TEST – Kena : Bridge of Spirits

Kena : Bridge of Spirits nous propose une aventure à travers un village corrompu pour aider les esprits à trouver la paix en compagnie de Rots : des petites boules noires représentants les esprits de la nature.
Disponible sur PlayStation 4 et PlayStation 5, découvrez en plus dans notre test ci-dessous.

KENA : BRIDGE OF SPIRITS


Développeur : Ember Lab
Éditeur : Ember Lab
Support : PlayStation 4 et PlayStation 5
Version pour le test : PlayStation 5
Genre : Action – Aventure
Date de sortie :
21 septembre 2021


Annoncé l’année dernière, Kena : Bridge of Spirits m’avait directement touché. En effet, ce (premier) titre du studio Ember Lab avait fait sensation, notamment grâce à sa qualité d’animation pour le moins impressionnante ainsi que la beauté de ses graphismes qui nous laissait supposer une aventure enchanteresse et poétique. Initialement prévu pour le 24 août, c’est un mois plus tard que le titre a débarqué sur PlayStation 4 et PlayStation 5, le studio en charge du projet souhaitant revoir ses plans afin de ne pas décevoir les attentes des joueurs charmés  par ce qu’ils avaient pu voir jusque là (dont je faisais partie, il faut l’avouer). En effet,  Ember Labs, une société américaine spécialisée dans l’animation de publicité et de court-métrage (à qui l’on doit, entre autres bien entendu, Majora’s Mask : Terrible Fate, un fan film inspiré de la célèbre saga de Nintendo) a décidé de se lancer un  nouveau défi  : développer leur propre jeu. C’est ainsi que Kena : Bridge of Spirits voit le jour. Reste à savoir si  les attentes sont comblées ? C’est ce que nous essaierons de voir dans les lignes qui suivent.


Kena – Bridge of Spirits : c’est quoi l’histoire ?

Comme son nom le laisse transparaître, Kena : Bridge of Spirits (littéralement « Pont des Esprits » pour celles et ceux qui auraient un peu de mal avec la langue de Shakespeare) aborde les thèmes comme la perte, le deuil, le pardon… Globalement donc, sur la mort et sur le passage entre le royaume terrestre et « celui d’après » (thèmes que l’on retrouve d’ailleurs dans Spiritfarer ou encore Lost Words : Beyond the Page, bien que les écritures soient différentes). Certes, le thème est déjà-vu, mais Kena : Bridge of Spirits apporte une certaine douceur empreinte de poésie, tout en employant un ton léger, voire enfantin, qui ne laisse pas indifférent…


Certains esprits, qui n’acceptent pas leur sort et/ou sont retenus par une forte colère, sont même tout bonnement incapables de trouver la paix. C’est dans ces cas là qu’intervient Kena, une guide spirituelle des esprits. Celle-ci les aide à gérer leur rage, et par la même occasion, les problèmes terrestres qu’ils ont pu laisser en suspens afin de les accompagner dans leur passage à leur prochaine vie. Notre héroïne se voit donnée une nouvelle mission après sa rencontre avec un esprit puissant dont le spectre lui dit que la Montagne a trahi le village… Elle décide de s’y rendre et c’est ainsi que l’on découvre ce hub central, corrompu par les ténèbres après avoir été frappé par la peste et la famine. Mais avant de se rendre à la Montagne, source de tous les conflits, Kena va devoir trouver et aider trois esprits


Pour ce faire et pour aider Kena dans  sa quête, nous ferons la découverte d’étranges créatures nommées Rots. Ces petites boules noires ne sont autre que des esprits de la nature et font partie intégrante de l’équilibre du monde… Et suivront notre guide des esprits de partout (non sans rappeler les Pikmins) ! Mieux encore, ces Rots ont une place prépondérante dans le gameplay du jeu…


Le gameplay, ça donne quoi ?

Kena : Bridge of Spirits se révèle être un jeu d’action-aventure à la troisième personne que l’on peut diviser en deux temps : l’exploration et les combats.

Pour le premier, le titre nous propose de déambuler dans un monde semi-ouvert : les zones du jeu se « débloquent » au fur à et mesure de la progression du scénario principal et ne sont donc pas accessibles toutes d’un coup. Certaines parties nécessitent même des pouvoirs obtenus dans d’autres zones, vous poussant à y revenir. Qu’à cela ne tienne, la carte est tout de même bien pensée (et surtout bien optimisée) et les environnements sont assez vastes pour nous permettre de conserver ce sentiment de liberté que procure les jeux du genre mode-ouvert, et on apprécie. Dans cet univers, vous devrez résoudre des énigmes, trouver des secrets dissimulés, collecter les Rots (au nombre de 100) et leurs mignons petits couvre-chefs, débloquer et utiliser des techniques spéciales, combattre des ennemis, accomplir des défis spéciaux, collecter Karma et  matériaux… Bref, tout ce qu’il sera nécessaire pour vous permettre de progresser dans cette aventure, et accessoirement avancer le scénario. Rien de nouveau sous le soleil donc, mais ce type de gameplay reste efficace et fonctionne.


