TEST – Xenoblade Chronicles 2, la lame qui touchait le fond

A l’occasion de la sortie de Xenoblade Chronicles 3, nous avons décidé de revenir sur le deuxième épisode de la saga que nous n’avions pas eu l’occasion de tester à l’époque, et en faisant le choix de poser un regard de 2022 sur ce jeu sorti en 2017. Si vous hésitiez à vous y mettre après avoir apprécié le très bon Xenoblade Chronicles Definitive Edition ou avant de vous lancer dans le troisième épisode qui vient de sortir, ce test est pour vous.

Xenoblade Chronicles 2 test

• Genre(s) : JRPG
• Développeur / éditeur : Monolith Software / Nintendo
• Support de test : Nintendo Switch
• Disponible sur : Nintendo Switch
• Version du jeu utilisée : version dématérialisée disponible sur l’eshop en 2022

La terre des titans

Après les aventures de l’incroyable Shulk dans Xenoblade Chronicles 1, le deuxième opus de la saga Xenoblade nous met dans la peau du petit Rex, un jeune récupérateur qui gagne péniblement sa vie en ramassant divers trésors au fond de la « mer de nuages » et après avoir envoyé une partie de son salaire à son village natal. Dans le monde de Xenoblade Chronicles 2, la mer de nuages est un vaste océan infini constituée d’une épaisse brume blanche et sur laquelle évoluent des Titans, de colossales créatures qui constituent les seuls équivalents de terre ferme où les humains peuvent habiter.

Mais dans ce monde très singulier, un phénomène menace la survie de toutes les espèces : le vieillissement des titans et l’absence de nouveaux spécimens capables d’abriter la vie. Peu à peu, les titans majeurs meurent et disparaissent dans la mer de nuages et les terres disponibles deviennent de plus en plus rares… ce qui déclenche des tensions, voire des guerres territoriales.

Autre particularité de cet univers : l’existence des Lames, ces créatures nées d’un « cristal-cœur » qui prennent forme lorsque ceux-ci entrent en résonance avec des humains compatibles. Lorsque c’est le cas, ces Lames deviennent de redoutables alliés capables de soutenir leurs maîtres – le plus souvent en en combat – de différentes manières. Et c’est dans cet environnement aussi onirique qu’intriguant que celui du premier opus que l’ami Rex va faire la connaissance d’une Lame un peu particulière : Pyra, une arme antique en short court moulant (tout un concept).

D’emblée, Xenoblade Chronicles 2 nous enchante avec son monde qui joue avec le gigantisme de ses environnements pour nous faire sentir tout petit, au risque de créer de vastes zones pénibles à parcourir à pied d’un bout à l’autre. Si le défi artistique est ici réussi, on observe néanmoins que l’effet prend moins facilement que dans le premier épisode, qui se déroulait intégralement sur deux énormes titans dont les parties du corps offraient des panoramas impressionnants. Dans Xenoblade Chronicles 2, on perd un peu cette capacité à lever les yeux car les cieux ont moins de détails impressionnants à offrir.

Musicalement, des thèmes marquants nous accompagnent tout au long de l’aventure, avec la même balance qualité/défaut que dans Xenoblade Chronicles premier du nom : de belles musiques mais qui versent souvent trop dans la fanfare, alors que certains moments plus calmes auraient été mieux accompagnés avec des thèmes plus doux et moins énergiques.

Tirage au sort-Rex

Cependant, une fois passées les premières observations artistiques, c’est un tout autre jeu qui prend forme. D’un point de vue chara-design, déjà, avec des choix douteux et une sexualisation disproportionnée de personnages féminins qui se constate notamment au niveau des Lames. On se demande comment la série a pu passer du charmant chara-design de Xenoblade Chronicles (et celui de sa Definitive Edition) à une orientation fan-service digne d’un anime de seconde zone.

Mais au mauvais goût visuel se succède le mauvais goût technique, avec un système de Lames qui se base sur le principe du gachapon (machines à pièces renfermant des objets aléatoire à collectionner), typique de certains jeux free-to-play. Afin de vous constituer une équipe de lames, il vous faudra donc passer par ce système où glaner des cristaux-cœurs sera nécessaire pour invoquer des Lames. A ce stade, vous l’avez sans doute deviné : il existe évidemment des Lames génériques qui tomberont la plupart du temps et des Lames rares qui seront bien plus difficiles à obtenir (exception faite de 3-4 Lames rares qui peuvent s’obtenir via des quêtes secondaires).

