Top Spin 2K25 a envahi nos salons et autres espaces de jeux. Après un bon mois de ponçage, on retient quoi de l’expérience de jeu ?
Notre test a été réalisé à partir d’un code presse envoyé par l’éditeur.
Top Spin 2K25 permet à 2K Sports de faire renaître une licence qui nous manquait. Quatorze ans après la sortie de Top Spin 4, un saut de génération puisqu’il n’était sorti que sur Xbox 360, PlayStation 3 et Wii, nous avons droit au retour de Top Spin. Le titre de Hangar 13, studio de 2K, parvient-il à mettre tout le monde d’accord ? Si seulement… Et si on se posait les bonnes questions lors d’une interview-test ?
L’annonce de Top Spin 2K25 a été accompagnée d’une grosse hype. Comment l’expliquer ?
La nostalgie est le facteur principal. Quand Top Spin 4 sort en 2011, il vient confirmer le bon chemin pris par ses prédécesseurs. C’est même un raz-de-marée chez les joueurs, il est devenu la référence du tennis, même Virtua Tennis 4, sorti la même année, ne tiendra pas la distance. Techniquement, le jeu a peu de défauts et les sensations de jeu sont clairement au rendez-vous. Lorsque 2K Games et Hangar 13 révèlent un nouveau Top Spin, ce sont tous ces souvenirs qui ressurgissent.
On ne peut d’ailleurs par dire que les jeux de tennis manquent depuis quelques années…
Oui et malgré tout, aucun ne parvient à garder une grosse communauté de joueurs sur le long terme. Aucun ne bénéficie de l’aura ni le gameplay bien huilé d’un Top Spin… Que ce soient les AO Tennis, les Tennis World Tour voire Mario Tennis Aces, ils ont certes pris le relais mais ils ne parviennent pas à convaincre amplement. Les amoureux de la balle jaune ne peuvent pas y consacrer tout leur amour du tennis. Ils attendent simplement un nouveau Top Spin ou son digne successeur.
Ce nouveau Top Spin s’inscrit-il dans la lignée de ses illustres aînés ?
Retrouve t-on les sensations de jeu d’un Top Spin ? Clairement. Tout y est. L’immersion. La sensation de frappe dans la balle est fulgurante, surtout lorsque le timing est parfait. On a cette impression de faire mal. Il est tout aussi agréable de vivre un échange lorsqu’il dure. On a cette impression d’y être et c’est essentiel en tant que joueur. On l’a retrouvé, c’est Top Spin !
A côté de cela, certains pestaient contre un roster limité. Peut-on nourrir des regrets ?
Oui et non. D’un côté, oui car le casting n’est pas ce qui se rapproche de la perfection. On a bien Alcaraz et Medvedev parmi les meilleurs, Shelton et Fritz parmi ceux qui peuvent leur disputer la victoire sur le circuit masculin. Mais à côté, c’est pauvre si on regarde les joueurs actuels… Tiafoe, Berrettini et Andy Murray qui est plus sur la fin mais qui garde une popularité encore intacte. Ce qui fait qu’on tourne vite en rond dans les confrontations que ce soit en ligne ou dans le mode Carrière…
Mais le nom des légendes fait saliver…
Heureusement les légendes relèvent le niveau. Federer a bénéficié d’un travail remarquable et on retrouve tous ses gestes signature. On retrouve aussi Agassi comme à l’époque et Pete Sampras. Mais ils ne sont pas intégrés dans les tournois en mode Carrière. Le roster masculin demeure globalement décevant.
Et le roster était meilleur dans les jeux d’antan ?
Qui peut le nier ? A l’époque, on avait le Top 4 réuni (Djokovic, Federer, Nadal, Murray) mais aussi Roddick, Wawrinka, Davydenko et un Français, Gilles Simon en plus de Tomic et James Blake. Autant se le dire, ça avait plus de gueule. Les légendes n’étaient pas oubliés avec Michael Chang, Agassi, Sampras, Courier, Rafter, Lendl et Becker ! En comparaison, cette année, c’est très pauvre !
Quid du circuit féminin ?
A l’époque, on allait à l’essentiel. Et dans Top Spin 2K25, les femmes sont bien plus respectées que les hommes en matière de standing. On retrouve la numéro 1 mondiale Iga Swiatek, Coco Gauff, Stephens, Raducanu, Naomi Osaka, Bencic, Wozniacki, Leylah Fernandez, Pliskova, Badosa et Keys ! Bien plus d’athlètes au compteur pour les joueurs actuels, et des légendes comme Serena Williams, Steffi Graff et Maria Sharapova ! Autant dire qu’il est vraiment intéressant de se diriger vers le circuit féminin.
