lors des combats contre les boss, on suit les grands moments montrés dans l’anime (ou le manga, je ne l’ai pas lu contrairement à l’anime) et on nous offre des QTE pour gonfler l’efficacité de votre super attaque. Si certains trouvent l’usage des QTE désuets, ils ne me dérangent pas personnellement. Je trouve même que c’est un bon choix ici dans le sens où ils viennent toujours clôturer un combat et ils reprennent le déroulement et la mise en scène de l’affrontement utilisée dans l’anime Kimetsu No Yaiba.

Ce qui me dérangeait davantage, c’était ce que j’évoquais précédemment. Le fait que les combats soient rigides, dans le sens où l’on ne peut pas attaquer un démon lorsqu’il est en pleine attaque. Il est contraint de terminer son combo, de rester debout et impassible, et ce même si l’on attaque par derrière après avoir esquivé. Cela a pour conséquence une fâcheuse habitude de procéder toujours de la même façon pour prendre l’avantage sur un ennemi, c’est-à-dire rester mobile (courir ou esquiver à profusion) et contourner l’ennemi après avoir analysé son pattern.

D’ailleurs on peut souligner l’effort pour rendre visible un pattern ennemi. On vous prépare à l’attaque avec des signaux lumineux rouges, prévenant ainsi de l’imminence d’une attaque sur une zone précise. A vous d’être réactif, de ne pas trop vous emballer si jamais le démon prépare une attaque car la punition est directe.

On soulignera la présence d’un niveau de difficulté plus élevé une fois que l’on a terminé un chapitre, histoire de se lancer dans un challenge plus corsé. Obtenir le rang S au terme d’un combat ne sera pas toujours une chose aisée.

Enfin on ne retirera pas au jeu vidéo Kimetsu No Yaiba de rendre hommage au manga jusque dans les combats. Une bonne poignée de pourfendeurs disponibles au roster (que l’on débloquera d’ailleurs dans le mode Histoire), d’autres arrivées sont heureusement prévues dans les prochaines mises à jour, tous disposant d’attaques fidèles à l’œuvre et avec des attaques surpuissantes et bien réalisées. C’est un plaisir de changer et d’incarner chacun d’entre eux, même les moins connus. On doit aussi noter la présence des combats en équipe, un bouton de soutien ou de passage de relais est facile d’emploi. Dommage qu’ils partagent une jauge de vie commune, ce qui n’est pas franchement cohérent.

Kimetsu no Yaiba : The Hinokami Chronicles n’apporte pas une grande expérience de jeu. Si l’on peut éprouver du plaisir à incarner les personnages du manga grâce à leurs méga attaques superbement mises en scène, le titre ne surprend jamais. Les créateurs se calent toujours sur le rythme de l’anime et la seule fois où ils en sortent, c’est pour proposer une exploration ô combien pénible. Un jeu vidéo pas très inspiré qui représente bien une déception de cette fin d’année.

N’hésitez pas à nous donner votre avis sur ce jeu si vous aussi vous l’avez testé via les commentaires sous l’article. Vous pouvez également venir nous rendre une petite visite sur nos réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Twitch, Youtube et notre compte curateur Steam.

Points forts

  • Fidèle au manga
  • La mise en scène des attaques ultimes

Points faibles

  • Une exploration pénible
  • Un système de combat perfectible
  • Une plus-value pour l'anime discutable
5.5

Average

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