Obtenir la Lame désirée ou les collectionner nécessite ainsi une chance insolente ou de farmer les cristaux-cœurs pour enchaîner les tirages insipides et les libérations de Lames (une par une…) pour faire de la place dans le stockage limité. A cela, notez que les Lames ne peuvent être liées qu’à un seul personnage – ce qui est certes logique avec l’histoire – mais qu’il est impossible de savoir à l’avance si la Lame invoquée sera adaptée à la classe du personnage qui l’invoque. Et bien sûr, les objets permettant de transférer une Lame d’un personnage à un autre sont extrêmement rares… ou farmables via un processus assez pénible. Un choix de game design frustrant et incompréhensible au sein d’un jeu solo payant et non-basé sur un système de micro-transactions (encore heureux).

De Pyra pire

Et les critiques ne s’arrêtent pas là : chaque Lame possède son propre arbre de statistiques à monter selon des conditions très variées. Ce qui est intéressant au niveau des personnages avec un arbre de taille plutôt correcte, devient vite fastidieux car celui des Lames est bien plus conséquent (avec minimum 9 lames à gérer). Et ce, même avec l’aide du système de mercenariat qui permet aux Lames inutilisées de mener à bien des missions (dont le temps de complétion n’est pas basé sur le temps réel de la console mais sur le temps réel écoulé en jeu…). A cela s’ajoute l’existence d’un loot bien trop varié, qui soit se récupérer (avec variable aléatoire, encore) via des points de récolte, l’abattage d’ennemis ou encore les séquences de chasse au trésor via les points de récupération où Rex doit plonger dans la mer de nuages.

Les combats, quant à eux, se révèlent vaguement intéressants mais deviennent vite répétitifs une fois qu’on a une stratégie bien établie, mais sont également pénibles au fil du temps étant donné que le moindre petit ennemi est un vrai sac à PV. Notez que des options pour rééquilibrer les combats existent… mais sont uniquement accessibles avec le Season Pass.

Tout cela, additionné à des quêtes secondaires de type Fedex qui manquent cruellement d’intérêt, et vous obtenez un jeu d’une grande lourdeur générale que l’intrigue principale ne parvient pas à sauver car elle-même aurait bien besoin d’aide. Totalement convenu, aligné sur les poncifs les plus usés du JRPG, parfois incohérent, ponctué de dialogues globalement peu inspirés (et parfois misogynes), le scénario de Xenoblade 2 peine à susciter l’intérêt. A part peut-être en de rares moments, spécialement sur la chemin vers l’épilogue, quand se lèvent certains mystères.

Après un premier opus qui était certes perfectible mais très sympathique, Xenoblade Chronicles 2 est une énorme déception. Doté de bonnes idées qui auraient pu constituer un socle solide pour une aventure édifiante, XC2 se ramasse en beauté à cause de choix techniques incompréhensibles et d’une écriture au ras des pâquerettes.

 

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1.8 5 votes
Évaluation de l'article

Points forts

  • Le concept des Lames
  • La bande-son
  • Le level-design

Points faibles

  • Des histoires globalement peu intéressantes
  • Le traitement douteux des personnages féminins
  • Du gacha dans un jeu solo, sérieusement ?
  • Rien n'est prévu pour parcourir plus rapidement ces énormes maps...
  • Des quêtes FeDex comme s'il en pleuvait, avec une narration en service minimum
  • Des mécaniques qui provoquent des allers et retours dans les menus
  • Le jeu d'arcade obligatoire pour améliorer un des personnages...
5

Average

Co-fondateur de Try aGame, pinailleur en chef, et amateur de belles histoires. Vous pouvez me suivre sur Twitter et Mastodon
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Wokistan
Wokistan
1 année il y a

Test extrêmement nul et de mauvaise fois mettre 5 à Xeno 2 et dire en plus que l’écriture est au ras des pâquerettes…et dire que les persos féminin ont un mauvais traitement….

Je viens de découvrir pire que jeux vidéo.com

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