[Preview] A Plague Tale Innocence

A Plague Tale Innocence

L’an passé nous alertions sur notre manque d’objectivité tant le jeu d’Asobo Studio était notre chouchou. A quelques semaines de sa sortie, rien n’a changé si ce n’est que notre ressenti se transforme peu à peu en certitudes tant les arguments ont été apportés par le studio bordelais.

Le son pour immersion

Dans notre test « retro » de Diablo, nous avions mis l’accent sur la bande-son, le travail d’Olivier Deriviere est déjà à louer. Pour vous faire une idée de ce qui vous attend, rendez-vous sur le soundcloud du compositeur. L’immersion est fonction de sons, de musiques et d’interactions entre les personnages.

Sur ce chapitre, le doublage anglais par des acteurs ayant à peu près le même âge qu’Amicia et Hugo (5 ans contre 9 ans pour l’acteur) nous fait oublier qu’on a affaire à un jeu vidéo et l’empathie pour les protagonistes est quasi immédiate et instinctive. Et ne vous inquiétez pas pour la version française, le doublage a, pour notre part, été assuré par des professionnels au CV impressionnant et lors de notre session de jeu, la qualité était au moins égale.

Dans sa Websérie consacrée à la genèse du jeu, l’équipe de développement et notamment Sébastien Renard (directeur narratif) a expliqué à quel point cela pouvait être complexe d’écrire un texte devant être prononcé par un enfant de 5 ans. Les acteurs anglais, novices jusqu’alors on su être force de proposition à certains moments et, pardonnez mon langage familier, mais putain les frissons lors de certains échanges !

Si vous êtes ne serait-ce qu’un peu émotifs, préparez les mouchoirs. Vous voulez de l’émotion, vous en aurez pour sûr !

Une écriture intelligente

Et par écriture soyons larges en englobant le travail réalisé sur l’architecture tout aussi impressionnant. Asobo a pu s’appuyer sur l’architecture et le poids historique de leur région (les alentours de Bordeaux) pour confirmer ou infirmer leurs choix. Lors de notre session nous avons traversé un bois, la propriété de la famille d’Amicia et Hugo et le premier village du jeu. L’impression de cohérence frappe telle une pierre lancée par une fronde (l’arme principale de notre héroïne), invalidant par là même certains clichés, erronés, que l’on peut avoir sur la période historique concernée.

La première scène, tutoriel, en est un bel exemple, les échanges entre Amicia et son père sont naturels, touchants, donc encore une fois immersifs et l’horreur surgissant, quelques instants plus tard, n’en est que plus saisissante. Par la suite la fratrie reprend le flambeau dans une symbiose peut-être encore plus forte et fusionnelle que dans le jeu auquel on ne pourra s’empêcher de faire référence : The Last of Us. On alterne entre sévérité et émotions avec quelques touches d’humour dues au décalage d’Hugo, un enfant de 5 ans qui ne comprend pas vraiment ce qui se passe.

D’ailleurs si cet article est votre premier rapport avec A Plague Tale Innocence, laissez-nous vous en dire peu pour que l’aventure vous prenne aux tripes dès les premiers instants. Amicia est l’ainée d’un couple de nobles du XIVe siècle, le père étant chevalier, mais a très peu vu son frère cadet, celui-ci étant malade depuis sa naissance ou presque. Sa mère tente de le soigner et le veille la plupart du temps. La famille vit cependant des jours heureux, du moins en apparence, car au détour d’une balade sur leur terre avec leur chien, Amicia et son père tombent sur les premiers signes évidents qu’un mal envahit la région. Sans qu’elle n’ait le temps de se remettre du traumatisme causé par cette première « rencontre », Amicia voit sa vie basculer avec l’arrivée de soldats de l’Inquisition, de toute évidence à la recherche de son petit frère.

Bien que seule plume sur le projet, Sébastien Renard a su être à l’écoute des équipes de développement et des acteurs pour modifier ses écrits et les intégrer dans le jeu car ne l’oublions pas, nous parlons d’un jeu.

Ok mais le jeu ?

Avec une session de 45 minutes nous en avons vu peu, et c’est tant mieux. Vous devez survivre et la vie de votre frère ne tient qu’à vous. Au début de l’aventure vous devrez lui tenir la main en permanence et risquer qu’il pique une crise, de maladie ou de panique, si vous le laissez seul trop longtemps. En cela A Plague Tale Innocence se présente comme une grande quête d’escorte. Ceci dit Hugo peut aussi s’avérer utile et débloquer des situations en prenant des passages trop étroits pour sa sœur.

Amicia, quant à elle, est une virtuose de la fronde, et du jeter en tous genres (+4 en armes exotiques). Compétence dont elle se servira pour combattre mais surtout pour détourner l’attention ou interagir avec son environnement et jouer avec les sources lumineuses et ainsi passer inaperçue ou guider les hordes de rats sur ses ennemis ou de pauvre hères bloqués. Dans des articles de présentations précédents nous l’évoquions déjà, jamais une nuée n’avait paru si grouillante, si vivante, si angoissante. Petit bémol qui attendra le test pour sa confirmation, les yeux luisants des rats sont peut-être trop irréels pour un jeu si ancré.

Sinon les contrôles sont intuitifs, répondent parfaitement, les indicateurs de furtivité sont simples et évidents à comprendre, il n’y a que la partie combat pur que nous n’avons pu tester. Aucun problème de caméra à signaler même si maintenir une touche pour regarder derrière soi sans modifier le trajet d’Amicia aurait été un plus, un peu gadget certes, mais un plus.

Dans leur périple, les opposants aux rats, à l’Inquisition et aux Anglais (nous sommes aux débuts de la guerre dite de 100 ans), d’autres personnages les aideront, beaucoup d’orphelins, en faisant équipe ou en apprenant à Amicia des recettes alchimiques supplémentaires.

Le jeu vise apparemment un public attaché à la narration et au réalisme, pour ceux qui veulent défourailler du chevalier à la Bastard Sword il y a Sekiro mais pour ceux qui veulent vibrer au fil d’une histoire portée par un casting de choix, il devrait y avoir A Plague Tale Innocence, réponse lors du test.

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