Difficile de ne pas remarquer l’absence des tricolores…
C’est clair. Si on est chauvins, on a de quoi repartir déçus. Après, on ne rayonne pas immensément cette année. Ils auraient pu intégrer Caroline Garcia mais vu son manque de réussite et de trophées majeurs depuis des mois, c’est justifiable. Du côté masculin, le nom le plus réputé qui aurait pu faire plaisir, c’est forcément Monfils. Après, la nouvelle génération est à suivre et intègre le top 25 mais ne brille pas non plus en Grand Chelem.
Le manque de profondeur dans le roster pourrait coûter cher sur le long terme, non ?
Si 2K Sports n’annonce pas dans les prochaines semaines l’arrivée de nouveaux joueurs dans des DLC éventuels, ou dans le Pass de Saison, ce roster un peu pauvre pourrait effectuer causer le départ d’une partie de la communauté. D’ailleurs, une de mes plus grandes déceptions sur ce Top Spin 2K25 reste l’absence d’un outil de création communautaire, permettant de télécharger les créations des autres joueurs. J’aurais beaucoup aimé télécharger les superstars manquantes crées par la communauté. Mais même ça, 2K ne nous le permet pas, ce qui souligne encore plus les limites du roster.
Comment sont-ils parvenus à combler le manque, notamment dans le mode Carrière ?
On commence par un entraînement en guise de tutoriel avec John McEnroe. On s’étonne d’ailleurs de le retrouver qu’en maître de l’Académie Top Spin, en somme le coach qui nous apprend tous les rudiments du jeu puis les techniques avancées. Les habitués des jeux de tennis prendront vite le jeu en main, mais il ne sera pas inutile de s’y attarder.
Ensuite, on ne peut pas vraiment dire que le manque est comblé, surtout si vous vous dirigez vers le circuit masculin. Limite il n’aurait pas été désagréable de mêler les hommes et les femmes dans un circuit mixte, ce qui aurait permis de varier les affrontements et de ne pas retrouver toujours les mêmes adversaires.
Le mode Carrière en pâtit réellement ?
Oui et non. On gardera toujours au coin de sa tête que le roster (masculin) n’est pas si fourni. Mais à côté de ça, l’immersion demeure réussie et le mode Carrière reste globalement pensé intelligemment. On garde le rythme d’un tournoi par mois et les déplacements provoquent de la fatigue tout comme les matchs. On ne peut pas participer d’emblée aux tournois les plus réputés, on commencera donc par les 250 puis 500 en gagnant en réputation, pareil pour les 1000 et les tournois du Grand Chelem.
Comment on gagne en réputation ? Simplement en gagnant les tournois qu’on dispute ?
En partie. Car vous pourrez très bien être numéro 1 mondial, et ne pas pouvoir disputer de Masters de fin d’année, ni de tournois de Grand Chelem… Si on souhaite gagner en réputation et participer les compétitions les plus glorieuses, il faudra remplir des défis dans ce Top Spin 2K25. On nous demande de venir à bout de certains entraînements, jouer son meilleur tennis dans certains événements, et gagner des tournois !
Tout ça dans le mode Carrière ?
Oui. Chaque mois, vous pouvez réaliser trois choses : un entraînement, un événement (match d’exhibition souvent, avec des règles spéciales) et un tournoi. Pour les défis, il sera utile de faire les trois, mais aussi pour gagner de l’expérience et des éléments (discours, tenues…) pour votre avatar. Vous pourrez par la suite éviter ces trois éléments à votre guise, pour éviter d’accumuler de la fatigue par exemple.
Cela a l’air d’être carré, mais tout est vraiment bien pensé dans le mode Carrière ?
Non. La gestion de la fatigue n’est pas toujours réaliste. Les déplacements font perdre beaucoup d’énergie. Et on pensait éviter les difficultés lors des tournois. Or, hormis avec un staff pensé que pour ça, il sera parfois difficile d’enchaîner deux tournois. On finit souvent un tournoi sur les rotules, surtout un Grand Chelem. Ce qui nous amène ainsi à commencer le tournoi suivant sur les rotules aussi ! On pourrait se reposer et récupérer de l’énergie MAIS quand on enchaîne Roland Garros et Wimbledon, on aimerait pouvoir faire le doublé en évitant de se blesser 4 à 6 mois à l’issue du tournoi sur gazon… Surtout quand on grimpe en difficulté, ce qui fait durer les matchs, et provoque plus de fatigue.
