TEST – The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom

The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom, un retour aux sources.

Développeur : Nintendo EPD
Éditeur : Nintendo
Support :  Nintendo Switch
Version pour le test : Nintendo Switch
Genre : C’est un genre à lui seul.
Date de sortie : 26 septembre 2024

 

Zelda a donc son multivers. Dans une annonce datant de quelques semaines, Nintendo dévoilait que Breath of The Wild et Tears of The Kingdom étaient séparés de la Timeline, donc un autre univers donc un multivers. Un multivers auquel il faut ajouter The Legend of Zelda Echoes of Wisdom qui repropose une origine story à notre couple d’enfants pourfendeurs de monstres.

Zelda s’émancipe.

37 ans que Link sauve le royaume d’Hyrule (ou associés) dans une saga qui porte le nom de la demoiselle à sauver. 37 ans à attendre que Zelda mérite son nom au premier plan en sauvant son royaume et Link au passage.

Dans cette version, Zelda et Link ne se connaissent pas. La princesse est faite prisonnière (désolé pour le spoiler) et un petit garçon armé d’une épée de puissance se met à faire des rondelles des sbires de Ganon qui ouvre des fissures noires et mauves qui ne seront pas sans rappeler les miasmes de TOTK. Bien que réussissant à se débarrasser du méchant au groin, le garçonnet se retrouve dans la dimension des fissures, prisonnier, tout comme un grand nombre d’habitants du royaume. Le destin repose donc sur vous, princesse exilée, sauvée in extremis et accompagnée d’un petit esprit aux pouvoirs magiques : Tri.

Attrapez-les tous

Tri donne sa force à notre héroïne en lui permettant deux choses distinctes. La télékinésie tout d’abord. Elle pourra déplacer des obstacles en se déplaçant elle-même relativement à l’objet, ou elle pourra se lier à eux pour suivre le mouvement (ascenseurs, plateformes mobiles et mêmes créatures).

Tri lui donnera aussi la possibilité de créer des échos, donnant le nom à cet épisode, des ennemis et objets que vous croiserez. Devant une table, une caisse, un trampoline ou un rocher, ou devant un ennemi préalablement vaincu, vous pourrez « mémoriser » votre cible pour l’inclure à votre encyclopédie et en créer une version (écho donc) lorsque vous en aurez le besoin. A vous donc d’utiliser chauve-souris, goblin, ou piranha des sables à votre convenance, une allégorie de la noblesse usant des masses laborieuses à son profit. Masses qui semblent se rebeler tant leur intelligence tends à l’anecdotique : vision limitée, inactivité souvent flagrante, bref on est pas toujours aidé.

Tri évoluera au fil de l’aventure vous permettant d’user de plus en plus d’échos (chacun ayant un coût) et de passer des obstacles jusqu’alors infranchissables.

Il ne suffira pas de sortir un clone du dernier monstre croisé pour nettoyer une zone, ni même le dernier objet pour solutionner un puzzle. Chacun possède ses forces et faiblesses, voire ses capacités (le lit permet de récupérer des cœurs, le vase de se déplacer en toute discrétion comme Solid Snake et ses cartons) et la profondeur de l’encyclopédie où sont stockés les échos permet de voir que les utiliser est une épreuve d’imagination où il n’existe pas une seule solution et nul doute que moult vidéo fleureront pour nous mettre en présence de quelques dingueries.

Mais si nous nous en arrêtions là, la princesse n’aurait qu’une utilité narrative, ce qui n’est point le cas, car en plus de son sceptre, elle récupère l’épée du jeune Link pour se transformer en guerrière le temps que la barre de puissance le lui permet. Et oui, vous l’aurez deviné, cette épée est améliorable.

Elle pourra aussi s’équiper, entre autres, d’un arc et pour compléter la panoplie, un accessoire pourra venir l’agrémenter, accessoire qui permettra de nager plus vite, de réduire l’effet des sables mouvants ou encore vous permettre de trouver plus de petits cœurs.

Bonus (et d’autres) qu’on retrouvera au sein des recettes de smoothies, venant prendre la case « cuisine ». Smoothies qui viendront ajouter une note sucrée (sauf si vous faites une recette à base d’hippocampe) à un jeu bien coloré.

Notre princesse pourra même agrandir sa garde-robe avec quelques costumes différents.

