TEST – Song of Horror : un morceau familier

Un survival-horror pour Halloween ça c’est original.

Développeur : Protocol Games
Éditeur : Raiser Games
Genre : Survival Horror
Plateformes : PC, PS4, Xbox One
Date de sortie : 31 Octobre 2019
Support de test : PC (version fournie par l’éditeur)

Nous vous avions donné un petit aperçu lors de la preview au début de ce mois, il est temps de tester le premier épisode de l’aventure. Car oui Song of horror est un jeu épistolaire. Comprendre que vous devrez acquérir le jeu épisode par épisode et que ce test ne concerne donc que ce que nous avons vu du tout premier. Si notre réflexion sur la partie technique devrait s’avérer pertinente pour l’ensemble du jeu (à moins de patchs en cours d’année), l’aventure proposée, elle, évoluera au fil des épisodes et pourrait même être revue à l’instar des premiers retours qu’ils viennent de la presse ou directement des joueurs.

Song of horror sera donc composé de 5 épisodes dont le dernier sortira en mars 2020.

James, Poe et Lovecraft.

Sebastian P. Husher, écrivain à succès, devait livrer un tout nouveau manuscrit à sa maison d’édition en début de semaine. Embarras et urgence, rien n’a été reçu et l’écrivain est injoignable, c’est donc à vous, assistant de l’éditeur que l’on demande d’aller au pavillon de l’auteur pour voir ce qu’il en est. Enfin quand je dis « vous » je simplifie un peu puisqu’il s’agira d’un de vos avatars, Song of Horror mettant à votre disposition 13 personnages tout au long des 5 actes, qui seront autant de « vies » en cas de disparition prématurée.

Car là est l’une des originalités du jeu. Treize personnages aux origines et talents différents et donc connaissances différentes. Certains, de par leur proximité avec un lieu, connaitront le code d’une alarme, l’histoire de tel tableau ou auront des connaissances plus poussées en mécanique ou électricité. Sauf que vous ne pourrez pas intervertir les personnages comme bon vous semble. Chaque joueur aura donc une expérience légèrement différente en fonction des personnages choisis et surtout de l’ordre. Pour le reste on s’approche presque du point & click avec des énigmes à résoudre pour ouvrir un coffre, remettre du courant, déloquer une porte et ainsi en découvrir plus et lutter contre les manifestations surnaturelles. Énigmes que l’on pourra qualifier de FedEx tant le jeu demande à visiter chacune des pièces à de multiples reprises. Et attention à ne pas faire disparaitre votre dernier personnage sinon vous devrez recommencer tout l’épisode du début.

Autre originalité, le jeu n’est, nous dit-on du côté de Raiser Games, pas scripté. Une Intelligence Artificielle analysera notre comportement et décidera de sa réaction en fonction. IA dont vous pourrez régler le niveau de réactivité à travers trois niveaux portant le nom d’écrivains renommés pour leurs écrits du genre horrifique ou du thriller. Et ça semble fonctionner. Ainsi j’ai pu jouer pendant plus d’une heure avec un personnage sans être trop mis en danger, faisant attention à mes déplacements, aux sons de la maison. Puis sacrifiant mon brave personnage sur l’autel de l’impatience, je me suis mis à courir en permanence avec le second, la sentence a été immédiate : tremblement de terre, cris et décès en moins de 15 minutes.

Bouh !

Alors quels sont ces dangers auquel vous allez être confrontés ?

Une mystérieuse boite à musique envoyée à notre auteur semble être à l’origine de la libération de La Présence, entité somme toute maléfique qui commence à mettre une musique entêtante dans l’esprit de ses premières victimes pour ensuite les emmener dans un monde moins rose et joyeux, un peu comme Chérie FM ou Radio Nostalgie.

La demeure de Sebastian P. Husher étant dorénavant hantée, vous devrez vous méfier des portes pouvant s’ouvrir sur des créatures maléfiques ou tentant de s’ouvrir elle-même. A vous de les bloquer, les personnages ayant plus de force seront aidés sur cet exercice et d’écouter aux portes avant de les ouvrir. Ou encore de vous réfugier dans des cachettes (dans des placards ou sous des tables) pour échapper au danger et se retrouver dans un jeu de rythme contre ses propres battements cardiaques. Pour le reste on se retrouve confronté au lot de jumpscares habituels du genre… malheureusement. Difficile de ne pas tressaillir lorsque, après 17 minutes de fouille relativement silencieuses, un ventilo ou une télé se met subitement en marche lorsque vous passez juste à côté. Dans cet épisode pas de créature inquiétante (ou alors c’est synonyme de changement prochain de personnage), peu de situations malaisantes ou juste inconfortables. N’ayons pas peur de le dire, ce premier volet est assez vide en terme de peur si, encore une fois, on ôte les passages où l’on vous crie dans le casque. Et pardon d’insister lourdement mais une œuvre d’horreur n’est pas une succession même bien amenée de jumpscares. Il n’y a pas de jumpscare dans un livre (par essence) et Poe savait pourtant faire naître la peur. Et si vous êtes plus cinéphile que lecteur, les SoS Fantomes (Ghostbusters), Labyrinthe de Pan ou encore Silent Hill (le film donc) font naitre la peur et ce sans artifice de contrepied qui consiste à faire sauter un truc à l’écran. Bref Song of Horror ne joue peut-être pas assez avec le hors champs et son ambiance.

Et c’est bien dommage car l’ambiance est là, le décor aussi (bien que la décoration soit un peu chargée), et même certains jumpscare sont plutôt bien amenés (faites attention aux détails en arrière plan). Le seul reproche technique à faire pour un jeu qui a connu un développement tumultueux et indé est à chercher du côté de l’animation de votre personnage qui semble être calquée sur un char d’assaut auquel on aurait ajouté un masque de cire.

Mais encore une fois on ne parle que du premier volet, mais qui est celui qui doit donner envie de s’investir et là encore on revient à parler du modèle économique comme nous l’avions fait pour The Council. Oui ce modèle est intéressant pour les développeurs et leur permet de sortir leur œuvre, mais dans un jeu classique on ferait monter la pression petit à petit au fil des heures de jeu, ce modèle en épisodes impose presque à donner beaucoup dès le début pour attirer l’attention du public, et Song of Horror n’en donne peut-être pas assez.

A noter que le jeu peut aussi se découvrir en réalité virtuelle.

A suivre…

Song of horror semble, du moins dans son premier volet, s’adresser plus aux joueurs amateurs des jeux horrifiques qui vous font sauter de votre chaise. Oui le jeu a une ambiance calée sur Alone in the Dark ou le premier Resident Evil mais sans les monstres (il y en aura dans les épisodes suivants) mais n’appâte pas forcément assez l’amateur. Reste les idées de gameplay autour des 13 personnages et une rejouabilité bien présente.

Points forts

  • Le système d'IA qui donne une rejouabilité
  • Un début d'ambiance
  • Les personnages multiples...
  • Enfin une bonne utilisation de la possibilité de tourner les indices dans tous les sens

Points faibles

  • Les jumpscares : Bouh t'as eu peur ?
  • Animations un peu rigides
  • ...qui vont entrainer des trous de scénario
  • Visiter le manoir 5 fois c'est votre projet
6.5

Fair

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)

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