Activision et Treyarch ont fait des choix importants pour Call of Duty Black Ops 4 et il est question de savoir s’ils ont été bons ou pas.
TEST – Call of Duty Black Ops 4
Éditeur : Activision
Date de sortie initiale : 12 octobre 2018
Version pour le test : Version Xbox One fournie par l’éditeur
Call of Duty Black Ops 4 est donc l’épisode de l’année 2019 pour Activision. La série passe une nouvelle fois dans les mains de Treyarch, peut-être le studio le plus apprécié de la communauté Call of Duty. D’ailleurs, les développeurs l’ont annoncé rapidement, ils ont décidé de s’éloigner du schéma habituel Campagne – Multijoueur – Zombie en écartant le mode Histoire au profit d’un mode Battle Royale et d’un travail intensif sur les morts-vivants. Mais qu’en est-il vraiment ? L’expérience de jeu en devient-elle trop monotone ? Était-ce un mauvais choix de leur part ? Analysons au peigne fin le dernier blockbuster de la licence.
Des mécaniques efficaces
S’il existe bien un secteur où l’on ne peut pas douter de ce Call of Duty Black Ops 4, il s’agit bien de ses mécaniques de jeu. Elles nous apportent de bonnes sensations se caractérisant par une prise en main facile dès les premières minutes et bénéficiant d’une fluidité dans les animations qui transcendent le tout. C’est peut-être bête mais le simple fait de glisser en sprintant, d’escalader les murs et de viser plutôt rapidement procure au joueur une bonne immersion dans la peau d’un soldat prêt à tout pour sa survie. Treyarch nous lègue les bons outils et c’est à nous de les maîtriser afin de réaliser les meilleurs scores possibles. Tout ce qui caractérise un bon Call of Duty en matière de gameplay se retrouve dans ce Black Ops 4.
On le retrouve notamment dans le mode multijoueur. Du Match à Mort par Équipe, de la Domination, de la Recherche et Destruction, de l’Élimination Confirmée, les joueurs auront à disposition tous les modes de jeu les plus populaires de la série. Ils retrouveront même des modes de jeu inédits mais tous permettent au fan de la série de s’épanouir. Ce qui nous maintient dans notre bulle, dans notre envie d’enchaîner les sessions, c’est aussi le choix d’offrir d’anciennes cartes dont Nuketown prévu pour novembre. Dans les 14 cartes de Call of Duty Black Ops 4, on retrouve les très appréciées Slums (de Bo2), Jungle, Summit et Firing Range (de Bo1). Pour le coup, la nostalgie fait son petit effet et on se relance volontiers dans de multiples parties tout en retrouvant les sensations d’antan.
Par contre, ce n’est pas cet épisode qui fera taire les joueurs n’appréciant pas la série car les défauts et les raisons de la colère sont encore au rendez-vous. Ce qui fera rage-quit un joueur, par exemple tirer 5 balles sur un adversaire qui ne veut pas mourir tandis qu’un coup au fusil à pompe vous met au sol, ce n’est pas ce qui va vous calmer. Néanmoins, on peut souligner l’effort de Treyarch de présenter une jauge de vie et la possibilité de se restaurer de la vie très rapidement, de quoi élargir les possibilités tactiques en plein jeu. Les classes de spécialiste sollicitent encore notre sens stratégique et notre capacité à nous adapter à différentes maps et modes de jeu. On ne joue pas à Domination de la même manière que l’on joue à Recherche et Destruction, pas avec la même approche ni les mêmes atouts et équipements. Cette variation dans le gameplay demeure somme toute agréable.
Dans le QG des spécialistes, on a le droit à une mini-campagne qui sert en réalité de tutoriel permettant de découvrir chaque spécialiste. Autant vous le dire, pas de réel plaisir pour un leurre d’histoire qui aurait bien pu nous dispenser de sa présence. Un joueur désirant une Campagne de Call of Duty ne se contentera pas d’une simple introduction à l’univers de Black Ops 4. Ce n’est pas forcément un moment désagréable mais ce n’est pas non plus synonyme de grandes sensations. Puis, il ne faudra pas être agacé par les clichés qu’il véhicule en matière de vulgarité et les dialogues qui paraissent bien ridicules lors du tutoriel.
