TEST – Romancing SaGa -Minstrel Song- Remastered, un titre crypté

Quand tout n’est pas donné, tout est à prendre

Romancing Saga -Minstrel Song- Remastered

Développeur : Square Enix
Éditeur : Square Enix
Genre : J-RPG
Supports : : PS4, PS5, Switch, PC, iOS, Android
Support de test : PS4 (version fournie par l’éditeur)
Date de sortie : 1er décembre 2022

 

Romancing SaGa -Minstrel Song- Remastered est un nouveau pavé sur le chemin des rééditions des grands jeux du catalogue de Square Enix entamé depuis quelques années maintenant. Parmi les exemples on peut citer Final Fantasy VII Remake, Secret of Mana, Final Fantasy Pixel Remaster ou encore récemment Tactics Ogre: Reborn. Cet opus de la franchise SaGa n’est d’ailleurs pas le premier à passer par la case remaster et ce n’est donc pas une surprise de le voir rééditer 17 ans après sa sortie initiale sur PlayStation 2. Alors est-ce que les amateurs de JRPG ont des raisons de se pencher dessus ? Un début de réponse dans ce test.

Romancing SaGa -Minstrel Song ou le mystère permanent

Romancing SaGa -Minstrel Song nous propose d’incarner l’un des 8 personnages de départ. Chacun ayant ses propres capacités, force et faiblesses. Ils ont également leur propre fil rouge scénaristique ce qui sera l’une des raisons pour jouer plusieurs run de l’aventure. Comme pour les jeux de la franchise, la narration est très légère. Notamment en raison du fait que le jeu préfère à la place nous laisser une totale liberté sur l’exploration du monde et de la réalisation des quêtes. Ce qui peut s’avérer très souvent déroutant pour les néophytes. En tout cas, quelque soit notre choix de personnage, il aura comme terrain de jeu les contrées de Mardias qui lui faudra explorer pour découvrir ses mystères.

Et mystères est bien le maître mot du jeu. C’est en effet une marque de fabrique de la licence : donner des explications très cryptiques et laisser le joueur se dépatouiller tout seul. Il n’y a pas de grosse flèche pointant sur une carte pour nous dire où aller. Et ne comptez pas sur les descriptions des quêtes qui ne disent souvent pas clairement quels sont les points d’étape pour les accomplir. En somme, le joueur n’est pas pris par la main pour mener à bien son aventure.

Disons le tout de go, cela s’avérera extrêmement frustrant pour quiconque ne sait pas dans quoi il s’embarque. On peut vite se retrouver à tourner en rond sans savoir quoi faire alors qu’il y a 10 quêtes en cours dans notre journal. D’autant plus si vous n’êtes pas à l’aise avec l’anglais. En effet, le jeu n’a pas été traduit en français ce qui est toujours fort dommage.

Qu’es-ce que tu dis ?

Alors c’est vrai, comme je le disais plus haut, qu’il y a peu de narration dans Romancing SaGa -Minstrel Song. Le scénario est clairement en retrait par rapport au reste, et il n’y a donc pas trop d’histoire à lire. Mais il faut bien déchiffrer les notes pour les quêtes. Déjà qu’en comprenant l’anglais ce n’est pas toujours facile, alors sans comprendre… Autant déposer tout de suite la manette. De même que les menus qui ne sont pas très clairs et à l’intérieur desquels il est assez dur de naviguer.

Notons au passage que les dialogues sont intégralement doublés en anglais de manière très honnête. Même constat pour la musique qui est bien mais neutre. Assez paradoxal au regard du nom du jeu. On aurait pu s’attendre à des envolées musicales marquantes. Il n’en est rien.

Profitons-en pour poursuivre sur la partie technique. Vous le savez si vous lu l’introduction, Romancing SaGa -Minstrel Song- est remaster d’un titre PS2… Et ça se voit. Même s’il faut bien avouer que le lissage des textures donne un petit coup de frais. En revanche les rares cinématiques sont clairement datés. Cependant, le chara-design et les environnement dégagent une atmosphère à la fois sympathique et très cohérente.

Romancing Saga -Minstrel Song- RemasteredPar contre c’est cette caméra fixe qui nous donnera souvent de l’urticaire. Il n’est en effet pas rare de devoir se déplacer en courant vers la caméra nous empêchant ainsi de voir ce qui se trouve face au personnage. C’est une véritable gageure de se diriger comme ça surtout que des ennemis peuvent arriver à contresens.

En revanche, aucun bug à déplorer et les temps de chargement sont rapides. Des conditions de jeu satisfaisantes en somme. Cela nous permet de nous concentrer sereinement sur le gameplay qui a vraiment besoin de toute notre attention tant il est plutôt étoffé.