Quant aux combats, c’est ici que le bât blesse légèrement. En effet,  bien qu’amusants de prime abord, ces derniers manquent de diversité pour pleinement convaincre et révèle une certaine redondance. C’est dommage. L’arbre de compétences (qui permet d’apprendre et d’améliorer les techniques de Kena) est peut-être également un peu trop limité, et bien qu’il propose certaines bonnes compétences (la bombe à retardement ou le coup de marteau avec les Rots, pour ne citer qu’eux), on regrette de ne pas en avoir davantage à disposition. Et gare à vous si vous êtes touchés : les ennemis frappent forts et feront perdre rapidement de la santé à notre héroïne, la parade n’étant pas le mouvement le plus précis du titre (presque tellement rageant que j’ai voulu baisser la difficulté du titre plus d’une fois, notamment face à certains boss). Au final, bien que la base du gameplay liée au combat est correcte et que les compétences sont sympathiques, il manque peut être un peu de matière pour tenir le joueur en haleine tout au long du jeu. Il faudra d’ailleurs mettre une douzaine d’heures pour mettre un terme à cette aventure. A noter également que le côté enfantin est totalement mis de côté dans les combats contre les boss, qui sont alors empreints d’une certaine obscurité… Mais je n’en dis pas plus et vous laisserai découvrir par vous même.


Ambiance visuelle et sonore

On ne va pas se mentir, Kena : Bridge of Spirits est tout simplement magnifique. Ses environnements sont saisissants de réalisme et fourmillent de détails, offrant au joueur tout un univers dont il sera avide de partir explorer. On regrette cependant que beaucoup de ces éléments semblent statiques pendant le jeu (bien que certaines parties de la végétation bougent lorsque l’on passe dessus) ainsi que quelques textures à la traîne, mais rien de quoi gâcher l’expérience.  À noter que la version PlayStation 5 permet de choisir entre une version 4K au framerate limité (notamment au niveau des mouvements de caméra) et une version moins propre visuellement (difficilement remarquable) mais plus fluide à l’écran. Les animations des combats sont également bien faites, les esquives et les attaques étant bien animées et les ennemis réagissant naturellement lorsqu’on les attaque. Mais la beauté de la direction artistique atteint véritablement son paroxysme lors des animations, qui sont tout bonnement sublimes (on pouvait s’y attendre, l’animation étant un peu la spécialité du studio…), qui rajoutent fortement à la poésie et à l’immersion (mention spéciale lorsque Kena retrouve Taro).

Quant à la bande sonore du titre, la musique et les effets sonores sont également excellents : la première s’accorde avec le ton donné par l’avancement de l’histoire, le paysage exploré ou les émotions ressenties, et chaque effet sonore est bien amené, intervenant au moment adéquat. Quant au doublage, bien que le titre n’est disponible qu’en anglais sous-titré français, il est réussi et fait le job. D’ailleurs, il est bon de noter que Kena est doublée par Dewa Ayu Dewi Larassanti, une artiste originaire de Bali, qui a également participé à certains chants que l’on entend dans le jeu.  


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Pour résumer,
Kena : Bridge of Spirits, sans pour autant être le jeu de l’année, propose une expérience tout à fait correcte, sublimée par une direction artistique époustouflante ! On y retrouve quelques défauts et quelques idées qui manquent de profondeur, la structure ne bousculant que rarement les codes du genre et pourtant, on en redemande. Que ce soit pour arpenter l’univers proposé dans Kena que pour y découvrir tous les Rots qui servent autant dans les énigmes que dans les combats… On regrette que le scénario et le personnage de Kena ne soient pas plus approfondis, cette dernière ne servant que de pont (vous l’avez ?) entre le joueur et les esprits qu’elle rencontre. Ces derniers, pour le coup, verront leur personnalité beaucoup plus creusée, nous révélant des histoires parfois touchantes, parfois poignantes mais toujours intéressantes et immersives. R
appelons qu’il s’agit du premier jeu du studio indépendant Ember Labs et, au final, Kena : Bridge of Spirits donne parfois l’impression d’être une vitrine du savoir faire du studio… Et il faut l’avouer, ça donne envie !

 


C’est ainsi que s’achève notre test de Kena : Bridge of Spirits, sorti le 21 septembre 2021 sur PlayStation 4 et PlayStation 5.


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Points forts

  • Histoire touchante...
  • Les Rots ♥
  • Le développement des esprits rencontrés
  • Carte "semi"-ouverte, assez grande, avec plein de collectibles
  • Des combats amusants...
  • Direction artistique aux petits oignons
  • Animations époustouflantes, dignes de la réputation du studio !

Points faibles

  • ... bien que déjà vu et qui manque parfois de profondeur.
  • ... mais des combats qui sont parfois redondants.
  • On aurait aimé un arbre des compétences encore plus varié.
7

Good

Co-fondatrice de Try aGame, aventurière dans l'âme et héroïne de la prophétie à ses heures perdues, RedHo a sauvé notre monde 17 fois des forces du mal. La légende raconte qu'elle aurait un masque de Majora pour se téléporter à Hyrule. En attendant la prochaine menace, elle écrit pour Try aGame.

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