Blackout
Activision a pour habitude de surfer sur les meilleures vagues du moment et de tout refaire à la sauce Call of Duty. Pour cette année, il n’y aura pas de solo mais un mode de jeu qui a le vent en poupe fait son apparition : le Battle Royale. Il sera aussi question d’arriver à 88 ou 100 sur une carte et de se tirer dessus pour être le dernier survivant. Intitulé Blackout, il réunit la plus grande carte de Call of Duty jamais créée et cache en réalité un puzzle dont les pièces représentent pour la plupart une carte de Call of Duty. Asylum, Nuketown et d’autres sont à la disposition de tous les joueurs afin qu’ils puissent looter rapidement, attaquer et se défendre contre la concurrence.
Là où Call of Duty Black Ops 4 se démarque, c’est qu’il intègre des composantes spécifiques à la licence. Ainsi, il existe des zones dans lesquelles on retrouve la fameuse boîte mystère mais entourée de zombies. Plus original encore, c’est que ce sont ces zombies qui permettent de looter proprement car leurs dépouilles cacheront souvent de très bonnes armes. Si vous les cherchez, il faut suivre la lumière et évidemment, vous ne serez pas seuls. Le mode Battle Royale a, sur le papier, de quoi être attractif. Au niveau de la réalisation et du rythme, il se rapproche davantage d’un PUBG que d’un Fortnite. Le rythme est parfois lent, les adversaires sont parfois difficiles à trouver et il faudra explorer des hectares de terrain pour arriver à destination.
Seul, à deux ou en quatuor, il bénéficie des atouts spécifiques au jeu, ces bonus d’équipement qui sont à looter comme les armes. Autre chose, il met à disposition les Spécialistes, tous dotés d’équipements uniques dans le multijoueur, mais pas dans la Battle Royale car ce ne sont que des skins ici.
Par contre, on râlera contre le Tir Ami qui voit trop souvent d’autres joueurs de votre équipe vous tirer dessus et vous réanimer sans aucune raison, ce qui reste plutôt énervant sur le coup. Sinon, il n’y a pas de grandes sensations de jeu en parcourant ce mode car nous ne retrouvons pas ce à quoi nous avons l’habitude dans les Call of Duty, c’est-à-dire, un rythme effréné, un objectif sur le court terme et proche. On se sent parfois un peu perdu dans cette Battle Royale, un peu passif. Courir partout à l’affût du moindre bruit, du moindre tir, d’entendre des tirs, de voir un ennemi, d’apercevoir une lumière alors que nous parvenons à nous créer un arsenal rapidement, c’est un peu déroutant ou brouillon. Sachant que l’on ne gagne en rang seulement si on tue ou on fait un top 10, nous avons parfois éprouvé une certaine sensation de perte de temps et de frustration, nous poussant à nous consacrer à d’autres modes de jeu. Le système de progression est clairement à revoir.
Pour cela, nous sommes curieux de savoir ce que Treyarch nous réserve dans les mois à venir. A l’instar de ce que fait Epic Games pour Fortnite, le studio doit assurer un suivi régulier et enflammer la communauté avec quelques annonces et nouveautés.
Dans les tripes des Zombies
Le mode Zombies est l’une des raisons qui a poussé Treyarch à se passer d’une Campagne ainsi il portait pas mal de pression sur ses épaules. Mais sans surprise, les sensations sont au rendez-vous pour ce mode Zombies qui nous offre des sessions intenses et frénétiques. Qu’il est étrangement agréable de se faire poursuivre par des hordes de monstres affamés et qui grouillent de partout. Comme attendu, on nous propose ici de plonger dans le Colisée de IX. En plus des ennemis morts-vivants traditionnels, nous affrontons des tigres et des gladiateurs dont l’agressivité devient réellement dangereuse.
