[Découverte] Marry Grave de Hidenori Yamaji

marry grave

A la lecture de Marry Grave, tout était réuni pour nous plaire et pourtant il manque clairement quelque chose au titre de Hidenori Yamaji.

Kana a fait le choix de publier Marry Grave, un titre imaginé par Hidenori Yamaji. C’est la seconde fois que l’éditeur fait confiance à l’auteur qui était déjà à l’origine du manga Atlantid, une série terminée en trois tomes. Concernant Marry Grave, l’histoire de Sawyer a été interrompue au bout de cinq volumes vu qu’il n’a pas rencontré le succès escompté. Mais ne vous inquiétez pas, l’éditeur japonais Shogakukan a laissé le temps à Yamaji de lui donner la fin qu’il espérait. A vrai dire, cela ne m’étonne personnellement pas car malgré les apparences, je trouve que le concept ne décolle jamais, du moins dans ce premier tome. Revenons en détail dessus.

Une histoire originale

Le synopsis et les prémices de Marry Grave demeurent séduisants à souhait. Ils font appel à plusieurs thèmes qui sont souvent appréciés de nos jours tels que la Mort mais liée à l’Amour, l’univers Fantasy avec ses monstres et sa magie. Dans cet univers fantastique dominé par des créatures en tout genre, on retrouve notre héros Sawyer Riseman. Il cherche à ressusciter son épouse avec la recette de l’homme mort. Plusieurs ingrédients sont requis et voilà donc ce protagoniste en exploration, cercueil sur le dos, à la recherche d’artéfacts dans des contrées bien dangereuses.

Rien à dire au niveau de la patte artistique de Hidenori Yamaji, toute l’ambiance est retranscrite parfaitement. On se retrouve convenablement dans l’univers heroic-fantasy avec un héros pas comme les autres, presque aux antipodes de ce qui se fait d’habitude. Les gobelins, les fées, les slimes, les morts-vivants, des orcs et même le Jabberwocky, on retrouve les différentes créatures du genre. De même, on retrouve des lieux symboliques de cet univers fantasy tels qu’une église, des bois sombres et mornes, une forêt protégée par les elfes et on se doute bien que le voyage de Sawyer s’imprègnera encore et toujours de cet environnement. Au vu des dessins, c’est avec plaisir que nous explorerons ce monde en même temps que le héros. Néanmoins, il manque une pincée de crédibilité à ce Sawyer dont la personnalité est un peu trop simplette. Il ne colle pas parfaitement à l’univers dans lequel il est plongé.

Un personnage à double facette

Plus que sa bonne humeur et son optimisme, je retiens une certaine naïveté trempée dans un zest de fatalité. Pour reprendre un grand romancier de ces dernières décennies, il est emprunt d’une insoutenable légèreté qui ne correspond pas tellement à l’univers dans lequel on nous plonge. Le personnage est vraiment intéressant en matière de chara-design et pour ses capacités magiques. Son histoire que l’on nous narre est remarquable et aurait pu être encore plus captivante si ses traits de personnalité avaient été différents. Or il me paraît simplet sous bien des airs, naïf à plusieurs reprises et peut-être même trop bavard. Tout cela m’a empêché de m’attacher au personnage de Sawyer Riseman dans ce premier tome.

Sa recette de l’homme mort demeure quelque chose de majeur dans son périple et il en parle au premier venu, à chaque personne qu’il rencontre. Dénué de toute méfiance, il montre son grimoire et raconte toute son histoire à tous. Il manque d’un côté sérieux qui aurait donné une autre dimension à Merry Grave. Or sa naïveté et son côté immature pourraient lui coûter cher dans tout univers heroic-fantasy qui se respecte. Nous nous trouvons dans un monde dans lequel le danger rôde à tous les coins avec des créatures somme toute dangereuses et pourtant, personne n’a voulu lui soutirer ce grimoire ou ses ingrédients pour la recette de l’homme mort. Pas mieux, il tombe sur des vilains qui n’expliquent pas forcément leurs vices, ils sont simplement vilains car c’est leur rôle et que lui c’est le gentil.

Néanmoins, on apprécie le troisième voyage de Sawyer qui gagne en intérêt du fait de rencontres avec des personnages qui semblent avoir de la bouteille. On garde malheureusement cette naïveté dans bien des dialogues mais il est aussi agréable d’en connaître plus sur Rosalie, la femme qu’il souhaite faire revenir à la vie. Par le biais de flashbacks, Merry Grave prend un peu plus d’épaisseur et cela pourrait symboliser le véritable début de l’histoire, ce que je souhaite vraiment à l’œuvre de Hidenori Yamaji.

On attendra donc le 17 mai pour que le manga nous apporte quelques réponses avec son tome 2. En attendant, vous pouvez lire nos autres critiques de mangas à cette adresse et venir suivre l’actualité sur nos réseaux sociaux TwitterFacebook, InstagramTwitch et Youtube. Vous pouvez même nous soutenir via notre curateur Steam. Il partagera avec vous nos derniers tests.

Malgré un fil rouge déjà établi et une histoire toute tracée, Merry Grave peine encore à décoller. L’univers d’heroic-fantasy imaginé par Hidenori Yamaji reste convaincant sous toutes ses formes mais il n’est pas porté par son personnage principal. Sawyer Riseman bénéficie d’un chara-design du tonnerre et de capacités flambantes mais ni le charisme ni la carrure ne suivent. On espère ainsi qu’il prendra enfin de la bouteille avec un voyage qui commence à gagner en amplitude au terme de ce premier volume. On émet quelques réserves et on attendra tout de même la suite pour savoir si ça passe ou ça casse.

0 0 votes
Évaluation de l'article
Toujours dans la magique potion du jeu vidéo !
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments

Mot de passe oublié