Qu’est-ce que je dois faire ?

Tout d’abord, Romancing SaGa -Minstrel Song- Remastered est un RPG au tour par tour. Nous pouvons constituer une équipe de 5 combattants au maximum, notre héros inclus. Les autres membres sont à recruter en explorant le monde et si notre équipe est complète, il faudra licencier du personnel avant de pouvoir en intégrer du nouveau. Attention, tout personnage qui nous quitte ne pourra plus être recruté du tout. Tant pis si on a passé des heures à le faire progresser avec amour.

Parlons d’ailleurs de la progression. Ici pas de niveau de personnage. Les statistiques de nos combattants augmentent indépendamment les unes des autres en fonction de nos actions en combat. On utilise des attaques physiques ? C’est la force qui augmente. On utilise de la magie ? Alors c’est l’intelligence qui va en bénéficier. On prend des coups ? Les HP pourraient bien devoir augmenter.

Cet apprentissage à la dure est en vigueur également pour les compétences d’armes. En effet, plus un personnage utilisera un type d’arme, plus il aura de chances de découvrir des attaques spéciales. Bien sûr, de base, nos personnages ne peuvent pas utiliser toutes les armes. Hé oui, il existent de nombreuses classes et elles ont chacune leurs affinités. Cependant, certains marchands proposent d’améliorer son niveau de classe et on peut, si on le souhaite, ajouter de nouvelles maîtrise d’armes. Mais est-ce bien judicieux puisqu’il faut payer pour ça ?

Les armes ont d’ailleurs leur jauge de durabilité. Si les attaques classiques ne l’entame pas, les techniques les plus puissantes, elles, s’en chargeront. Si la jauge arrive à zéro avant d’avoir pu la réparer, l’arme se brisera définitivement et il faudra en équiper une autre. Cruel.

Cette sentence s’appliquera également à nos personnages. Chacun de nos combattant possède en effet des LP (ou Life Points) qui correspondent au nombre de fois où il peut tomber K.O durant un affrontement. Si ces points tombent à zéro, le personnage disparait définitivement de notre équipe. Même si ces LP peuvent être rechargé dans une auberge, ce couperet fait que chaque combat devient stressant. D’autant plus que les combats aléatoires, qui se déclenchent en percutant les ennemis sur la carte, peuvent régulièrement proposer des ennemis très puissants.

Où dois-je aller ?

Entre la durabilité des armes et celle de nos personnages, il y a ainsi une gestion permanente à opérer ce qui est un plus indéniable. En soi, le système de combat est très réussi. Il est une force du jeu.

L’exploration a aussi son mot en dire dans l’aventure. Comme je le répète, peu d’indications claires nous sont données par le jeu. Il faut donc parcourir les zones souvent à l’aveuglette. Si les environnements sont variés, ce sont la plupart du temps des dédales de couloirs. Il faut de plus développer des compétences facilitant cette exploration. Facultés d’escalade, de repérage de pièges ou de coffres cachés ou bien encore de camouflage sont d’autres choses à intégrer comme concept durant sa partie. Certains étant obligatoires pour terminer les quêtes sans que cela nous soit dit en démarrant nos recherches.

Il faudra d’ailleurs multiplier les runs pour pouvoir tout découvrir. D’abord parce qu’il y a 8 personnages et que chacun a des quêtes qui lui sont propres mais aussi parce que certains évènements ne seront accessibles qu’après un certain nombre de parties. Sans que l’on ne le sache non plus d’ailleurs. Décidément, ce jeu aime les mystères.

En résumé, Romancing SaGa -Minstrel Song- Remastered affiche une véritable maitrise dans sa partie de gameplay autour des combats. Seulement la majorité de ses autres mécaniques sont volontairement beaucoup trop cryptiques de prime abord pour accrocher les joueurs découvrant la franchise. Aucune aide n’a été ajoutée à cette réédition pour eux et ceux qui vont se retrouver à tourner en rond quelques minutes sans savoir où aller n’auront sans doute pas la patience de s’accrocher pour poursuivre l’aventure. Le jeu ne s’adresse alors qu’aux aguerris des SaGa qui eux auront plaisir à découvrir toutes les qualités de J-RPG atypique… à condition de maitriser l’anglais.

 

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Évaluation de l'article

Points forts

  • La liberté laissée au joueur
  • Le gameplay des combats étoffé
  • Une ambiance sympathique

Points faibles

  • Beaucoup trop cryptique sur ses mécaniques
  • Une caméra trop rigide
  • Une bande son trop discrète
  • Pas de traduction française
6.5

Fair

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