TEST – XCOM Chimera Squad, un spin-off chimera tout le monde d’accord

xcom chimera squad

Alors que les fans de la licence attendent de plus amples nouvelles concernant XCOM 3, Firaxis nous propose un spin-off sans crier gare, quelques jours avant la sortie. Intitulé « XCOM Chimera Squad » et vendu à bas prix (10€ avant le 1er mai, 20€ ensuite), cet épisode un peu particulier se présente un peu comme une sorte d’œuvre dérivée, qui se permet quelques libertés au niveau du ton mais également du gameplay. Plus léger que les précédents jeux principaux de la licence sur ces sujets mais pas inintéressant pour autant, XCOM Chimera Squad doit être considéré comme un jeu indépendant de ses aînés afin d’être pleinement apprécié.

• Genre : jeu de stratégie/tactique au tour par tour
• Développeur / éditeur : Firaxis / 2K
• Support de test : PC (Ryzen 5 2600X, GTX 1060 6G, 16Go RAM, SSD, Windows 10)
• Disponible sur : PC (Steam)
• Version du jeu utilisée : version day-one, clé Steam fournie par l’éditeur
• Nos autres tests en liens avec la licence : XCOM 2, XCOM 2: War of the Chosen

 

Chimère, Albert

XCOM Chimera Squad nous place dans le contexte de la Cité 31, une ville-clé lors de la grande guerre contre les extra-terrestres et qui a réussi à survivre à celle-ci. Après la victoire de XCOM, la Cité 31 est devenu une sorte de cité-état regroupant humains et aliens libérés de l’emprise des Anciens. Cependant, bien que la mairesse souhaite faire de sa ville un symbole de cohabitation inter-espèces, la paix est encore très instable entre les différentes races et groupes d’influence qui partagent les mêmes murs. Et c’est quand un incident majeur vient rajouter une toute une palette de bidons d’huile sur le feu que l’escouade chimère est appelée en renfort par les autorités locales et avec le soutien de XCOM. Composée d’une bande de joyeux drilles d’horizons, de races et de caractères différents, l’escouade chimère va devoir maintenir l’ordre au sein de la Cité 31. Le tout avec bien peu de moyens et sans aucune idée de l’identité de la menace qui rôde dans l’ombre…

Au chapitre des différences avec la série principale des jeux XCOM, point de commandant ou d’équivalent à incarner dans Chimera Squad. Le joueur et la joueuse sont ici en tant qu’observateurs, prenant les décisions pour le compte des différents acteurs de l’escouade, à l’instar de Jane Kelly que l’on retrouve ici en tant que directrice des opérations après ses exploits sur le terrain dans XCOM2 (mais si, rappelez-vous, il s’agit de l’unité qui survit à la fin du tutoriel). Pour le reste, on retrouve assez rapidement nos marques, avec un QG assez semblable aux précédents en terme de fonctionnalités (recherche, carte des opérations, vestiaire, etc.).

XCOM Chimera Squad Test Firaxis 2K tactique

Extra-terrestres intra-muros

Dans les faits, l’escouade chimère est ici pour faire en sorte que la Cité 31 ne soit pas ravagée par les émeutes. Et pour cela, elle devra enquêter sur le mystérieux ennemi à l’origine de l’incident qui survient en début de jeu. Il lui faudra ainsi poursuivre les trois groupes criminels les plus influents de la ville afin de découvrir si l’un d’entre eux est responsable ou, à défaut, si les trois possèdent des indices à ce sujet. Chaque groupe criminel (des intégristes psioniques, des mercenaires suréquipés et des reliquats hybrides d’ADVENT qui poursuivent le combat) peut être choisi dans n’importe quel ordre de préférence, tout en sachant qu’une fois votre dévolu jeté sur un des groupes, vous ne pourrez pas en changer jusqu’à la fin de la quête associée. Pour une première partie, le choix n’a que peu d’importance, mais si vous rempilez en difficulté accrue, sachez que vaincre un de ces groupes débloque des technologies en lien avec leur spécialité. Stratégiquement parlant, si certaines armes font partie de votre style de jeu (comme les grenades de trahison des criminels psioniques, permettant de contrôler l’esprit des ennemis touchés), définir un ordre de priorité aura du sens.