Le retour des donjons

Un peu anecdotiques dans les 2 derniers opus, The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom voit le retour des donjons en proposant un open world qui ne sera pas sans rappeler les tout premiers volets de la saga. Dans ce monde ouvert, il vous faudra trouver et refermer les fissures, certaines sont optionnelles pour l’histoire mais permettront, à Tri de gagner en puissance. Toutes seront l’occasion de plonger littéralement dans un donjon plus ou moins complexe selon la faille. Assez linéaires, il faudra trouver votre originalité dans les outils utilisés pour parvenir au bout. Nous n’utiliserons pas l’expression galvaudée de « choix infinis » car il sont en fait limités à quelques-uns, mais le fait de pouvoir tout faire dans l’ordre qu’il nous siéra le plus, donne un sentiment de liberté suffisant. Si les extérieurs du monde de failles pourront déboussoler en jouant sur les lois de la physique (pour le décor, le gameplay restant le même), les intérieurs seront relativement simples mais on adorera que les phases 3D laissent place à des phases 2D qui gardent l’esprit des “Zelda” et du gameplay (sans ôter énigmes et ennemis), et qui auraient pu faire dans une forme de facilité en lorgnant du côté du royaume Champignon.

Et puis Hyrule ne serait pas Hyrule sans ses villages et sa galerie de personnages attendant votre aide. Que ce soit pour participer à des défis et gagner des items uniques, jouer à cache-cache, aider à la réparation d’un bateau ou ramener les poules dans l’enclos (oui il y a un problème avec le bétail dans ce monde), vous ne serez pas dépaysés. Mention spéciale au maître tamponneur qui prendra le rôle du relou de l’épisode.

De 7 à 77 ans

Public visé par l’esthétisme générale et les histoires vécues : le plus jeune. La bande-son est toujours un sans faute, sachant accompagner constamment en toute discrétion et montant en force lors des combats et rencontres, chaque zone a son thème qui colle parfaitement à l’ambiance.

Mais dire que le public visé par le gameplay est le plus casu serait une erreur. Oui il est simple. Lorsque vous n’esquiverez pas les combats, The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom vous proposera d’invoquer vos échos, proposant alors une allégorie de la lutte des classes ou de piocher dans votre réserve d’énergie pour enfin vous salir les mains.

Les phases donjons sont en réalité de petites énigmes dont la plus complexe n’aurait pas sa place dans TOTK pour vous donner une idée de la difficulté. Le tout est une aventure très agréable, confortable aux couleurs vives au cours de laquelle chaque tableau saura se démarquer du précédent. Tableaux et énigmes qui peuvent se trouver dans l’open world que constitue le monde extérieur ou les donjons, liés à l’histoire ou non. Le dernier Mario se rappellera à notre souvenir, aussi bien dans la construction de ses énigmes ou sa direction artistique, sans le défaut des boss de ce dernier.

La progression et les solutions à mettre en œuvre sont simples, donc, mais intelligentes comme pour le plombier mais les boss sans être extravagants ni subissant une darksoulisation proposent toujours une mise en scène originale dans le déroulé du combat, que ce soit directement le boss ou carrément l’arène de combat. On commence classique, on enchaîne avec un poisson aspirateur avant d’affronter un hippocampe à la hitbox protégée et où il faudra jouer entre typhons sous-marins (pas de meilleure description) et zones d’air.

Sans noter de point particulièrement négatif vu le cahier des charges (hormis le ciblage), on aurait aimé que Nintendo pousse un peu plus les curseurs dans l’utilisation des échos ou la physique du monde des failles.

The Legend of Zelda Echoes of Wisdom est une transposition de la théorie marxiste, éprouvée depuis, dans le monde de guerre perpétuelle et pourtant enchanteur qu’est Hyrule. Utiliserez-vous les masses laborieuses asservies à votre sceptre et serviteur magique transposition d’une église mettant en rang les âmes ? Ou partirez-vous Fleurs à l’épée pour mettre au pas ce qui pourrait être un début de révolution prolétarienne ?

Points forts

  • La DA tout mignonne
  • La bande-son toujours parfaitement dosée
  • Le système d'échos

Points faibles

  • Le ciblage
  • Un peu rébarbatif et redondant par moment
  • Les échos qui sont cons comme des balais
9

Amazing

Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)

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