Autre chose à remettre en question, les graphismes. Tout n’a pas l’air si bien modélisé dans Top Spin 2K25. Ton avis après des dizaines d’heures de jeu ?
Certaines modélisations de joueurs laissent à désirer, il y a juste à voir Andy Murray. Mais globalement, c’est plutôt réussi. En visualisant les images de la bande-annonce, j’avais un peu peur de connaître un sentiment de vide niveau ambiance. Néanmoins, j’ai été plutôt réussi même convaincu par cet aspect. Il existe une multitude de courts différents, l’ambiance reste au rendez-vous. Lors du mode Carrière, l’entrée dans un nouveau tournoi, notamment les Masters ou chaque Grand Chelem, on assiste à une cinématique introductive de qualité. Cela restait un plaisir d’enchaîner les tournois, l’immersion étant réussie.
Une polémique a enflé autour du jeu et de la connexion en ligne obligatoire, qu’en est-il ?
Grosse tâche dans l’expérience du jeu oui. Se créer un compte 2K déjà, les fans de tennis n’étant pas totalement les mêmes que les fans de basket (NBA 2K25), il se peut que l’étape dérange certains. En plus de cela, il s’avère que la connexion en ligne est obligatoire pour profiter de l’ensemble du jeu. On évoque ici les modes en ligne forcément, mais aussi le mode Carrière qui est inaccessible lorsque les serveurs en ligne sont en PLS ou simplement en maintenance. Il est arrivé deux fois qu’il me soit impossible de jouer car les serveurs se montraient HS. C’est même possible que ça arrive en plein match, te forçant à le recommencer la prochaine fois… Dans ce cas-là, seules les exhibitions et l’entraînement restent accessibles.
D’ailleurs, comment les équipes de développement ont pensé le jeu en ligne ?
Deux circuits principaux afin de tester vos aptitudes contre les joueurs du monde entier. Le premier met en scène votre joueur que vous avez fait progresser dans le mode Carrière, le second avec les athlètes présent-e-s dans le roster. Dans le premier mode, celui avec votre avatar, vous enchaînez les matchs et gagnez des points d’expérience au fur et à mesure de vos victoires. Dans le second, c’est un peu la même chose, mais cela se présente sous forme de tournois à 2 ou 3 tours.
A noter la présence d’un Pass de Saison qui donne surtout du cosmétique et des éléments pour personnaliser au max vos avatars. Attention, aucune Superstar du tennis n’est gagnée en grimpant de niveau. Pensez d’ailleurs à collecter vos gains dans le Pass (non payant), les récompenses sont parfois sympas.
Pas trop difficile de se faire une place en tant que joueur ?
Un peu tout de même. Ce qui me déçoit le plus et ce n’est pas de la faute de 2K ni des développeurs, enfin pas totalement, c’est que l’on joue rarement un beau tennis en ligne. Les joueurs vont favoriser logiquement l’efficacité, enchaîner les coups puissants, et à part si vous anticipez, vous risquez d’être rapidement en difficulté si vous variez le jeu. Ce qui est encore plus indispensable, c’est de frapper la balle avec un bon timing. Sinon, l’adversaire en profiter et balance un parpaing. Il m’est tout de même arrivé de participer à des jolies séquences de jeu, de longs échanges, et variés. Mais la majorité des joueurs, c’est du parpaing à gogo.
Que retient-on de l’expérience de jeu offerte par Top Spin 2K25 ?
Du plaisir. D’ailleurs, un véritable sentiment de satisfaction se manifeste les premières heures, en matière de gameplay et de sensations de jeu qu’il procure. On se plaît à enchainer les matchs, en exhibition ou en mode Carrière dans lequel on se dirige naturellement. Si l’expérience de jeu se basait sur mes 10 premières heures, on aurait pu s’arrêter sur un 9/10 facilement. Néanmoins, en triplant le nombre d’heures sur le jeu, on aperçoit aussi ses limites. Le côté répétitif, notamment à cause d’un circuit masculin limité dans son roster, la gestion de la fatigue et d’énergie de notre joueur qui est plus difficile et donc frustrante en augmentant la difficulté du jeu. Difficile de valider cette politique de connexion en ligne obligatoire qui peut rajouter facilement de la frustration aux joueurs. Mais n’en doutez pas, Top Spin 2K25 a de quoi réjouir toute une communauté qui attendait le retour du roi de la simulation de tennis.