Les missions en elles-mêmes ne dépayseront pas grand-monde : pêle-mêle, on retrouve les protections de VIP, les courses à l’objectif, la protection de civils attaqués, les nettoyages de zones, les défenses de position… Avec la possibilité dans chacune d’entre elles de faire face à des vagues de renforts ennemis à gérer en plus du reste. Les missions se découpent par ordre d’importance, et vous devrez alors prioriser les missions urgentes face aux missions secondaires dont l’objectif principal est de glaner de l’expérience et des ressources. On retrouve d’ailleurs le principe de « jauge d’urgence » si cher à XCOM 2, et dans le cas de XCOM Chimera Squad, celle-ci prendra la forme d’une jauge d’anarchie. Si vous délaissez trop longtemps un quartier, celui-ci va voir sa sous-jauge de panique augmenter. Et quand cette dernière atteint son point maximum, c’est la jauge principale de panique dans la Cité 31 qui augmente chaque jour tant que vous n’avez pas calmé les quartiers en question. Quartiers dans lesquels vous pouvez d’ailleurs développer des groupes de protection à effet passif, en choisissant pour chaque quelle sera leur spécialité (elerium pour financer la technologie, argent pour financer vos achats divers, et renseignements pour financer à la fois la création de ces groupes mais aussi vos achats sur le marché noir).

Sur le terrain, on retrouve également vite ses repères. Bien que notre escouade restera verrouillée à 4 membres tout au long du jeu, les missions ont été revues pour être de façon générale moins conséquentes en terme de taille et de durée. Les missions les plus longues sont d’ailleurs divisées en « affrontements » (des phases qui permettent aux unités de passer d’une zone à l’autre), ce qui permet aux joueurs d’avoir des missions plus longues tout en n’étant pas pour autant noyés sous une trop grosse vague d’ennemis. Chaque affrontement débute d’ailleurs par une phase d’infiltration durant laquelle le joueur peut choisir de quel endroit ses unités vont attaquer. Chaque point d’infiltration possède des bonus et/ou des malus, et il est également possible de faire usage d’objets stratégiques juste avant d’entrer pour se donner un avantage (comme un lancer de grande flash pour étourdir les ennemis avant d’entrer, par exemple). Cette organisation des missions est une idée très intéressante qui renforce le concept du jeu. Dans XCOM Chimera Squad, nous sommes aux manettes non plus d’une organisation para-militaire opérant au niveau mondial, mais d’une équipe d’intervention en zone urbaine. Le caractère confiné de la ville et des zones de mission, en plus des fonctionnalités expliquées précédemment, permettent à ce spin-off de crédibiliser l’ambiance qu’il propose.

Au niveau des compétences et de l’équipement, ceux qui s’attendaient à un jeu aussi riche que XCOM 1 & 2 risquent d’être déçus. Comme précisé en début de ce test, XCOM Chimera Squad est un jeu indépendant de la série et proposé à bas prix. Son gameplay s’adapte ainsi au volume global du contenu proposé (comptez une trentaine d’heures minimum pour une première partie) ainsi qu’au concept de l’évolution d’une escouade sous-équipée en huis-clos. Il sera ainsi possible de développer des technologies afin de mieux équiper vos agents, mais celles-ci se cantonneront principalement aux améliorations de puissance des d’armes, du niveau d’efficacité des protections ou de la création d’équipements annexes, en sus de quelques améliorations concernant le QG ou les renforts d’androïdes en cas d’unité à terre. Il y a de quoi faire, même si on aurait apprécié un peu plus de variété. Au chapitre des compétences, chaque personnage recrutable possède sa propre classe et son propre type d’arme fixés d’avance, dans laquelle il pourra évoluer au gré des gains d’expérience avec des choix de compétences à effectuer tous les deux niveaux gagnés. Globalement, les unités sont assez variées et équilibrées, et il est agréable de pouvoir incarner des agents d’origine extra-terrestres. A noter que certaines compétences bien connues ne peuvent s’obtenir qu’en équipant certaines armes rares (comme le « course et tir » des rangers, ou la compétence « banissement » qui permet de vider tout son chargeur sur un ennemi).