Outre ces créatures, c’est un tout nouveau décor qui nous est proposé avec des mécaniques à assimiler. On risque effectivement d’être perdu en débarquant sans notice dans l’arène romaine de IX. Certes, il est encore question de survivre face à des hordes de zombies, de débloquer des portes, de récolter des armes et de trouver la boîte mystère mais d’autres éléments rentrent en compte. Ainsi, il sera impératif de trouver un gong dans l’une des salles d’autel de Dieu. En l’activant, l’enchaînement des événements démarre avec quatre champions de l’arène à vaincre, quatre têtes à rassembler et à apporter dans un temple souterrain. Ensuite, des mécanismes avec un grand bouclier à construire dans les différentes salles seront disponibles.
Cela peut paraître facile dit comme cela mais arriver avec les quatre têtes représente déjà un petit exploit tant la difficulté de IX dépend de la composition de votre équipe et de sa discipline tactique. Si jamais vous ne coordonniez pas vos mouvements ou vous vous marchiez dessus, le désordre réduira vos chances de victoire. Comme dans les précédents Call of Duty, il sera conseillé de se répartir certains endroits afin de faire tourner en rond les zombies, de les aligner et d’enchaîner les headshot pour s’en débarrasser. Néanmoins, il suffit qu’un autre joueur s’engouffre dans votre zone pour que la ligne soit brisée et que le boxon soit au rendez-vous. Sans oublier qu’il faudra réanimer vos équipiers pour conserver des chances d’aller le plus loin possible. Treyarch a déjà avoué que la limite des rounds était fixée à 1024 manches… passez déjà la trentaine et vous aurez été très loin.
Et dans les nouveautés, nous retrouvons aussi Voyage of Despair, l’histoire d’un braquage d’un artefact qui finit assez mal. Une nouvelle fois, il sera question de construire un bouclier avec des pièces à collecter. En général, il faudra se rendre sur le Pont, dans les Cabines et dans la Réserve afin de trouver de quoi construire l’arme anti-zombies par excellence. Une fois réunies sur l’établi, vous bénéficierez d’un bouclier balistique redoutable pour survivre sur le Titanic. L’endroit paraît bien plus étroit avec ses couloirs dangereux une fois que l’on ouvre plus de portes, ce qui rend les zombies bien plus difficiles à aligner. Le level-design est de qualité et on se réjouit de ce stress permanent.
Mais la meilleure expérience se trouve probablement du côté de IX. Néanmoins, il faut avouer que l’on reste clairement dans le registre de ce que propose Treyarch depuis ses débuts. Le principe est le même et les développeurs tentent d’imposer un certain degré de folie sans pour autant que cela parte complètement en cacahuètes. Et il faut dire que le pari est réussi pour le Colisée romain qui représente vraiment un plus dans l’expérience du joueur. Là où le studio a innové, c’est dans son choix de difficulté qui s’adapte au niveau et aux envies du joueur. Il existe ainsi un mode débutant qui permet d’intégrer les mécaniques sans risque de périr au bout de trois minutes de jeu. Au contraire, ceux qui veulent du challenge se dirigeront vers le niveau Hardcore ou Réaliste, survivre ne sera qu’une question de minutes.
Call of Duty Black Ops 4 offre une expérience 100% multijoueur et cela ne plaira forcément pas à tout le monde. Néanmoins, tout ce que l’on aime dans le multi d’un Call of, on le retrouve dans cet épisode développé par Treyarch. Il ne se démarque pas tant que cela des précédents Black Ops mais il parvient à livrer une excellente copie en matière de prise en main, de réalisation et de sensations de jeu. La recette est bonne mais elle manque de génie et de réelles nouveautés. Blackout apporte une nuance à notre expérience de jeu et reste un plus même s’il reste à parfaire. Il peut paraître déroutant avec son total changement de rythme, il n’est pas si fou que cela mais il a le mérite d’apporter de la variété à nos sessions de jeu habituellement classiques. Néanmoins, en dehors de cela, le plaisir est garanti pour tout fan de la licence prenant un plaisir inlassable à revisiter le genre. Un indispensable pour les inconditionnels de la série, moins pour les autres.