[Découverte] Isola, contemplatif et mystérieux

isola

Brenden Fletcher et Karl Kerschl ont enfin sorti le premier tome d’un projet qui leur tenait à coeur depuis de nombreuses années : Isola.

Public visé : 12+
Collection : Urban Comics
Date de sortie : 22 Février 2019
Pagination : 168 pages

 

Atteinte d’une étrange malédiction l’ayant transformée en tigre bleu, la reine Olwyn est escortée par Rook, capitaine novice de la garde royale en un lieu légendaire capable de lui rendre son humanité : Isola, la terre des morts.

  Deux amis d’enfance dans la nature

Les deux auteurs sont amis d’enfance, Brenden a travaillé notamment sur Motor Crush, Robotech, Batgirl, ou encore Gotham Academy et Karl sur son Webcomic (à lire de toute urgence) L’abominable Charles Christopher, lauréat de l’Eisner Award dans la catégorie meilleur comic digital en 2011, Teen Titan Year One ou Mr Majestic.

Isola est un projet de longue haleine, annoncé en 2007, une première sortie (2017) repoussée en 2018 et qui arrivera en France dans quelques jours. Un projet mettant en scène un des thèmes privilégiés de Karl Kerschl : la nature. Particulièrement marqué par Princesse Mononoké, Isola reprend certains des codes graphiques, notamment dans l’esthétique des esprits sans tomber dans la copie.

 Un univers mystérieux

Le moins que l’on puisse dire c’est qu’Isola ne se livre pas aisément. On débute dans la forêt avec Rook et la reine Olwyn, et ce n’est que par sous-entendus et courts flashbacks arrivant relativement sur le tard, non à notre goût, mais en comparaison des habitudes du genre.

Mystère du passé, mystère du présent aussi où le récit nous fait comprendre, sans trop nous en dire, que des tensions politiques sont à l’œuvre et qu’Olwyn et son royaume se retrouvent au croisement d’intérêts divergents. Où la fuite des deux héroïnes prend le chemin d’un peuple de la nature qui semble guidé par de puissants esprits.

Et donc mystère de l’avenir avec un lieu de légende, une terre des morts qu’on évoque en comptine ou à demi-mots sans trop en savoir : Isola.

Tant de mystères suscitent la curiosité et une certaine forme d’impatience de découvrir la suite, le récit prend alors son temps pour se présenter, se développer, ce qui reste un luxe rare. Les artistes ont ainsi l’occasion de nous montrer de belles planches dont les couleurs pourraient rappeler Moebius alors que l’esthétisme, comme écrit plus en amont, rappellera Mononoké.

Mais ce choix n’a pas que des avantages, il pourra aussi sembler un peu contemplatif et nombriliste à ceux, moins patients, qui voudront des réponses plus rapides. A voir ce que donnera la suite. En attendant l’univers (relativement) original d’isola est à s’approprier.

0 0 votes
Évaluation de l'article
Personne ne lis jamais ces encarts (mais tu peux cliquer sur les liens)
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Mot de passe oublié