ADVENT que pourra

Globalement, XCOM Chimera Squad est un jeu qui s’appréciera en l’attente de XCOM 3. Il s’avère également intéressant au sujet des choix qui ont été fait et dont on peut imaginer qu’ils sont autant de tests pour le prochaine épisode principal de la série. Sa narration plus étoffée et ses personnages non-personnalisables mais hauts en couleur, par exemple, sont appréciables dans le cadre du concept qui est ici proposé alors qu’ils entreraient en conflit avec la liberté quasi-totale de se créer ses propres unités et ses propres histoires annexes dans XCOM 1 & 2. Il en va de même avec l’ambiance en huis-clos et le style cyberpunk de la Cité 31 et de la bande-son qui apportent un réel bonus en terme d’ambiance et d’immersion, toujours dans ce cadre précis proposé par ce spin-off. XCOM Chimera Squad, finalement, propose une expérience à mi-chemin entre l’aspect gestion d’un XCOM classique et l’ambiance urbaine associé à la proximité humaine d’un Shadowrun Hong-Kong. Tout en lorgnant de très près du côté des RPG-tactiques à la Divinity Original Sin en adoptant leur système de file d’attente et d’ordres de passage des unités, rompant avec les habitudes de la licence XCOM où chaque camp jouait jusqu’à présent l’intégralité de ses pions avant de céder le tour au camp adverse.

Malgré toutes ces qualités, on regrette toutefois un doublage VF très inégal selon les personnages, avec des voix parfois inadaptées aux personnages doublés (la voix d’humain donnée à l’agent de race Vipère est assez perturbante, par exemple), et l’impossibilité de tester les voix anglais sans basculer intégralement le jeu en anglais (même si des bidouilles existent pour forcer la VOSTFR, on vous en parle dans un autre article). On notera aussi la présence de textes inadaptés à leurs cadres, mais surtout de quelques bugs agaçants comme le début de la phase d’infiltration qui freeze, certaines animations d’actions ainsi que des points de vue caméras à la ramasse, quand il ne s’agit pas de crash du jeu en bonne et due forme… Heureusement, ces bugs n’ont pas été très fréquents durant notre partie, mais leur présence demeure gênante lorsqu’ils se présentent. Le moteur de XCOM Chimera Squad, hérité de celui de XCOM 2, commence clairement à s’essouffler. On espère que XCOM 3 (à nouveau teasé en fin de jeu), fera l’objet d’une remise à neuf sur ce plan.

Fun, immersif, efficace et peu cher, XCOM Chimera Squad possède tous les ingrédients du petit jeu de qualité. Avec 30h de jeu minimum pour une première partie en difficulté standard, ce spin-off de la licence XCOM se présente comme une très bonne surprise à l’intention des fans qui accepteraient de lui reconnaître son statut de prototype. On est même tentés de présenter ce jeu comme une porte d’entrée plus accessible et destinée aux joueuses et aux joueurs que les jeux principaux de la licence auraient pu intimider. Les plus acharnés, quant à eux, ne seront pas en reste et y verront un goûter tout à fait acceptable en attendant le prochain plat de résistance. On espère cependant que XCOM Chimera Squad fera l’objet de patchs prochainement afin de garantir une expérience plus stable.

 

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Points forts

  • Excellent rapport qualité/prix
  • Un gameplay simplifié mais pas simpliste
  • Des personnages simples mais intéressants
  • L'ambiance en huis clos au sein d'une ville à ambiance cyberpunk
  • Des builds de personnages plutôt intéressants et variés
  • Les phases d'infiltration, une excellent idée sur le plan tactique

Points faibles

  • La présence de bugs
  • La caméra des actions qui est la moitié du temps dans les choux
  • Pas de snipers, malgré la présence de zones ouvertes...
8

Great

Co-fondateur de Try aGame, pinailleur en chef, et amateur de belles histoires. Vous pouvez me suivre sur Twitter et Mastodon

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